La proximité entre nos deux corps est si infime que je peux sentir son souffle s'écraser sur mon front alors que ses mains sont posées fermement sur mes hanches. L'espace clos rend la tension encore plus oppressante et je sens mon cœur se comprimer à l'idée de le perdre. Ne penses pas à ça. Mon souffle sanglotant attire son attention, il baisse alors ses yeux d'un bleu infime sur moi et fronce le sourcils. 

-As-tu peur ? Il me questionne. 

Je me perds un instant dans son regard qui représente pour moi la seule source de lumière à cet instant. 

-Oui. 

Il ne semble pas surpris par ma réponse et relève les yeux vers la seule issue de la pièce. Je peux dire qu'il est pensif alors que le bleu de ses yeux s'assombrit peu à peu. Des bruits de pas se font entendre dans l'appartement au dessus de nous. Le parquet grinçant fait augmenter les battements de mon cœur et son emprise se fait plus forte sur moi alors que je sens mes joues s'humidifier au contact de mes larmes. 

-S'ils trouvent cette pièce je veux que tu restes cachée, m'ordonne-t-il en me regardant de nouveau, compris? 

-C'est hors de question, si tu y vas, je viens, je surenchéris en murmurant. 

 Sa poigne se fait plus ferme alors qu'il attrape mes poignets. Sa taille plus grande que la mienne lui donne cet air dominant que j'ai toujours aimé. Il scrute mon âme essayant de me faire comprendre que sa décision n'est pas négociable sans avoir à parler. 

-Ian je... 

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase car il a plaqué sa main sur ma bouche et son regard s'est déporté vers la porte où des coups se font désormais entendre. Je sens mes jambes fléchir et mon monde s'effondrer en une fraction de seconde alors que la porte est enfoncée. Une lueur aveuglante éclaire la pièce suivi de la disparition du contact avec sa peau.