Cameron
Putain c'est pas sensé aider à dormir d'être bourré ? Ça doit faire plus de trente minutes que je suis allongé sur ce foutu matelas gonflable, qui fait un bruit insupportable à chaque fois que je bouge. Pendant que ce bouffon de Nate dort paisiblement dans son lit ! J'ai dormi environ une heure et comme par hasard, tout l'alcool que j'ai bu à décider de remonter.
Je suis explosé, il ne peut pas venir ce putain de sommeil. Juste au moment où mes paupières commençaient à devenir lourde, il a fallu que mon corps soit en pénurie d'eau. J'essaye de me lever même si je n'ai pas encore dessoûlé, je tangue légèrement, mais je réussis finalement à atteindre l'escalier. Merde ! J'avais totalement oublié qu'aujourd'hui, j'ai un match, le seul point qui me force à rester dans cette équipe, c'est les pompom girls en jupette qui font leur show au début de match. C'est assez sympa de les voir essayer de te chauffer pour finir dans mon lit. Les regards dragueurs qu'elles te lancent et elles n'hésitent pas à se pencher pour montrer leurs formes qui sont souvent belles. Avec leur clin d'œil à la con et les cris stridents pour nous encourager, elle pense un jour pouvoir sortir avec moi. J'ai un sourire rien qu'à cette idée, comment elles peuvent imaginer une seule seconde qu'un jour, je pourrais tomber amoureux.
J'ai hâte de voir jusque ou pourrait aller Tiffany pour faire croire aux autres que j'ai des sentiments pour elle. Il va falloir qu'elle imprègne qu'il n'y a strictement rien entre nous deux. Ce genre de fille qui se serve de leur corps pour attirer les mecs, c'est juste pitoyable ! Ce qu'elle a fait à Nessa ce soir, c'était juste ignoble, il va falloir qu'elle arrête de se prendre pour quelqu'un de supérieur juste parce qu'elle se retrouve souvent dans mon lit !
Je rejoins la cuisine et me remplis un verre d'eau, plus je retrouve mes esprits et plus je réalise que pour le match, j'aurais la gueule de bois, le coach va m'éclater la tête contre le sol si je ne gagne pas ce match. Surtout que si je ne peux pas faire le match, c'est cette connerie d'Hayden qui prend la place de capitaine.
Je remonte dans la chambre de Nate très lentement en espérant que le sommeil vienne en cours de chemin, mais des cris et des pleurs m'empêche me tienne éveillé. Merde ! Merde ! Merde ! Ça vient de la chambre à Nessa, je me rappelle le jour de sa première fête, je l'avais retrouvé en pleure dans la cuisine. On s'en fout de comment elle était dans la cuisine le problème, c'est que là, elle hurle dans sa chambre.
— Lâche-moi ! hurle-t-elle en pleure.
Qu'est-ce que je fais maintenant ? Je ne vais pas débarquer dans sa chambre comme ça, et au pire, j'en ai rien à foutre qu'elle pleure ou non !
Le problème, c'est que si Nate apprend que je l'ai entendu hurler en pleure et que je n'ai rien fait, je suis un homme mort.
Merde, il faut que j'y aille ! Je me dirige doucement vers sa chambre et entre doucement. Elle se débat dans ses draps en sueur, elle cri de peur. Je ne l'ai jamais vu dans cet état ni aucune autre fille... Je suis sensé faire quoi là ? Je ne vais pas lui sauter dessus en lui hurlant de se réveiller...
C'est dur à dire, mais elle est morte de peur, ses sanglots sont audibles et elle hurle à quelqu'un d'arrêter. Je donnerais tout pour savoir ce qui se passe dans sa tête !
Elle se réveille en sursaut, les yeux brouillés par les larmes, c'est la première fois qu'elle laisse paraître autant d'émotion dans son regard, plus je la regarde et plus je comprends qu'elle souffre et que son putain de caractère de merde n'est qu'une façade... Pas aussi rigide que la mienne.
Elle me voit enfin et se réfugie en boule, je me foutrais bien de sa gueule, c'est ce que j'aurais fait pour tout le monde, mais quelque chose m'en empêche.
— Dégage de là tout de suite ! hurle-t-elle toujours en pleure avec une voix tremblante.
Je sens la colère bouillir en moi, il va vraiment falloir qu'elle apprenne à me parler sur un autre ton cette gamine ! Je prends sur moi et essaye de parler calmement.
— Si tu crois vraiment que je vais te laisser dans cet état tu rêves !
— Cameron, je t'en supplie laisse-moi ! Dégage de cette chambre !
Sa voix est suppliante au possible et tremblante de peur. Ça me fait quelque chose de la voir comme ça. Je l'ai déjà vu triste, mais jamais comme ça !
— Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
— Rien putain va-t'en !
Ok, elle veut jouer à ça, alors jouons !
— Je t'ai déjà dit non tu veux que je te le répète combien de fois avant que ça rentre là-dedans ?!
Elle ne répond rien, putain je suis tellement con ! Elle est au plus mal et moi, je lui hurle dessus ! Dans son état normal, jamais elle n'aurait hésité à me remettre les idées en place. Finalement, je préfère peut-être qu'elle soit dans cet état, au moins elle ne m'emmerde plus !
— Nessa regarde-moi !
Elle se redresse d'un coup, les yeux rouges et les joues baignés de larmes. Elle me foudroie du regard comme elle sait si bien le faire et me hurle dessus.
— Quoi ? Qu'est-ce que tu veux ? T'es content ? Je suppose que tu es fou de joie de m'avoir trouvé comme ça ! Si tu veux des preuves pour te foutre de moi devant tes amis n'hésites surtout pas à prendre des photos !
Elle fait de grands gestes avec ses mains tout en continuant de me hurler dessus, elle est dans un état second. Je lui attrape les mains et plonge mon regard dans le sien.
— Tu vas m'écouter bordel ! Calme-toi !
Elle se débat autant qu'elle peut en vain, je suis beaucoup trop fort pour elle. Plus je la regarde et plus je me souviens du moment où je l'ai trouvé dans les bras de deux gars qui lui voulait du mal. J'ai failli brûler le lycée quand j'y suis retourné, j'étais dans une rage folle. Je suis un sacré connard en matière de filles, je l'assume, mais jamais je n'oserais toucher une fille sur son contentement encore moins elle. Je revois les deux hommes lui tenir les mains pour l'empêcher de partir. Je la lâche immédiatement comme si je m'étais brûlé et prends une grande inspiration.
— Nessa explique-moi ce qui t'arrive !
— Tu crois sérieusement que je vais te le dire ?!
Elle est à bout ça se voit dans son regard, je ne l'aide pas à se calmer loin de là. Mais qu'est-ce qui l'a poussé à devenir si fragile, même si elle ne le laisse pas paraître. Je la regarde et je me souviens que maintenant la jeune fille épuisée qui est en face de moi est en couple avec Hayden.
— Hayden est au courant ?
— Quoi ? Qu'est-ce que ça peut te faire ?
— Est-ce que tu veux qu'il vienne ?
— Non ! Jamais ! J'ai besoin de personne !
Elle est brisée. Je suis un sacré connard de lui en faire baver tous les jours, mais rien à foutre ! Elle a beau être quelqu'un de fragile, elle restera toujours la Nessa insupportable qu'elle est !
— Regarde-moi ! Parle-moi !
— Tu veux savoir ce qu'il m'arrive ? elle me dit ça d'un ton sarcastique avec un sourire moqueur sur les lèvres.
— Oui.
— Il ne m'arrive rien ! C'était juste un cauchemar comme les autres !
Mais oui bien sûr ! Je n'en crois pas un mot, deux solutions s'offre à moi, soit je continue de la harceler de questions ou soit j'utilise mon charme pour la dérouter. Je m'approche doucement et prends son visage entre mes mains. J'observe son corps, elle est habillée très légèrement, sa tenue me perturbe, je ne peux pas détacher mes yeux de son corps. Elle a des formes qui sont à son avantage, sûrement ce qui a dû attirer Hayden. Je me la ferais bien si c'était une autre personne, je la connais trop pour pouvoir coucher avec elle. Même si elle le voulait, je ne lui ferais jamais ça, elle n'a pas besoin de souffrir plus. Je me penche vers elle de manière à ce qu'elle sente mon souffle dans son cou. Nessa s'écarte automatiquement de moi et me repousse en me foudroyant du regard.
— Tu m'expliques ce que tu fais ?
— Rien, laisse tomber...
— Cameron ? mon prénom sonne différemment dans sa bouche quand sa voix est calme.
— Oui ?
— On pourra éviter de se disputer pendant le voyage...
Ça risque d'être compliqué avec elle, mais je ne veux pas casser ses rêves. Je sais qu'au fond d'elle, elle sait très bien que c'est impossible parce qu'on se déteste. Je hoche la tête. Elle s'assoit sur son lit et ferme les yeux, ses larmes continue à couler sur ses joues alors elle se met en boule. Son corps est secoué par ses sanglots redevenus audible. Tout ce que je fais, c'est pour Nate, me répétai-je en boucle dans ma tête avant de m'asseoir à côté d'elle. Je la relève et lui dit de venir dans mes bras, je ne sais pas pourquoi je fais ça ! Mais quand je sens sa respiration se ralentir contre mon cou, je me dis que finalement, j'ai réussi à la calmer et ce n'est pas la seule fille qui pleure dans mes bras. Le nombre de fois où j'ai récupéré Tiffany en larmes dans mes bras est incalculable, donc ça n'a aucune valeur. Je la soulève et la remets dans son lit, elle s'est directement endormie.
Je retourne dans la chambre de Nate et me couche sur ce putain de matelas insupportable, il faut que je me souvienne de trouver le matelas le plus bruyant et inconfortable pour Nate la prochaine fois qu'il vient chez moi.
J'ai la tête en vrac, je dois avoir un frelon asiatique dans mon cerveau vu le bourdonnement qui retentit depuis mon réveil dans ma tête. Je me décide enfin à me lever en me rappelant qu'aujourd'hui, j'ai un match... Je rejoins tout le monde en bas, je sens qu'aujourd'hui ne va pas être une bonne journée pour moi donc pour personne.
— Le réveil a été dur ? me taquine Jaden.
— Je t'emmerde, lui répondis-je accompagné de mon majeur.
Je croise le regard de Nessa, mais je détourne automatiquement la tête et demande à Nate de ma faire une boisson pour la gueule de bois. Normalement, je connais mes limites, hier je n'ai même pas réfléchi, j'ai seulement bu autant que je pouvais. Le téléphone de Nessa sonne, elle lit le message et souris devant son téléphone. Elle relève la tête vers son frère.
— Nate, tu vas au match cet aprèm ?
— Ouai, je veux voir ce que ça va donner un Cameron à la gueule de bois sur le terrain !
Je le foudroie du regard et pose ma tête sur mes avant-bras.
— Je vais avec Add et Jess on va faire un tour dans un café et on file au lycée pour le fameux match, déclare Nessa hilare.
— Quoi ? Mais il est quelle heure ? demandai-je à Nate une fois sa sœur partit.
— Il va falloir te bouger parce que ton match commence dans à peine une heure, me dit Josh.
— Sans vouloir te froisser je te rappelle que toi aussi t'es dans l'équipe !
Il lève son poignet entouré d'une attelle. Et merde !
— Qu'est-ce que t'as foutu ?
— Alors comment te dire que ma belle-mère m'a foncé dedans en vélo alors que je marchais...
Le mot belle-mère m'a fait l'effet d'une gifle, je sens que dans pas longtemps, je vais exploser. Je fais de mon mieux, mais c'est plus fort que moi, la rage bout en moi. Ce mot n'aurait jamais dû exister, personne ne peut essayer de remplacer la mère de quelqu'un. Toutes ces femmes sont des salopes.
— Je me casse ! dis-je d'une voix pleine de rage.
Je vois Nate foudroyer Josh du regard. Jaden a lui aussi une belle gueule de bois, il nous regarde à tour de rôle sans comprendre la situation.
— Tu vas où ? demande-t-il d'une voix rauque.
— Chez moi !
Je me dirige vers la porte d'entrée en entendant Nate remettre à sa place Josh. Je sais qu'il n'a pas réfléchi, mais la prochaine fois qu'il dit ça, je suis capable de le mettre à terre, je lui aurais bien mis un cocard ou deux.
Je traverse la rue et retourne chez moi chercher mes affaires pour partir au lycée. Depuis quand ils mettent des matchs le dimanche, ils veulent vraiment nous empêcher de se bourrer la gueule. Ils peuvent toujours essayer. Je monte sans faire un bruit, la dernière chose dont j'ai envie, c'est de voir mon connard de père au bras de cette pouffiasse d'Abby. Rien que de voir ça tête me donne envie de vomir sur place. Je prends mon sac et enfile ma veste de l'équipe, peut-être que ça aidera à amadouer le coach. Ça devrait y être depuis un moment, on est sensé avoir entraînement juste avant les matchs importants. Mes idées divaguent sur... Nessa, je ne peux pas croire qu'elle sorte avec Hayden, c'est le deuxième pire connard en matière de fille. Savoir qu'il a réussi à amadouer cette fille... Premièrement, je ne sais pas ce qui l'attire chez elle, c'est seulement une putain de fille qui se prend pour la reine du monde alors qu'elle n'est personne. À certains moments, j'arriverais presque à la considérer comme une connaissance à d'autre, c'est seulement une fille que je voudrais envoyer à l'hôpital. Mais à chaque fois que je la retrouve en larme, je ne peux pas le supporter, elle me rappelle... Ma mère dans son caractère. La seule différence, c'est que ma mère, elle, je l'aimais, c'était ma maman, la mienne. Elle m'a laissé à cause de sa putain de maladie ! Quand j'ai appris la deuxième cause de sa mort, j'ai failli tuer tout le monde, j'étais prêt à tout pour elle... La seule qui supportait mes sautes d'humeur dues à mon ancienne vie. À mon putain de passé que j'essaye de faire disparaître de mon esprit, l'alcool et la drogue sont les deux seuls moyens qui m'aide à ça.
Je descends les marches en quelques secondes, mais j'entends ma belle-mère me demander de sa voix de vipère.
— Tu comptes aller où comme ça ?
— En quoi ça te concerne ?
— Je suis la femme de ton père ! Tu me dois le respect !
— Tu n'as aucun pouvoir sur moi, j'espère que tu vas dégager au plus vite de cette maison !
— Tu m'obéis comme si j'étais ta mère, il n'y a aucune discussion à avoir là-dessus !
Elle sait que mon point faible est ma mère, elle le sait et elle l'utilise pour me provoquer. J'ai beau essayer de ne pas rentrer dans son jeu, la rage s'empare de moi.
— Tu n'es pas ma mère et tu ne serais jamais ma mère s'est compris ?
— Jess serait d'accord pour que je l'adopte elle, j'en suis sûr !
Pardon ?! Jamais Jess n'accepterait ça ! Je sens mes yeux brûler et mes muscles se contracter, je ne vais pas réussir à me contrôler longtemps si elle continue comme ça !
— D'un, ne l'appelle pas Jess de deux, Jess ne supporte pas plus ta présence dans cette maison elle est juste trop gentille pour te le dire et de trois si tu oses redire ça je peux te jurer que tu vas le regretter !
— J'aimerais beaucoup devenir sa mère...
— TU NE SERAS JAMAIS SA MÈRE ! Salope ! Tu ne seras jamais de notre famille !
Je sais que je lui fais peur, car elle se tait et fait demi-tour. Je suis hors de moi. Maman. C'était la seule à pouvoir me calmer, la seule !
J'arrive à fond sur le parking de l'équipe et me gare de travers, j'entends les pneus crisser sur le sol. Je descends et claque la portière de toutes mes forces. À l'heure qu'il est, je suis une bombe à retardement, à tout moment je peux exploser. Je marche déterminé les sourcils froncés et les yeux noir de rage vers les vestiaires. Je jette mes affaires en face de mon nom et m'habille en deux secondes.
Je rejoins les autres sur le terrain pour l'entraînement, le match commence dans une vingt-cinq minutes. Comment je vais faire pour être calme à temps ! Je vois le coach courir vers moi les poings serrés. Je jure que s'il ose me reprocher d'être en retard, je l'égorge. Je lui fais comprendre que ce n'est pas mon jour d'un regard noir, il a compris puisqu'il se radoucit.
— Cameron dépêche-toi ! Ça fait une demi-heure qu'on t'attend !
Je ne réponds pas et fonce droit vers l'équipe pour m'échauffer avec eux. Je regarde les tribunes où il y a déjà quelques personnes dont Nessa, Jess et Addi... Elles vont vite remarquer que je ne tiens plus sur place tellement la colère boue en moi. Je bouscule Hayden sur mon chemin et me place au bout du terrain, je n'ai pas l'habitude de m'entraîner de cette manière, mais j'en ai besoin. Je commence à faire des sprints traversant le terrain. Je vois le coach en incompréhension face à mon acte.
— Cameron, qu'est-ce que tu fais ? hurle t'il.
Il a raison si je continue, je vais m'épuiser avant le début du match. Je m'arrête et vais chercher ma bouteille en prenant soin de bousculer le coach. Je vois Hayden venir vers moi en courant.
— Qu'est-ce que tu fous mec ?
Je ne lui réponds rien et continu ma route vers le banc de touche à côté des tribunes. Je lève les yeux et croise-le regarde de Nessa, elle a l'air... inquiète, ou plutôt dénigrante. J'en ai assez de recevoir sa pitié à chaque fois que mon passé refait surface. Jess, elle est vraiment inquiète, je le vois dans son regard et je comprends vite qu'il faut que je me calme. Le seul problème, c'est que je n'y arrive pas, la colère est trop présente pour que je redevienne un minimum calme. Les tribunes sont pratiquement pleines à l'heure qu'il est. J'entends la musique des pompom girls retentir dans le stade, je rejoins mon équipe et commence à admirer les filles se déhancher avec leurs mini-jupes.
Elles sont obsédées à l'idée de nous plaire, les voir mettre leur cul en arrière pour nous montrer qu'elles ont des formes plutôt avantageuses. Je ne peux pas m'empêcher de sourire face à leurs efforts, je crois qu'elles connaissent toutes ma chambre. Elles me connaissent en long en large et en travers alors que je connais à peine leur prénom.
Je repense à la discussion que j'ai eue avec Abby et la rage qui avait fini par s'adoucir revient en trombe, je me lève d'un coup et lance mon poing dans un banc. Tout le monde à les yeux rivés sur moi, mais je n'en ai rien à foutre, mon corps brûle de rage. Je m'assois sur le banc et prends ma tête entre mes mains et respire bruyamment.
Je réalise seulement que la musique s'est arrêtée quand je sens la main de Tiffany se poser sur mon épaule. Je secoue mon épaule pour qu'elle dégage ses mains et me lève d'un coup. Tiffany me rattrape par le bras et se colle à moi pour me chuchoter à l'oreille.
— Qu'est-ce qu'il se passe mon cœur ?
— Rien, répondis-je froidement.
— Dis-moi ce qu'il se passe tu sais que tu peux me faire confiance...
— Non ! Arrête de jouer la fille hypocrite seulement pour que les gens aient une bonne image de toi !
— On ferait un beau couple tous les deux, la chef des pompom girls et le capitaine de l'équipe de football tu ne trouves pas ?
— Arrête de te faire des films ! Ça n'arrivera jamais !
— Un jour tu réaliseras ce qui est le mieux pour nous deux !
— Crois-moi je n'ai pas besoin de toi pour vivre loin de là ! Maintenant dégage on va entrer sur le terrain !
Elle me jette un regard furieux et s'écarte de moi pour me laisser passer. Je passe devant les tribunes sans saluer les filles qui hurlent mon prénom. J'entre sur le terrain et me place en attaquant comme le coach me l'a demandé. Lorsque l'arbitre siffle, je reste à ma place en attendant que le ballon vienne à moi, je sais que si je bouge et que si un joueur de l'autre équipe me bouscule, je suis capable de le mettre à terre. Je serre les poings et contracte mes muscles pour extérioriser ma colère.
— Bouge-toi Cameron ! hurle le coach qui se masse les tempes en même temps.
Je repère la balle et cours vers le groupe encerclant le propriétaire de la balle. Je bouscule plusieurs personnes sans m'en rendre compte. Quelques-unes sont déjà à terre, d'autres me dévisage. Je les ignore et attrape la balle.
Je vois un gamin assez costaud de l'autre équipe foncé sur moi, il retire son casque et me donne un coup de genou dans le dos. Je lui assène plusieurs coups de poings dans le ventre avant que mes partenaires du banc de touche me tirent en arrière. Il l'a cherché, la prochaine fois qu'il insulte ma mère ce connard n'a plus qu'à acheter son cercueil ! Je m'assois, et laisse les autres me mettre de la glace sur la joue. Je vois le coach arrivé à grand pas vers moi, les sourcils froncés et la tête entre les mains. La déception est perceptible dans son regard. Qu'est-ce qu'il m'a pris ?
— Cameron ! C'était quoi ça ? Bon sang, tu es ingérable Cameron !
Il se tourne vers Hayden, qui était pour l'instant un simple remplaçant.
— Hayden, tu entres en tant que capitaine !
C'est une blague ?! Il est incapable de gérer une équipe ! C'est moi qui ai marqué les cinq buts qui nous ont permis de tenir jusqu'à la mi-temps. Forcément, au moment où la mi-temps avait réussi à légèrement me calmer, le premier con qui passe est obligé de parler de ma mère ! Il reste dix minutes de match, il est hors de question que je reste planter là à regarder Hayden prendre ma place. Je lance un regard furieux à l'adresse du coach et me lève brusquement. Je passe par-dessus les barrières et fonce derrière les tribunes, il me faut un joint tout de suite ! Je sors mon téléphone pour contacter Tyler, il me faut une dose ! Je m'apprête à l'appeler lorsque j'entends une petite voix prononcer mon prénom. Nessa.
— Cameron ?
Je me retourne brusquement et lui réponds d'une voix braque pour lui faire comprendre de me laisser.
— Quoi ?
— Qu'est-ce qu'il se passe ?
— Rien
MENSONGE ! J'espère que ça va passer même si je sais qu'elle ne croit jamais à mes mensonges.
— Mais bien sûr tout le monde y croit !
C'est parti, j'ai réveillé le petit lion à l'intérieur de Nessa.
— Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?! Tu rêves si tu crois que je vais te dire la vérité !
— Je t'en supplie Cameron laisse ta fierté de côté ! Pourquoi tu l'as frappé ?
Je lâche prise d'un coup, c'est la première fois que je me sens vulnérable, je la voie essayer de lire dans mon regard. Cette fille lit en moi comme dans un livre ouvert...
— Il a osé putain !
— Mais il a osé quoi ?
— Il a osé insulter ma mère ! Ce connard a osé l'insulter !
— Et merde ! J'aurais dû m'en douter qu'il y avait un rapport...
Elle me connaît. Elle sait qu'à chaque fois que je suis mal il y a un rapport avec ma mère sauf que ce n'est pas la vérité, la vérité c'est que tout mon putain passé me hante à chacun de mes mouvements ! Je ne réponds rien, mais je continue à serrer les poings. Elle s'approche de moi et me parle d'une voix dure.
— Cameron, je sais que c'est horrible de perdre sa maman, mais sans vouloir te vexer Jess aussi a perdu sa maman et pourtant elle ne se drogue pas et elle ne bat pas tout ce qui bouge.
— Ta gueule ! Tu ne sais rien de ce que ça fait de perdre sa mère !
— Bon sang Cameron ! T'es insupportable !
Elle se retourne pour partir, mais je la retiens par le bras, je n'aurais pas dû être comme ça avec elle. Elle n'a rien demandé, même si cette fille est ingérable ! Je m'apprête à parler, mais elle me coupe.
— Tu sais ce que t'es Cameron t'es le gars le plus con du monde ! T'as un ego de la taille d'une maison et tu fais du mal à tout le monde ! Le pire, c'est que tu ne t'en rends pas compte ! Donc arrête !
— Je ne veux pas arrêter ! Ça me libère, ça me fait du bien, tu peux le comprendre ça ?
— Alors comme ça, ça te fait du bien de faire du mal aux gens ? C'est la meilleure !
Il faut que je me calme, il faut que je me calme ! L'adrénaline qui parcourt mon corps est incontrôlable. Je donne un coup de pied dans le pot de fleur qui se trouvait en face de moi, une douleur sourde résonne dans mon pied, mais ça me libère. Je sens deux mains agripper mon tee-shirt et me tirer vers l'arrière. Nessa.
— Cameron calme-toi !
Comme si c'était facile ! Elle garde le contact de ses mains sur mon bras et sans savoir pourquoi je sens ma respiration ralentir.
— Je suis un connard !
— Sans blague !
Elle dit sur un ton joueur, je ne peux pas m'empêcher de sourire face à sa remarque. J'ai beau m'en rendre compte maintenant, je sais que dès demain, j'aurais recommencé, à cause de cette connasse de belle-mère !
— Laisse-moi maintenant ! Allez dégages !
— Je te connais trop bien pour savoir que tu vas contacter ton dealer !
Merde !
— Je vais seulement me casser de là !
Je vois Addison apparaître derrière les tribunes, elle nous interrompt et je lui en suis reconnaissante, il me faut une dose et maintenant !
— Nessa, Jess et moi, on va voir Hayden, il a fait un super match ! Tu viens ?
Je sens la colère remonter d'un coup ! Putain, mais ils sont tous ligués contre moi aujourd'hui ou comment ça se passe ? Je ferme les yeux et serre les poings le plus fort possible.
— J'arrive !
Elle se retourne vers moi et me lance un regard noir.
— T'as vraiment un problème ! me dit-elle hors d'elle.
De toute façon à chaque fois qu'on parle, c'est obligé de finir en dispute ! Et merde ! Il faut que je lui parle.
Je les rejoins et attrape Nessa par le bras, je réalise seulement après qu'elle était dans les bras d'Hayden. Putain. Quand est-ce qu'elle va comprendre qu'il va la faire souffrir ?
— Alors c'est vrai vous sortez ensemble ?
— Oui et alors ?
— Il va te faire souffrir !
— T'es mal placé pour dire ça !
Elle a raison, mais moi, je fais souffrir tout le monde. Lui, il attend de connaître quelqu'un pour après le détruire !
— Je sais, mais Hayden est un pauvre type !
— Arrête de dire ça Cameron ! Il ne m'a jamais fait de mal contrairement à toi !
— Il va te détruire !
— Crois-moi, je sais me défendre !
— Il est comme ton connard d'ex j'en suis sûr !
En réalité je ne sais même pas si elle a un ex, mais à la fête, j'ai touché son point fable quand je lui ai parlé d'un garçon. Je revois la même expression détruite que j'ai lu cette nuit dans son regard, que j'ai vu hier à la fête et toutes les fois où je l'ai retrouvé en larmes. Est-ce qu'il le sait Hayden ça ? Qu'elle ne dort pas de la nuit ! Qu'elle pleure jour et nuit à cause d'un gars ! Qu'elle a une putain de carapace autour d'elle pour cacher un truc qu'elle seule sais ! Des larmes coulent à présent sur ses joues rouge, elle est rouge de colère !
— Tu ne sais rien de moi Cameron et lui au moins il est là quand j'en ai besoin ! Il ne m'enfonce pas à chacun de mes gestes !
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