Chapitre X

salut salut,
Me voilà de retour plus inspirée que jamais.
J'ai décidé d'en faire un plus court,
pour une fois.
Je vous conseille fortement,
pour plus de sensations, d'écouter la musique en médias.
J'espère que la lecture vous semblera plus intense avec.
alexia

1819. Lerici, Domaine de Katerina et Danielo.

— Je suis trop fatiguée pour vous suivre Danielo. Je vais me retirer dans mes appartements, si vous me le permettez. Je vous souhaite une bonne nuit.

— Arrêtez-vous, s'écria-t-il d'un ton sec.

Je m'arrêtai paniquée devant l'embrasure de la porte. Il était assis sur la table à manger. Milo était parti ce matin pour passer deux journées chez une cousine qui habitait non loin. Il n'y avait plus que Danielo et moi. Les domestiques étaient tous rassemblés dans la cuisine un étage en dessous, afin de rendre nos couverts propres.

Dos à lui, j'entendis alors le bruit de sa chaise crisser sur le parquet. Ensuite un pas, puis deux, puis trois, jusqu'à ce que je perçoive sa présence juste derrière moi. Je sentis soudainement sa main toucher la mienne. Elle longea ensuite mon bras droit pour finir par empoigner fortement celui-ci, légèrement au dessus de mon poignet.

J'en eus la chair de poule. Je désirais qu'il s'arrête et qu'il n'aille pas plus loin. Je faisais cela depuis une semaine déjà. Chaque fois je prétextais une fatigue prenante, l'indisposition de mon corps qui perdait du sang, des maux de tête et de ventre terribles, ou encore je le persuadais qu'il avait passé une journée trop fatigante pour mener à bien notre quête.

Auparavant, il s'était juste plaint gentiment de mes refus constants. Mais à ce moment, je sentis qu'à mon grand malheur, il n'avait pas l'air de vouloir s'arrêter.

— Vos indispositions ont assez duré. Vous vous devez, vous le savez bien, d'honorer votre part du mariage. Vous ne pensiez tout de même pas être nourrie, logée, soignée, chouchoutée sans aucune contrepartie tout de même?

Il eut un rire amer qui me dégoûta profondément. Prise de panique, j'étais paralysée. Je n'osai ouvrir la bouche, ni bouger un de mes membres. Celui-ci, serra plus fortement encore sa poigne et commença à me forcer à le suivre je ne savais où.

— Vos refus n'ont fait qu'agrandir mon désir. Mon ami est parti, nous pourrons enfin profiter de son absence.
Je suis votre mari après tout.

Tétanisée et apeurée, je le suivais sans que mon cerveau soit en marche. Tout mon être, mon esprit et mon corps réunis, s'était comme envolé. Il me tira dans les escaliers si brusquement que je ratai une marche et tombai, m'écrasant en long sur les lattes du parquet. Je sentis déjà qu'un hématome allait s'installer sur ma jambe durant les jours à venir. Sa colère s'accentua. Il me tira violemment vers lui afin de me relever, et m'amena ensuite dans sa chambre.

Il ouvrit la large porte qui d'habitude restait toujours fermée. Il alla chercher deux lampes à huile et les alluma avant de les positionner dans des recoins opposés de la pièce. Pendant ce laps de temps, j'aurais pu et j'aurais du fuir loin de lui. Mais j'étais tombée en catalepsie.

Lorsqu'il me colla contre le mur, agressivement, mon sang ne fit qu'un tour et je commençai enfin à me débattre. J'essayai désespérément de le repousser avec mes bras frêles, de lui donner difficilement des coups de pieds sous ma robe. Il arracha cette dernière avec vivacité et ardeur, mais ce n'était en rien plaisant. Il se pressait dans toutes ses actions et en peu de temps je sentis l'air se frotter contre ma peau nue.

Mes poignets maintenus par sa poigne féroce, j'étais incapable d'effectuer un mouvement quelconque qui m'aurait permise de fuir. Pendant qu'il continuait ses caresses le long de mon corps, j'ai pensé un instant à Milo.

— S'il vous plaît, ne faites pas ça.

Il continua ses gestes sans écouter mes paroles.

— Non pitié, arrêtez vous. Je ne veux pas...

D'un coup sec, une pluie de larmes se déversa le long de mes joues tandis que Danielo entreprenait son geste ultime.

***

Il s'allongea à côté de moi sur le lit. Nous restâmes alors comme ça, sans trouver la force de bouger. Il me dit soudainement qu'il était désolé d'en être arrivé là. Puis il enchaîna, pensif :

— Je n'aurais sans doute pas dû.

— Non effectivement, lâchai-je dans un murmure.

— J'ai pourtant un grand respect pour vous.

— Cela se voit dans vos actes, dis-je sarcastiquement.

— Ne vous méprenez pas, je reconnais mon erreur.

— Il aurait, cependant, été plus judicieux de ne pas la commettre, m'exprimai-je, vidée de toute force vitale et sans aucune émotion.

Il quitta la chambre quelques minutes plus tard avec un certain désarroi. Il a obtenu ce qu'il désirait et cela contre toute attente ne me blessait pas. J'étais juste épuisée de tout cela.
Le jour de notre union, j'avais été terriblement inconfortable et j'étais sûre qu'il avait ressenti la même chose. Ainsi, jamais dans mon esprit, je n'avais pensé que nous recommencerions.
Et pourtant...

2055. Lerici, Maison de Katerina.

«Je n'en ai plus jamais parlé. À personne.
Je crois que je n'en ressentais plus le besoin. Ce court moment fut comme effacé de ma mémoire.

Je pense, ma fille, que mon cerveau et mon cœur ne voulaient pas que je m'en souvienne. Mais à quoi bon ? Tout finit par revenir un jour. Les secrets, les mensonges et tout le reste.
Mais ça tu le sais déjà.»

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