Elle courait.

Ses pas résonnaient dans l'immense salle blanche. Ses pieds nus caressaient le carrelage froid. La lumière était si forte que ses yeux restèrent plissés. Pourtant, un sentiment de peur parcouru son corps. Une perle de sueur glissa le long de son front avant de s'écraser au sol pour laisser la place à une autre. Tous ses sens étaient embrouillés, elle avait l'impression d'entendre son cœur trembler et de voir son corps battre. Elle avala durement sa salive et tenta d'ouvrir grand les yeux pour voir le fond de la salle.

Deux personnes étaient agenouillées et un homme habillé d'une longue cape noir était debout devant eux. Son cerveau sembla se retourner quand elle aperçut l'homme et la femme.

Monsieur Granger et Madame Granger.

Hermione Granger poussa un cri. Puis un deuxième et un troisième. Son corps fut parcouru par un frisson de mauvaise augure.

Elle n'avait pas arrêté sa course qu'elle pensait maintenant être contre le temps.

Mais au fur et à mesure qu'elle s'approchait, la salle s'allongeait. Elle poussa un quatrième hurlement, tombant à genoux, elle aussi.

- Maman, papa, je suis tellement désolée... Murmura-t-elle.

Soudainement, ses deux parents étaient proches d'elle ainsi que l'homme fait de noir. Sa mère la regarda longuement, examinant chaque parcelle de son corps alors que son père semblait être confus. Leurs yeux étaient vides et ceux d'Hermione dénués de sens.

- Qui êtes-vous ? Demanda madame Granger.

Qui êtes-vous ?

Cette phrase résonna comme un supplice dans la tête de la jeune femme. Le temps semblait s'être arrêté, tout comme ses battements cardiaques. Le sang dans ses veines ne fit qu'un tour avant de se stopper directement.

- Je suis votre fille, leur dit Hermione d'une voix suppliante.

Un rire guttural sortit d'entre les lèvres de l'homme en noir. La brune releva la tête au plus vite, plongeant son regard dans ses yeux corbeaux. Hermione Granger hoqueta reconnaissant l'homme en face d'elle. Son ami, son meilleur ami.

Un sourire carnassier habitait ses lèvres et un regard acerbe.

Harry Potter éclata d'un rire diabolique avant de la fixer dans les yeux.

- Mais voyons Hermione Granger, monsieur Wilkins et madame Wilkins n'ont pas d'enfant.

L'élu se transforma en un homme moitié humain et moitié serpent.

Voldemort.

Son rire résonnait entre les quatre murs alors qu'Hermione sembla être aspirée, elle et son cri, loin de la salle et de ses parents.

Hermione Granger se réveilla en sueur, le cœur battant à une vitesse hallucinante. Elle s'assit rapidement dans son lit, prenant sa tête dans ses mains. Elle retira d'un coup de jambe la couette afin de sentir la fraicheur. Elle regarda autour d'elle, ses colocataires du dortoir des filles de Gryffondor semblaient être dans un sommeil paisible.

Elle repassa son rêve en boucle dans sa tête, les moments de son rêve.

Harry, Voldemort, ses parents.

Elle ressentit une vive douleur dans son ventre, comme des milliers d'aiguilles qui soudainement s'étaient plantées en elle. Elle souffla, laissant la pression s'échapper d'elle. Hermione essuya du revers de ses doigts, les quelques larmes qui s'étaient échappées de ses yeux.

Doucement, elle se mit debout. Elle n'avait aucune idée de l'heure qu'il était, mais le soleil n'était pas encore levé. La jeune femme resserra ses bras autour de son petit corps avant de descendre dans la salle commune.

La petite salle, qui était auparavant réconfortante, semblait froide malgré le feu qui crépitait dans la cheminée. La Gryffondor se posa vers l'âtre et regarda les flammes. Elle se rappela les moments qu'elle avait passé avec ses amis à écouter parler Sirius, le parrain d'Harry, grâce à ce feu.

Cette guerre venait juste de commencer et il y avait déjà eu trop de morts.

La brune tira le gros ouvrage épais posé sur le fauteuil. C'était le livre qu'elle avait oublié la veille, elle l'avait emprunté en cachette à la réserve. Il était noir et de la magie noire en sortait. Hermione le savait, pourtant, elle l'ouvrit décidée à trouver des indices afin de mettre fin à la guerre.

Comme d'habitude, Hermione Granger se plongeait dans le travail pour oublier la douleur qu'elle avait au fond d'elle.

~.~.~

Pendant plusieurs heures, la jeune Gryffondor avait travaillé et avait fait un tas de recherche. C'est pour cela que quand Ronald descendit dans la salle commune, il la retrouva complétement endormie sur son livre. Il sourit tendrement avant de s'approcher d'elle.

La brune émergea lentement quand le rouquin lui secoua le bras. Sa bouche était pâteuse et ses cheveux encore plus emmêlés qu'à l'ordinaire. Quelques taches d'encre étaient présentes sur ses joues ainsi que sur le bout de son nez. Ron rigola avant qu'elle bâillât.

- Hermione, le jour vient de se lever... Qu'est-ce que tu fais ici ? L'interrogea-t-il.

- Je voulais juste trouver des informations, expliqua-t-elle.

- Et alors ?

Hermione jeta un petit coup d'œil à ses notes. A part des bavures, il n'y avait qu'un seul mot : Voldemort.

- Alors, rien, déclara-t-elle en baissant les yeux, j'ai probablement passé la nuit à examiner ce livre sans trouver la moindre information qui pourrait nous aider... Elle souffla, pourtant, j'étais sûre que je pourrai trouver quelques choses dans ce livre, c'est l'un des plus noirs que je connaisse.

Un éclair passa dans les yeux d'Hermione, elle ouvrit la bouche avant de la refermer. Elle se leva subitement, reversant presque le siège dans lequel elle s'était posée durant la nuit.

- Comment ai-je pu être aussi bête ? S'écria-t-elle.

Ronald la regarda sans comprendre.

- Il faut que j'aille...

- À la bibliothèque, finit Ron.

Elle ne lui adressa pas un regard et partit, laissant le rouquin seul.

Ce fut quelques minutes plus tard qu'Harry débarqua dans la salle, revenant de son escapade de la nuit. Il avait un visage inexpressif, mais ses yeux semblaient tristes. Ron fronça les sourcils et lui bloqua le chemin avant qu'il remonte dans le dortoir.

- Je peux savoir où tu étais ? Lui demanda-t-il, tu n'étais pas là ce matin.

L'élu partit s'asseoir sur l'un des sofas à la suite de son meilleur ami. Harry lui montra sa cape d'invisibilité d'un geste de main.

- Tu es parti voir Hagrid sans nous ? L'accusa-t-il.

- Mais non, s'exclama Harry, je suis parti marchander avec Malefoy.

- Tout seul ? S'écria le roux.

Harry hocha la tête, alors qu'il joignit ses mains ensembles.

- J'ai l'impression d'être le seul à ne rien faire dans cette histoire, Hermione a passé la nuit à étudier ce machin, déclara-t-il en lui montrant d'un signe de tête le livre, comment ça s'est passé ?

- Il va nous aider.

Ronald fronça les sourcils n'y croyant pas. Malefoy était une personne horrible et affreuse, quelqu'un qui n'aidait pas les gens pour son bon plaisir.

- Juste comme ça ? Le questionna-t-il suspicieux.

- Mes arguments étaient bons, dit Harry.

- Jamais tu ne me feras gober que Malefoy ait accepté de nous aider juste à cause de tes soi-disant arguments.

- Ron, écoute, nous avons tous quelques choses à gagner de la mort de Voldemort, la liberté. Nous savons tous que la famille Malefoy est l'une des plus proches de lui, mais seulement parce qu'ils ont peur.

Le rouquin secoua la tête.

- Oui, ils ont peur, mais qui te dit, qu'à cause de sa grande frayeur, il ne finira pas par tout raconter ?

- C'est la seule idée que nous ayons eue jusqu'à maintenant... Souffla Harry, je pense que nous devrions y aller comme ça, voir ce que ça donne, sans un plan cette fois-ci, car à chaque fois que tout est préparé, ça foire toujours.

Ronald acquiesça.

Ainsi, les deux amis se préparaient pour descendre dans la grande salle. Leurs pas étaient las, ils regardaient les autres élèves se dépêcher pour aller manger. Au loin, Harry repéra deux jeunes de première année, leurs visages étaient froids et durs, complètement différents du sourire qu'il affichait lors de son entrée à Poudlard.

Le ciel de la grande salle, depuis la disparition de Dumbledore, affichait un ciel gris et nuageux. Le survivant souffla avant de s'asseoir dans un coin reculé de la table.

Ils entendirent des pas précipités, Hermione arrivait en courant, son cœur battant à la chamade. Dans ses bras, elle tenait un livre. Arrivée à leur hauteur, elle le posa sur la table, tentant de le cacher aux autres élèves.

- Voilà pourquoi, je ne trouvais rien dans les autres livres !

Elle leur sourit avant de tourner le livre dans leur direction.

- Je vous présente « Secrets les plus sombres des forces du Mal », alias le livre de magie noire le plus affreux et horrible que je connaisse, déclara-t-elle, fière d'elle.

Harry comprit immédiatement, Dumbledore lui avait parlé de ce livre l'année dernière.

C'était ce bouquin qui avait renseigné Tom Jedusor sur les horcruxes.