Paroisse de l'angoisse (1)

IV.I - Il n'avait pas de nom ni d'identité. Ici, c'était un simple inconnu. Les villageois le regardaient avec mépris. Cet homme est juste venu tuer un chien. Les trois autres bêtes l'encerclaient.

IV.II - Se disaient les pauvres qu'il allait se faire dévorer. C'était mal connaître leur sauveur. Le vieil homme n'avait nul doute. Ces créatures n'étaient pas un danger. Pas aussi peu nombreuses. C'est en les attaquant qu'il prouva aux habitants de la paroisse que c'était lui, le héros.

IV.III - D'un coup de pied, il terrassa l'un d'eux et se retourna rapidement pour éclater la chandelle au visage d'un autre chien. Un petit bout pointu sur l'objet trancha légèrement la bête. Son pelage fut abimé et sa peau se découpa sur quelques millimètres de profondeur. L'attaque fut rapide mais efficace : la coupure partait du côté gauche et alla jusqu'à droite en passant par les yeux.

IV.IV - Aveuglé, l'animal retomba sur son flanc. Il était déboussolé et ressentait également de la souffrance.

"Que la douleur soit avec toi, déclara le vieillard. Que la compassion et le désir te mènent à une victoire certaine. Tues-les tous"

IV.V - Le premier chien maigre frappé à coup de pied se releva avec difficulté. Il avait la peau traversée par ses os. Alors, il se rua vers l'abjurateur qui ne prit peine à le tuer en lui écrasant la tête au sol avec son talon.

IV.VI - Le cartilage craquait sous son poids. Les globes oculaires de sa victime sortaient de leurs orbites. De la bouillie blanche aux tâches vermillon s'échappait de ses oreilles. Puis, son crâne fut entièrement broyé. Le dernier chien, totalement décharné, prit peur.

"C'est ça. Le deuxième affront que tu lanceras aux dieux sera de devenir le diable. Ton nom doit inspirer l'immondicité. La violence. La terreur."

IV.VII - Un villageois se leva. Debout, devant l'abjurateur, il joint ses mains et ferma les yeux. Celui-ci priait mais le héros n'en avait que faire. Le sauveur avait cessé d'être ignorant. La grâce de dieu n'était accordée à personne. Pas même aux plus méritants.

IV.VIII - La main droite de l'ombre, à la fois douce et rugueuse, se posa sur le cou de l'habitant de la paroisse. Il s'apprêtait à serrer afin de l'étrangler jusqu'à le rendre inconscient mais le vieillard s'interposa. Dénué de parole, aussi silencieux qu'une tombe, le type ensanglanté ne pouvait s'expliquer.

"Permettez-moi de leur demander à votre place. Si j'ai bien compris le message que vous m'avez laissé avec les brindilles de la ferme, vous souhaitez rencontrer les six grands saints..."

IV.IX - Le villageois versa une larme du déni. Personne ne devait trahir les saints et ceux qui connaissaient avec exactitude leur position devait tout simplement se taire sous peine d'être exécutés.

IV.X - Celui-ci refusait de parler. De ce fait, avec pression, l'abjurateur referma sa main. Le cou du pauvre fut partiellement arraché.

"Bien", soupira le messager. "Nous n'avons plus qu'à trouver ce fameux saint sans l'aide de personne."

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