L'épreuve (2)

III.I - L'homme ne portait qu'un pagne. Son corps était exposé aux ongles des femmes enragées. Leurs dents jaunes et cariées, trouées pour certaines, s'enfonçaient dans la peau du sauveur écorchée par leurs griffures. Les plaies s'ouvraient et l'abjurateur n'avait pas la force nécessaire pour se débattre.

III.II - Son visage à l'origine pâle devint bleu. Il manquait de souffle. Les vaisseaux de ses yeux explosaient. Quelques larmes de sang coulaient sur ses innocentes joues.

"Tu ne peux couper la tête de quelque chose qui n'en a pas. Réfléchis, héros. Trouves une solution."

III.III - Ces paroles glaçantes remplies de désespoir entrèrent dans ses oreilles et arrachèrent de sa tête ses dernières pensées. L'abjurateur fit le vide dans son esprit et put comprendre enfin que tout n'était qu'illusion. Il était simplement dans une montagne de corps pourris.

III.IV - À cet instant, il se rendit compte que son périple allait être semé d'embûches. Il n'était pas prêt. Personne ne l'etait. Pourtant, il devait faire face et aller de l'avant.

III.V - Pour retrouver celle qui comptait ne serait ce qu'un minimum pour lui. Celle qui le rendait humain. Celle dont il était amoureux.

III.VI - Sa première destination était la paroisse de l'angoisse. À l'origine un des plus beaux lieux de Loyal, cet endroit est devenu la résidence des chiens errants, des plus démunis et de créatures difformes.

III.VII - Là-bas, il allait trouver ce qu'il cherchait. Le plus jeune des six grands saints. Sa solution pour remporter l'épreuve ultime restait un mystère mais le vieillard accepta de le suivre.

III.VIII - L'ennemi était hostile. Les ennemis. Certains se servaient de leurs griffes tandis que d'autres usaient de leurs crocs acérés pour arracher les membres des villageois. Les chiens dominaient les humains affaiblis restants dans cette paroisse.

III.IX - Il était temps pour l'abjurateur de briller. Le visage déformé par la haine et couvert de sang séché, il saisit une chandelle dorée, sans bougie, trainant sur le sol graveleux. L'objet poussiéreux en main, il fit un pas en avant et perfora le premier animal qui venait de lui sauter dessus.

III.X - L'arme traversait le crâne de la bête en passant par sa mâchoire. Son sang coula à flots sur le sol. La main levée, toujours en tenant sa chandelle fermement, le chien embroché dessus, il montra aux pauvres qu'il était là. L'abjurateur est arrivé.

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