VIII.I - Cela faisait déjà des heures qu'ils marchaient. Suite aux indications d'un inconnu, ils se sont mis en chemin sans plus attendre. Enfin, après tant d'efforts, ils sont arrivés à la cathédrale de la pitié. C'étaient seulement des ruines.

VIII.II - D'étranges créatures rôdaient aux alentours de ce lieu sacré. Ils n'avaient qu'un buste humanoïde et deux bras tout flasques. Il était possible de lire le desespoir à travers leurs visages sans nez ni œil. Seulement une bouche pour geindre.

VIII.III - Les arbres morts autour étaient infestés d'araignées. Il y avait un tas de nids d'oiseaux mais les volatiles gisaient autour, sans vie. Les sortes de demi-homme devaient s'en nourrir.

VIII.IV - L'un d'eux s'agrippa à la jambe droite du sauveur qui lui lança un regard noir avant de lui attraper le visage de ses deux mains. Il força afin de bien ancrer ses doigts sur les côtés de la tête du monstre.

VIII.V - Puis, il lui arracha en deux, lentement, en éloignant chaque extrémité. Il n'eut qu'une seconde pour pousser le plus abominable des cris, avant que sa cavité buccale ne soit également séparée.

"Héros, tu n'as vraiment aucune pitié. C'est affolant. J'aime ça."

VIII.VI - Le messager s'arrêta. Il se trouvait quelques mètres plus loin, devant le sauveur de l'humanité. Le chemin s'arrêtait ici. Pour atteindre la cathédrale, il fallait nager dans le marais.

VIII.VII - L'abjurateur sauta sans se poser de question. Il se dirigea vers l'entrée condamnée et sortit de l'eau noire. Quelques sangsues s'étaient accrochées à son dos.

VIII.VIII - Le vieillard ferma les yeux et s'élança au loin en soulevant sa grande robe verte. Ses testicules faisant face au vent, lors de sa chute, s'élevèrent. Le sauveur détourna donc le regard et ouvrit les portes en bois.

"Dieu soit loué n'est pas une expression appropriée pour des personnes comme nous." rit un inconnu à l'intérieur. "Mais je suis agréablement surpris de voir un autre abjurateur."

VIII.IX - Le messager ordonna au jeune homme de se présenter. Un genou à terre, il s'exécuta au plus vite.

"Je n'ai plus de nom désormais. J'ai perdu la foi mais aussi le courage et je ne crois plus en la victoire. J'ai cherché à tuer les saints mais... C'est inutile. Il faudrait quelque chose de plus grands."

VIII.X - À ce moment, l'allié du héros repensa à leur objectif. Créer une nouvelle entité au rang de divinité. Une fusion entre les six grands saints faite d'une partie du corps de chacun d'eux. La clé pour pénétrer de l'autre côté.

"Alors maintenant, abjurateur, je te demande de me tuer. J'en ai fini avec cette histoire. Prends ma place et accompli mon devoir. Sauve Loyal."

VIII.XI - Il tendit ses deux mains vers son sauveur. Dans le creux de celles-ci se trouvait un rosaire de phalange. C'était l'oeuvre de ce garçon.

"Vous ne croyez plus en dieu mais vous pouvez devenir le diable. Lorsque vous briserez un chapelet, votre force s'accroîtra mais une malédiction s'abattra sur le pays. Cet objet, en revanche, vous empêchera d'être la victime d'une colère divine. Abjurateur, vous connaissez votre objectif. Menez cette quête à bien. Que le chagrin disparaisse de ces terres."

VIII.XII - Le héros attrapa cet individu par les cheveux et l'emmena face à l'autel des prières. Puis, il lui explosa le crâne en le frappant dessus de toutes ses forces. Le haut de celui-ci s'écrasa contre le rebord de pierre et le corps retomba.

"Que le chagrin disparaisse de ces terres." déclara le vieillard en priant.