X.I - Cela faisait déjà bien longtemps que tout avait débuté. Cela faisait beaucoup trop longtemps que les habitants de Loyal étaient devenus des proies.

X.II - Dans une forêt froide et silencieuse, le sauveur et son messager marchaient sans but concret. Ils devaient simplement atteindre le couvent sans pour autant être sûrs d'y trouver le saint.

X.III - Arrivés à l'entrée, ces deux hommes savaient que quelque chose se produisait derrière ces murs de pierre blanches et polies. Ils entendaient des paroles fortes. Très fortes.

X.IV - Le messager pénétra en premier dans ce lieu sacré. Un homme faisait son grand discours, face à un enfant enchainé. Il avait des bracelets de fer aux poignets le reliant à deux grands piliers.

"Ainsi soit-il. Je ne vous interdirais plus d'avoir des envies de vous astiquer le poireau... Cependant, réfléchissez-y. Vous risquez de finir comme votre petit camarade..."

X.V - Il se retourna et lui enfonça un tube profondément dans sa gorge.

"Notre frère Edwardo est mort ce matin. Je me suis donc permis de retirer tout le sang pur qui animait ce corps si parfait."

X.VI - Le pasteur se baissa afin de saisir un énorme bol de pierre rempli d'un liquide aux couleurs si sombres. Un mélange entre le rouge et le noir.

"Prions ensemble pour votre camarade. Il est très malade et nous devons le soigner."

X.VII - Le vieillard attrapa le pagne de son allié entre son index et son majeur. Il souhaitait qu'il intervienne mais l'abjurateur n'en avait que faire de son avis. Il admira cette torture sinistre. Le sang frais coula dans le tube et l'enfant à genoux, attaché, poussait de sourds gémissements.

X.VIII - Le garçon n'avalait pas et le fluide commençait à entrer dans ses poumons. Il agonisait lentement en pleurant. Puis, il put recracher tout ce sang.

X.IX - Le sauveur vint retirer brusquement le tube qu'il laissa tomber contre le sol de béton.

"Qui êtes-vous ?"

X.X - L'apparence du héros était bien différente du premier jour de gloire. Il avait des cicatrices sur son corps nu, recouvert de boue et de sang. Ses yeux étaient rouges, prêts à éclater. L'homme avait des cernes bien prononcées.

"Voici l'abjurateur", répondit le vieillard. "Nous venons..."

X.XI - Cela ne servait plus à rien de se présenter. Le sauveur venait de briser la nuque du père. Les enfants terrorisés s'enfuirent en courant. Alors, le vieil homme fit un pas en avant et se baissa devant l'enfant qui s'était masturbé.

"Où est le grand saint Felius ?"

X.XII - Malgré la peur, il préféra leur tenir tête. Il savait que ces deux personnes allait faire du mal à celui qu'il protégeait en gardant le silence.

X.XIII - Suite à cela, il sentit le tube entrer dans sa gorge violemment en raclant les paroies internes. Puis l'abjurateur le boucha avec le reste du sang afin de le laisser mourir.