Chapitre 4
Bon, vous vous souvenez au chapitre précédent quand j'ai dis : " blablabla, si tout vas bien, premier baiser !"... Et bien, il s'est passé des trucs entre temps et j'ai quelque peu retarder ce moment ! ( Mais promis de chez promis, le prochain sera le bon ! ;) )
Certes, pas de baiser pour le moment , mais un chapitre plus long, et avec de l'action !
J'espère que ça vous plaira...
Par contre, soyez avertis chers lecteurs/lectrices :
! Warning ! : violence, trafiquants, on est sur des bails sombres, ne lisez pas si vous êtes trop sensible.
- Rhaaah, Tio, Pablo ! Combien de fois je vous ai dit de pas laisser traîner vos chaussettes puantes partout ! Ma parole, vous voulez faire du canapé une zone sinistrée ? crias-tu en te précipitant dans la cuisine pour confondre les coupables.
Les deux garnements, installés autour de la table en compagnie d'Abbacchio, se mirent à pouffer, la bouche pleine de céréales.
- Ah parce que ça vous fait rire en plus ? t'offusquas-tu en leur lançant leurs chaussettes sales au visage.
Alors que tu te dirigeais vers l'évier pour te laver les mains, Leone te regarda à travers l'écran de fumée de sa cigarette, un petit sourire en coin.
Puisque tu n'arrivais visiblement pas à te faire respecter dans ta propre maison, il décida de remédier lui-même au manque d'hygiène des garçons. Se levant, il se planta devant eux, les dominant de sa haute stature, ses grands bras encadrant son torse bombé en décrivant des angles menaçants.
- Écoutez les mioches, c'est simple, fit-il en crachant une salve de fumée et en désignant les chaussettes d'un haussement de menton. La prochaine fois que vous les laissez traîner, je les infuse dans une théière et vous force à en boire le contenu.
Si sa voix demeurait stoïque, la lueur de sadisme tapie dans son regard était proprement flippante. Les yeux ronds, Pablo et Tio déglutirent à l'unisson et s'empressèrent de ramasser leurs chaussettes avant de déguerpir en direction de la machine à laver.
Adossée au plan de travail, tu explosas de rire et adressas un regard de gratitude à ton invité :
- Tu as fait fort, Leone. Je pense qu'ils ne sont pas prêts de recommencer.
- Tu es trop douce avec eux, te répondit-il de sa voix ombrageuse. Tu as beau être leur capo, ils te considèrent davantage comme une mère, voire une ménagère. Il en serait autrement si tu ne les choyais pas autant
- Merci pour cette fine analyse psychologique, Professeur Abbacchio, le raillas-tu adorablement avant d'ajouter : Sinon, comment tu te sens ce matin ?
- Encore des étourdissements, mais ça va, éluda-t-il sans sembler vouloir s'étendre sur le sujet.
- J'imagine que c'est normal. Tu vas peut-être avoir besoin de plus de temps pour pleinement récupérer. En attendant, tu peux rester autant que tu le voudras. Tu es ici chez toi.
- Je le sais, dit-il dans un sourire sardonique, au lieu de louer ton admirable hospitalité.
Cela faisait maintenant une semaine qu'il squattait la petite chambre jaune à l'étage de la villa. Pas une fois, il n'avait pris la peine de te remercier. Tu t'étais finalement habituée à sa présence et à son sans-gêne, qui, loin de te scandaliser, te faisait toujours sourire. Ce que tu ignorais en revanche, c'était qu'en vérité, depuis déjà plusieurs jours, il était parfaitement guéris.
Sa convalescence lui servait simplement de prétexte pour rester plus longtemps entre les murs de la villa. Et la véritable raison, celle qui justifiait sa présence, il l'avait devant les yeux : toi !
Même s'il avait du mal à se l'avouer, ce que tu éveillais en lui dépassait de loin la simple attirance physique.
Symbolisant l' incarnation féminine d'un Peter Pan à la tête d'un gang de garçons perdus, tu lui rappelais Bucciarati. Tes actions et ta gentillesse se rangeaient sous le même altruisme et la même générosité que cet homme respecté, à la pureté de cœur aussi blanche que son costume.
La seule différence, c'était qu'il n'avait jamais rêvé de capturer Bruno entre ses bras pour ne jamais le lâcher.
Chaque jour depuis une semaine, il devait lutter pour ne pas céder à l'envie de t'emporter dans sa chambre et de t'y enfermer à double tours pour te garder au plus près de lui. Seul le diable savait ce qu'il t'y aurait fait subir s'il avait cédé à ses instinct primaires. Et l'unique chose qui le retenait, était cette crainte indicible, qu'au contact de ses ténèbres, ta lumière ne finissent par se flétrir.
Sans doute était-ce le problème lorsqu'on se mettait à désirer un ange ?
***
Ce matin là, une visite inattendue marqua la fin des jours d'oisiveté à la villa.
Le maire en personne, M. Roberto Pipo Wagono, était venu frapper à ta porte pour requérir les services de ton escouade. C'était un grand gaillard, aimable et droit, aux cheveux d'un blanc-blond clairsemé et à l'embonpoint caractéristique des hommes approchant la soixantaine.
Même si cela ne paraissait jamais en public, tu le connaissais bien, car ta nonna, une sainte femme, avait été sa nourrice quand il était petit, il y a bien longtemps de cela.
Malgré ton appartenance à la mafia, il reconnaissait ta valeur et ta bonté. Il savait d'ailleurs que la position que tu occupais au sein de Passionne te servait avant tout à faire régner l'ordre dans sa ville. C'était cependant la première fois qu'il requérait ton aide, signe que l'affaire devait être d'importance.
Installé dans un des fauteuils de ton salon avec la pause d'un gentleman, il porta à ses lèvres la tasse de café que Norio venait de lui servir.
Face à lui sur le canapé, entourée de toute la fine équipe, à laquelle s'ajoutait désormais Abbacchio, posté debout derrière toi tel une ombre, tu attendais que le maire t'expose le nœud du problème.
- Vous voyez l'usine de savon de la célèbre marque « Bolla di Caesar », à la périphérie de la ville ? commença-t-il finalement après s'être éclairci la gorge.
À l'exception de Leone, vous acquiescèrent tous d'un mouvement de tête.
Depuis plus d'un siècle la fabrication de ces célèbres savons conférait à la ville une aura et un essor économique important.
- Il se trouve que des serpents avides et sans scrupule ont infiltré son siège, repris le maire. J'ai de bonnes raison de penser que l'usine est aujourd'hui sous l'emprise de trafiquants, eux mêmes protégés par des actionnaires et des élus du conseil de la ville que je n'ai malheureusement pas encore réussit à débusquer. Pour tirer cela au clair, il faudra vous infiltrer parmi les employés et mener l'enquête. Je ne vous demande pas d'user de violence, seulement de m'apporter les preuves qui feront tomber les têtes des coupables. J'attends de vous la plus grande discrétion.
Bien sûr, tu avais accepté sans même hésiter. Et conformément à la demande expresse de M. Pipo Wagono de favoriser la discrétion à la violence, tu avais décidé que Pablo, Tio et Nico, ne seraient pas de la partie. Ils étaient encore trop impulsifs. Et leurs stands, baptisés respectivement : Earth, Wind and Fire, pouvaient faire des ravages lorsqu'ils se mettaient à déchaîner la puissance de ses trois éléments.
Ne restait donc que toi et Norio pour mener à bien cette mission. Et bien qu'il ne fasse pas véritablement partie de ton équipe, Abbacchio avait insisté pour en être, avançant l'argument que Moody Blues vous serait utile pour identifier les coupables et amasser quelques preuves.
C'était donc décidé. Tous les trois, vous alliez lever le voile sur les sombres agissements qui entachaient la respectabilité de l'usine « Bolla di Caesar ».
***
Dès l'aube, le lendemain, commencèrent les investigations.
Vous faisant passer pour des ouvriers, vêtus de combinaisons bleus et de masques chirurgicaux réglementaires, vous aviez pénétré dans l'usine en même temps que les autres travailleurs.
La première heure, regroupés tous les trois autour de la même chaîne de travail, vous en aviez profité pour observer les agissements de la main d'œuvre, des contremaîtres et des employés de bureaux.
Grace à son stand, Hierophant Purple, Norio avait étendu des ramifications aux quatre coins de l'usine pour étudier la topographie des lieux et capter le moindre échange suspect.
Ses rubans de tentacules atteignaient maintenant le sous-sol, d'où semblait se dégager des odeurs de cocaïne, quand Leone lui fit soudain signe de rappeler immédiatement son stand.
Alors qu'un contremaître au visage criblé de cicatrices, armé d'une matraque à sa ceinture, passait près d'eux, l'homme aux cheveux d'argent se justifia tout bas :
- Lui, il est louche. Vu son aura, je suis persuadé que c'est un manieur. Restons sur nos gardes.
Norio acquiesça avant d'ajouter :
- Il se passe des choses sordides au sous-sol. Il faut qu'on trouve un moyen de s'y infiltrer.
Discrètement, vous aviez coupé votre chaîne de travail pour suivre le contremaître balafré dans un escalier sombre et tortueux, jusqu'aux entrailles du lieu souterrain. Malgré votre prudence furtive, il devait avoir de formidables instincts, car il se retourna brusquement pour vous surprendre.
Grand mal lui en prit, car aussitôt, Souls Phial attira son âme pour l'enfermer en son sein et la sonder jusque dans ses noirs tréfonds. Ce que tu y lus te fit aussitôt grimacer de colère et de dégoût !
- Esclavagiste, grogna-tu entre tes dents à l'enveloppe vide du contremaître. Combien d'enfants d'immigrés clandestins as-tu enlevés pour les forcer à travailler à ta solde, enchaînés à respirer des vapeurs de drogues ?
Sans une once de pitié, tu commandas à ton stand de soumettre l'âme de ce tortionnaire aux plus impitoyables tourments. Quand tu en eus fini avec lui, son corps secoué de convulsions s'écroula sur le sol, les yeux révulsés et la bouche écumante de bave.
Puis, alors que tes coéquipiers s'escrimaient maladroitement à dissimuler le contremaître dans un placard à balais, tu t'engouffras dans cette antichambre de l'horreur.
Le sous-sol avait tout d'un labyrinthe, mais hors de toi, tel un ange vengeur, tu avais suivis les pleures et les lamentations enfantines.
Dissimulée à la faveur de l'obscurité, tu arrivas devant une immense salle mal éclairée pour voir s'y jouer un spectacle révoltant. Celui d'une centaine d'enfants entassés, épuisés et mal nourris, leurs petites chevilles prisonnières de chaînes en métal qui les reliaient à leurs établis, où ils étaient forcés de manipuler de la cocaïne pure pour la fourrer à l'intérieur des célèbres savons.
Tu serras les poings à t'en percer la peau de tes ongles, essayant de réfléchir au meilleur moyen de neutrasiler les cinq geôliers présents dans la pièce. Mais tout à coup, l'un de ces monstres leva sa matraque sur le visage d'un enfant, s'acharnant sur lui sous prétexte qu'il passait plus de temps à pleurnicher qu'à travailler.
Ton sang ne fit qu'un tour dans tes veines. Prête à en découdre, l'ombre de Souls Phial à ton côté, tu t'élanças vers l'entrée.
Il s'en fallut de peu que tu ne fonces dans le tas. Mais juste avant que tu ne te précipites dans la pièce pour laisser exploser ta fureur, une main s'était plaquée fermement contre tes lèvres.
Norio te tenait désormais résolument serrée contre lui, bien déterminé à étouffer ta révolte.
Si tu continuais ainsi, tu allais tout simplement foutre en l'air votre couverture. D'un mouvement de tête, il fit signe à Abbacchio de lui prêter main forte pour contenir tes élans à la fois héroïques et complètement inconscients.
Leone attrapa tes jambes agitées qui refusaient de rebrousser chemin, et tous deux te menèrent dans un couloir désert.
Comme tu ne te calmais pas et que tu essayais toujours de te défaire des mains de Norio, le géant Napolitain trancha dans l'urgence :
- Elle compromet la mission. On devrait l'assommer.
Le jeune homme roux secoua la tête. Il te connaissait par cœur et avait bon espoir de te raisonner.
- Y/N ! Je sais ce que tu ressens, te susurra-t-il à l'oreille. Il n'y a pas de mots pour décrire l'horreur du quotidien de ces enfants. Je te promets qu'on va les sauver. Mais pour l'instant, nous devons d'abords trouver des preuves et débusquer les coupables, sans quoi, ils recommenceront, avec d'autres innocents...
Pendant que tu commençais à retrouver doucement la raison sous les inflexions calmes et apaisantes de la voix de Norio, Abbacchio se surpris à jalouser votre proximité, prenant la mesure du lien de confiance qui vous unissait. Même si c'était une nécessité, il détestait également que ton ami te tienne si étroitement contre lui, sa main recouvrant tes petites lèvres gémissantes.
Ce ne fut que lorsque tu semblas vraiment calmée et que le rouquin te libéra, que le venin de la jalousie se dissipa du cœur de Leone.
- Bien, je vais aller discrètement prendre des vidéos de ce qu'il se passe ici et nous en aurons assez fait pour aujourd'hui. Nous reviendrons demain avec un plan bien rodé, annonça Norio tandis qu'Abbacchio donnait son assentiment d'un simple hochement de tête.
Un sentiment criant d'injustice te traversa. Si tu reconnaissais maintenant qu'il était contre-productif de taper un grand coup dans la fourmilière sans réfléchir, tu n'avais pas réalisé que tes coéquipiers avaient l'intention de simplement en rester là.
Le petit visage ensanglanté et inconscient du garçon de l'atelier se rappela à ton esprit tel un flash rougeoyant. Non ! Il fallait réfléchir, persévérer et se battre pour mettre fin à cette infamie, dès aujourd'hui !
- Hors de questions ! t'opposas-tu sans prendre la mesure du volume de ta voix. On va régler ça maintenant. Je dois aller soigner le... hnng !
Tu n'eus pas le temps de finir ta phrase. Leone s'était dressé derrière toi pour verrouiller son bras autour de ton cou.
Sans t'étrangler vraiment ni te faire suffoquer, il venait de te soumettre dans une imparable prise de sommeil.
Tandis qu'il berçait l'arrière de ton crâne contre sa paume pour raffermir l'étreinte de son bras, appuyant à un endroit stratégique, tu commenças à te sentir molle, l'esprit comme envahi par un nuage cotonneux.
Impuissante, tu essayas de lutter, juste l'espace de quelques secondes, puis ta conscience, plus légère qu'une plume, s'envola.
Abbacchio libéra aussitôt ton cou et recueillit ton corps inconscient entre ses bras. Lorsqu'il croisa le regard accusateur de Norio, il ne lui laissa pas l'occasion de contester son geste :
- Quoi ? C'est ce qu'on aurait dû faire depuis le début, et tu le sais très bien.
Ton fidèle ami adressa un regard compatissant à ta silhouette évanouie, puis poussa un long soupir :
- Oui, tu as sans doute raison...
Puis, sans plus prendre le risque de s'éterniser dans ce sous-sol cauchemardesque, ils empruntèrent la sortie de secours et te ramenèrent à la villa.
Voilà, voilà ! Je vous promets un baiser d'Abbacchio, et au final il vous fait une prise MMA (je suis horrible, pardonnez-moi ^^') !
Ah, et aussi, sans doute cela ne vous aura pas échappé, mais j'ai caché des ptites références à deux célèbres persos de Jojo :
- Roberto Pipo Wagono : l'avatar plus qu'approximatif de Robert Speedwagon ^^'
ET
- La marque de savon "Bolla di Caesar" (bulle de Ceasar, en italien) : en hommage au Jobro de Joseph, "cette homme, éphémère comme une bulle de savon" T.T
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top