Chapitre 3


 Lorsque tu te réveillas, la lumière pourpre et orangé du crépuscule perçait à l'entrée de la grotte. Une mèche de cheveux gris argent te barrait le visage et te chatouillait le bout du nez. Tu remarquas également qu'une respiration, lourde et profonde, auréolait le haut de ton crâne.

Tu te rappelas soudain tout ce qui avait précédé ta petite sieste.

Si tu te souvenais avoir eu froid avant de t'endormir, désormais tu crevais littéralement de chaud. Tu remarquas que le corps du mystérieux inconnu dégageait une chaleur infernale, et tu pouvais sentir la moiteur de son torse dégouliner le long de ton dos.

Ce n'était pas normal !

Avec peine, tu t'extirpas d'entre ses bras. Privé de ta chaleur, il se mit à frissonner excessivement. À genoux devant lui, tu tendis tes mains attachées pour les poser sur son front. Il était bouillant ! Et la pâleur de son visage avait laissé place à une teinte rouge et enfiévrée.

Il avait besoin de soins !

Sans plus attendre, tu le secouas vivement par l'épaule.

- Hé ho ! Réveillez-vous, bon sang !

Il poussa un grognement et ses yeux luisants de fièvre te fixèrent d'un air hébété.

- Vous ne pouvez pas restez ici dans cet état ! Détachez-moi, que je vous aide à vous relever, plaidas-tu précipitamment en lui tendant tes poignets.

D'une main gauche et alourdie par le manque vigueur, il s'appliqua à défaire les nœuds de son ruban. Ce simple efforts semblait l'avoir épuisé et tu le vis lutter pour garder les yeux ouverts.

Il te semblait qu'à tout moment, il pouvait basculer dans l'inconscience. Il n'y avait pas de temps à perdre.

Désemparée, tu lui claquas la joue.

- Je vous interdis de vous rendormir ! Maintenant passez vos bras autour de mes épaules et faites un efforts pour vous lever.

Malgré son état de conscience altéré, il finit par t'obéir en t'adressant un sourire piteux :

- Avouez, cette claque... vous en mourriez d'envie...

S'il avait encore la force de faire de l'humour, tenir sur ses jambes n'était pas une mince affaire. Pour ne pas qu'il s'écroule, tu devais supporter tout son poids – autant dire un âne mort – et trouver de surcroît assez d'énergie pour le traîner jusqu'au centre ville où tu pourrais quérir de l'aide. Ce n'était pas gagné !

Fort heureusement, au sortir de la grotte, tu reconnues au loin une silhouette familière qui arpentait la côte. Même de dos et à une telle distance, tu reconnaissais cette masse de cheveux rougeoyants, dont les reflets se rehaussaient sous les derniers rayons d'un soleil mourant.

- Norioooo ! hurlas-tu, la main en porte-voix.

En un éclair, il se retourna et courut à ta rencontre. Une fois à ta hauteur, hors d'haleine, les mains sur les genoux, il s'exclama :

- Y/N ! Où étais-tu passée ? Ça fait des heures que je te cherche partout !

Son regard se posa soudain sur l'individu recouvert d'un grand manteau noir, appuyé mollement contre ton dos.

- Qui est cet homme ?

- Je t'expliquerais plus tard. Pour l'instant, j'ai besoin de toi pour le porter jusqu'à la maison.

Malgré les nombreuses questions qui lui brûlaient les lèvres, ton fidèle ami s'exécuta et te soulagea du poids de l'inconnu.

À bon pas, il vous fallut environ 10 minutes pour rejoindre la voiture de Norio, qui était garée non loin de la plage. Assis sur le bitume tout autour du véhicule vert foncé, Pablo, Nico et Tio attendaient en affichant des mines désespérées.

Quand il te virent arriver, ils se redressèrent aussitôt et se précipitèrent à ton cou avec la même joie débordante qu'une bande de Golden retrievers qui n'auraient pas vu leur maître de toute la journée.

- Y/N ! Qu'est-ce qui s'est passé !? demanda Pablo

- Y/N ! T'as une idée d'à quel point ont a eu la frousse de jamais te retrouver ? pépia Tio.

- Oui ! On a même cru que tu t'étais faite enlever ! reprocha Nico

- Tout vas bien, bande de terreurs. Je vous expliquerais tout quand on sera à la maison, leur répondis-tu dans un sourire attendri.

Pendant ce temps, Norio s'était chargé d'installer l'homme à peine conscient sur sa banquette arrière.

- Monte à l'avant, se tourna-t-il vers toi. Vous autres, il va falloir rentrer à pieds, plus de place à l'arrière, ajouta-t-il à l'attention des trois ados qui tirèrent une tronche de six pieds de long.

Vous habitiez tous ensemble dans une grande Villa à l'intérieur des terres, au beau milieu de l'île, et ce n'était pas vraiment la porte à côté. Conscient de l'urgence de la situation, Norio conduisait aussi vite qu'il pouvait se le permettre sans vous mettre en danger.

Alors que tu te retournais pour surveiller l'état de ton mystérieux inconnu, ton ami remarqua les marques rouges autour de tes poignets. Entre ça et les écorchures partout sur tes pieds, il ne pu s'empêcher de froncer ses élégants sourcils.

- Maintenant, j'aimerais que tu m'expliques ce qu'il s'est passé, fit-il d'une voix calme mais pas moins péremptoire.

C'est ainsi que, pendant le reste du trajet, tu lui racontas les détails de la traque de l'assassin et ceux de ta folle rencontre.

- Si tu nous avais prévenu, tout ça se serait passé autrement. Tu sais pourtant que tu peux compter sur nous, conclut-il avec un air de désapprobateur.

- Bien sûr que je le sais. Je ne voulais simplement pas vous mettre en danger !

Le jeune rouquin poussa un long soupir, parfaitement conscient qu'il était inutile d'argumenter davantage. Il savait à quel point tu pouvais être têtue quand tu t'y mettais. Et c'était exactement la conclusion à laquelle en était arrivé Abbacchio en entendant les bribes de votre conversation, juste avant de s'endormir à l'arrière de la voiture.

***

La sensation d'une main fraîche sur son front, de petits doigts effleurant ses tempes, le tirèrent du sommeil. Il ouvrit les yeux et retrouva ce même visage enchanteur que lorsqu'il avait ressuscité : ton visage.

Bordé dans un confortable lit aux draps fleuris, il étudia la petite chambre dans laquelle on l'avait conduit : des murs ocres et chaleureusement décorés, un mobilier en bois beige et une petite lucarne d'où il pouvait voir la lune illuminer le ciel nocturne. La pièce était au moins aussi charmante que son hôtesse.

- Votre fièvre a baissé, mais vous devriez vous reposez encore un peu, lui dit-elle en enlevant sa main de son front.

Sa voix douce et son sourire angélique contrastaient avec le souvenir qu'il avait d'elle : enragée, obsédée par la traque du Boss. Il la trouvait mille fois plus belle ainsi. Presque trop belle, se fit-il la remarque lorsqu'il sentit son cœur s'emballer légèrement.

Comme il restait silencieux, la jeune femme ajouta :

- Je pense qu'il serait bon que vous mangiez un peu. Vous voulez que je vous apporte une assiette de pâtes ? Ou un bouillon peut-être ?

- Donnez-moi votre nom d'abord, exigea-t-il de sa voix profonde.

- Oh ! C'est vrai, nous ne nous sommes même pas présentés. Je m'appelle Y/N. Et vous ?

- Abbacchio. Leone Abbacchio.

- Bien, Leone. Vous permettez que l'on... se tutoie ? demanda-t-elle, non sans une certaine réserve.

- Oui. J'allais te le proposer.

Elle sourit, semblant se détendre un peu.

- Alors, tu préfères des pâtes ou du bouillon ?

- Les deux.

Son sourire s'élargit pour dévoiler de petites dents blanches, adorables.

- Ah ah, comme disait ma nonna : « tant que l'appétit est là, c'est que ça ne va pas si mal ». Je reviens dans un instant.

Elle ne tarda pas à réapparaître, un plateau bien garni entre les mains.

Tandis que Leone dévorait son repas. Ils en profitèrent pour faire plus ample connaissance. Il avait été surpris d'apprendre qu'elle aussi appartenait à Passionne. Pour le reste, ils évoquèrent leurs stands, l'âge qu'ils avaient, et d'autres banalités. Leur conversation n'avait rien de fascinant, et les réponses de Leone se faisait bien souvent laconiques. Pourtant, il se forçait. Pour la simple et bonne raison qu'il ne se lassait de ta voix, de ton visage si expressif et des petits gestes que tu exécutais en parlant. Il aurait pu t'écouter ainsi pendant des heures, mais il avait encore besoin de repos.

Arriva le moment où sa belle hôtesse le remarqua. Elle se leva du bord du lit, lui souhaita bonne nuit et se dirigea vers la porte

Au moment où elle actionnait la poignet, il l'interpella :

- Attends, Y/N. Est-ce que je t'ai remercié ?

- Non, toujours pas, fit-elle en ancrant ses points sur ses hanches, l'air faussement autoritaire.

- Un jour, je le ferai, affirma Leone en esquissant l'ébauche d'un rictus provocateur.

Elle s'esclaffa et la porte se referma sur son sourire éclatant.

Dieu qu'elle était désirable, songea Abbacchio en se renfonçant dans le lit, ses bras croisés derrière la tête.  






Voilà Voilà ! Un chapitre un peu tranquille, mais au moins, les présentations sont faites ! ^^

En media, un exemple d'à quoi ressemble Norio, notre avatar du regretté Kakyoin  <3

Prochain chapitre, si tout va bien, le premier baiser ! ;)

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