Il est actuellement six heures du matin et je suis réveillée depuis deux heures, le stress étant insoutenable. Liam n'était toujours pas rentré et n'avait toujours pas répondu à mes appels et mes messages. Ayant choisi de l'attendre intelligemment, je m'étais posé dans le canapé et avais passé ces deux dernières heures à réviser mes cours de la journée.

N'étant pas sûre qu'il soit rentré à temps pour m'emmener en cours à huit heures, je conclus que le mieux était de prendre les devants et d'anticiper en commençant à aller prendre mon petit-déjeuner. Je sortis alors les ingrédients nécessaires et, après les avoir préparés, me mis à manger mes tartines au beurre de cacahuètes et à boire mon lait.

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Mon téléphone affichait 7 : 30 a.m. J'étais censée être partie depuis maintenant un quart d'heure mais je ne voulais pas laisser l'appartement inaccessible à Liam s'il décidait de rentrer. Je me résous à cacher la clé sous le paillasson, bien que cette planque soit connue de tous, et à partir en cours à pieds avec un cahier à spirale et un Bic dans les mains.

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Je ne sais absolument pas comment mais 25 minutes plus tard, je me tenais à l'entrée du lycée. Pour la première fois depuis que je m'étais fait virer de chez mes parents, j'étais allée en cours et j'étais arrivée avant la sonnerie. Fière de moi, je rentrais dans le lycée et allais directement dans ma salle de cours où je commencerai cette journée avec philosophie.

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Midi venait de sonner marquant la fin de mes cours pour la matinée. Vous allez peut-être me prendre pour une folle mais je ne me suis jamais sentie aussi normale que ce matin. Mes soucis avaient disparus. Mes parents n'avaient pas découvert mon sachet de drogue et je n'avais pas l'appréhension de devoir me trouver un toit sous lequel dormir afin de ne plus déranger Liam.

Ce fut alors sous une démarche digne, courageuse, dominante, la tête haute que je me dirigeai vers le réfectoire. Les réflexions de Louis Tomlinson me traversèrent la tête mais je les balayai d'un geste de la tête. Concentrée sur le positif, je choisis ma nourriture et allai me placer, certes seule mais décidée, à une petite table prévue pour deux.

Tout en grignotant mes frites et mon sandwich, je pensai à ce que Liam était probablement en train de faire. Soit il était rentré à la maison et était en train de manger ou de dormir soit il est parti à une fête hier soir et est toujours en train de décuver. Cela me fit rire rien qu'à l'imaginer, me convaincant d'arrêter d'y penser.

- Deux jours d'affilés ! Mais c'est un jour à marquer d'une pierre blanche ! Fit une voix se rapprochant de moi.

Je me mordis alors la lèvre, surtout quand je reçus une claque derrière la tête qui me fit avaler mon morceau de sandwich de travers. Je dus alors tousser à nombreuses reprises, l'incitant à recommencer. Tout ceci avait l'air de l'amuser tout comme ses disciples l'entourant.

Il prit alors la chaise devant moi, la tira afin de s'asseoir dessus. Pour la première fois, je le regardai dans les yeux et le fixai, étant déterminée à ce qu'il baisse le regard en premier. Il arrêta de rigoler. Je penchai alors légèrement ma tête à droite, en espérant me donner un petit côté rebelle. Il commençait à s'énerver.

- Mais où est-ce que tu trouves tout ce courage ? Dit-il en positionnant ses mains comme une prière avec un léger rictus au niveau des lèvres. C'est grâce à ton nouveau colocataire ?

Je blêmis et avalai ma salive de travers. Comment savait-il ? Je me surpris alors à baisser les yeux, me faisant soupirer. Je décidai de prendre mon plateau ainsi que mes affaires et de partir de la cafétéria. La lâcheté dont je venais de faire preuve m'énerva mais ne m'empêcha pas de partir la tête haute.

Me retrouvant encore une fois seule, je décidai d'aller m'asseoir sur un banc libre afin d'écouter de la musique et de faire passer cette pause-déjeuner le plus rapidement possible.

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La sonnerie retentit, me sortant de mes pensées. Ces dernières n'avaient pas de sujet principal, elles allaient de Liam à ce que j'allai manger ce soir en passant par mes parents et mon frère. Ne me les sortant pas de la tête, je rassemblais mes affaires et me dirigeais vers ma salle de cours où j'aurai français.

Alors que le professeur nous faisait visionner un film, j'entendis, une vingtaine de minutes plus tard, ma sonnerie de téléphone m'indiquant un nouveau message. Je m'excusai à mon professeur et, alors qu'il se retournait, je pris discrètement mon téléphone afin de regarder qui pouvait bien m'écrire. C'était un numéro qui ne figurait pas dans mon répertoire. J'ouvris pour voir l'intégralité du message.

0684... : Salut c'est Harry. As-tu des nouvelles de Liam ?

N'étant pas sûr de qui c'était, je répondis un rapide « Non » pour ne pas me faire attraper par le professeur, visiblement passionné par Œdipe Roi qu'il avait déjà dû voir des milliers de fois. Je pus alors prendre mon téléphone sans m'inquiéter lorsque ce dernier s'alluma. Une réponse.

0684... : Tu finis dans combien de temps ?

Je fronçais les sourcils. Je me mis alors à me focaliser sur qui est ce garçon. Regardant par la fenêtre, j'essayais de me rappeler tous les Harry que j'avais connu dans ma courte vie. Le seul me venant en tête était une connaissance ayant été mon voisin de table en quatrième et j'étais persuadée qu'il ne connaissait pas Liam. Je décidai alors de lui poser la question, réglant ainsi ce problème. Il me répondit presque immédiatement.

0684... : Je suis un des amis de Liam. Je suis venu hier soir par exemple pour te demander de ses nouvelles.

Tout parut alors plus clair. Je m'empressais donc de lui répondre que je finissais les cours dans deux heures et demi avant de ranger mon téléphone, le mettant par la même occasion en silencieux. Ensuite, je me concentrais sur le film afin de prévoir un éventuel futur contrôle qui pourrait sauver ma moyenne déplorable et me faire gagner quelques points pour le bac.

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Les deux dernières heures avaient été assez barbantes sachant que j'ai dû subir un contrôle surprise et une heure de sciences-physiques, une matière que je ne porte pas particulièrement dans mon cœur. Ce fut alors une joie pour moi lorsque la fin de la journée sonna. Je pris rapidement mes affaires et sortis de la salle, me préparant mentalement à marcher quelques kilomètres pour rentrer à l'appartement.

Lorsque j'eus atteint le hall où se trouvait tous les casiers, je remarquais que beaucoup de parents étaient présents. Je pensais alors à une réunion parents-professeurs comme tous les ans en vue de la fin du deuxième trimestre. Ma pensée fut rapidement confirmée lorsque, une fois sortie de l'établissement, je remarquais de nombreux panneaux avec les horaires et les noms des différents professeurs.

Est-ce que mes parents seraient venus pour rencontrer les professeurs ? Pour parler de mon avenir ? Non. Ils ne l'auraient jamais fait, surtout depuis qu'ils connaissent mes problèmes de drogue. Et puis, même si j'avais été une fille modèle, je n'aurais jamais été aussi bien que mon grand frère, étant à l'université avec des résultats beaucoup plus satisfaisants que les miens.

Certainement à cause de mes réflexions vagabondes, je sursautai lorsque je vis une voiture s'arrêter devant moi alors que je traversai le passage pour piéton. Je remarquai alors les quatre amis de Liam, dont Harry qui me souriait amicalement. La vitre du conducteur se baissa. Je pus alors voir le blond, accompagné d'un regard noir, me faire signe de monter dans la voiture.

Après une légère réflexion, de quelques secondes, je décidai de monter, me demandant bien pourquoi ils m'attendaient à la sortie de mes cours. Aurait-il une mauvaise nouvelle à propos de Liam ? Je sentis au même moment une boule se former dans mon ventre, me mis par la même occasion à me ronger les ongles.

- Tu sais, dit Harry, mettant respectueusement une main sur mon genou, nous n'avons pas de nouvelles de Liam mais nous allons le retrouver, ne t'en fais pas !

Me retournant dans sa direction, je hochai la tête, lui donnant un léger sourire. Comment a-t-il deviné ce que j'étais en train de penser ? Je ne saurais probablement jamais mais, en tout cas, cette simple phrase me rassura, faisant disparaitre toute trace d'anxiété. J'arrêtai par la même occasion de me ronger les doigts, me concentrant sur mon téléphone où je regardai mes SMS. Aucun de Liam.

La voiture s'arrêta. Alors que je regardais autour de moi, revenant à la réalité, je vis les garçons sortirent de la voiture. J'en fis alors de même. Je remarquai, une fois dehors, qu'on se trouvait devant l'immeuble où je squatte. Je me dépêchai de rentrer dans le hall afin d'éviter la pluie, espérant secrètement que Liam se trouve à l'intérieur.

Après avoir couru dans les escaliers afin d'arriver plus rapidement devant la porte de l'appartement, je soulevai le paillasson pour récupérer la clé et ouvris la porte. Les garçons rentrèrent en trombe et se mirent à crier en visitant toutes les pièces. Ils revinrent tous et s'affalèrent sur le canapé, signe que Liam ne se trouvait pas dans cette maison.

Etant restée dans le hall d'entrée, je me dirigeais immédiatement dans ma chambre. Je m'assis sur mon lit, balançant mon téléphone sur la table de chevet. Mes nerfs étaient en train de craquer et je sentais les larmes me monter aux yeux. J'essayai de les retenir, formant ainsi une boule dans ma gorge.

Recroquevillée dans un coin de la pièce, j'ouvris les yeux. Le regard flou à cause des larmes, je remarquai la chaise que je venais d'envoyer à travers la chambre joncher le sol. Ma tête me procurant une douleur comme des coups de marteaux, j'eus l'impression d'être dans une bulle où je ne pouvais ni voir correctement, ni entendre. Je décidai de me concentrer sur mes muscles qui se détendaient au fur et à mesure des secondes.

Quelques minutes plus tard, alors que je reprenais tout doucement mes esprits, réalisant par la même occasion les dégâts que je venais de faire, je pus apercevoir les garçons qui se trouvaient dans ma chambre. J'aperçus alors le basané ramasser la chaise et des morceaux de verre me demandant d'où est-ce qu'ils venaient. Je devinai que le blond prononçait des paroles assez rudes grâce à ce que je pouvais lire sur ses lèvres mais aussi grâce à de nombreux regards noirs qu'il me lançait.

Mais le plus important pour moi, et ce qui me rendit d'ailleurs mal à l'aise, fut la main d'Harry que je sentis dans mon dos faisant des mouvements de hauts en bas. Je me concentrai sur ce simple geste, me demandant s'il le faisait par envie ou comme une nécessité. Je penchai plus sur la seconde proposition car nous nous connaissions que depuis quelques jours mais j'espérai secrètement que l'envie le motivait.

- Comment tu vas ? Me demanda Harry, d'une voix douce.

Je me retournai très rapidement vers lui, me causant une légère douleur à la nuque. Je lui répondis par un hochement de tête alors que les frissons apparus lors de la prononciation de ces paroles s'effaçaient doucement. Les garçons s'étaient retournés par la même occasion, voulait certainement connaitre la réponse. Le basané s'assit alors sur mon lit alors que le blond, toujours avec ses regards noirs, fit une moue de dégout.

- Vu que tu vas bien, tu peux peut-être te lever et ramasser ton bordel, non ? Me cracha le blond.

Je sentis que j'allais me remettre à pleurer. Je décidai alors de ravaler mes larmes et ma fierté afin d'obtempérer. Alors que je m'apprêtais à attraper le sac poubelle, je sentis une main se poser délicatement sur mon bras. Je relevai la tête, faisant face au basané. Il se tenait penché et courbé de façon à ce que je voie son visage. Il affichait un petit sourire désolé, accompagné d'une grande chaleur que je sentais à travers sa main.

- Je viens de finir. Je regardais autour où je remarquais quelques bouts de verre demeurant sur le sol. Il suivit mon regard. Ne t'en fais pas pour ceux restants, on finira demain. Je pense que tu devrais plutôt aller te coucher, la journée a été dure pour toi.

Je hochai la tête, entendant des grognements. Je devinai qu'il s'agissait du blond alors ne m'en souciai pas. Alors que les garçons partaient, Harry s'arrêta sur le pas de la porte, me souhaita bonne nuit, accompagné d'un sourire très discret et mélangé de pleins d'émotions différentes et rejoignis ses amis. Ce sourire me laissa perplexe mais ne m'empêcha pas d'aller enfiler mon pyjama pour ensuite aller me coucher.