Second Day - Saturday

Je venais de me réveiller. Je vérifiais de chaque côté s'il y avait quelqu'un. J'ouvris ma valise et m changeait rapidement, vérifiant en même temps si rien n'avait été volé. De toute façon, je pense que je l'aurais remarqué et entendu. Je sortis en même temps mon téléphone que je laissais sur ma pile de vêtements pour ne pas le perdre et le faire tomber.

Je venais de finir de me préparer alors je récupérais mon téléphone, espérant avoir un message m'annonçant une bonne nouvelle pour le début de mon premier weekend officiellement SDF et sans argent. Plutôt classe, non ?!

Je n'avais aucun message. J'avais cette envie de péter une durite et de me mettre à cogner tout ce que je pouvais mais je m'y résolus et me mise à jouer à un jeu que j'avais installé sur mon téléphone. Je me mis en même temps à penser à ce que j'allais faire aujourd'hui. Je me dis que je pourrais aller en ville pour faire la manche et pour pouvoir manger au moins un bout de pain ce soir car mon ventre gargouillait déjà. Je me demandai si je n'avais pas emmené un billet et que je ne m'en souvenais pas...

Je venais de finir ma partie de Candy Crush Saga et je me mise à chercher dans mon sac s'il n'y avait pas un petit peu d'argent. Je cherchais encore et encore. Je me demandais où est-ce que mon porte-monnaie se trouvait mais je me rendis rapidement compte que je l'avais oublié à la maison. Je vais devoir y retourner...

Je me levai, doucement, manquant de me casser la figure, attrapai ma valise et me mis à marcher. Il n'était que 8h30. Je me dirigeai en direction de la ville pour essayer de gagner un petit peu d'argent. J'irai chez moi, dans mon ancienne maison, en début d'après-midi. J'espère qu'ils ne seront pas là. Je pourrais y aller avec la clé qu'ils laissent sous le pot de la maison. Cliché, non ?! Et pourtant...

Je marchais encore, en direction du centre-ville. Je n'avais pas trop de mal à me repérer car il y avait des panneaux partout, même dans le coin le plus paumé. Le seul problème était ma valise. Elle était très lourde et j'avais envie de la laisser sur le côté de la route, la cachant, pour la récupérer ce soir. Mais j'avais trop peur de la perdre, avec toutes mes affaires importantes. Enfin, les seules affaires qui me restent.

Un panneau venait de m'indiquer que je n'étais vraiment pas loin du centre-ville. Je commençais à avoir une boule au ventre. Je savais que je n'avais aucune chance de croiser quelqu'un alors qu'il était 9h mais j'avais peur pour la fin de la matinée et le début de l'après-midi. Je n'avais pas envie de croiser quelqu'un que je ne connaissais, en train de faire la manche. Je m'imaginais le pire, comme à chaque fois.

Je venais d'arriver. Je continuais à marcher un petit peu, dans le but de trouver un petit coin pour m'installer. Un coin confortable et où je pourrais gagner le plus d'argent possible. Une petite superette se trouvait sur le côté et, à en voir le nombre de personnes qui y rentraient et qui y sortaient, je pense que je pourrais me faire un peu d'argent.

J'étais assise devant la superette depuis une vingtaine de minutes. J'avais mis un de mes tee-shirts, en boule, avec un creux pour que les gens mettent une pièce et ma valise était à côté de moi, couchée. Je m'étais, entre guillemets, installées. J'avais mon téléphone, que j'avais mis entre mes jambes mais j'évitais de le sortir car, sachant que c'était un téléphone qui valait une certaine somme d'argent, je ne voulais pas que ça fasse reculer les personnes.

Mon téléphone, que je venais de regarder discrètement après avoir vérifié qu'il n'y avait pas de personnes pouvant me voir, m'indiquait 11h35. Ca faisait donc un peu plus de deux heures que j'étais là. Il n'y avait pas beaucoup d'argent dans mon tee-shirt et je commençais à désespérer de plus en plus pour la suite de cette journée. Et, tout en même temps, je stressais car je savais que dans quelques heures, je serais sur la route pour retourner dans mon ancien chez moi.

Un peu plus d'une heure venait de passer. Je mourrais de faim. Toutes ses personnes qui sortaient du supermarché d'en face avec de la nourriture me donnaient faim mais c'était encore pire pour ceux qui y sortaient ou qui passaient devant moi, en train de manger.

Il était 13h quand je décidai de me lever de là où j'étais assise depuis maintenant quelques heures. J'étais donc en train de ranger ma petite place, mettant mon téléphone dans ma poche arrière quand je sentis quelqu'un m'attraper le bras. Je me retournai d'un coup, dégageant mon bras immédiatement. Je me rendis compte que c'était juste une fille de ma classe alors je répondis à son sourire.

- Oh, Winter ! Cria-t-il, faisant retourner toutes les personnes de la rue. Je ne savais pas que tu allais faire les magasins aujourd'hui. Où sont tes parents ?

Je regardai autour de moi et voyait que ma valise n'était pas visible par rapport à son angle de vue et que je me trouvais aussi, miraculeusement, devant mon tee-shirt où se trouvait mes quelques centimes qui ne faisaient surement pas un euro. Je compris donc qu'elle ne se doutait de rien par rapport à ma situation.

- Oh, je ne savais pas non plus que tu faisais les magasins non plus. Lui répondis-je, gênée, ne sachant pas quoi dire et avec la voix qui grésillait. Mes parents ne sont pas là, ils m'ont donné un peu d'argent pour aller m'acheter quelques vêtements. Continuais-je avec un sourire, très faux.

Quelques secondes après que je lui ai répondu, sa mère arrivait, me saluant avec un sourire, et demanda à sa fille de se dépêcher de finir cette conversation car ils avaient beaucoup de choses à faire. Amanda mit donc immédiatement fin à cette conversation, me souriant et en me disant au revoir. Elle rajouta aussi qu'elle espérait que le contrôle de mathématiques de lundi serait facile. Ce fut à ce moment-là que je réalisais réellement que j'étais vraiment dans la mouise par rapport à mes notes. Je n'avais qu'une partie de la leçon et, malheureusement, c'était que celle qu'on a faite hier, soit la moins importante.

Je me remise donc ensuite à rassembler mes affaires et, quand celle-ci furent prêtes, je partis, retraversant la ville pour arriver dans la sorte de campagne, pour aller dans mon ancienne maison. Je marchais très rapidement, essayant d'arriver le plus vite possible, pour essayer d'arrêter de stresser le plus vite possible aussi.

Je m'arrêtais quelques minutes. Je marchais très vite et je commençai à avoir mal aux deux chevilles. J'en profitai alors pour regarder l'heure. Je savais que, normalement, le samedi après-midi, ils n'étaient pas à la maison. On partait généralement se balader dans la forêt ou à la plage suivant la saison, ce qui me laissait quand même une grande marge de temps. En espérant qu'ils n'aient pas changé leurs habitudes entre temps.

Après avoir encore une fois, vingt minutes plus tard, regarder mon téléphone, la boule au ventre de plus en plus, je me remettais encore à marcher avec les jambes en feu. Je voyais que je n'en étais vraiment pas loin et ça me faisais peur. Des millions de question fusaient dans ma tête et je me demandais principalement si j'avais bien fait de venir ici.

Je venais d'entrer dans la rue et la maison n'était qu'à quelques pas plus loin. Je stressais encore plus et je n'arrêtais pas de me répéter que mes parents ne seront pas là, qu'ils seront partis et que rien n'avait changé depuis que j'étais partie. Mais il y avait toujours ma conscience qui revenait, en me disant qu'il ne valait jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.

J'étais devant le portillon de ma maison et de le revoir me paraissait bizarre. Comme-ci j'avais totalement oublié tout ce qui s'était passé dans cette maison, que j'habitais depuis que j'étais née, et que tout revenait d'un coup, en une grosse bouffée d'air, qui m'empêcha de respirer pendant quelques secondes.

Je venais d'ouvrir ce petit portillon que j'avais traversé des millions de fois mais, à ce moment-là, j'avais l'impression que c'était la première fois. J'avais toujours tous les souvenirs qui me traversaient la tête, l'un après l'autre, surement voulant me faire reculer mais, au contraire, qui me faisait avancer. Il n'y avait pas de voiture devant le garage mais je continuais d'avoir la boule au ventre qui continuait de grossir au fur et à mesure de mes pas.

Je m'avançai tout doucement vers la porte d'entrée, où se trouvait le pot avec la clé juste à côté. Je regardais par la vitre en verre posée sur la porte et je ne vis ni entendu personne. J'attrapai donc, avec une de mes mains qui tremblaient, les clés et commençais à ouvrir la porte, que j'avais aussi tant traversée. Que des souvenirs de plus en plus présents...

Je rentrai et j'étais enfin dans la maison. La boule au ventre disparut dans ma maison quand je commençai à danser, à crier, à chanter dans la maison, après avoir vérifiée qu'il n'y avait personne. Je faisais comme avant, tous mes rictus étaient comme avant mais ça ne faisait que deux jours et, plus j'avançai dans la maison, plus je me demandais si c'était une bonne chose d'être revenue ici alors qu'il faudrait mieux que j'oublie tout et je passe à autre chose.

De toute façon, je ne peux plus reculer, me dis quelques secondes plus tard, me mettant à courir dans les escaliers pour monter à l'étage, dans mon ancienne chambre. Je rentrai dans celle-ci, souriant et m'écrasant dans mon lit. On aurait dit que je sortais de cours et que je m'étalai dans celui-ci parce que j'étais fatiguée. Certes, j'étais fatiguée mais pas à cause des cours. A cause de tout ce stress que j'avais eu depuis deux jours.

Je venais de mettre quelques objets que je n'avais pas eu le temps de récupérer jeudi soir, que je mettais dans ma valise, que j'avais monté dans ma chambre. J'avais aussi récupéré mon porte-monnaie où j'avais toute mes économies. J'y rajoutai alors les 0.80£ que j'avais gagnés en faisant la manche. Pas beaucoup mais c'est mieux que rien.

Il était 16h04, comme indiquait le micro-onde. J'étais en train de me mettre quelques petites choses dans un sac à dos, plutôt grand que je prenais pour aller en cours. J'y mettais principalement de la nourriture. Je pourrais donc faire des économies et éviter de dépenser mon argent trop vite. Surtout que quelque chose me disait que je n'allais pas forcément trouver un endroit pour dormir du jour au lendemain. On verra bien de toute façon...

J'étais en train de forcer sur la fermeture de mon petit sac, que j'avais gavé jusqu'à ras bord, quand j'entendis mon téléphone sonner. Je le pris rapidement vu qu'il était posé sur le comptoir et vu que le nom de la personne était "Mon dealer préféré". Liam. Je rigolais face à son nom avant de répondre.

- Coucou ! Me dit-il, en criant dans le combiné, que j'écartai rapidement.

- Hello ! Je ne savais pas quoi dire, alors attendis un petit peu avant de continuer. Qu'est-ce qu'il y a ?

- On est samedi... Me dit-il, voulant en venir à quelque chose, que je compris immédiatement.

- Liam, je suis désolé mais je ne peux pas aujourd'hui. Dis-je, espérant qu'il comprenne.

- Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu ne rates jamais ta dose par semaine ! Dit-il, alors que je soufflai du fait qu'il m'ait posé cette question.

- Tout va bien, c'est juste que je suis à sec niveau argent. Dis-je, en espérant qu'il ne me pose pas de questions supplémentaires et que la conversation se finisse très rapidement car l'heure passait et que mes parents n'allaient pas tarder à rentrer.

- Tu n'as jamais été à sec de toute ta vie, Winter et Dieu sait depuis combien de temps je te connais ! S'exclama-t-il.

Je souriais en entendant cette phrase, surtout ces dernières paroles. C'est vrai que nous nous connaissions depuis très longtemps. Même avant qu'il devienne mon dealeur. On s'était rencontré alors qu'il faisait des petits travaux pour mes parents. J'avais 5 ans alors qu'il en avait 11. Il a donc 24 ans. On avait commencé à sympathisé et, l'année dernière où il y a deux ans, je ne sais plus exactement, Liam était venu rendre visite à mon frère, qu'il connait depuis la petite section grâce à l'école, qui n'est presque jamais à la maison et on avait commencé à se parler par message et on est rapidement devenu ami.

- Ecoute, Liam, je ne peux vraiment pas te payer en ce moment et je ne peux vraiment pas t'expliquer ce qu'il se passe.

Je ne savais pas si j'avais été méchante dans mes mots mais je voulais absolument arrêter cette conversation. Je ne voulais pas qu'il sache ce qui m'arrive, qui s'inquiète ou alors qui m'insulte et que ça change notre relation Mais, alors que je raccrochais, j'entendis Liam me crier de ne surtout pas raccrocher. Je ne le fis pas et lui demandai ce qu'il voulait.

- Je veux que tu viennes demain, chez moi. J'allais rétorquer mais il me coupa la parole. Tu n'as pas le choix.

- Et si je ne viens pas ? Dis-je, pour lui faire comprendre que je ne voulais pas aller chez lui.

- Je préviens ton frère et lui demande de venir le plus rapidement possible ! S'exclama-t-il, avant de raccrocher.

J'avais envie de crier mais, à la place, je me dépêchai de partir avant que mes parents ne rentrent. Il était 17h et ça ne m'étonnerait pas qu'il revienne d'une minute à l'autre. Je ne savais pas si je devais aller chez Liam, demain, mais je n'avais vraiment pas envie que mon frère soit prévenu. Je le connaissais tellement que je savais déjà toutes les tortures qu'il me ferait subir de mettre drogué et toutes les embrouilles que ça ferait avec mes parents.

Je marchais depuis quelques minutes et j'étais presque rendue à la fin de la rue pour tourner et ne put pouvoir regarder cette fichue rue que j'ai tant portée dans mon cœur, quand j'entendis une voiture arrivée. En simple réflex, je me retournai et vis l'Audi A7 de mes parents. Je me dépêchai, me mettant à courir pour ne pas qu'ils me voient.

Je soufflai depuis maintenant quelques secondes, depuis que je mettais arrêté au coin de la rue. Je ne soufflai pas à cause du fait que j'ai beaucoup couru car je n'ai fait que quelques pas mais c'était surtout à cause de l'adrénaline qui a monté d'un seul coup, apercevant la voiture. Je n'avais qu'une envie à ce moment, oublier tout ce qui venait de se passer pour que je puisse tourner la page le plus rapidement possible.

Mon souffle était redevenu normal. Je repris donc la route, retraversant encore une fois les petites routes avec pleins de champs sur les côtés. Je pris ensuite le centre-ville et me dirigeai à la même place qu'hier soir. Je m'installai tranquillement, mettant mes affaires pour y passer la nuit. Ma valise était sur le côté et j'avais une serviette, que j'avais récupéré par terre en-dessous de moi et encore une autre en-dessous. Il était 21h et je m'endormis, appréhendant pour demain. 

[Liam Payne alias lui-même]

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