Eighth Day - Friday 2/2
Sérieusement ?!
Je sentis une main agrippée mon tee-shirt et me tirer, me séparant de Louis par la même occasion. Je remerciai intérieurement cette personne quand je réalisai que cette main appartenait au surveillant. La directrice ne se tenait pas loin de lui, me regardant à la fois consternée et désolée. Elle me fit signe de la suivre. En partant, j'entendais Louis se défendre, rejetant la faute sur moi.
En traversant les couloirs, ce qui me parut durer une éternité, je pouvais sentir les regards des gens que je croisais. Des regards insistants et certainement me jugeant. La tête haute, je continuais de marcher. Au fond de moi, les questions se multipliaient. Pourquoi est-ce que je lui avais sauté dessus comme ça ?
La directrice me désigna un siège où je m'empressai de m'asseoir. Elle s'assit, de son côté, très doucement, tout en me regardant de haut en bas, certainement en essayant de comprendre aussi.
- Comment vas-tu depuis notre dernière rencontre ? Sa voix était calme. Additionné à sa question qui me surprit de part son improbabilité, je ne pus faire autre chose qu'hocher les épaules. Elle hocha la tête en réponse. Tu n'as toujours pas de nouvelles de tes parents ?
- Je suis vraiment désolée de ce qu'il vient de se passer. Ce n'est pas la faute de Louis, j'en assume toute la responsabilité. Tout en me regardant, la directrice continua à hocher la tête. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça.
- Winter, es-tu droguée ? D'un coup, tout me revint. La méthamphétamine prise plus tôt, l'absence de réaction sur le moment et donc les effets de longue durée. Je soufflai et acquiesçai de la tête tout doucement, la tête baissée, pas fière de moi. J'entendis la directrice souffler à son tour. Je n'ai pas le choix que de vous exclure de cours pendant une semaine. Je hochai la tête, compréhensive. Je suis désolée mais je vais être obligée d'en parler à tes parents.
Relevant la tête d'un seul coup, sentant par la même occasion un léger craquement dans ma nuque, les yeux écarquillés et l'incompréhension remplacé très rapidement par la colère, je remarquai son expression désolée. Elle m'explique alors qu'elle était obligée, malgré les circonstances.
Je me levai alors immédiatement, les yeux menaçant de pleurer et sortis de la pièce. Je passai devant la secrétaire et partis. Je courus ensuite jusqu'au portail où les larmes commencèrent à couler. J'attrapai mon téléphone portable et contactai le premier numéro me passant par la tête. Il répondit au bout de la deuxième sonnerie.
- Harry ? J'entendis un grognement. Je reniflais. J'ai absolument besoin de toi. Est-ce que tu peux venir me chercher s'il te plait ?
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tu pleures ? Le sentant inquiet, je lui racontai très furtivement les faits. Il raccrocha juste après m'avoir dit qu'il arrivait dans cinq minutes.
Cinq minutes plus tard, j'ouvrais la portière de sa voiture et me faufilais à l'intérieur. Il me fit un petit sourire.
- Je suis désolée de t'avoir donné de la méthamphétamine. J'aurais au moins dû te prévenir des possibles effets ou t'empêcher d'aller au lycée. J'aurais dû faire quelque chose.
Voyant la détresse dans son regard, je le rassurais et lui fis un rapide bisou sur la joue. Il démarra alors la voiture et commença à conduire. Je ne reconnus pas le chemin donc commençait à m'inquiéter. On arriva une dizaine de minutes plus tard devant une maison, complètement inconnue. Inquiète, je sortis de la voiture une fois le moteur de la voiture coupé. Je suivis ensuite Harry à l'intérieur.
L'intérieur était plutôt ancien. Il ressemblait à une maison d'un quadragénaire. Sur tous les murs, nous pouvions trouver soit des bibliothèques soit des tableaux de peintres très connus. Le style était vintage mais l'ambiance était tellement agréable que je ne voulais pas retourner dans l'appartement de Liam où l'ambiance était complètement différente.
- Je dois aller récupérer quelque chose au premier étage. Tu peux visiter mais touche à rien s'il te plaît.
Ensuite, Harry s'empressa de monter les escaliers. J'entendis encore quelques pas puis se fut le silence complet. J'en profitai pour me balader dans cette plutôt grande maison. Je m'arrêtai de temps à autre pour regarder les livres parfaitement positionnés ou un tableau qui me rappelait mes après-midis dans un musée avec mes parents et mon frère.
Tout à coup, une question surgit. Comment est-ce qu'Harry peut se payer une maison aussi luxueuse ? Après de nombreuses hypothèses passant de ses parents à un héritage, mes pensées s'arrêtèrent sur Liam. Où peut-il être ? Avec qui ? Pourquoi ? Jusqu'à quand ?
- C'est bon ! Cria Harry en descendant les escaliers, sautant des marches de temps en temps. Désolé mais on ne peut pas rester plus longtemps. Tu es prête à partir ?
J'acquiesçai de la tête et on sortit de cette magnifique maison aussi rapidement qu'un claquement de doigt, laissant la maison comme on l'avait laissé. Je remontais dans la voiture, Harry démarra et on partit en direction de l'appartement de Liam.
- Tu as encore des effets ? Me demanda Harry, tournant la tête de temps en temps mais essayant de se concentrer sur la route.
- Non. Je pense qu'elle ne fera plus effet. Répondis-je en lui souriant.
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Nous étions à l'appartement de Liam depuis maintenant une heure. Le reste des garçons, sauf Liam (bien sûr !) nous avaient rejoints. Pendant qu'ils enchaînaient les parties de foot sur la console, j'avais emprunté un ordinateur et j'essayais de me concentrer sur mes révisions afin de connaître un minimum le programme de l'année en espérant avoir une bonne note.
Alors que Zayn venait de perdre et qu'il criait sur les autres plaidant la tricherie, j'entendis quelqu'un frapper à la porte. Le silence devint en quelques secondes général. On se regardait tous, essayant de comprendre qui cela pouvait bien être. Ils me désignèrent pour aller ouvrir la porte. J'obéis.
En soupirant, j'ouvris la porte. Mais la referma aussi tôt. Qu'est-ce que ma mère fait là ? Je m'assis en angle droit par rapport à la porte, me mettant la tête dans les bras.
- C'était qui ? Me demande un des garçons, dont je ne sus reconnaitre la voix dû à un contenu important de chips dans sa bouche, juste avant de crier sur je devinais celui qui était en train de gagner.
- Personne. Criais-je, priant que la porte soit assez épaisse pour ne pas faire passer le son.
Alors que je me relevai doucement et essayant de faire le moins de bruit possible, j'essuyai une larme. Je ne voulais pas que ma mère me voie comme ça, avec ses gens. Je ne voulais pas que ma mère me regarde avec ce regard, ce regard qui pouvait désarmer un tueur en série ou enlever chaque once d'alcool dans le sang d'un alcoolique ou de drogue chez un alcoolique. Je frissonnai à cette pensée.
J'entendis des pas approchés et, alors que ma tête était enfouie dans mes bras, je relevai doucement la tête. Je vis dans un premier temps des chaussures, des jambes poilus, un short de bain, un tee-shirt Marvel puis des cheveux bouclés. Lorsqu'il vit mon visage, il fronça les sourcils et alors qu'il ouvrait la bouche, j'entendis des coups de poings sur la porte d'entrée.
Je me relevai d'un seul coup, m'appuyant une seconde plus tard au bras d'Harry prise de vertige. Il m'agrippa la taille et me lança un regard inquiet. Je fis non de la tête en le suppliant du regard. Il ne dut pas comprendre mon signal car une trentaine de secondes plus tard, ma mère faisait irruption dans l'appartement de Liam, fouillant à l'aide de quelques coups d'œil puis se focalisa sur moi, toujours maintenu par Harry.
- Ton frère avait raison. Il savait que je te trouverai ici.
- Bonsoir, maman.
Le menton haut, le dos droit, les genoux ni contractaient ni pliés, le regard décidé, je pouvais facilement obtenir un 20/20 au contrôle de bonne tenue exigée par ma mère. Bien évidemment, c'était de la pure provocation de ma part. Je l'entendis pouffer accompagné d'un sourire en coin. Je m'écroulai de rire à l'intérieur de moi et en même temps je m'écroulai de peur mais je devais me montrer forte et déterminée.
- J'ai reçu un appel de la secrétaire. Pour être honnête, je n'étais pas surprise. Chassez le naturel, il revient au galop.
- Quand on vit tous les jours depuis plus de 17 ans chez toi, la drogue est le seul moyen pour survivre et ne pas devenir folle. Je me demande vraiment comme Papa fait tous les jours.
Evoquer mon père était comme la première bombe dans une guerre mondiale : c'est le début d'une bataille. Je remarquai son regard noir et ressentit de la fierté. Au fond, je savais très bien que parler comme ça à ses parents n'étaient pas une grande preuve d'intelligence mais honnêtement je ne m'étais jamais sentie aussi bien. La part de rage que j'ai toujours ressenti pour elle commençait à s'évaporer.
Je la vis avancée, toujours son sourire en coin de bouche. La prochaine chose dont je me souviens fut une douleur extrêmement forte au niveau de la joue. Je portai immédiatement ma main à l'endroit où je devinais la trace de la main que ma mère faisait de me mettre dans la figure. Je sentis les larmes me monter aux yeux et entendis derrière moi les garçons commençaient à s'avancer et se regrouper autour de moi.
Alors que j'essayais de me remettre de la douleur, je sentis une vague de terreur emplir mon corps au fur et à mesure des secondes. J'agrippai le premier objet, le coin de meuble, qui me fit une légère entaille au milieu de la main et portai l'autre main à ma gorge. Je n'arrivai plus à respirer. J'appelai à l'aide même si le son qui sortait de ma bouche ressemblait plus à un souffle qui s'épuiserait bientôt.
Je sentis des mains m'attraper, des mains masculines, qui me donnaient des légères tapes dans le dos, qui me caressaient le bras, qui me tenaient. J'entendais des voix me rassurant ou me donnant des conseils mais mon cerveau n'arrivait pas à éclaircir une information. Je fus prise d'adrénaline et d'une très forte migraine suite aux cris des garçons derrière moi.
Relevant la tête pour essayer de respirer, je vis ma mère. Elle se tenait, appuyée contre le cadre de la porte, les bras croisés, les sourcils levés et encore son sourire en coin. Je vis ses lèvres bougées. Essayant de me concentrer, je sentis une tape extrêmement forte et sentis mes voies respiratoires se déboucher.
Alors que je respirais très rapidement et que mon cerveau recommençait à refonctionner correctement, je me tournais immédiatement vers ma mère qui éclata de rire. J'appuyai ma main sur le bord de la table, serrai les dents en même temps et la regarder s'en aller. Je restai plantée devant cette porte qu'un des garçons fermèrent. J'entendis des commentaires mais j'essayai de réguler mon corps qui était un mélange d'adrénaline et de colère.
- Et bah ! quelle connasse ! me murmura Harry dans l'oreille, me faisant pouffer de rire.
Il dut ensuite remarquer ma main qui continuait à s'enfoncer dans le coin de la petite table où se trouvait nos pots avec toutes les clés car il l'attrapa délicatement et la recouvert de sa main pour faire une sorte de compresse et me traîna jusqu'à la cuisine où il me fit un pansement. On rejoignait après les garçons qui étaient retournés sur le canapé, leur jeu toujours en pause.
- Tu nous expliques ? Me demanda sèchement Zayn. Pour parler à sa mère comme ça et vu sa réaction, il doit y avoir un sacré passé.
Tu ne peux même pas t'imaginer. Je pouffai à cette pensée et me retournai contre lui.
- Que voulez-vous savoir ? leur demandais-je calmement.
- Tu étais en train de t'étouffer, certainement à quelques pas de la fin de ta vie, et elle a rigolé. C'est une très mauvaise mère ou tu n'as pas été une enfant modèle ? continua Niall, apparemment surpris.
- Les deux. Elle ne m'a jamais complètement porté dans son cœur, a pas mal de problèmes dans son mariage et n'a pas forcément apprécié apprendre que sa fille « modèle » se droguait dans sa chambre très souvent.
- Comment as-tu rencontré Liam ?
- Liam est le meilleur ami de mon frère, Adam. Donc toutes leurs adolescentes, il venait chez moi et je savais qu'il avait un business de drogue et c'est à ce moment-là qu'on a commencé à être vraiment ami.
- Adam ? Comme Adam Johnson ?
Alors que je hochai la tête, je ressentis et vis leurs regards inquiets passant d'un garçon à un autre, comme s'ils communiquaient par la pensée en ce moment même. Je leur demandai pourquoi mais ils me répondirent seulement qu'il était temps d'aller se coucher pour moi, surtout avec une journée aussi chaotique.
Alors que je mettais mon téléphone en charge, je vis la lumière de mon écran s'allumer. Je remarquai des notifications en arrière-plan ainsi qu'un appel en premier plan. Je me dépêchai de me faufiler sous la couette et décrochai, sans avoir vu le nom du destinataire.
- Allo ? Répondis-je, l'air méfiante. Qui pouvait bien m'appeler à une heure aussi tardive ?
- C'est Adam. Je suis pressé alors écoute-moi bien. Maman m'a appelé et m'a appris pour la situation actuelle. J'ai sa version des faits néanmoins la tienne m'intéresse aussi. Je passe demain, je pense qu'on a des choses à se dire. Préviens Liam que j'arrive, bye.
Alors que je prenais mon souffle, je n'eus même pas le temps de dire au revoir qu'il raccrochait déjà et reprenait certainement déjà sa vie normale. Oh non non non, il ne faut absolument pas qu'il vienne. Je suis tellement dans la merde. Liam, s'il te plaît, si tu m'entends je ne sais comment reviens cette nuit, je vais avoir besoin de ton aide.
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