Eighth Day - Friday 1/2

Le réveil fut assez compliqué tout comme ma nuit. Je fus réveillée toutes les heures, réfléchissant à mes réactions et aux paroles des garçons. Je regrettais énormément d'avoir cassé cette chaise mais je me réconforte en me disant que je n'aurais certainement jamais entendu les doux propos d'Harry.

Alors que je me levai, j'attrapai mon téléphone afin d'éteindre l'alarme. Après l'avoir mis dans ma poche de bas de pyjama, je me dirigeai vers la cuisine. La vision floue dû au réveil encore récent, j'eus beaucoup de mal à mettre correctement un pied devant l'autre sans risquer de me heurter dans un mur.

Alors que je mettais le pied sur le seuil de la cuisine, je remarquai la présence de chuchotements venant de la salle à manger. Mon sang se glaça dans mes veines, mes cheveux se hérissèrent et ma gorge se noua. Dans un excès de courage, j'attrapai un couteau et me dirigeai vers la fameuse pièce. Je fonçai tête baissée. J'ouvris la porte.

- Winter ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Je sentis tous mes muscles se détendre au fur et à mesure des paroles d'Harry. Les chuchotements venaient simplement des trois garçons ayant sans doute passé la nuit autour de cette table.

- J'ai cours dans une heure et demie donc je dois me préparer. Dis-je, sur le ton de la rigolade.

Il esquissa un sourire et me tendis la chaise à côté de lui. Je fis non de la tête et retournai dans la cuisine pour me préparer un bol de céréales. Ensuite, je m'assis à place proposée par Harry. Alors que je regardais les 6 bières vides jonchées la table, je remarquai un paquet de petits cristaux translucides. Je manquais de m'étouffer. Je sentis ma gorge s'assécher et ma peau blêmir.

- C'est de la méthamphétamine. Mon cœur s'accéléra et je me mis à ressentir la sensation de manque. Tu veux essayer ?

Je rigolai intérieurement de sa proposition. Pense-t-il que c'est la première fois ? Sans doute. Ils ne connaissent pas les raisons de mon squattage chez Liam après tout. Je fus sortie de mes pensées lorsque j'entendis quelqu'un renifler. Je relevai la tête de mon bol très rapidement, sentant un crac dans le bas de ma nuque. Niall était en train de sniffer ces petits cristaux ressemblant plus à une poudre.

Avec toute l'énergie que je pus rassembler, je détachai mon regard de ce stupéfiant afin de me concentrer sur le visage d'Harry. Il me regardait d'un air interrogatif. Je fis non de la tête mais tout le reste de mon corps criait le contraire. J'en avais envie. Plus que tout au monde. Mais ils ne doivent pas savoir et cette addiction m'a déjà créé trop de problèmes. Harry acquiesça.

Quelques minutes plus tard, je prenais mon bol et retournais dans la cuisine afin de le mettre dans le lave-vaisselle. Je m'appuyai contre l'évier. Je soufflai, plusieurs fois, et décidai de me relever pour aller à la salle de bain, l'image des petits cristaux toujours en tête.

En sortant de la salle de bain, une trentaine de minutes plus tard, j'allai directement dans ma chambre, m'empêchant de retourner dans la salle à manger. Je m'allongeai sur le lit et ouvris les nombreuses notifications de mes réseaux sociaux. Une de mes camarades de classe venaient de se faire accepter dans une faculté très prestigieuse, un autre venait de s'acheter une voiture avec l'argent reçu de ses parents puis il y a moi, sans argent et sans réelle chance de réussir mes études et d'aller à l'université.

Alors que je m'apprêtais à ouvrir Snapchat, j'entendis un des garçons crier mon nom. Je devinais être Harry car c'est le seul qui veuille bien m'adresser la parole. Je me relevai immédiatement et descendis. Je cherchai dans quelle pièce il se trouvait mais arrivai rapidement devant la salle à manger. J'hésitai quelques secondes avant d'y rentrer mais décidai de le faire.

- As-tu besoin de quelqu'un pour t'emmener au lycée ? Me demanda Harry, avec un grand sourire.

Alors que mes yeux étaient attirés par cette substance, j'entendis un petit rire sarcastique. Je les relevai rapidement pour voir l'émetteur mais je ne pus le confirmer. Le responsable pouvait très bien être Niall mais pouvait tout autant être Zayn.

- Winter ? Me dit Harry, avec un petit sourire et agitant sa main devant mon visage.

Tandis que mes yeux étaient inconsciemment captivés et fixés par la méthamphétamine, je relevai la tête hâtivement. Certainement trop car je sentis une vive douleur dans ma nuque ainsi qu'un léger crac. Ma première réaction en croisant le regard d'Harry fut de hocher la tête mais, me rappelant sa question, je me repris en répondant cette fois-ci négativement.

- Hé les mecs, dit-il à l'égard de Zayn et Niall, ça vous dérangerait d'aller rassembler nos affaires ? On part dans dix minutes et on ne reviendra certainement pas ce soir.

Je fronçai les sourcils, me demandant s'il voulait qu'on se retrouve que tous les deux ou simplement parce qu'il ne voulait pas bouger de sa chaise afin de prendre une autre cuillérée. Il se racla la gorge et se tourna vers moi, bougeant sa chaise par la même occasion.

- Alors je ne sais pas pourquoi tu habites chez Liam et je sais très bien que ça ne me regarde pas mais si ça a un quelconque rapport avec la drogue, il faut que tu me le dises. Je fronçai les sourcils. Tu regardais la meth d'une manière étrange...

- Ah bon ?! Je rigolai sarcastiquement et continuais. Tu sais quoi ? J'ai changé d'avis. J'aimerai bien essayer.

Fronçant les sourcils, il me demanda si j'étais sûre de ma décision. Bien que j'hochai la tête immédiatement, au fond de moi, je n'étais pas entièrement convaincue. J'allai en cours dans une trentaine de minutes et je ne savais pas comment je pouvais réagir sous l'effet de la méthamphétamine, ne l'ayant jamais essayé. Je ne connaissais même pas les risques des effets secondaires. A ce moment-là, la partie un peu plus courageuse et rebelle qui me composait me rappelait que je n'aurais peut-être plus jamais la chance de l'essayer.

La décision étant déjà prise, je décidai d'arrêter de me poser autant de questions et de me concentrer sur ce qu'Harry était en train de faire et de me dire. Alors qu'il me préparait une cuillérée, il se mit à m'expliquer comment la prendre correctement, sans se faire de mal. N'osant pas lui dire que je connaissais déjà la méthode, je hochai la tête au fur et à mesure de cette explication.

Rien.

Il ne se passa rien. Je n'eus aucune réaction et aucune sensation. Assez triste, je remerciai Harry en lui faisant un petit sur la joue. Il sourit. Je lui rendis son sourire et me dirige vers le salon où les garçons attendaient, leurs affaires rassemblées juste à côté.

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Finalement, Harry m'avait accompagné jusqu'au lycée avec leur voiture pendant que les autres étaient restés à l'appartement. Je l'avais remercié et, venant tout juste de recevoir un appel sonnant important, je m'étais rapidement éclipsée.

La sonnerie retentit. Je me mis à courir dans les escaliers, bousculant les gens lents se trouvant sur mon passage pour aller jusqu'à ma salle de cours. Cette fois-ci, je n'avais pas de valise. J'esquissais un petit sourire à ce souvenir, ne datant que de quelques jours et pourtant la situation avait changé du tout au tout. Néanmoins, je n'avais toujours pas apporté un stylo et une feuille.

Je rentrais dans la salle et commençais à l'inspecter. Derrière, comme d'habitude, on pouvait retrouver tous les élèves les moins sérieux. Je me serais mise avec eux avec grand plaisir mais il fallait que je fasse bonne figure. Je ressentais cette envie de rendre fière la directrice, m'ayant aidé lorsque j'étais au plus bas, mais surtout faire regretter ma mère de m'avoir dégagé de chez elle.

Je décidai donc de me trouver une place dans les premiers rangs. J'y retrouvai alors une fille que j'avais connu l'année dernière, lors d'un exposé. Nous avions eu une très bonne note, en très grande partie grâce à elle. Alors que je m'installai, je lui fis un petit sourire, qu'elle me rendit immédiatement.

Le professeur rentra. Il s'installa, et seulement une à deux minutes plus tard, il entama son cours. J'écoutai attentivement, à défaut de prendre des notes. Il me regardait de temps à autre, un regard surpris par mon bureau vide. Et, alors qu'un stress grandissait en moi et surtout au moment où le professeur allait me faire une remarque, je sentis un souffle sur mon bras. Ma voisine venait de déposer un petit tas de feuilles sur mon bureau. Je me retournai vers elle, surprise, et la remerciai très rapidement. Elle répéta sa manœuvre cette fois-ci avec un stylo. Le cours pouvait enfin commencer...

Après une quarantaine de minutes à prendre minutieusement des notes et à organiser correctement mes notes, à me faire des pense-bêtes me remplissant les bras par la même occasion, je sentis d'une seconde à l'autre un changement dans mon corps. J'avais une étrange envie de me lever, de danser, de chanter. De tout simplement m'amuser. J'essayai alors de retenir cette soudaine hyperactivité.

J'avais chaud. Très chaud. Je tremblais de la jambe pour essayer de faire passer cette soudaine vague. Mon sérieux se faisait graduellement de plus en plus absent. D'ailleurs, je commençais à m'énerver mais la vague de plaisir, de bonheur effaçait toute autre émotion naissante.

Ma jambe tremblait progressivement de plus en plus. J'avais peur de perdre le contrôle de mon corps. Ma main droite serrait avec une force qui m'était étrange mon stylo pendant que l'autre était agrippée à ma cuisse. Je devinais que mes phalanges étaient blanches mais je ne pouvais me permettre de les regarder. J'avais décidé de simplement fixer un point au tableau, serrant la mâchoire pour ne pas parler.

Alors que j'atteignais ce qui me semblait être le paroxysme de ma patience, j'entendis l'annoncement des fins de cours. Je me levai et sortis, ma feuille à la main, cognant tous les éléments sur mon passage. La douleur devenait secondaire. Je pliai mes notes en quatre et glissais cette dernière dans ma poche arrière.

Après avoir traversée la moitié du lycée, je sortis de l'établissement, pratiquement en train de suffoquer. Je pris alors une très grande bouffée d'air, un énorme sourire aux lèvres, les mains sur les genoux, complètement essoufflée.

- Et moi qui pensait que tu ne reviendrais jamais. Me voilà ravi de te revoir !

En relevant la tête, je m'entendis sortir un rire nerveux. Louis. La personne qui se tenait devant moi, le sac à dos déposé sur son épaule droite, me rendait bizarrement heureuse. Je lui fis un grand sourire. Un sourire ? Et, alors que je pensais honnêtement ne pas pouvoir faire pire, je me sentis partir, les lèvres en avant, et continuer jusqu'à son but.

Quelle horreur !

Après ce qui me sembla être une éternité, on se sépara. J'inspira. Cependant, je n'eus pas le temps d'expirer que je le sentis m'agripper par les hanches et me voler un second baiser. Non, non, non ! Apparemment, je n'avais plus mon mot à dire sur chaque action de mon corps.

Derrière nous, j'entendais ses amis, d'autres élèves, des professeurs s'esclaffer de surprise. Le baiser devenait torride. Il me plaqua contre la porte de l'établissement et commença à faire parcourir ses mains le long de mon corps, qui n'avait pas l'air d'être contre ses gestes.

Sérieusement ?!

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