32 ~ Please forgive me

        Hemmings n’est pas revenu en cours de toute la semaine, Michael non plus. Seuls Irwin et Calum étaient présents et ils semblaient moins joyeux que d’habitude. Par moment je remarque qu’Ashton me fixe d’un œil mauvais. Comme si tout cela était de ma faute. En art, alors que je pars nettoyer mes pinceaux, je suis suivie par quelqu’un, je tourne la tête et vois le bouclé, ses magnifiques iris verts posés sur moi.

« - Je peux te parler ? –Me dit-il-

- Oh c’est pas vrai vous faites un défilé ou quoi ? D’abord Calum, puis Hemmings et Clifford et maintenant toi… Tu viens pour me mettre un poing dans la figure ?

-  Bien que j’en ai envie, je ne le ferai pas, je ne tape pas les filles.

- Je croyais que tu ne me considérais pas comme telle Irwin.

- Bon ferme-la tu veux ? Je m’excuse pour Luke.

- Formida… Pardon ? –Je le regarde abasourdie, laissant tomber mes pinceaux dans le lavabo-

- Il ne va vraiment pas bien ces derniers temps, ses parents sont revenus exprès.

- Ca ne justifie en rien les choses qu’il m’a faite Irwin… -Dis-je en serrant les dents-

- Michael m’a dit qu’il était venu chez toi…

- D’ailleurs qui lui a donné mon adresse ?!

- Sashane –Me dit-il en s’adossant aux lavabos-

- Elle va m’entendre celle-là –Grogné-je-

- Et sinon toi comment ça va depuis la mise en place des fonds pour ta future chirurgie ? –Je lui secoue mes pinceaux humides à la figure- Putain pas dans les yeux !

- J’en ai rien à battre et concernant votre quête vous pouvez aller vous faire voir. Par contre merci pour la monnaie ça m’a servie à renflouer mon stock de thé. –Je commence à m’en aller quand il me maintient par le bras- quoi encore ?

- C’est Luke qui t’a fait ça ? –Dit-il en regardant ma joue sur laquelle se trouvait encore une marque violacée-

- Non je me suis frappée moi-même abrutis…

- Je suis désolé, ça lui passera.

- Je m’en moque Ahshton –Dis-je d’un ton ferme- qu’il soit en forme ou non il n’en rate pas une pour m’humilier ou me faire du mal. Alors je m’en contre-fiche qu’il aille mal. Je ne suis pas son amie, j’ai rien à lui dire. Toi par contre…. Ta place est auprès de lui –Dis-je dans un souffle- merci de t’être donné la peine de t’excuser pour ça. Sauf que j’aurais préféré que tu t’excuses pour la blague bidon à laquelle tu as délibérément participé plutôt que pour les sautes d’humeur d’Hemmings. »

        Sur ces bonnes paroles je m’en vais ranger  mes affaires. Alors Hemmings allait vraiment mal et ce depuis le soir où je l’avais entendu pleurer. Quelque chose d’important avait dû se passer pour que ses parents reviennent de déplacement plus tôt que prévu.

*

        Je suis à la superette pour faire quelques courses. J’ai envie de me faire des sushis mais je n’ai plus rien dans mon studio. Quand je suis au rayon riz je me rends compte avec agacement que le dernier paquet de riz gluant est sur la toute première étagère, trop haute pour moi. J’entreprends d’escalader le rayon lorsqu’une main attrape mon paquet. C’est une blague ? Je l’ai vu avant ! Je me retourne pour protester mais je sursaute. Michael se trouve devant moi et dépose le paquet de riz dans mon caddie.

« - C’est pas de la chirurgie esthétique qu’il te faut c’est un étirement pour que tu grandisses – Il ricane et je baisse la tête, ça faisait au moins deux semaines que je n’avais pas parlé avec Michael-

- Je t’évite pendant deux semaines à cause d’une blague de mauvais gout et tout ce que tu trouves à me dire c’est ça ? –Dis-je froidement- franchement bravo.

- Il faut avouer que tu es petite Peacock.

- Ne m’appelle plus comme ça Clifford. – Je prends mon caddie et avance – Mais merci pour le riz…

- Je peux savoir pourquoi tu m’évites autant ? A ce que je sache tu as bien laissé Ashton et Calum venir te parler, mais moi bizarrement rien du tout. –Dit-il avec un air de reproche, je m’arrête et le regarde-

- T’es rien de plus qu’un sale con Michael Clifford ! »

        Il écarte violement mon caddie et attrape mon visage dans ses mains avant de me donner un rude baiser. Je frissonne à ce contact et je dois bien avouer que ça m’avait manqué. Mais je lui en veux tellement. Je le pousse doucement, rompant le baiser dans un bruit humide. Il me fixe de ses yeux noirs mais ne bouge pas pour autant.

« - Tout ça pour une histoire de soutien-gorge, tu exagères un peu Peacock.

- Tu plaisantes j’espère ?! –Je sens le feu me monter aux joues et les gens nous regardent depuis les rayons voisins- bon retourne à tes occupations moi je vais aller me faire à manger.

- Je veux te parler avant.

- Et si je refuse ?

- Je camperai sous ta fenêtre toute la nuit et je ferai un monologue. Rien que pour t’emmerder. »

        Je me mords la lèvre pour ne pas esquisser un sourire. Cet idiot serait capable de passer la nuit dehors à attendre que je lui ouvre. Je pars payer puis il m’aide à transporter les sacs de course jusqu’à mon studio.

« - Tu veux boire quelque chose ? -Dis-je plutôt froidement, je ne veux pas qu'il pense qu'un baiser suffit à le pardonner-

- Quelque chose de plus fort que la bière si tu as.

- J’ai de la Manzana et de la vodka. –Il se serre un petit verre de Vodka pure et l’avale cul sec- Eh doucement Clifford ! Je t’interdis de vomir chez moi !

- Ca fait du bien –Dit-il en se secouant- bon je veux que tu me dises clairement ce qu’il ne va pas.

- Tu le sais très bien –Dis-je en rangeant mes courses-

- A l’évidence non Alouette, sinon ça ne ferait pas deux semaines que j’essaie de comprendre.

- Très bien. – Je pose violement mon sac de course et lui fait face, les poings serrés- tout d’abord tu savais pertinemment que j’étais quelqu’un de complexée par mon corps et que cette blague de merde n’allait rien arranger. Et puis… Et puis sans compter que –je sens les larmes monter- quand on a fait l’amour toi et moi tu… Tu m’as dit que j’étais magnifique. A…Alors pourquoi tu as participé à cette blague pourrie ? Tu m’as menti ? Je…. Je ne te plaisais pas ? –Dis-je en balbutiant sous les poids des larmes-

- Attends tu as vraiment cru que j’avais mis un billet sérieusement ? Alouette non ne pleure pas –Il glisse une main dans sa nuque avant de m’envelopper de ses bras- jamais je ne t’ai menti, je ne pensais pas que tu le prendrais comme ça... –Il embrasse longuement mon cou, me faisant trembler malgré moi- tu es magnifique et ... J’aime tes petits seins –Me murmure-t’il au creux de l’oreille. Je rougis à ces mots- et crois-moi je ne suis pas seul.

- Comment ça ? –Dis-je en essuyant mes larmes-

- Tu ne me croiras surement pas mais Luke est du même avis que moi. –Je m’étrangle-

- Pardon ?! C’est lui qui a lancé cette idée de merde !

- Comme quoi –Il rit doucement dans mon cou- s’il-te-plait ne va pas t’imaginer que je me suis moqué de toi. Ce soir-là tu étais si belle, je t’ai désiré toute entière. Et puis ça ne fait rien d’avoir une petite poitrine, regarde Ashton –Je m’apprête à lui demander où est le rapport entre une petite poitrine et Ashton quand il m’interrompt- Il a la plus petite queue de la bande mais il ne dit rien. Le principal c’est de s’assumer et tu devrais t’assumer petite Alouette.

- Pourquoi vous avez fait ça devant tout le monde ? –Dis-je en laissant couler quelques larmes- pourquoi Hemmings a-t-il ce besoin de m’humilier ?

- Je pense qu’il veut attirer ton attention, ou alors je ne sais pas. »

        Si il sait, mais il ne veut rien me dire. Alors qu'il me berce, je me retourne pour le regarder. J’ai l’impression d’avoir retrouvé mon Apple-Michael. Je passe une main dans ses cheveux et laisse l’autre glisser sur sa joue où commence déjà à régner une barbe de trois jours. En fait depuis que nous avions couché ensemble, je m’étais beaucoup attachée à lui, il était devenu mon soutien mais aussi un moyen de me protéger d’Hemmings. Bien qu’il m’ait plus souvent exaspéré qu’autre chose, il avait toujours été là. Je le haïssais pour le coup du soutif et c’était trop facile de se faire pardonner comme ça, mais je devais m’avouer qu’il m’était impossible de rester loin de la douceur de Michael.

« - Concernant le baiser que tu as fait à ton pote ! –Je rougis-

- Ouais ?

- Je veux que tu me donnes le même mais en cent fois mieux.

- Je ne sais pas si tu le mérites Clifford.

- Et comment ! Tu me dois au moins ça pour m’avoir ignoré pendant ces deux semaines. »

         Je lui donne une légère claque avant de sceller mes lèvres aux siennes. Il sourit dans le baiser et je demande accès de ma langue. Ce n’est pas un baiser d’amour mais un baiser de retrouvailles, complice, comme on avait l'habitude de faire. Tantôt je suçote sa lèvre car je suis contente de le retrouver et tantôt je la mords pour le punir du mal qu’il m’a fait.

« - Tu me pardonnes Peacock ? –Me dit-il entre deux pressions sur mes lèvres-

- A ton avis si je t’embrasse c’est pour quoi ? –Dis-je contre ses lèvres légèrement rougies par le baiser-

- Merci. »

        On se détache et je finis par l’inviter à manger, à condition qu’il fasse la vaisselle et qu’il ne me parle plus de ma poitrine. Ce qui pour lui est quasiment impossible. Ce soir là nous avons évité le sujet Hemmings et finalement ça nous réussisait.

~

Voilà nouveau chapitre ^^ bon on n'en apprend pas plus sur Luke, désolée ce sera dans les prochains chapitres ;) mais comme beaucoup étaient déçues de l'attitude de Michael envers Alouette, j'ai dédié un chapitre à leurs retrouvailles. 

Sinon je tenais à remercier les lecteurs et les nouveaux lecteurs :D Vous me motivez vraiment à continuer et je suis contente de vous dire que j'ai commencé la rédaction du Chapitre 44 sur Word, donc j'espère que d'ici là, la suite d'A Year with Kangarooes vous plaira toujours autant :)

Merci pour tout ! K.

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