Chapitre VILa nuit étoilée
Mew
Il me regarde, des plus choqués.
- À chaque fois que je le vois... je ne peux pas m'empêcher de repenser à lui, tout ce qu'on a vécu ensemble, ce qui lui est arrivé et... tout ce que tout le monde a du subir. En plus... Gilgamesh a le même comportement que lui et... ça me perturbe.
Enkidu n'arrive pas à dire quoi que ce soit sur le coup, toujours sous le choc.
- En quoi... ils se ressemblent... ?
Je souris, les souvenirs refaisant surface.
- Eh bien... Tous les deux sont pareils : ils ne voulaient au début que coucher avec moi. Je ne sais pas si ça fera pareil avec Gilgamesh, mais... comme j'ai appris que je devais me marier avec lui, j'ai été franche avec lui. Je me suis rendue compte qu'il ne savait pas retenir ses émotions et il s'est calmé. Il a commencé à prendre son temps avec moi et me laissait le temps de m'adapter au fur et à mesure qu'il redevenait lui-même. Je ne sais pas si tu comprends ce que je veux dire, mais... Gilgamesh me donne cette impression là. Il ne sait pas gérer ses sentiments et ne sait pas comment se comporter avec les autres, du coup... Il fait des bêtises.
Ma voix était douce, pendant que je parlais. Enkidu sourit et regarde le ciel.
- Si j'ai bien compris, Gilgamesh est comme cet homme-là.
Je me tourne vers l'homme aux cheveux verts, surprise.
- Je pense aussi qu'il ne sait pas gérer ses émotions. Il va un peu trop vite, c'est vrai, mais... je pense qu'il ne sait pas trop comment il doit se comporter devant les autres. Il sait comment se comporter en tant que Roi, mais pour le reste...
On rigole tous les deux, complètement d'accord là-dessus.
- Je pense qu'il t'aime vraiment.
Je rougis et mets ma main dans mes genoux.
- Qu... Qu'est-ce qui te fais dire ça ?
- Je ne sais pas... Il ne se comporte pas pareil avec toi qu'avec moi ni les autres femmes et hommes de la cour. Je pense que c'est de l'amitié qu'il ressent pour moi, tout comme je ressens pour lui et toi, mais... Il y a quelque chose de plus. Je ne sais pas quoi, mais ce quelque chose de plus est peut être important, qui sait ?
- Je ne pense pas. Après tout ce que je lui ai fais, comment pourrait-il m'aimer ? Et puis... je... je ne peux aimer personne. Je dois aimer personne. Sinon... Sinon...
Je ferme les yeux, triste et fatiguée.
- Il... Il va... finir... comme... eux...
Je m'endors d'un seul coup et tombe sur quelqu'un : Enkidu. C'est... chaud. C'est donc ça... la chaleur humaine... ? La chaleur de la maison... ? Je souris et m'endors pour de bon.
*
Gilgamesh
J'arrive dans le jardin, ayant récupéré. Elle va m'entendre, celle-là ! Je me rends compte qu'Enkidu et elle sont assis par terre. Non, elle vient de tomber sur lui. Elle dort... ? Je me rapproche d'eux et Enkidu me sourit.
- Elle dort... ? , fais-je, surpris.
- Oui. Je pense qu'elle avait besoin d'un bon gros sommeil.
On la regarde tout les deux, pensifs. On dirait une enfant... mais elle est... tellement adorable... Me rendant compte que des idées étranges me traversent l'esprit, je m'assois à côté d'Enkidu. On reste silencieux.
- Elle m'a expliqué pourquoi elle te fuyait. , me fait mon ami.
Je ne dis rien. De toute façon, je la connais très bien cette raison : elle a peur de moi. Ça m'amuse mais pour une raison que j'ignore, ça me blesse énormément. Il n'y a que ça comme explication : elle fait des efforts avec tout le monde, mais moi, elle me fuit. Elle me déteste même, qui sait... ? Pourquoi... ça me blesse autant ?
- Tu lui rappelles l'homme qu'elle allait épouser. Vous êtes pareils, tous les deux, paraît-il. À chaque fois qu'elle te voit, elle ne peut pas s'empêcher de se rappeler tous les moments où ils ont vécu ensemble et la mort de tous ceux à qui elle tenait.
- Elle... ne me déteste pas... ?
Enkidu me regarde, surpris puis pouffe de rire. Je grimace et d'un seul coup, Jessica tombe de l'épaule de mon ami. Je la rattrape et soupire.
- Elle ne tient vraiment pas en place, celle-là.
Je la porte et la mets entre mes jambes pour qu'elle puisse s'allonger contre mon torse. Elle est légère... et tellement belle...
- Tu tiens vraiment à elle, n'est-ce pas ?
Je reviens vite à la réalité.
- Tais-toi donc. Je ne la connais pas. Seulement depuis une semaine réellement. Comment je pourrais tenir à elle ?
- Tu es bien devenu mon ami en une journée, n'est-ce pas ?
Il marque un point. Je colle la tête de Jessica contre mon torse et celle-ci s'agrippe à moi, tout en continuant de dormir.
- Essaye d'aller à son rythme.
Je me tourne vers mon ami, surpris et ne comprenant pas sa phrase.
- Essaye d'aller plus doucement. Il paraît que cet homme était pareil que toi avant. Il a commencé à aller plus doucement avec elle, ce qui lui a permis d'augmenter le rythme petit à petit et améliorer leur lien en même temps. Il est vite redevenu celui qu'il était avant, mais cela ne dérangeait plus vraiment Jess, étant donné qu'elle s'était habituée. Essaye donc de faire pareille. Je suis sûr qu'elle t'acceptera bien vite.
- Pff ! Encore faut-il que ça serve à quelque chose ! Et puis, je ne veux pas qu'elle me considère comme son amant décédé !
- Je pense avoir compris ses sentiments. Elle ne te considère pas comme lui, elle sait que vous êtes différents. Elle a seulement peur. Elle a la même peur que la dernière fois, à l'oasis. Si tu arrives à la sortir de cette peur... je suis sûr qu'elle arrivera à revivre comme avant.
Je ne dis rien, touché par les paroles d'Enkidu. J'aurais donc une chance... ? Mais une chance de quoi ?! Je suis le Roi, tous ce que je veux est à moi, alors pourquoi... ?
- Gil... Les sentiments ne peuvent se prendre aussi facilement. , me fait mon ami, semblant avoir compris ce que je pensais.
On reste tous les deux, assis, perdu dans nos pensées, à regarder le magnifique ciel étoilé. Pourquoi... je tiens tant à cette fille... ?
*
Mew
Je me réveille avec difficulté. C'est vrai que je m'étais endormie sur Enkidu, hier ! C'est lui qui m'a ramenée ici ?! Je sors, extrêmement en forme. Je croise Gilgamesh presque tout de suite. Argh... ! Il me regarde et sourit.
- Enfin réveillée ? Tu sais, ça se fait de dormir la nuit ! Comment veux-tu que je puisse m'amuser avec toi si tu ne dors pas comme il faut ?
Il me salue et reprend sa route. Hein... ? Je m'attendais à ce qu'il m'engueule, me fasse une remarque, ou je ne sais quoi ! Je continue ma route et croise Enkidu. Je m'excuse autant que je le peux mais il m'explique que c'est Gilgamesh que je dois remercier, pas lui. C'est lui qui m'a ramenée dans mon lit.
Perdue, j'ai tenté de travaillé mais... Gilgamesh n'était pas là. Pas là pour se moquer de moi. Je ne le croisais que peux et il était à chaque fois gentil avec moi mais ne m'embêtait plus. Je me sentais mal. Qu'est-ce que j'ai bien pu lui faire ? Est-ce qu'il ne s'intéresse plus à moi ?! Il a trouvé quelqu'un d'autre de plus intéressant ?
Tout ça a duré une bonne semaine. Je souffrais. Énormément. Mais pourquoi... ? Je ne sais pas. Je l'ignore. À la fin de la semaine, je ne supportais plus ça. Je... Je voulais le voir. Le soir, alors que je me suis prise la tête pendant toute la journée, j'étais décidée. Il fallait que j'aille le voir.
Le soir venu, je me suis dirigée dans sa chambre. Il n'y avait personne. Tout le monde devait dormir, à tout les coups. J'arrive à sa chambre et entends du bruit. Je me mets à côté de la chambre et écoute, ne voulant pas le déranger. Il... J'entends des bruits de lit et des gémissements de femme. Il... Il est en train de coucher avec quelqu'un ?!
Blessée, je m'accroupis, les larmes aux yeux. Pourquoi... j'ai si mal... ? Je... Je savais qu'il faisait ce genre de chose, mais... Pourquoi j'ai si mal de l'entendre faire avec quelqu'un.
- C'est bon, ça m'énerve.
?! Gilgamesh s'était relevé, énervé.
- Mon... Moi Roi ? Je... Attendez ! Je... Je peux recommencer, si vous voulez, je vous promets que...
- La ferme. Dégage de là. Je t'ai dis que ça m'énervait. Fous le camp.
La femme se lève et se rhabille.
- Mon Seigneur... Je sais que ça peut être osant de le dire, mais... vous pensez trop à cette femme. Nous autres voulons vous faire comprendre que cette femme est une démone. Je suis sûre qu'elle a déjà couché avec bon nombre des soldats. Vous devriez faire attention. Cette femme... devrait partir d'ici. Pour le bien d'Uruk.
Des larmes montent de nouveaux. Une... démone... ? Alors ici aussi... je suis vue comme ça... ?
- Qui t'as permis de parler d'elle sur ce ton ?! , s'écrie Gilgamesh, agacé. C'est moi qui choisis ce qu'est cette fille. C'est moi qui choisis si elle est une menace pour Uruk. C'est moi qui choisis si elle reste ici. Ce ne sont pas tes affaires, bâtarde. Fous le camp d'ici, avant que je décide de te faire décapiter.
La femme, effrayée, sort de la pièce. Elle me voit et me lance un regard noir avant de faire un « Tss ! ». Elle repart, agacée de m'avoir vue. Gilgamesh comprend qu'il y avait quelqu'un devant la porte et s'installe sur son lit, agacé.
- Foutez moi la paix. Je ne suis pas d'humeur, là ! Sauf si quelque chose d'important, dégagez de là !
Décidée, je me lève et sèche mes larmes. Je rentre dans la pièce.
- Même moi... ?
Il me regarde, ne s'attendant pas à me voir.
- Ça fait longtemps que tu es là... ? , demande-t-il, semblant s'en vouloir.
- Une ou deux minutes.
Il reste silencieux, s'en voulant. Je reste debout, ne sachant pas quoi dire.
- Cette femme m'a énervée. Elle était incapable de faire quoi que ce soit. Plus aucune des femmes ne me fait jouir, ces derniers temps... , constate-t-il.
- Ce n'était pas la première... ?
Il se tourne vers moi, surpris de ma question.
- Bien sûr que non. Je n'ai pas qu'une seule concubine, tout de même.
Je sers les poings, blessée. Il me regarde de loin, semblant s'être calmé.
- Que me vaut ta visite, à une heure aussi tardive ? Si ce n'est rien de bien important, j'aimerai qu'on en reparle demain, je suis un peu fatigué, là...
Les larmes coulent le long de mes joues. Pourquoi... il ne veut plus me voir... ?
- Pour... Pourquoi... ?
Il me regarde et s'arrête, ne s'attendant pas à ce que je pleure.
- Tu... Tu m'évites depuis plus d'une semaine... Qu'est... Qu'est-ce que j'ai fais... ? Tu couches avec des filles, tu m'ignores... C'est que je n'étais que de passage, c'est ça ?! Je... Je ne suis qu'une de ses femmes avec qui tu couches pour te remonter le moral ?! Je ne suis rien d'autre ?!
Il ne dit rien, ne s'attendant pas à ça.
- Tu sais, j'ai mes raisons de t'éviter... , fait-il, tout bas.
- Qu'elles sont ses raisons, alors ?! Je... Ça me fait tellement mal... ! Ta vue m'apaisait un peu mais maintenant que tu n'es plus là... J'ai mal... Je souffre tellement... ! Tu n'es plus là pour te moquer de moi, tu n'es plus là pour m'embêter... Pourquoi ?!
Voyant qu'il ne me répondait pas, semblant perdu dans ses pensées et se retournant, hors de moi, je me jette sur le lit et m'agrippe à son torse.
- Ré... Réponds moi... , dis-je, pleurant.
Il regarde à côté, ne sachant pas quoi faire sans me répondre. Blessée par son comportement, je le lâche et me retourne pour descendre du lit et partir mais... il m'attrape, me retourne et m'embrasse. Je ne réagis pas mais semblant s'en vouloir pour son geste, il me lâche et se lève de son lit. Par réflexe, je l'attrape et le retourne à mon tour vers moi. Je lui donne un baiser, les larmes coulant toujours sur mon visage. Il ne réagit pas, surpris. J'enlève ma bouche des siennes et m'agrippe à lui, ne voulant pas qu'il parte.
Il se rassoit sur le lit et se tourne vers moi. Il me touche ma joue délicatement, séchant mes larmes et m'embrasse. Je mets mes mains autour de son cou et l'embrasse à mon tour. Il met sa main derrière ma tête et rapproche mon corps du sien en m'embrassant avec plus de passion. Je me laisse faire, emportée par un bonheur que j'avais perdu depuis bien longtemps.
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