Chapitre IXGarde du corps
Mew
Je me réveille doucement. Hum... ? Je me rends compte que je suis allongée sur quelqu'un : Gilgamesh. Je rougis instinctivement mais ne bouge pas : si je bouge, je le réveille. Il dort comme un gros bébé. À croire qu'il n'a pas dormi de la nuit... Je souris et lui caresse ses cheveux. Il est mignon, comme ça... Je le vois légèrement gémir. Je l'ai réveillée... ?
Je me relève le plus discrètement possible et sort du lit. Je mets une couette sur lui, pour être sûr qu'il n'attrape pas froid puis j'embrasse son front. Et dire que j'ai accepté de rester à ses côtés...
Je me demande comment « Lulu » va réagir... D'ailleurs, maintenant que j'y pense, ça fait longtemps qu'il n'est pas venu m'embêter... Je soupire. J'espère qu'il va bien... Bah. On verra bien quand il se pointera. D'ailleurs, il va falloir que je les prévienne, au cas où...
Je me rends compte qu'il fait nuit. On a semble-t-il dormi une grosse partie de la journée, tout les deux. Je prends l'air, heureuse. Maintenant que j'y pense, je n'ai jamais respiré l'air d'ici comme ça...
J'entends quelqu'un marcher calmement jusqu'ici, dans les jardins. C'est Enkidu. Il baille et me regarde, surpris.
- Tiens ? Me... Euh... Jessica ? , fait-il, se rattrapant.
- Tu peux m'appeler par mon vrai nom, tu sais. Du moment que personne d'autre ne l'entend, à part toi et Gilgamesh...
Il me regarde, semblant surpris de quelque chose. Il sourit et s'approche de moi, regardant avec moi le ciel magnifique et respirant de plein nez l'air.
- Tu m'as l'air bien heureuse.
- Ça se voit tant que ça... ? , demande-je, surprise et rougissant légèrement.
- Oui. Tu as changé. On dirait... que tu es plus toi-même. , me sourit-il gentiment.
Que je suis... moi-même... ? Alors que j'allais le questionner, notre attention est attiré par quelque chose d'autre. Des pas. Quelqu'un qui court. On se retourne et regardons dans le couloir menant au château. C'est...
- Gil ? , fait Enkidu, surpris.
- Enkidu ! Où est... , commence Gilgamesh, paniqué.
Il me regarde, surpris, puis grince des dents. Il s'approche de moi et me regarde dans les yeux. Il croise ses bras, agacé.
- Dis-moi... Ça t'amuses de faire peur au gens comme ça ?! , peste-t-il. Tu m'as fais une de ces peurs ! Ne refais jamais une chose pareille ! Jamais !
Il me donne une pichenette sur mon front et rougit légèrement, agacé et gêné. Je le regarde, surprise puis souris et éclate de rire.
- Tu rigoles, en plus de ça ?! , s'énerve-t-il, toujours autant gêné de s'être inquiété pour rien. Je vais t'apprendre, moi... !!!
Il m'attrape par la taille et embrasse mon cou en glissant sa langue.
- Gi... Gil ?! Qu'est-ce qui te prend ?! , fais-je, des plus gênée, tentant de me défaire de son étreinte.
Il rigole et continue, descendant même encore plus bas.
- A... Arrête ! On n'est pas tout seul ! , lui murmure-je, paniquée.
Il semble réaliser et soupire en me lâchant.
- Tu ne perds rien pour attendre, crois-moi ! , lâche-t-il, gêné.
Enkidu pouffe de rire suite à cette scène.
- Eh bien ! Je crois que je vais vous laisser ! Je vais retourner me coucher ! , sourit-il. Veuillez cependant à ne pas vous coucher trop tard, hum ?
Après ses paroles gênantes, il nous laisse tout les deux. Le blanc s'installe entre nous, tout les deux gênés aussi bien l'un que l'autre.
- Hum... Je... Je crois que je vais aller me coucher, moi aussi... , fais-je après une minute de silence, me tournant dans la direction du couloir.
- Attends !
Il m'attrape par les hanches et me sert contre lui.
- Je... , commence-t-il, cherchant ses mots. Reste avec moi. Viens dormir avec moi... s'il-te-plaît.
Je ne réagis pas sur le coup. Premièrement, à cause de la gêne qui montait encore plus mais surtout... parce que c'est bien la première fois que je l'entends me demander quelque chose aussi poliment. Je tourne la tête, gênée.
- Si ça te fait tant plaisir... , murmure-je.
Il sourit et je le suis calmement jusqu'à sa chambre. Je me plonge directement dans le lit et je le sens me prendre par ma taille.
- Tu comptes me laisser vraiment comme ça ? Sans même un petit baiser ? , rigole-t-il.
J'en étais sûre. J'en étais sûre qu'il préparait un mauvais coup. Pourquoi je n'y ai pas réfléchi avant... ? Je me retourne et l'embrasse rapidement à sa surprise.
- Voilà, t'as gagné. Allez, bonne...
Il me coupe en m'embrassant le cou. Je rougis instinctivement et m'agrippe plus fort à la couette. Je me laisse faire, appréciant plutôt bien son geste. Au bout de quelques minutes, il tourne ma tête vers lui et m'embrasse. On s'embrasse pendant quelques minutes puis je m'arrête et m'agrippe à son haut.
- Bon... Euh... Bonne... Bonne nuit... , fais-je d'un seul coup.
Il me regarde, étonné et déçu qu'on s'arrête là mais ne dit rien et me tapote la tête.
- Demain, crois-moi, je te ferais payer ton impertinence.
Je ne dis rien, gênée mais d'un certain côté... ayant un peu hâte d'être demain. Je m'endors dans ses bras très rapidement, comme je ne l'ai pas réellement fait depuis longtemps.
Le réveil le lendemain a été un peu dur. Gilgamesh m'a laissée me lever à mon rythme, amusé de voir que je ne suis pas très matinale. Le truc, c'est que je ne suis pas matinale car je ne dors presque jamais. D'habitude, je suis obligée de rester sur mes gardes car on peut m'attaquer n'importe quand. Donc ça fait très longtemps que je n'ai pas réellement dormi.
Je me suis levée doucement et suis restée dans les vapes une bonne partie de la matinée. J'ai eu quelques difficulté d'ailleurs à aider tout le monde. Gilgamesh s'amusait de la situation à chaque fois, comme un peu Enkidu mais ce dernier essayait tout de même de m'aider par moment.
L'après-midi était beaucoup mieux. Je me suis réveillée presque d'un seul coup le midi et je pète la forme. Gilgamesh rigole d'ailleurs de mon changement de comportement soudain, comme un peu tout le monde au château.
J'étais au côté de Gilgamesh quand il recevait du monde, tout comme Enkidu, chose qui n'a pas semblé plaire à certaines personnes, notamment les invités. Il y en a un qui a le courage de dire ce qu'il pensait à son Roi.
- Messire... , commence doucement l'homme. Puis-je me permettre de vous faire constater quelque chose... ?
Gilgamesh le toise du regard mais reste silencieux.
- Parle.
- Eh bien... Si je puis me permettre... Jusqu'à présent, les femmes n'avaient aucun rôle à jouer dans la politique. Alors, que fait cette femme à vos côtés ?
Je le regarde, surprise de ses propos. Je vois... Dans ce pays, les femmes ne jouent aucun rôle dans la politique... ? Maintenant que j'y pense, c'est un peu le cas partout.
- Eh bien, je peux bien faire venir ma concubine ou je veux, non ? Où est le problème ? , s'agace Gilgamesh mais restant tout de même droit et se contenant.
- Eh bien... Je pense que certaines personnes pourraient très mal le voir, de la voir à vos côtés... , s'explique l'homme, un peu (beaucoup) terrorisé par la situation.
Le Roi d'Uruk s'apprête à dire quelque chose d'autre mais je le coupe avant.
- Certes, je suis une de ses concubines, mais je reste avant tout une de ses gardes du corps. , rétorque-je calmement.
Tout le monde me regarde avec de gros yeux, même Gilgamesh. Ce dernier finit par éclater de rire.
- Ah bon ? Je ne me souvenais pas de t'avoir accorder ce droit ! Sache que tu ne fais que t'enfoncer encore plus, là ! , rigole-t-il.
- Je me dois de protéger mon Roi. Étant donné que j'ai les capacités pour, autant qu'elles servent.
Il sourit suite à mes propos. Enkidu, à côté de nous, ne dit rien, content que je me défende aussi bien.
- S'ouate ! J'accepte ta demande ! , rigole-t-il.
Les hommes en face de lui ouvrent de grand yeux.
- Co... Comment... ?
- Dorénavant, tu occuperas et le poste de concubine, et le poste de garde du corps !
Je souris. Hé hé... Dans vos dents, pauvres crétins ! Les hommes n'en reviennent pas et s'apprêtent à dire quelque chose.
- Vous n'acceptez pas la décision de votre Roi ? , demande froidement Gilgamesh.
- S... Si, votre Altesse... , s'inclinent-ils.
Gilgamesh sourit victorieux.
La fin de la journée s'est passée sans trop d'encombres. Une fois que Gilgamesh avait fini de faire tout ce qu'il devait faire, il est venu me voir, le sourire aux lèvres.
- Tu acceptes enfin de devenir ma concubine ? , me demande-t-il directement.
Je soupire.
- Si je niais, c'est toi qui serait passer pour un idiot...
- Mais tu as accepté.
Je ne dis rien. Le problème, c'est qu'il a raison... J'ai accepté devant tous que je suis sa concubine, et ça... je sens que je vais le payer très cher... Il m'attrape par la taille, amusé par mon silence.
- Tu sais ce que je voudrais de toi ce soir, alors, hum ? , me susurre-t-il à l'oreille.
Je rougis direct.
- Oui, mais non... , fais-je, gênée.
Il pouffe de rire et s'apprête à dire quelque chose quand je sens d'un seul coup une douleur me prendre dans ma poitrine. Je m'effondre par terre, me retenant de cracher du sang.
- Mew ?! , s'écrie Gilgamesh, ne s'y attendant pas. Qu'est-ce que tu as ?!
Enkidu est apparu comme par magie d'un seul coup. Il s'est approché de nous et je les voyais me parler, mais je n'entendais pas leur voix. Enfin, si, mais que vaguement, parce que... il y avait quelqu'un d'autre qui me parlait. Et ce quelqu'un d'autre... c'est Lulu.
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