Chapitre IVLe combat
Mew
On arrive tous les trois en plein milieu d'une oasis. D'abord surpris dans un premier temps, Gilgamesh sourit.
- Je vois... Tu avais donc tant que ça peur de détruire ma demeure que tu t'es sentie obligée de nous amener quelque part d'autre, à l'abri des regards... ? C'est bien la première fois que je vois un pouvoir de la sorte... Tu es vraiment incroyable !
Il me lance un mauvais sourire et je recule, prenant mes distances. Enkidu regarde autours de nous, ne revenant pas de ma puissance.
- Qui.. es-tu ? , fait-il.
Encore plus épuisée que tout à l'heure à cause de ce sort que j'ai dû faire, je reste debout avec mes mains ensanglantées à cause de l'explosion magique que j'ai faite légèrement plus tôt.
- Eh bien, je ne me retiendrai pas non plus ! Approche ! Je vais t'apprendre à t'agenouiller devant moi et à me vénérer comme ton Dieu !
Je le regarde, énervée par ses propos et sors mes deux dagues cachées dans ma tenue. Il sourit et sort de même ses armes et enfile une armure en claquant des doigts. Une armure brillant de milles feux. Le combat a alors commencé véritablement.
Il m'envoyait ses armes et je les arrêtais avec mes deux dagues. Avec ma magie, je sortais aussi de nouvelles armes : c'était des morceaux de bois cachés dans ma tenue qui prenait une forme de véritables armes (elles coupent comme si elles en sont des vraies). Je lui lance plusieurs fois des armes dans sa direction mais Gilgamesh les arrête à chaque fois.
Ce qui m'horripile le plus dans l'histoire est qu'il ne bougeait pas : il regarde le combat, lance ses armes et rigole de la situation, de me voir me débattre comme ça. Je commençais déjà à fatiguer. J'ai déjà utilisé trop de magie à cause des menottes et de la téléportation. Et merde !
Voyant une légère ouverture, je fonce vers lui. À ma grande surprise, il sourit. Merde ! C'était un piège ! Il tire une des épées de sa porte et contre mon attaque avec puissance. Je recule légèrement mais il m'envoie déjà de nouvelles armes. Je tente de les contrer mais une m'arrive de plein fouet dans mon épaule droite. Je me retiens de crier et recule le plus loin possible. J'enlève avec force l'arme et le sang dégouline sur mon bras droit. J'ai mal mais je dois me retenir. Je dois vaincre ce Roi et en finir rapidement !
Je lui lance l'épée qu'il m'avait envoyée dans sa direction mais alors qu'il la contre, j'arrive juste derrière lui avec ma magie. Ne s'y attendant pas, il se retourne et tente de se défendre avec son épée dans la main mais je lui donne un coup dans son armure avant. Il lâche un « Khhh ! » et recule. Seulement... je me suis fais avoir. Il tend son bras devant lui, dans ma direction, avec un sourire aux lèvres. C'est alors que des chaînes apparaissent. Je m'arrête, effrayée par le bruit. Des chaînes... Des chaînes... Des chaînes... ?! Des visions me reviennent en mémoire. « Lui » en train de me torturer et moi, accrochée par des chaînes, ne pouvant rien faire. Moi, dans l'eau, en train de me noyer, accrochée par des chaînes et des requins venant vers moi, près à me dévorer. Moi, accrochée dans un lit par des chaînes, dans « Son » lit, et « Lui » en train de me violer. Je tremble et n'arrive pas à esquiver.
Les chaînes m'attrapent alors. Gilgamesh met sa main sur sa plaie, sur son ventre, et s'approche de moi, le sourire aux lèvres. Terrifiée, je tente de me débattre mais rien n'y fait.
- Incline-toi devant moi, maintenant, bâtarde. Accepte ma supériorité et je te laisserai un peu plus tranquille.
Je crache du sang à ses pieds.
- Jamais... je ne... m'inclinerai... devant... un type... comme toi ! , lui dis-je, agacée.
Il me regarde avec un regard noir puis fait un mauvais sourire.
- Je vais devoir t'apprendre alors à mieux te comporter avec moi ! , lâche-t-il.
Il sort une de ses armes et la fait tirer dans mon deuxième épaule qui était pourtant indemne. Je me retiens de crier de douleur et garde le sang dans ma bouche. Je lui lance un regard noir mais souris, lui faisant signe que je ne me laisserai pas faire. Il sourit et sort de nouveau une arme et la fait atterrir dans mon pied droit. Voyant que je ne voulais toujours pas, il décide de m'en mettre une autre dans mon autre pied.
J'étais pleine de sang mais pourtant, je ne voulais toujours pas. Enkidu, qui voyait la scène depuis le début, n'arrivant plus à se retenir, se dirigea vers nous.
- Gilgamesh ! Arrête ! Tu en as assez fait ! Elle va finir par mourir !
- Non, c'est bon. Elle a encore pleins de force, sinon... elle n'arriverait pas à tenir debout malgré mes chaînes !
Enkidu me regarde, surpris. C'est bien la première fois que je vois quelqu'un s'inquiéter autant pour moi. Je lui fais un léger sourire mais Gilgamesh ne semble pas apprécier. Il m'attrape mon menton et me le tire vers lui. Il me lance un regard, énervé. Je lui crache dessus et ne pouvant pas résister, il me donne une terrible gifle. Sa gifle m'a rappelée celle... de ma mère.
Ce jour-là, je lui avais désobéi. J'étais sortie sans son autorisation et je m'étais révoltée, énervée du fait que je ne puisse pas faire ce que je voulais. J'étais une véritable gamine, à ce moment-là. Si elle m'interdisait de sortir, c'était pour mon bien, et pourtant, je feignais ne pas comprendre. J'ai compris l'importance de ça qu'après cette gifle. J'ai été interdite de sortir de ma chambre pendant une semaine. C'était nos servantes qui venaient me donner à manger.
Là aussi... je joue ma gamine. J'ai toujours été des plus respectueuses envers les autres souverains. Ça fait partie de mes principes, de mes principes en tant que celle dont je suis la fille... Celle que je suis au sein de mon royaume et pourtant... Je l'ai insulté... je l'ai trompé... je lui ai craché à la figure... Je... Je... Comment... j'ai pu en arriver là... ? Même si sa manière de se comporter m'insupporte... je... je n'aurais jamais dû faire ça... Est-ce que c'est à cause de ma colère contre les humains... ? C'est pour ça... ? Comment je peux... être aussi ignoble ?!
Des larmes coulent le long de mes joues, les souvenirs me brisant le cœur et la douleur me faisant tellement mal. Je n'ai pas l'habitude de me prendre des coups sur mon visage. « Il » a toujours évité, pour éviter de l'abîmer, disait-il. Ma rage vient enfin de partir. Je suis enfin redevenue moi-même.
Gilgamesh, agacé par mon comportement qui a sali son armure, ressert encore plus fort les chaînes. Tout les souvenirs reviennent, tout comme les douleurs. Je deviens blanche et commence à cracher du sang. Non... Partez... Partez... Partez ! Partez, sales chaînes ! Laissez-moi ! Je... Je ne veux pas retourner auprès de « Lui » ! Jamais... Jamais... Jamais ! Des larmes coulent encore plus et je me retiens de crier de terreur à cause du bruit des chaînes et de leur touché sur ma peau. Voyant que je ne réagissais pas, Gilgamesh m'attrape le menton, des plus énervés mais s'arrête de stupeur en voyant mon visage terrorisé, en larmes et souffrant. J'étais blanche comme un linge et les seuls endroits de couleurs étaient dû au sang que je venais de cracher et qui dégoulinait le long de ma bouche et de tout mon corps.
- Lâ... che... moi... Je... Je... t'en... pris... Ne... Ne... me fais... rien... Je... n'ai... rien fait.... Je... ferai... tout ce... que tu... veux mais... ne... me... f... fais... rien... , le supplie-je, à bout, avec une toute petite voix et coupée par mes sanglots.
Enkidu et lui me regarde, surpris de mon changement de comportement et se demandant pourquoi je réagis ainsi d'un seul coup. Gilgamesh enlève ses chaînes, blessé de me voir ainsi et je m'écroule, à bout. Il enlève son haut d'armure et me rattrape de justesse. Enkidu fonce vers moi, des plus inquiets.
- Laissez... moi... Ne... me... tou... chez pas... Au... se... cours...
Je m'évanouis après ces tentatives de phrases, à bout.
*
Gilgamesh
Je la regarde, inquiet tout autant que mon ami.
- Je t'avais dit que tu allais trop loin ! , fait-il, partant rapidement chercher de l'eau de l'oasis.
Je la prends dans mes bras et la mets à côté de l'oasis même, pour qu'elle est un peu plus de fraîcheur.
- Ce n'est pas que je suis allé trop loin... , fais-je, ne comprenant pas. Elle ne semble plus être la même... comme si elle était sous le contrôle de quelqu'un...
- Ou bien celle de la haine.
Je réfléchis au propos d'Enkidu, pendant que j'installe cette mystérieuse femme sur mes genoux et qu'Enkidu lui fasse avaler de l'eau.
- Elle avait dit, le premier jour que je l'ai rencontrée, qu'elle détestait les humains.
Enkidu s'arrête, surpris.
- Hein ?
- Elle a dit qu'elle ne se marierait jamais avec un humain. Pas un de ceux qui ont exterminé sa famille et son peuple, même, je crois.
Enkidu me regarde avec des yeux ronds.
- Exterminé... son peuple... ?
- Oui. Cette fille a, paraît-il, plus de deux cents ans. Je n'arrive pas à trouver un évènement se référant à cette date. Si on la trouvait... peut être que l'on comprendrait mieux sa réaction... , fais-je, pensif.
Enkidu réfléchit aussi, tout en donnant à boire à cette « Jessica ».
- Il y a bien une chose à laquelle je pense, mais...
- Mais ?
- Ce serait tellement beau et... incroyable... Un vrai miracle, même, de la voir en face de nous et d'avoir survécu face à elle...
- Mais de quoi parles-tu donc à la fin ?! , fais-je, commençant à m'énerver.
- Il y a deux cents ans... les humains ont bien exterminé un peuple, dont il ne reste qu'une seule survivante.
Je fais des yeux ronds mais comprends quasiment tout de suite derrière.
- Attends... Tu voudrais dire que... ?!
- Oui. Cette fille est peut être bien « Elle »... la dernière de ce peuple non humain... des eldiaiciens. Je veux parler de Mew. Mew Fairy. La princesse des eldiaiciens.
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