Chapitre IUn mariage raté


Mew

Je m'appelle Mew. Mew Fairy. Pour cacher ma véritable identité, je me fais appelée Jessica. Qui suis-je ? Vous le découvrirez plus tard. Disons que... je déteste les humains car ils m'ont enlevée la chose que j'avais de plus chère : mon peuple.

Je marche avec peine. Le désert... Je n'y avais jamais mis les pieds. C'est à cause de « Lui » si je me retrouve ici, moi ! Il faut... que je trouve une forêt, et rapidement. Sinon... je vais avoir de sérieux ennuis !

Je continue ma route dans ce désert semblant sans fond et je tombe sur des voyageurs, semblant bien agréables. Ils me proposent de les suivre et... je me suis fais avoir. Ils étaient en fait à « Son » service. J'aurais du m'en douter.

Qu'est-ce qui s'est passé ? Disons juste qu'ils m'ont prise en otage, et m'ont rapportée auprès de « Lui »... Qui est-ce ? La personne que je déteste le plus au monde. Vous ne savez pas à quel point. En me voyant, il a souris et... je suis devenue son esclave. Encore. À ma grande surprise, il m'a vendue à une personne extrêmement importante : un des seigneurs de cet endroit, de ce royaume : Ebrium. Un des plus importants. Pour être honnête, je ne connais personne mais tout le monde me connaît. C'est pour ça qu'il faut que je cache à tout prix mon vrai nom.

Qu'est-ce qu'il a fait de moi ? J'étais d'abord sa servante mais comme je n'obéissais pas, « Il » s'est permis de me mettre ses menottes préférées que je déteste : si je n'obéis pas à un ordre, je me retrouve électrocutée. Si j'utilise ma magie, je me retrouve électrocutée. Et pas qu'un peu, ça, je peux vous le garantir. Elles gardent toutes la magie que j'ai déjà pu utiliser pour les détruire et me les renvoient à chaque fois. Ça fait très mal, je vous l'assure. Mais bon... comme le seigneur me trouvait à son goût et ne supportait pas me voir souffrir de la sorte, il s'est dit, comme un abruti : « Mais si elle devient ma femme, elle ne pourra pas refuser mes demandes et ne sera plus torturée de la sorte ! Mais quelle idée de génie ! »

Quelle idée d'abruti, oui ! Comme si j'allais dire oui ! En plus, c'est qu'il y a cru, jusqu'au bout ! Je me suis dit que le mariage allait se faire en petit comité mais bien évidemment, il a convoqué toutes les personnes qu'il connaissait, et même... le Roi. Il lui a promis un divertissement des plus jouissifs. Moi qui voulait refuser sans qu'il souffre de trop... Son honneur va prendre cher, tant pis. Il n'avait qu'à pas se lier d'amitié avec « Lui » !

Est-ce que je suis une génie pour résumer une situation ? Totalement !

Le jour J, son domaine était des plus magnifiques. Il a fait en sorte que tout soit beau, surtout pour bien se faire voir auprès du Roi. Il paraît qu'il a un sale caractère et n'apprécie pas les choses qui n'ont pas de valeurs... Comment est-ce qu'il a réussi à le convaincre de venir ? Tout simplement parce qu'il lui a promis de lui faire des choses magnifiques, comme des danses, des combats ou bien encore moi, la plus belle femme au monde qui n'ai jamais existé ! Il paraît que le Roi va venir, rien que pour voir cette dernière chose qui semble lui faire plaisir et dont il ne croit pas un mot. J'ai d'ailleurs cru comprendre qu'il aimait bien la compagnie des femmes... Le type de gars que je ne supporte pas. J'espère ne jamais le rencontrer en tête à tête. J'espère surtout quitter ce pays !

Comme je devais m'habiller, je n'étais pas autorisée à sortir, seulement pour les noces et après. Je restais calme, sans dire un seul mot. Les autres servantes ne m'ont jamais aimée à cause de mon physique. Elles disaient que j'ai vendu mon âme au Mal pour pouvoir séduire toutes les personnes que je croise. Il se trouve que j'ai une ouïe tellement développé que j'entends les conversations qui se trouvent à l'autre bout de la salle, qui fait trois kilomètres de long, même si elles sont chuchotées le plus bas possible. Que voulez-vous ? Quand on est une fille de mon espèce, on entend tout !

Quoi ? Moi, énervée ? Pas du tout ! C'est juste que... le mariage me rappelle d'horrible souvenirs, c'est tout.

Les femmes m'ont habillée le plus magnifiquement possible, même si c'était à contre cœur : il en devait de l'honneur de leur maître. Une fois bien prête, j'attendais, toujours aussi silencieuse et patiente. Je tentais de faire du tri dans mes pensées, mais en vain. Bah, quand on sera au cœur de l'action, ça finira bien par disparaître !

Une servante arrive vers nous.

- Il est l'heure.

Je me lève délicatement et commence à sortir de la salle. J'avance discrètement et avec élégance. On m'a appris il y a très longtemps cette manière de marché et je la pratiquais tout les jours. Une fois arrivée dans la salle des noces, tout les regards se posaient sur moi, ébahis. Ils admiraient tous ma beauté. C'est toujours aussi gênant, mais bon. Je baisse les yeux au sol et avance, toujours avec grâce et élégance. Je regarde discrètement à droite et à gauche, cherchant une sortie. C'est bon, trouvée. Je fais un léger sourire, caché par le voile. J'arrive au niveau de mon « futur mari » et garde le silence. Il sourit, satisfait que ce jour soit enfin venu.

Toute la cérémonie se fait. Je n'ai pas dit un seul mot ni fait un seul geste. J'écoutais seulement, attendant le moment importun. Le moment fatidique arriva. Le prêtre me demanda si je voulais épouser cet homme, à côté de moi. « Il » était dans les gradins, regardant la scène, le sourire aux lèvres. Il sait très bien ce que je vais faire et ça l'amuse. De toute façon, il n'aurait pas accepté que j'accepte ce mariage. C'est pour ça qu'il a préparé des explosifs un peu partout dans le bâtiment, au cas où.

- Je refuse.

Ma voix avait résonné dans toute la salle et tout le monde me regardait, les yeux ronds.

- Co... Comment ? , fait le prêtre, n'y croyant pas.

- J'ai dit : « Je refuse ». Vous ne croyiez tout de même pas que j'allais écouter docilement cet abruti et son ami et accepter ce mariage... ? , réponds-je, le sourire aux lèvres.

Je relève la tête et regarde le prêtre puis l'homme à mes côtés, le sourire aux lèvres. Ils me regardent tous les deux, sous le choc de ma phrase.

- Que viens-tu de dire... ? , fait mon « futur mari », en rogne, ne comprenant pas.

- Ne me prenez pas pour une servante docile, très cher ! Vous ne me connaissez pas, et vous voulez vous marié avec moi... ? Quelle stupidité ! Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi sot !

Toute la foule crie de surprise par mes propos. Oui, ça fait mal. Surtout quand je dis ça à un des seigneurs de ce pays.

- Crois-moi, pauvre humain, jamais je ne me marierai avec un de votre espèce ! Jamais ! Vous êtes tous les même ! Arrogants, stupides, égoïstes... Tu crois vraiment que je vais accepter un mari comme toi ? Avec un humain ? , continue-je, toujours aussi calme, n'ayant pas bougée d'un seul cheveu à part tournée ma tête vers lui.

- Tu te crois en dehors des humains, esclave rebelle ? , fait-il, me faisant face. Qui es-tu donc, si tu n'es pas humaine ? Une déesse ? Laisse-moi rire !

- Je suis la dernière de ceux que vous avez exterminé il y a de ça des années... Que dis-je ? Il y a environs deux cents ans.

- Tu te prends pour une immortelle ?!

- Je le suis, désormais. Grâce au pacte fait avec le Roi des Enfers, je le suis devenue. Mais... Crois-tu vraiment que je vais accepter de me marier avec un de ceux qui ont réduis ma vie à néant ? Un de ceux qui ont détruis tout ce que j'avais ? Un de ceux qui ont détruis ma famille et mon futur époux ?!

Des bruits commencent à circuler dans la salle. Il ne revienne pas de mes paroles. Ils sont choqués surtout par le fait que je devais me marier avec quelqu'un, que celui-ci est mort et qu'aujourd'hui, je sois forcée de me marier avec un de ceux qui l'ai tué. Une personne reste cependant silencieux, me regardant de haut en bas, le sourire aux lèvres.

- Tes paroles sont insensées ! , s'écrie l'homme à côté de moi, n'en revenant pas. Rien de ce que tu dis ne peut être vrai ! Tu oses refuser ce mariage alors que je t'offre la liberté ?!

- M'offrir la liberté... ? À moi... ?

J'éclate de rire et mets mes mains sur mon ventre, n'en revenant pas et morte de rire.

- Tu crois vraiment à tes idioties ?! La liberté ? À moi ? Tu trompes sur toute la ligne ! Je ne suis plus libre ! Depuis deux cents ans, je ne suis plus libre ! Depuis que vous m'avez tout enlevée, je ne suis plus libre ! Ma vie ne m'appartient plus depuis longtemps. La véritable fille que j'étais est morte depuis le jour où vous m'avez tout enlevée !

Je soupire, me rendant compte que je vais un peu loin.

- Ahhh... Je vous jure... On dirait que je me suis encore emportée, moi... , je soupire une nouvelle. Bon, avant que je n'aille trop loin et que ça ne se finisse mal, je vais vous laisser ! Après tout, je n'ai plus rien à faire ici, et j'ai des choses beaucoup plus importantes que ça à faire !

Je regarde la robe et soupire.

- D'ailleurs, je m'excuse pour les personnes qui m'ont faite cette robe. Elle est vraiment magnifique, mais bon... je ne suis pas vraiment libre de mes mouvements là-dedans, donc bon... Je vous repayerai ! Promis !

Je déchire la robe, au grand choc de tous. Je ne suis pas folle, rassurée vous, j'avais les habits de tout les jours en-dessous : mes habits de combats. Je mets direct ma capuche, cachant mon visage.

- Sur ce, je vous laisse !  , fais-je, envoyant un cœur dans la direction de tous.

Je me retourne, salue tous le monde et me dirige vers la sortie. Personne n'arrive à bouger dans un premier temps mais l'homme silencieux jusqu'à présent fait un signe de son bras. Des gardes me bloquent alors la sortie.

- Ahhh... Dire que j'y étais presque... , fais-je, dépitée. J'y ai cru... que je n'allais pas avoir besoin de me battre. Vous voulez bien me laisser passer ? , fais-je, gentiment.

Je n'ai même pas besoin de réponse pour savoir ce qu'ils en pensent : ils m'encerclent. J'entends tout les gens parler, se demandant bien ce qui pouvait se passer et ce qui m'était passée par la tête.

- Ohhh... Je vois... Tant pis, alors. Je dois sortir d'ici, quoi qu'il en coûte. Désolée, j'espère que je n'y irai pas trop fort... parfois, je ne contrôle pas trop ma force... , fais-je, m'excusant en avance.

- Ne te fous pas de nous, garce ! , fait un garde, énervé par ma réaction un peu beaucoup provocante.

Il avance sa lame vers moi, près à me blesser mais je me retrouve derrière lui en un claquement de doigts.

- Pas assez rapide, petit scarabée !

Je lui donne un coup dans les jambes, le faisant tomber à la renverse. L'homme qui a envoyé les hommes me regarde, surpris par ma force mais sourit après, toujours assis calmement. Les autres gardes, surpris sur le coup de ma rapidité, foncent sur moi. Je frappe un avec un coup de pied dans la tête, puis toujours avec cette même jambe donne un coup dans le ventre à un autre, puis dans la partie sensible des hommes à un autre. Au bout de deux secondes, ils étaient tous à terre, assommés.

- Eh ben dis-donc... Vous n'êtes pas bien fort... Si c'est vous, les gardes qui protéger cette demeure, les morts risquent d'être nombreux en cas d'attaque... , constate-je. Je vous signale que je n'ai pas bougé d'un seul pouce et suis restée tout de long seulement sur ma main droite pour ne me battre qu'avec ma jambe droite. Qu'est-ce que ça serait si je me battais... Non, même jouer n'est pas un mot adéquat.

Je saute sur place, remettant mes pieds à terre. Enfin, à terre... ils planent plus qu'autre chose...

- On dirait qu'il n'y a plus personne pour me bloquer, maintenant. Allez ! Salut !

Je sors du bâtiment calmement, sous les regards ahuris de tous.

*

Ebrium

Je la regarde partir, ahuri. Depuis quand... a-t-elle cette force là ? Depuis le début. Elle ne s'est juste jamais battue. Comment j'ai fait pour ne jamais m'en rendre compte... ?

Une personne très importante se lève d'un seul coup, amusé par la situation.

- Tu avais raison, bâtard. Je me suis bien amusé, je dois l'avouer. Dommage qu'elle soit partie... je me serais bien occupée de son cas... , fait-il, un peu déçu.

Il s'approche de moi. Le... Le Roi ?! Je m'incline devant lui, ne sachant que dire. C'est... C'est ma mort. Je suis mort. J'ai invité le Roi, et je n'ai su le divertir comme il se doit...

- Dis-moi comment as-tu récupéré cette fille ? , fait-il, en face de moi, me regardant de haut.

- Eh... Eh bien... Une... Une connaissance m'a promis de m'offrir une femme au physique et à la mentalité parfaite. Il m'avait dit qu'elle était difficile à apprivoiser, mais...

- Oh... ! Je vois ! , fait-il, semblant des plus intéressés. D'où vient-elle ? Elle ne semble pas familière à cet endroit...

Il l'a remarqué ?! Il est vraiment incroyable...

- Elle... Elle vient d'un pays lointain, parait-il.

- Je vois... Elle se fera vite attraper par cet homme qui te l'a vendu, alors... Peut être que je pourrais vite la retrouver... ?

Je vois sur son visage un visage des plus mauvais. Moi qui lui voulais seulement du bien... Je ne pensais pas qu'elle souffrait autant... Pardonne-moi, Jessica... Je ne pourrais rien faire pour te protéger d'avantage !

*

Mew

Je sors du château et de toute la demeure. J'ai comme... un mauvais pressentiment. Je soupire, épuisée par toutes ses bêtises. Pendant plusieurs jours, j'ai erré seule, au milieux du désert. J'ai réussi à voler un peu de nourriture (oui, je ne connais pas l'argent de ce pays, donc bon, on fait avec les moyens du bord...) et un jour, alors que je cherchais désespérément un toit où dormir, des gens très gentils m'ont vus dans la galère et m'ont proposée de venir manger chez moi. Eh ben... Je me suis fait avoir. Ils étaient eu aussi des connaissances de « Il ». Ils m'ont gentiment amenée avec eux de force et je suis devenue de nouveau une esclave, cette fois-ci d'un très grand commerçant : Balili. J'étais hors de moi de m'être fait avoir aussi facilement. Je vais finir par croire qu'il connaît tout le monde, ici !

Ce Balili, comparé à Ebrium, était affreusement laid (oui, je vous le promets) et je ne le supportais pour le moins du monde : il tentait toujours de coucher avec moi. J'arrivais toujours à trouver des excuses mais bientôt, je ne vais plus y arriver. Il commence déjà à se plaindre auprès de « Lui » pour qu'il fasse quelque chose et que je lui obéisse. Au bout d'une semaine de corvée, on m'attacha les mains avec ses fichus menottes et j'appris la plus terrible des nouvelles : je vais aller voir le Roi avec cet homme.

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