Chapitre 20

Maylis

La tête posée sur la vitre j'attends que le trajet passe, je ne sais pas qui sont les personnes qui m'entourent ni où je vais, et de toute manière je pense que ça ne sert plus à rien de lutter, maintenant c'est trop tard.
Je me console en pensant que mes amis vont biens.
Après tout c'est aussi de ma faute si j'en suis ici ce soir, je n'avais qu'à pas partir précipitamment de chez moi, et j'avais qu'à poser plus de questions à Mathéo et Cameron.
Lorsque je sens qu'une larme coule sur ma joue gauche je l'essuie rapidement d'un revers de manche.
Nous empruntons un chemin pleins de cailloux ce qui secoue la voiture, ça doit déjà faire une bonne heure et demie que nous roulons sous le grondement du tonnerre.
Je ferme les yeux et tente d'oublier mes nombreuses douleurs, mais à peine ai-je eu le temps de fermer les paupières que la voiture s'arrête brutalement, je reste sur mon fauteuil sans bouger jusqu'à ce que quelqu'un daigne à venir me chercher et, seulement quelques secondes plus tard un homme ouvre ma portière et m'ordonne de sortir ce que je fais de suite.

L'orage gronde, la pluie tombe sur mon visage, j'avance pas après pas sur du gravier noir, en levant la tête j'aperçois une grande demeure avec une façade propre immaculée de blanc, une maison sur trois étages. L'homme derrière moi me pousse légèrement afin de me faire accélérer, chaque pas que je fais est difficile, j'ai mal aux jambes, au ventre, mes yeux sont fatigués et ma tête tourne comme si j'étais dans une attraction à sensation forte. Mais je ne fais pas prier et avance le plus vite que je puisse.

Lorsque nous atteignons le pavillon, l'homme en blanc vient toquer trois coups forts sur le battant de la porte, et peu de temps après quelqu'un vient déverrouiller la porte, et dès que je vois la personne qui vient nous accueillir, mes yeux s'écarquillent, je ne suis pas folle, c'est bien lui. Ce n'est pas possible, il a dû se perdre, mais bien sûr, il c'est perdu, et puis quoi encore?
Nous entrons en silence après que Maccini ai remercier les hommes.
Alors que tous les hommes de mains montent à l'étage, Maccini et le jeune homme qui nous a accueilli discutent en chuchotant.

- Tu vas rester à cet étage le temps de ton rétablissement, après tu rejoindras les autres. Finit par dire Maccini.

« Les autres » ?
Je n'ai pas le temps de répondre qu'il quitte la pièce.
Me voilà seul face à cet individu, aucun de nous ne prononce un mot, il me tourne le dos et commence à avancer dans le long couloir.

- Je vais t'amener dans ta nouvelle chambre. Dit-il pour briser le silence.

- Qu'est-ce que tu fais ici? Je demande.

- Rien de spécial, je travail. Dit-il distant.

- Ethan! Dis-moi! Dis-je en commençant à pleurer.

Il se retourne vers moi, pose ses mains sur mes épaules et plonge son regard d'azur dans le mien.

- Je t'avais dit de te méfier d'Adam, tu n'as pas voulu m'écouter! Dit-il presque en criant.

Je me détache de son étreinte et ne réponds pas, comment voulait-il que je sache tout ça? Il croit que je l'ai voulu, être ici, dans un état pitoyable! Ma mâchoire tremble et je sens des larmes tremper mes yeux.

- Emmène-moi et ne dis plus rien, s'il te plaît... Dis-je en sanglotant.

Il me regarde avec pitié et reprend sa marche, les bras croisés sous ma poitrine je le suis. Il m'amène dans une pièce sombre, seul un lit, une petite table, un tabouret et une petite lampe viennent décorer la pièce.
Je n'ai pas envie de dormir ici.

- Ça va aller? Me demande Ethan avec pitié.

N'ayant plus la force de prononcer un seul mot je secoue négativement la tête, je dévie mon regard du sien tentant de retenir mes larmes, j'ai peur, j'ai mal et je suis épuisé autant physiquement que mentalement, je veux rentrer chez moi retrouver mon frère et mon confort, je ne veux plus avoir de problème, je n'ai rien à voir avec tout ça... Je veux juste partir loin.

Ethan s'approche de moi et me prend dans ses bras, je ne réagis pas et me laisse bercer par ses caresses sur mon crâne. Après quelques minutes il s'arrête gêné, il recule d'un pas et commence à quitter la pièce.

- Demain un gars viendra vérifier si tout va bien pour toi. Dit-il avant de fermer la porte à clé.

Super.
Je m'affale sur le lit, dès que je m'installe les ressorts du lit grincent sous mon poids. Je ronchonne quelques mots, insultant le lit.
J'observe la pièce, la lumière jaune au plafond grésille, je n'entends aucun bruit provenant du couloir, tout est calme et froid. Le bureau a des fils de poussières, le petit tabouret est en métal gris et le sol est en carrelage blanc. Rien de plus simple. Je souffle un coup, tentant d'extérioriser mon anxiété. Je me relève du lit et pars éteindre la lumière principale de la chambre. Je me faufile sous la couette froide et essaie de m'endormir....

Quelques heures plus tard.

J'entends des pas s'approcher de moi, je ne sais plus si je rêve ou si je suis consciente, je tente de me débattre mais rien ni fait je n'arrive pas à bouger, les pas s'accélère et une main se pose sur mon front humide.

Je me réveil en sursaut, je me redresse rapidement dans le lit, j'ai le souffle coupé et des bouffées de chaleurs, j'ai envie de vomir, sans que je ne puisse me retenir, je baisse ma tête et vomis mon repas de la veille en-dehors du lit.
Après avoir tout vomis, je ferme les yeux et pose ma tête contre le mur derrière moi, je reprends doucement mon souffle et me calme.

- C'est rien. Me dit quelqu'un avec une voix légèrement cassée.

Je sursaute surprise, je n'avais pas vu que quelqu'un était là, j'ai soudainement extrêmement honte d'avoir vomis devant lui, et je n'ose pas ouvrir mes paupières.

- C'est rien vraiment, ça doit être à cause du coup de tu as pris à l'arrière du crâne et de ton stresse. Je vais t'apporter un verre d'eau. Dit toujours le même homme.

Je l'entends se lever et partir, j'ouvre les yeux et passe mes mains sur mon visage. J'aurai pu lui vomir dessus, que je m'en aurai même pas rendu compte. Je rigole honteuse. Des cliquetis retentisse dans la chambre et un jeune homme, habillé en noir entre, sa mâchoire est légèrement musclé, ses lèvres sont pulpeuses, il a un petit nez fin, ses yeux sont verts et il a de longs cheveux bouclés. Je le dévisage jusqu'à qu'il vienne s'assoir près de moi, il me tend un grand verre d'eau et lorsque je bois une gorgée il me tend une bassine pour que je puisse recraché ma première gorgée afin que l'odeur et le goût amer du vomis parte de ma bouche. Après avoir bu mon verre je m'excuse, il me sourit et me répond pour la énième fois que ce n'est rien, ses dents sont droites et blanches. Il nettoie rapidement le sol et reporte son attention sur moi.

- Je viens voir comment tu vas, après tu pourras aller prendre une douche. Me dit-il toujours avec sa belle voix cassée.

Je le laisse m'ausculter sans broncher et pendant que lui travail, moi je l'observe faire et je réponds à toutes ses questions, plus son analyse médicale avance plus ses sourcils se froncent, de temps à autre il frotte son pouce contre son front pour se dérider.

- Tu connais le nom de celui qui t'a fait ça? Me demande-t-il en regardant mon crâne.

- Je crois que c'était Louis, ou peut-être que Louis c'était celui qui donnait les ordres, à vrai dire je ne sais plus trop. Je réponds un peu vaguement.

Il me répond par un simple hochement de tête.
Quelques instants plus tard, il s'écarte de moi pour attraper des trucs posés sur le bureau, en se retournant, je reconnais un short gris assez large et une brassière blanche.

- Tu peux mettre ça s'il te plaît, c'est pour voir le reste de ton corps sans te demander de te dénuder devant moi. Me dit-il légèrement gêné.

J'hoche la tête, me lève difficilement du lit et attrape les affaires dans ses mains. Il m'observe quelques instants ce qui a le don de me déstabiliser.

- Est-ce que tu peux te retourner s'il te plaît? Je demande gêné.

Il hoche la tête en souriant. Dès qu'il est retourné je retire rapidement mes vêtements pour enfiler ceux qu'il m'a donné, lorsque je suis prête, je n'ose pas regarder mes jambes ni mes bras, par peur de voir les dégâts.

- C'est bon. Je dis doucement.

Je me rassois sur le lit et lui sur le petit tabouret en métal, pendant quelques instants je me perds dans ses beaux yeux verts. Stop, tu ne vas pas fantasmer sur un gars qui travail pour des détraqués, en plus si ça se trouve lui aussi c'est un fou. Je détourne le regard et observe le mur face à moi, j'attends qu'il finisse.

Le reste de son analyse, j'ai presque pas prononcé de mot, j'ai attendu que le temps passe.
Après son bilan médicale, il m'a dit qu'il fallait que je me repose et que je devais pas faire d'effort, il m'apportera des médicaments et de quoi soigner mes plaies chaque jour.
Il m'a ensuite accompagné dans une salle de bain, tout le long où j'étais sous la douche et en train me préparer, lui est resté devant la porte à attendre que je finisse pour me ramener dans ma chambre. Dans la salle de bain il y avait un petit miroir, j'ai pu observer mon état critique, des bleus un peu partout sur mon corps se sont créés, j'ai des petits yeux fatigués et d'énormes cernes, en résumé je ressemble à un cadavre desséché.

Maintenant, je suis seule, assise sur le petit tabouret, on m'a apporté de quoi manger sur un plateau blanc, une part de lasagne et un yaourt grec.
J'attends que le temps passe, après tout dans quatre jours je vais rentrer chez moi, enfin j'espère...

Je pars m'allonger sur le lit et pense à Mathéo, va-t-il faire ce qu'il peut pour me sortir de là? Était-il sincère avec moi? Est-ce qu'il m'aime réellement bien?
Est-ce que je peux réellement compter sur lui et ses amis? Car après tout je les connais que depuis quelques mois.
Ces pensées moroses me font déprimer. Je reste sur le dos à observer le plafond. Mais pleins de questions viennent me brouiller l'esprit.
Que fait Ethan ici? Savait il qu'Adam avait des ennuies? A-t-il réellement essayé de me prévenir?
Et Adam, que va-t-il faire pour me sortir de là? Va-t-il passer un marché pour se sortir d'affaire et m'abandonner ici? Ou va-t-il essayer de trouver de l'argent?

Je tente de ne plus penser à tout ça et essaie de m'endormir. Le garçon a dit que je devais me reposer, donc c'est ce que je vais faire.

Mais mes craintes, mes peurs, mon stresse, mes douleurs et tout le reste se mélange, je me mets en boule dans le lit et commence à trembler en même temps que je me laisse emporter par mes émotions et ma fatigue je laisse de gros sanglots éclater, je pleure toutes les larmes de mon corps, je renifle et sers l'oreiller contre moi. Je me laisse emporter par mes sanglots et m'endors en pleurant...

Lou

- Au pire si on arrive pas à récolter la somme totale, Maylis pourra rester un peu plus longtemps là-bas. Dit Adam d'un air détaché.

Si je pouvais je lui arracherai les yeux pour lui faire bouffer à ce gros trou du cul, il dit que de la merde, c'est à cause de lui si Maylis est on ne sait où dans un état pitoyable et lui c'est limite s'il en rigole, connard fini. Il laisserait Maylis crever là-bas si lui était sorti d'affaire.

- Ferme ta gueule Adam! Tu dis de la merde depuis des heures. Donc si tu commences pas à réfléchir ou à la fermer je t'explose! Crie Mathéo dans la pièce.

Adam se relève et regarde Mathéo les sourcils froncés comme s'il voulait le menacer, vas-y Mathéo défoncé le!

- On se détend! On doit trouver une solution, pas s'embrouiller pour un rien, mais Adam tais-toi un peu, Mathéo a raison. Dit Cameron épuisé.

Adam souffle et s'effondre sur le canapé, il attrape son téléphone et n'écoute plus ce que nous disons. J'ai envie de le tuer.

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Hi !

Tout d'abord je tiens à vous remercier pour les 1.7k de lecture, un grand merci à vous!

Voici un petit chapitre plutôt calme, vous a-t-il plu ?

Comment ça se fait qu'Ethan soit avec les trafiquants ?
Pensez-vous que le beau jeune homme qui s'occupe de la santé de Maylis a de bonnes ou mauvaises intentions ?

Les tensions qui règne entre Adam et le reste du groupe vont-elles persister ?

Bisous!

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