26 ~ Meteora

Voilà qui est très rassurant. Mariann me lance un dernier regard avant de quitter le local, me laissant seule face aux porte-manteaux. Quelque chose me gêne, mes poignets me picotent et d'un geste nerveux je les frictionne, en faisant tomber du sable.

Sybil revenait-elle de l'Océan ? Je dois la rattraper car je n'ai pas bien saisi la raison de sa visite. Je ne connais aucune Julianna Bloom et même elle, Sybil, m'est inconnue alors qu'elle m'avait donné l'impression de me connaitre.

Autour de moi la luminosité a baissé, coupant court à mes réflexions avant que je ne quitte le local, le souffle coupé. Le magasin a changé d'allure, baigné dans une étrange obscurité semblable à celle de la fermeture. Pourtant nous sommes en début d'après-midi, tout devrait être allumé, vivant.

Mais tout parait mort.

Je lâche la clenche de la porte du local pour m'avancer entre les caisses. Il y a des clients, eux aussi semblent différents. Ils ont cessé de bouger, comme pétrifiés dans leurs dernières actions. Je secoue ma main devant l'un d'eux mais il ne réagit pas, il est concentré sur ses articles que Ruby fait passer nonchalamment. Ou du moins, faisait.

Ruby aussi est immobile, lui donnant un air de statue d'ancienne divinité. Je frotte mes tempes et cherche à comprendre, en vain. Tout semble s'être arrêté. Je déglutis et marche au travers des allées silencieuses avant de voir Mariann bouger, elle est avec Latoya, cette dernière fixant l'extérieur d'un air inquiet avant de tourner la tête.

Je ne comprends rien. Est-ce fini ?

Je détourne la tête des deux femmes avant de trouver Caitlin face au rayon des glaces, d'un geste j'attrape son poignet, cherchant à l'attirer hors d'ici pour parler de ce qui vient de se passer, sauf qu'elle ne bouge pas. Son visage est serein, fixé sur les glaces qu'elle vient sans doute de finir de ranger et c'est avec frayeur que je me recule d'elle. C'est une statue elle aussi !

Je ne me sens pas bien, je dois être en train de rêver pourtant ça semble si réel. Me fait-on une blague ?Je me tourne vers Mariann et Latoya qui m'observent encore et leur lance un regard d'incompréhension dans l'optique de recevoir une réponse rationnelle. Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi est-ce que tout semble s'être arrêté ainsi ?

Et c'est au moment où Latoya s'apprête à ouvrir la bouche que les lumières grésillent et se rallument toute seules, faisant reprendre vie au magasin mais également aux individus jusque-là immobiles, comme si de rien n'était.

«- Sia ? –Demande Caitlin dans mon dos- Qu'est-ce que tu fais ici, tu as fini de ranger les articles en rayon ?

-Oui –Dis-je mal à l'aise face à son regard naturel- Est-ce que tu veux que je t'aide à finir ?

-Oh je ne suis pas contre, je me sens un peu barbouillée –Dit-elle en fronçant les sourcils alors que je fais mine de rien- Ce doit sûrement être à cause de la fatigue.

-Sûrement.

-Au fait, que te voulait Ashton tout à l'heure ?

-Rien de particulier, on s'est simplement disputés comme d'habitude.

-Oh donc tout est redevenu à la normale !

-Qu'est-ce que tu veux dire ? –Je demande en rangeant le dernier carton-

-Disons que j'avais trouvé ça bizarre qu'il ne vienne plus vers toi. Je me demandais bien ce qui avait pu se passer entre vous, mais je suis contente de voir que finalement votre complicité est enfin revenue.

-Tu viens de dire complicité ? Pour toi nos engueulades sont des complicités ?

-Vous jouez un peu au chat et à la souris non ?

-Pas du tout –Dis-je en grognant- J'aurais préféré qu'il ne vienne plus du tout vers moi si tu veux tout savoir. »

Elle se répand en excuses alors que je tourne la tête vers le rideau de fer. Il n'a pas bougé, signe qu'Irwin n'est pas revenu et que peut-être il ne s'est pas encore remis de son malaise. Pourtant lorsque nous pénétrons dans la réserve avec Caitlin, je remarque que la porte de service est grande ouverte, bougeant d'avant en arrière au gré du vent. La solution me parait tout tracée, il a fui, ne me laissant aucune chance de le questionner à propos de son attitude bizarre.

De toute façon comme je l'ai dit, je ne veux plus avoir à faire à lui. Pour l'heure je dois retrouver Sybil, puis je devrais parler avec Luke. Je me fiche de ce que m'a dit Irwin à son sujet, le blond est mon ami et je mentirais si je disais ne pas ressentir de la fierté dû au fait de savoir que mon amitié avec Luke rend malade Irwin. Comme si tout ceci n'était qu'un jeu.

Un jeu que je ne comprends toujours pas mais dans lequel j'ai plongé tête la première.

*

Une fois que j'ai fini ma journée, je fais mine de récupérer mes affaires et de me diriger vers la l'appartement de Calum, mais dès que je suis à l'abri des regards, je fais demi-tour et emprunte un autre petit chemin, lequel mène à l'Océan. Au loin je discerne les champs et la falaise de laquelle j'ai bien failli tomber et il me semble même que je peux voir la sortie du tunnel qui mène au Temple, ramenant mes pensées vers Luke. Irwin lui a-t-il fait la même scène qu'à moi ? Auquel cas je peux être sûre que le blond restera fidèle au bouclé, faisant disparaitre avec lui les réponses à toutes mes questions.

En attendant je suis en quête d'une réponse, une réponse que je veux trouver seule. Je descends le long de la falaise avant d'arriver sur le sable frais. Face à moi les vagues commencent à se dessiner, rendant l'eau bien plus noire qu'à l'origine, cependant je reste sur mes positions. Sybil doit être ici, elle avait du sable ce n'est pas une coïncidence.

Pourtant après une dizaine de minutes de recherches, je m'avoue vaincue. Elle n'est pas sur l'Océan, ou du moins elle n'y est plus. Elle s'est volatilisée, créant en moi cette impression de rêverie. L'ai-je réellement rencontrée ? Si ça se trouve j'étais dans une espèce de transe, rien n'était réel. Personne ne se souvient l'avoir vue, un peu comme ce qu'elle avait dit avant de partir.

Les autres oublieront sa visite, mais pas moi.

Etait-ce dans ma tête ?

Je m'affaisse dans le sable et regarde sans grande conviction les vagues s'échouer à quelques mètres de mes pieds, cette démarcation n'est pas sans me rappeler la boule de fumée qui a explosé et s'est arrêtée de façon bien trop propre autour de moi, comme si une sorte de barrière invisible m'avait protégée. Qu'ai-je à craindre ici si ce n'est cette histoire d'Êtres Suprêmes ?

Je soupire d'exaspération. Suis-je réellement en train de penser à quelque chose d'aussi irrationnel ? Comment ai-je pu changer en si peu de temps. Je suis venu ici pour trouver du travail et payer mes études de photographie, rien de plus. A quel moment le folklore néozélandais est-il devenu aussi ancré en moi, simple touriste de passage pour un an à peine ?

Je me sens ridicule. Jusqu'à aujourd'hui ma seule crainte c'était d'échouer dans mes études et surtout de ne pas pouvoir protéger Théodore.

En quoi ces histoires à dormir debout sont-elles plus importantes que la santé de mon cousin ? Et surtout, pourquoi y ai-je cédé ? Tout était plus simple lorsque je refusais d'y croire.

Mais maintenant j'ai peur. Je me sens en danger, sur une terre qui n'est pas la mienne mais qui semble me retenir. Luke avait raison, quelque chose ici m'affecte plus qu'en France et maintenant que j'en suis consciente je ne peux m'en défaire, je ne vois que par ça.

Je veux comprendre ce que je risque et surtout, qui je suis.

Je veux savoir comment je suis morte et pourquoi il a fallu que je vienne jusqu'en Nouvelle-Zélande pour le découvrir. Je suis entrée dans un jeu, une spirale dont je ne peux me dépêtrer avant d'avoir eu le mot de la fin. Si toutes ces choses sont vraies, ces histoires que je n'aurais pas pu entendre à Paris... Alors quel sera mon rôle ?

Je sursaute lorsque quelque chose de froid recouvre mes jambes. En redressant la tête je vois la surface de l'Océan à présent bien trop près de ma position. Les vagues sont noires, au loin un grondement et un déchainement peu commun se rapprochent et je sais que si je ne bouge pas maintenant, je serai engloutie. Pourtant, je reste assise dans le sable humide. Je fixe les vagues noires bientôt semblables à de la fumée et une idée me vient en tête. Cette fumée, je l'ai attrapée une fois, je peux recommencer. Ma tête me brûle et la seule chose dont j'ai conscience c'est de lever mon bras en direction des vagues. Ma main se crispe, mes doigts tremblent sous une pression inconnue et une force presque magnétique me submerge alors qu'une vague s'apprête à déferler au dessus de moi.

Je ne bouge pas. Le sable est aspiré par la vague qui se forme et je sens mon corps basculer légèrement vers l'avant. Est-ce la vague de Grey Atlantis ? Elle me semblait bien plus énorme dans mon souvenir. Pourtant elle est noire, elle me surplombe et comme je m'y attendais, elle s'abat sur moi.

Ma main est tendue. Je reste fermement clouée au sol sans bouger tandis que l'eau s'infiltre dans mon corps. Elle me brûle, tente de me broyer de l'intérieur. Pourtant rien n'y fait, je suis vivante. Je suis qu'à demie-consciente, mais je suis encore sur la terre ferme, le bras tendu et le poing serré sur quelque chose. La fumée est devenu solide, j'ouvre mes yeux au travers de l'eau et discerne la sphère gazeuse sous mes doigts crispés. Je pousse un hurlement, je le sens à ma gorge qui vibre et à ma bouche qui s'est ouverte toute seule, puis la sphère se brise, comme à Pak'N'Save.

Au même instant, l'eau qui m'entourait devient aérienne, comme si son état avait changé, devenant une matière vaporeuse, légère bien loin du plomb qui s'infiltrait dans mon corps, avant de disparaitre totalement et de se retirer au large. Je me laisse tomber à genoux, prenant conscience que je m'étais relevée dans ma transe et observe la flaque noire sur le sable immaculé. On dirait du sang, en bien plus foncé. Comme ce qui s'est écoulé de la main d'Irwin tout à l'heure. Serait-ce le sang d'un fantôme de l'Eau ? Après tout c'est devenu l'Element le plus meurtrier, possédant le plus de fantômes incompatibles et l'âme la plus noire. Cela peut se tenir. L'Eau peut aspirer des fantômes, mais il peut aussi en perdre.

Finalement il n'y a pas que l'argent massif pour venir à bout d'un Këhua.

Il semblerait qu'il y ait moi.

Suis-je venu ici pour chasser les Këhuas noirs ?

« - Je ne t'imaginais pas aussi puissante. »

Je pousse un cri de surprise avant de me tourner vers une femme qui descend prudemment le long de la rive sableuse. Bien qu'il fasse presque nuit, je la reconnais. Ce visage je l'ai vu dans deux espaces temps. Le présent et le passé.

Winonah.

Qu'entendait-elle par-là ? Et surtout depuis quand se trouve-t-elle derrière moi à m'observer ? Je la regarde avec méfiance avant de me lever et de faire mine de quitter les lieux. Son regard n'est même plus sur moi, elle fixe le sable taché de noir. Je ne suis pas la seule à le voir, je ne rêve pas.

«-  Alésia est-ce que tu es consciente ?

-Je crois oui –Dis-je en me détournant-

-Ce que tu viens de faire... C'était prodigieux !

-Qu'avez-vous vu au juste ?

-Tout ma chérie –Dit-elle d'une voix enjouée- Oh comme je suis heureuse de ne pas m'être trompée à ton sujet.

-Je ne comprends pas.

-C'est normal, tu as tellement de choses à apprendre et surtout à réapprendre ! Tu as manqué tant de choses ici.

-A vous entendre on pourrait croire que je suis déjà venu ici par le passé.

-Et c'est le cas ! Oh comme j'attendais ce jour avec impatience ! –Dit-elle en attrapant mes mains que je retire automatiquement- Je ne savais pas si tu allais être prête, mais tu l'es.

-Je ne suis prête à rien du tout !

-Ne te poses-tu pas de questions Alésia ? Des questions auxquelles personne n'a encore trouvé de réponses, pas même tes parents ? –Elle demande d'une voix maligne alors que je m'avoue vaincue- Si il y a bien quelqu'un pour te répondre, c'est bien moi.

-Pourquoi vous précisément ?

-Je connais tant de choses, être Médium permet cela.

-Est-ce que vous étiez à la Cérémonie des Prophéties le soir de la Golden Moon ?

-A ton avis mon enfant –Répond cette dernière avec le sourire- Mariann et moi sommes de très bonnes amies, comme je le suis avec la grand-mère de ta collègue Caitlin. Nous savons tant de choses à ton sujet, si seulement tu nous laissais t'expliquer.

-Je ne vous connais pas le moins du monde alors pourquoi devrais-je vous écouter ?

-Tu ne le sais pas encore Alésia mais tu nous connais, bien plus que tu ne le crois. Tu ne pourras te fier qu'à peu de personnes ici et sache que nous faisons partie de ces personnes. Nous attendions ton retour.

-Je ne suis jamais venu ici auparavant !

-N'as-tu toujours pas compris que tu n'es pas seule en toi ?

-Vous voulez parler de mon fantôme ? –Je demande d'une petite voix, regardant autour de nous que personne ne nous écoute-

-Devenir un Këhua blanc ne signifie pas renouer avec son passé, tu dois apprendre à vivre avec ton fantôme même s'il est compatible et que ça te semble normal.

-Vous savez... Que je suis morte ?

-Bien évidemment, ça n'en fait aucun doute. Cette cicatrice dans ton dos n'est autre que la marque des Këhuas. Elle n'arrive pas là par hasard, mais ça tu l'avais compris non ?

-Oui –Dis-je en remerciant Luke intérieurement- Pourtant.... Je n'arrive pas à me dire que je suis morte. Même mes parents n...

-Tu ne dois pas en parler à tes parents –Dit-elle brusquement-

-Pourquoi ?

-Je t'ai dit que tu ne pouvais plus te fier qu'à un petit nombre de personnes et tes parents n'en font pas partie.

-J'ai entièrement confiance en ma famille ! –Dis-je d'une voix ferme-

-Pourtant si tes parents s'étaient mêlés de leurs affaires il y a environ quatre ans, les choses seraient différentes à l'heure actuelle.

-Je vous interdis de parler de mes parents ainsi !

-Alésia pour l'amour du ciel ne restons pas sur de telles futilités, je dois te parler de choses importantes. Il y a des choses que tu dois savoir.

-Ce que j'aimerais savoir c'est ce que vous faites ici ! Rien de bon n'arrive quand vous êtes là.

-Alésia !

-Carmin's Crescent.

-Qu... Comment est-ce que tu... -Elle devient livide et s'écarte de moi-

-Je vous ai vu. Je ne sais pas si c'était réel ou non, mais vous étiez là avant que tout ne vire au cauchemar.

-J'ai essayé de les sauver ! Tout comme je veux te sauver toi.

-Me sauver de quoi ?

-De toi-même Alésia. Il faut que tu saches qui tu es réellement et ce que tu risques. Ce n'est pas en trainant avec Luke Hemmings que tu t'en sortiras. Il ne va t'attirer que des ennuis, il te poussera à te retrancher vers une force qui t'es inconnue.

-Mais bordel qu'est-ce que vous avez tous avec Luke ?

-Votre lien n'est pas bon du tout ! Tu es.... Tu es cent fois plus forte que lui, pourtant il réveille ta vraie nature de par son lien avec les Eléments.

-Luke est en lien avec les Eléments ?

-Il n'a pas conscience de ce qu'il te fait, mais sa nature réveille la tienne. Tu dois apprendre à te contrôler avant d'être contrôlée.

-Dompte la créature noire... Ou elle te domptera –Je récite dans un murmure-

-Je sais que tu as rencontré Sybil aujourd'hui –Dit-elle en brisant le silence- Tu es presque prête, il suffit simplement que tu m'écoutes. Je peux t'aider !

-Je.... Je ne suis pas venu ici par hasard ? –Je demande sans la regarder-

-Tu es ici parce qu'il le fallait. C'est simplement le Destin qui a forcé les choses.

-Quelle est cette chose qui m'influence ici plutôt qu'en France ? Pourquoi.... Pourquoi tout s'est mis à déconner au moment où je me suis posée à Wellington ?

-Car c'est ici que tu es née.

-M...Moi ? Mais c'est faux je... Je suis née à Paris ! Ma vie ne peut pas être un mensonge pareil !

-Je ne parlais pas de toi à proprement parlé... Désolée si je te parais brusque ma chérie, mais tu n'es qu'une simple enveloppe charnelle.

-Qui suis-je ?!

-Tu le sais déjà.

-Je croyais que vous deviez m'aider à comprendre ! –Dis-je agacée-

-Je peux te dire qui tu es, mais me croirais-tu ?

-Je ne sais pas –Dis-je dans un soupire- Je ne c... »

Alors qu'elle s'approche de moi, un éclair jaillit de nulle part et une immense boule de feu se met à tourner autour de moi, faisant s'embraser le sable et l'eau et m'éloignant de Winonah, laquelle semble terrifiée. La boule de feu semblable à une météorite devient si brûlante qu'elle commence à fondre, devenant une lave d'une telle brillance que mes yeux se ferment d'eux-mêmes. Je ne les ouvre que quelques instants après, lorsque je sens qu'on me tire.

La lave a pris forme humaine, un être noirci comme la braise, n'ayant pas une réelle consistance. Tantôt il semble humain, tantôt il est semblable à de la cendre. Tout ce que je sens c'est sa poigne brulante autour de mon poignet, qui se resserre petit à petit comme un étau. Je ne peux m'éloigner de cet être. Il m'attire hors des rives de l'Océan, loin de Winonah encerclée par les flammes, avant de me lâcher au milieu d'un terrain vague. Je m'effondre au sol avec fracas avant de redresser la tête. Ce corps n'est pas reconnaissable, je reconnais simplement un torse d'homme, nimbé de flammes t dont le visage m'est inconnu. Seuls ses yeux flamboyants me rappellent quelque chose. Je les ai déjà vu un soir.

J'ai du mal à me souvenir.

Cette créature m'a déjà rendu visite.

Elle a essayé de me tuer.

« - Choisi à nouveau ton camp, monstre »

Cette voix est irréelle, comme un crépitement dans une cheminée. Une flamme, un murmure. Entre quels camps dois-je choisir ?

Celui des Këhuas blancs et celui des Këhuas noirs ?

Ou bien un autre ?

« - Je n'ai pas peur du feu »

Je n'ai pas réfléchi avant d'ouvrir la bouche. A vrai dire je ne sens plus mon corps. La chaleur qui émane du Feu est intenable à tel point que je me sens disparaitre. Je perds le contrôle.

Ce n'est pas moi qui parle.

C'est la créature noire.

Mon autre fantôme ?

"- Alors l'Eau te trouvera, monstre. Les Éléments tomberont et toi avec. Prépare-toi à mourir."

Sa main de feu fend les air et s'abat sur moi, foudroyant mon corps tout entier. Je sens que je n'ai plus aucune emprise. Je pousse un cri et ferme les yeux, gardant à peine conscience des mouvements produits par mon corps. Il bouge tout seul. Je n'ai plus aucun contrôle.

Je suis domptée par ma créature.. Reste à savoir pour combien de temps...


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