21 ~ Thunder in the fog

Irwin et moi échangeons un regard de haine avant que je ne m'éloigne de lui, donnant de vifs coups de pieds à travers les hauts épis du champ. Je me sens légèrement humiliée et la cause n'est autre que ce garçon. Quand je me tourne discrètement je le vois qui est resté figé au même endroit, sauf que lui ne me regarde pas. Il observe le ciel avec une certaine crainte. De quoi a-t-il peur ? Ce ne sont que des nuages.

De gros nuages noirs.

Je déglutis et force l'allure lorsqu'un grondement fait vibrer mes tympans. Au dessus de nous, le ciel se déchire entre d'épais nuages gris et noir, le vent se lève d'une telle force que ce n'est plus moi qui donne des coups dans les épis mais ces derniers qui s'échouent contre mes jambes hourdées de boue. Le temps est instable.

En une fraction de seconde je me tourne vers Irwin. Il n'a pas bougé d'un pouce, si ce n'est qu'il s'est crispé, seule sa tête pivote nerveusement, cherchant désespérément quelque chose pour s'abriter. La peur de l'eau le paralyse-t-il à ce point ?

Un deuxième grondement résonne, provoquant un écho effroyable dans Grey Atlantis qui remonte jusqu'à mes oreilles. Je me suis arrêtée, je n'aime pas l'orage. J'aime regarder les éclairs depuis ma fenêtre, depuis un endroit sûr et clos, mais pas être en dessous.

L'Océan s'agite. Les vagues s'écrasent violemment contre les falaises et j'imagine que Grey Atlantis est sur le point d'être inondé de manière totalement imprévisible, lorsque d'épaisses goutes froides s'échouent sur mon visage.

D'un bond je me retire du champs avant de courir droit sur celui que je considère comme la pire rencontre de toute ma vie. Cette pire rencontre d'habitude si fière et désobligeante est à présent recroquevillée, cherchant toujours un abri au moment où je l'attrape. Je tire Irwin avec force, ignorant ses halètements lorsque la pluie redouble d'intensité. Je n'ai pas pris cette phobie de l'eau au sérieux mais à présent je regrette.

« - Lache moi ! –Grogne-t-il d'une voix méconnaissable-

-C'est bon Irwin fais pas ton fier je vais te trouver un abri !

-J'ai pas besoin de ton aide ! –Dit-il en me repoussant-

-T'es à deux doigts de t'évanouir !

-Casse-toi ! »

Je rectifie. La seule chose que je regrette actuellement c'est d'avoir fait demi-tour pour essayer de l'aider. A quoi est-ce que je m'attendais au juste ? Il pourrait tout bonnement ravaler sa fierté, ses yeux appellent à l'aide, c'est totalement insensé. Mais il refuse mon aide encore une fois, m'ordonnant de lui 'foutre la paix'. A la bonne heure ! C'est avec une seconde sensation d'humiliation que je m'éloigne à nouveau du bouclé. La pluie tombe à torrent tant que les goutes font mal lorsqu'elles s'écrasent sur moi. Le sol est désormais une boue semblable à celle de Grey Atlantis et à plusieurs reprises je manque de tomber. Je ne sais pas trop où je vais.

L'orage baigne la campagne d'une noirceur impénétrable et d'épaisses vapeurs émanent du sol jusque-là bouillant, créant un nuage de fumée si opaque que je ne vois plus dans quelle direction je vais. Peu importe, rien ne pourrait être pire qu'ici.

Je laisse derrière moi un Irwin en proie à une crise de panique et m'avance dans le brouillard. Mes cheveux sont trempés, de la coloration bleue s'écoule même le long de mes pointes avant de se mêler à la boue au sol. Je ne reviens pas d'un tel changement de météo. Cette journée semblait si belle, Calum m'avait dit qu'il faisait toujours beau ici.

Mais force est de constater que j'ai amené le mauvais temps avec moi.

Et il semblerait que je n'ai pas amené que ça.

A mesure que j'avance, je sens quelque chose. Comme si je n'étais pas seule. Bien que le bruit de la pluie torrentielle couvre tout autre bruit, quelque chose parvient à mes oreilles. Elles bourdonnent comme si on les frôlait de près. Quelqu'un vient-il de courir et de me raser de près ? Je crois que oui car je distingue le brouillard qui tournoie, comme si quelqu'un venait de le briser dans sa course.

J'ai ralenti l'allure.

Car il n'y a pas qu'une seule personne. Le brouillard semble se briser à de nombreux endroits et des ombres le traverse, bougent au travers. Des gens courent en tous sens tandis que je préfère m'arrêter. Leur façon de courir est si étrange, presque hypnotique. Je continue de les observer, oubliant la pluie et son tapage incessant pour me focaliser sur ce spectacle étrange.

Les ombres tournent autour de moi, comme si elles m'invitaient à les suivre. Elles me montrent un chemin au travers du brouillard, je dois suivre ces gens.

Je cours à leur suite, plissant les yeux pour ne pas les perdre de vue alors que la pluie brouille toutes mes perceptions jusqu'à même faire disparaitre des bruits de pas derrière moi. Quelqu'un s'est mis à courir, je suis dans la bonne direction.

Sauf que je suis bientôt plaquée au sol, hurlant de peur avant que mon corps n'heurte la boue. Ou du moins partiellement.

La partie inférieure de mon corps est dans la boue, plaquée par quelque chose.

Tandis que ma partie supérieure semble flotter dans le vide.

Le brouillard se dissipe et c'est avec horreur que je vois la falaise abrupte sous moi, les vagues s'écrasant contre des rochers aiguisés alors que mon buste se relâche. Je vais tomber.

Je ne sais pas si je crie, la pluie produit un bruit bien trop puissant et autre chose vient s'y mêler.

J'essaie de me reculer sauf qu'on me tire en arrière. J'ai l'impression que le brouillard m'aspire, mais au moins je suis sur la terre ferme. Je la sens sous moi, sous mon corps ankylosé par l'eau et par cet autre poids sur moi. C'est comme si quelqu'un venait de s'allonger et lorsque je parviens enfin à bouger, je discerne le visage blafard d'Irwin. Ses ondulations d'habitudes plutôt jolies sont plaquées contre ses tempes et d'un geste de la main il les ramène en arrière, m'observant un court instant avant de se redresser, moi avec.

Puis, sans me demander mon avis, il tire sur mon poignet et me revoilà entrain de courir. Ai-je raison de le suivre lui ? Tout ce que je veux c'est rentrer, être au calme et c'est au bout de quelques minutes qu'Irwin et moi nous effondrons sur un sol sec, mais pas totalement stable.

Est-ce ma tête qui tourne ou bien le sol bouge ?

Je redresse la tête vers Irwin qui est en boule au sol et me décide à fermer la porte. Nous sommes à l'abris et maintenant le bruit de la pluie est atténué, apportant un peu de calme alors que je me laisse glisser le long de la porte, frottant mes yeux lascivement avant de les ouvrir sur une pièce à vivre. C'est plutôt petit, étroit et je pense avoir une idée sur l'endroit où nous nous trouvons lorsque je me force à rester debout pour aller aider le bouclé.

Tout ici est en longueur. Nous sommes dans un tout petit salon où se trouve un canapé deux places, donnant sur une petite table à manger. A ma droite il y a une cuisine ouverte, équipée du strict minimum tandis qu'à ma gauche, après le petit salon, il y a un lit double, prenant presque toute la largeur et empêchant l'accès à deux petites portes.

«- Q...Quoi ? –Demande Irwin que j'avais commencé à aider avant de me perdre dans mes contemplations-

-T'es fou, on va se faire prendre !

-Mais de quoi tu parles putain ? –Grogne le bouclé-

-On est dans un mobil home espèce d... Si les proprios débarquent on va se faire éjecter. C'est interd...

-Les proprios sont déjà là, calme tes hormones Poufy.

-Pardon ? On devrait leur demander la permission tu ne crois pas espèce de crétin ?! Les campings ont des r...

-T'es conne ou tu le fais exprès ? Ce mobil home est à moi.

-Tu as un mobilhome ? C....

-Ferme-la et aide moi tu veux ?

-Je croyais que tu ne voulais pas de mon aide.

-J'ai changé d'avis. Aide-moi à me lever.

-Le mot magique.

-Aide-moi à me lever bébé.

-Crève. »

Pourtant je me penche pour le soulever. Il enroule son bras tremblant autour de ma nuque et c'est non sans difficulté que je l'amène jusqu'à son lit où il s'enroule dans ses couvertures, les lèvres bleuies par le froid.

«- Tu devrais te changer, tu vas tomber malade.

-Dois-je comprendre que notre relation vient d'évoluer ?

-Je te demande pardon ?

-Tu viens de me demander de me déshabiller devant toi.

-Je n'ai jamais demandé à ce que tu te changes devant moi.

-Pourtant c'est faisable.

-Bon où sont tes serviettes ? »

Il me désigne une porte d'un signe de tête alors que j'escalade son lit pour m'y rendre. La salle de bain est exiguë, comme dans tous les mobil homes que j'ai connus quand je partais en camping avec mes parents. Tout est instable ici, les murs et les meubles sont légers me donnant cette impression de maisonnette en plastique, fausse. C'est juste le temps de s'abriter.

J'ouvre un de ses placard et remarque avec surprise tout un tas de serviettes et de produits de toilettes.

«- Si tu cherches les préservatifs bébé ils sont dans ma commode.

-La seule raison pour laquelle je chercherais tes micro-préservatifs ce serait pour t'étrangler avec.

-Tu n'es pas drôle.

-Je ne suis pas venu pour me marrer Irwin –Dis-je en attrapant une serviette que je lui passe- Dès que la pluie cesse je m'en vais.

-Je n'allais pas t'inviter à rester de toute façon –Dit-il avec un large sourire avant de s'essuyer- Prends-toi une serviette au lieu de dégouliner sur mon sol ! »

Je sursaute un instant avant d'attraper une serviette et de m'enrouler dedans. Je choisi bien-sûr la plus foncée pour mes cheveux, évitant ainsi de laisser une énorme tache bleu nuit dessus, avant de rejoindre Irwin.

«- J'en ai marre de cette météo à la con –Grogne Irwin en allumant son ordinateur- Ils n'avaient même pas prévu de la pluie aujourd'hui. Si j'avais su je ne serais pas sorti !

-Tu en as peur n'est-ce pas ? –Je demande timidement, assise au bord de son lit- De la pluie.

-Tout dépend l'intensité, mais oui –Dit-il avec une légère honte dans la voix- Ma peur de l'eau n'a aucune limite.

-Comment tu fais pour te laver ?

-Ca ne te regarde pas.

-Dis comme ça on pourrait croire que tu ne te laves pas.

-En attendant j'ai couché avec plus de filles qu'il n'y a de personnel à Pak'N'Save, donc je pense que mon hygiène est à peine irréprochable.

- Ça ne veut rien dire.

-Pourquoi tu veux savoir ?

-Je ne sais pas, ça a l'air d'être vraiment handicapant à vivre –Dis-je à présent sans le regarder-

-Ca l'est. Je ne me lave qu'au gant quand je suis seul. Si je dois prendre une douche, c'est lorsque Luke n'est pas loin et qu'il peut venir m'aider si jamais je panique.

-Luke est vraiment un gars super.

-Tu n'veux pas sortir avec lui pendant qu'on y est ? D'ailleurs, t'es en couple avec Hood ou pas ?

-Ca ne te regarde pas.

-Je viens de t'avouer un truc, à toi de répondre.

-Calum est mon meilleur ami.

-Et plus si affinités ?

-Et plus si rien du tout. C'est mon meilleur ami, point.

-C'est bon je le connais le coup du pote qu'on dit meilleur ami pour se rassurer et mettre une certaine barrière sur une relation ambiguë. J'imagine que t'as déjà couché avec lui mais que par respect pour votre amitié, vous n'avez jamais voulu aller plus loin ?

-Je n'ai jamais couché avec lui.

-Donc c'est vraiment un ami ?

-C'est un ami d'enfance et nous n'avons pas besoin de coucher ensemble pour être proche –Dis-je d'une voix ferme-

-Eh c'est bon détends-toi Poufy, je ne voulais pas t'énerver.

-Je suis constamment énervée quand je suis avec toi.

-C'est réciproque chérie.

-Ne m'...

-Sinon, t'avais l'intention de te suicider ou quoi tout à l'heure ? Quand je t'ai rattrapée.

-Je... Je ne voyais rien, je ne savais pas qu'il y avait une falaise.

-Si je ne t'avais pas arrêtée tu te serais jetée dans le vide.

-J'ai suivi les gens.

-Il n'y avait personne, débile.

-J'ai vu des personnes courir. Ou du moins des ombres au travers du brouillard.

-Ne les suis plus jamais –Dit-il d'un ton grave- Je te parle sérieusement Stuart, ne les suis plus jamais.

-Pourquoi ?

-Tu aurais pu mourir.

-Pourquoi tu m'as sauvée ?

-Tu ne crois pas qu'un simple Merci suffirait ?

-On se déteste tous les deux. Tu aurais dû me laisser tomber.

-Oui bien-sûr pour me retrouver mêlé à une enquête où j'aurais été placé en tête de liste des suspects.

-C'est pour ça que tu m'as sauvé ?

-J'en sais rien, n'en parlons plus.

-Merci –Dis-je en l'observant alors que son regard se met à changer- Pour la falaise et pour m'avoir amenée ici.

-Bref j'ai prévenu Luke, il viendra te chercher.

-Pourquoi ?

-Pour te ramener chez Hood.

-Très bien.

-Je t'aurais bien proposé de prendre une douche vu ton état lamentable –Dit-il en détaillant chaque partie de ma peau couverte de boue non enlevée par la pluie- Mais j'en ai pas.

-Je vais survivre. Toi ça ira ?

-Oui –Dit-il en haussant les épaules alors qu'il se retire de sa couette, presque entièrement sec-

-Comment ça se fait que tu aies peur comme ça ?

-Je te réponds si tu te mets à quatre pattes et que tu me...

-Tu es répugnant –Dis-je en me redressant, partant m'asseoir sur le canapé en cuir froid-

- J'allais dire que tu me cires les pompes chérie.

- Va te faire foutre.

-Pourquoi tu es aussi curieuse tout à coup ?

-J'en sais rien, c'est juste pour faire passer le temps.

-On peut aussi ne rien dire.

-Je m'attendais presque à ce que tu proposes quelque chose de totalement déplacé.

-Oh non, mon humour a des limites tu sais.

-J'en doute.

-Jamais je ne coucherai avec toi Stuart. Tu veux savoir pourquoi ?

-Tu es impuissant ?

-On est incompatibles.

-T'entends quoi par-là ? –Demandé-je suspicieuse-

-T'es une dominatrice et je n'aime pas être dominé.

-C'est vrai que ça rend les choses problématiques. Sujet clos ?

-C'est toi qui voulais parler pour faire passer le temps, je ne fais que t'encourager.

-Je ne pensais pas qu'on parlerait de ça.

-T'aurais-je vexée ?

-Tu n'as pas répondu à ma question.

-Laquelle bébé ?

-Pourquoi as-tu peur de l'eau ?

-Car je me suis noyé quand j'étais gosse, t'es contente ? –Dit-il dans un soupir avant de jouer avec sa serviette- Ma... Mère était venu à Grey Atlantis pour vérifier quelque chose. C'était trois après le déluge, je crois que j'avais à peu près 5 ans à ce moment-là. Je devais rester tranquillement à la maison mais je l'ai suivie. Je ne savais pas ce qu'elle cherchait, mais je voulais savoir. Je ne me souviens pas de grand-chose. Elle m'a vue. J'ai couru pour ne pas être puni, j'ai glissé et j'ai dégringolé de la falaise. La marée était basse mais en quelques secondes le niveau est monté et je me suis retrouvé pris au piège. J'avais déjà une certaine crainte de l'eau à l'époque, mais depuis ce jour c'est devenu pire.

-Est-ce que tu es mort ?

-Quoi ?

-Luke... Luke m'a parlé d'une légende, celle des Këhuas.

-Tu crois tout ce que te dit Luke ?

-Excuse-moi, ma question était stupide.

-Donc tu crois au folklore finalement ?

-Non.

-Menteuse.

-C'est juste que cette histoire de Këhuas m'a un peu perturbée. Ca semblait si réel.

-Ca l'est, seulement aux yeux de ceux qui veulent y croire.

-Tu y crois toi ?

-J'en sais rien, pas tant que je n'en aurais pas vu un de mes propres yeux. »

*

Luke semble tarder. L'ambiance ici est légèrement pesante car nous n'avons plus rien à nous dire tandis qu'au dehors la pluie a cessé et le brouillard se dissipe enfin. J'aimerais sortir prendre l'air, mais je crois que bien qu'il cherche à prétendre le contraire, Irwin n'est encore pas bien.

Ses mains tremblent nerveusement et je ne sais plus quoi lui dire maintenant que je savais ce qu'il lui est arrivé. Il a dû avoir si peur pour en arriver à craindre une simple pluie d'orage. Tiens en parlant d'orage, il n'y a pas eu d'éclairs. Je regarde au travers la vitre et suis surprise de voir qu'il n'y a pas d'autres mobil homes alentours, seulement une petite maison qui semble abandonnée. D'ici je vois un homme en sortir, d'un pas chancelant.

Il vient vers nous.

Et à peine ai-je le temps d'appeler Irwin que ce dernier m'attire hors du canapé, m'enfermant avec lui dans la salle de bain éteinte.

«- A quoi tu joues ?!

-Ferme-la ! –Dit-il en posant sa main sur ma bouche- Je t'en supplie ferme la ! »

J'hausse un sourcil et n'ouvre plus la bouche, sursautant lorsque j'entends clairement quelqu'un frapper à la porte. Ou plutôt tambouriner avec violence.

«- SORS DE LA PETIT CON ! JE SAIS QUE T'ES-LA ! CASSE-TOI DE CHEZ MOI ! CASSE-TOI OU JE VAIS TE TUER ESPECE D'ASSASSIN! »

A côté de moi Irwin respire calmement, maintenant toujours mon poignet pour m'empêcher de sortir. Mais je n'en ai plus envie en sachant qu'il y a un espèce de fou dehors. C'est quoi cette scène ?

Les coups contre la porte deviennent plus forts et je me demande si elle ne va pas bientôt céder. Par reflexe je me recule et le bouclé ferme la porte à clé, me rejoignant contre le mur. C'est étrange tout semble devenu si froid, sauf sa peau que je frôle en m'écartant.

C'est après une petite dizaine de minutes que les coups cessent enfin et mon premier réflexe est de me uer sur la porte pour sortir d'ici, sauf qu'Irwin m'en empêche.

« -Tu restes là, il n'est pas encore parti.

-Bien-sûr que si il l'est ! –Dis-je en cherchant le verrou avant de me retrouver plaquée contre un mur synthétique-

-Stuart tu restes ici ! –Dit-il les dents serrées-

-Lâche-moi !

-Pas tant qu'il n'est pas parti !

-Dégage ! »

Je le poussa avec force avant de sentir son poids sur moi encore une fois. Je ne me suis pas souvent battue, pourtant voilà que pour la seconde fois j'en viens aux mains avec Ashton Irwin. Je veux sortir car je ne me sens pas bien du tout enfermée ici avec lui. Quelque chose me gêne outre son aura de super connard. Quelque chose sur lequel je ne mets pas de mots et qui me provoque une certaine colère. Je dois partir d'ici car je ne me contrôle plus.

Le mobil home ne va pas tenir à ce rythme et si l'individu n'est pas encore parti, alors il ne mettra pas longtemps à comprendre que nous sommes bel et bien à l'intérieur.

Au-dessus de notre tête la lampe vacille.

On ne l'a pas allumée.

Nos yeux ne se lâchent pas, remplis de fureur comme si on nous poussait à être ennemis.

Tantôt la nuit, tantôt le jour.

Il apparaît puis disparaît avant d'ouvrir grand les yeux sous le choc. Qu'a-t-il vu ?

Quoi qu'il en soit je n'en saurais jamais rien car à cet instant l'ampoule explose au-dessus de nous.

«- Il faut que tu partes –Souffle Irwin alors que je me mets à trembler, reprenant conscience- Il f... »

Au même instant la porte s'ouvre à la volée.

Sur Luke.

Ses yeux s'agrandissent comme des soucoupes à la vue de nos deux corps étroitement liés, nos vêtements étrangement déchirés et abimés et du sang au sol.

Etait-ce si violent que ça ?

Je m'éloigne d'Irwin plus par peur de ce qu'il venait de se passer que par mon animosité à son égard et atterri dans les bras de Luke, visiblement très surpris.

« -Où est mon père ? –Demande Irwin le souffle court, sans me regarder-

-Il vient de rentrer –Dit posément le blond alors que je fronce les sourcils- Je suis arrivé avant qu'il ne défonce ta porte. Tu devrais faire gaffe Ash, un jour il va vraiment finir par faire ce qu'il dit.

-Je suis chez moi ici, je ne m'en irais pas.

-Tu ne peux pas vivre décemment ici ! Tu sais que tu peux venir habiter durablement au stud...

-Non ! Je ne lui donnerais pas raison ! Allez-vous-en maintenant! »

Nous échangeons un dernier regard, étrange, avant que Luke ne m'attire au dehors. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?



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