14/12/17 : Une pièce a toujours deux faces !
"Grand Ma ! Il va falloir nous expliquer ! Lança IZterik.
- Aaaaah, vous expliquer quoi exactement ? Répondit-elle.
- TOUT ! Mais surtout, pourquoi avoir dit "comment je pourrais t'oublier" ? Lui demanda Arkeyl.
- Eh bien, je continue alors. Ah, je vois que Grand Pa prend soin de votre grignotage quand je ne suis pas là ! N'en mangez pas trop les enfants, vous allez avoir mal au ventre après !... Alors, retrouvons nos chers EvilSquid et Clau laissés à l'atelier après cette révélation choc. L'ambiance était glaciale malgré le réchauffement de la température qui faisait fondre la neige dehors. Un très long moment s'écoula avant qu'un des deux se décide à reprendre la parole. Ils se fixaient du regard, on n'aurait pas su dire ce qu'ils exprimaient, car c'était comme si un millier de sentiments les traversaient, allant de la colère à la culpabilité, en passant par la tristesse et la résignation. Clau pris une profonde inspiration, et se lança :
"Oui, Evil, ce jour-là, ton image s'est imprimée dans mon esprit. Je n'en reviens pas de découvrir que sous le costume de la grande légende si bienveillante et généreuse se cache en fait un monstre.
- Clau, ce n'est p...
- Non, laisse-moi terminer ! Je vais te raconter ce qu'il s'est passé ce jour là, pour moi. Car oui, j'étais là. Nous étions tranquillement en train de jouer avec Iva et Taktak, puis d'un coup, nous avons vu tout le monde courir vers nous. Le reste a été très rapide : j'ai aperçu un inkling aux tentacules rouges, on ne peut pas l'oublier puisqu'il est le seul à les avoir de cette couleur, j'ai à peine eu le temps de me jeter derrière un buisson quand il a tué mes parents. Puis il s'est avancé vers moi, et il m'a regardée... Tu m'as regardée, mise en joue, mais tu n'as pas pressé la détente. Peut-être as-tu compris ce que tu venais de faire ? Ou alors tuer un enfant était trop pour ta conscience ?
- Je... je suis désolé...
Des larmes coulaient sur ses joues. Il avait baissé les yeux et ne pouvait pas la regarder, trop submergé par la honte et la culpabilité. La voix de Clau tremblait, l'émotion était vive. Elle fit une pause de quelques instants pour contrôler ses émotions, puis lui répondit :
- Oui, tu peux l'être. Tu as massacré les familles de mes amis. Taktak n'a pas été aussi chanceux, il est mort sous tes balles. Ce fut un bain de sang, une hécatombe. L'horreur... Et tu sais ce qui me rend le plus en colère dans tout ça ?... Regarde-moi, et dis-moi ce que tu vois !...
- Je, je vois une fille...
- Une fille, oui. Et qu'est-ce qu'elle a de particulier cette fille ?
- Elle... Elle est d'une beauté que je qualifierais de surnaturelle. Lâcha franchement Evil.
- Et ? Y a-t-il quelque chose que tu ne vois pas ?
- Je ne comprends pas où tu veux en venir...
- Tu ne veux pas comprendre, nuance. Tu savais que nous étions différents. Bon sang, pas un seul salmoninkling n'a la même apparence et, pour la plupart, nous avons beaucoup de traits physiques similaires aux vôtres ! Et pourtant, vous nous avez liquidés en masse. Qu'est-ce qui justifie une telle soif de sang ? Dis moi ?
- M. Ours nous avait prévenu que vous étiez différents, et que la quantité d'œufs dorés que vous pouviez produire était conséquente, de l'ordre de trois à quatre fois plus qu'un salmonoïde ordinaire... Merde, Clau, je suis tellement désolé.
- C'est bon, garde ta salive. J'ai saisi le message. De toute façon, ça ne les ramènera pas.
- Non, ça ne les ramènera pas. Répéta-t-il.
La profonde tristesse dans laquelle se trouvait Evil ne laissa pas Clau indifférente. Malgré son immense colère, elle pouvait voir... non, sentir la sincérité et l'intensité des remords d'Evil.
- Tu sais ce qui me tue le plus, dans tout ça ? Lui demanda-t-il, le ton de sa voix avait changé et avait gagné en gravité. Ce qui me tue, c'est qu'on pourchasse les salmonidés sans se poser de questions, ni remettre en cause toute la situation. J'espère que tu trouveras la force de me pardonner, un jour... De mon côté, je vais tout faire pour que votre peuple soit intégré au village. Vous serez ici chez vous aussi longtemps que vous le voudrez, je m'y engage.
- Je te remercie. Répondit Clau, qui ne put retenir ses larmes de soulagement.
- Un gros travail nous attend désormais : nous devons convaincre nos confrères respectifs de s'accepter et avancer main dans la main pour un avenir meilleur et vous garantir une chance de survivre... non, de vivre."
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