"Bonsoir, les enfant.

- Oh !!! Grand Ma ! Tu vas mieux ? Tu t'es reposée ? Demandèrent les enfants.

- Oui ! Oui ! Ne vous inquiétez pas ! Grand Pa m'a dit que vous étiez arrivés au retranchement salmoninkling dans la salle des fêtes...

- Oui !!! Et même que Clau veut aller parler aux habitants !

- C'est effectivement ce qu'il se passa ensuite. Clau était déterminée à faire bouger les choses. La situation ne pouvait pas continuer de la sorte. Mais il faudrait nouer contact, apprendre à connaître chacun, et surtout montrer aux habitants que les salmoninklings ne sont pas une menace. Elle ne savait pas trop auprès de qui commencer sa prospection, elle avait repéré quelques personnes qu'elle jugeait suffisamment calmes et ouvertes pour discuter avec elles, mais cette démarche était plus facile à dire qu'à faire pour elle qui est était tellement timide d'ordinaire. D'ailleurs, son groupe d'amis et elle s'étaient renommés la Teamide car ils partageaient ce trait de caractère.  

Je vais commencer par Pumba et Maléfique, se dit Clau. Après tout, ce sont le maire et sa femme, des personnes de haute importance et influentes ! Elle se dirigea vers un banc sur lequel était assise Maléfique. 

- Mais Grand Ma ! S'il neige en continu, comment Maléfique peut-elle être assise sans avoir les fesses pleines de neige ?! Demanda IZterik, ce qui surprit fortement Grand Ma qui ne s'attendait pas à ce que les enfants aient cette pensée en tout premier lieu.

- Ahahaha ! Eh bien, le banc se trouvait sous un abri couvert, il n'était donc pas recouvert de neige ! Ne vous inquiétez-pas pour les fesses de Maléfique !... Clau arriva donc à son niveau, puis s'assit. Maléfique la regardait avec curiosité. Clau avait horreur de cela, mais elle n'avait guère d'autre choix, elle ouvrit le dialogue :

"Je peux me joindre à vous ?

- Je n'ai pas vraiment mon mot à dire, ce banc est public. Répondit Maléfique qui se rendit compte aussitôt que sa réponse pouvait paraître agressive, ce que le regard surpris de Clau confirma.

- Si je vous dérange, je peux m'en aller...

- Oh non, non, pas du tout, reste. Et pas de "vous" ici à Tenta Village !

- D'accord, très bien ! Si quelqu'un me le reproche, je le renverrais auprès de toi ! Répondit Clau.

- Oui, ne t'inquiète pas !... Les gens ont peur, il n'y a jamais eu tel changement à Tenta Village, cette situation est inédite. Personne ne sait réellement quelle est là meilleure conduite à avoir.

- Nous les premiers. J'aimerais vous connaître un peu mieux, pour comprendre les réactions des uns, et briser un peu la glace. Tu serais d'accord pour te présenter en quelques mots ? Demanda Clau.

- Ah ! Oui, bien sûr ! Alors comme tu le sais, je suis Maléfique, femme de Pumba, qui est le maire du village. Nous sommes arrivés en même temps qu'Ev et Octo, nous faisons partie de la EvilSquad...

- La Evil- quoi ?

- La EvilSquad ! Nous sommes un groupe qui avons combattu aux côtés d'Evil durant la bataille de Chromapolis, nous l'épaulons également dans tous ses projets. Le dernier en date étant ce village... Elle est principalement composée de Evil, Octoboy, Maca, Pumba, Mokuro, Vesperia et moi-même. 

- Comment en êtes-vous venus à vous marier avec Pumba ? Interrogea Clau plus pour sa curiosité personnelle que pour le bien de son peuple.

- Ouh ! Eh bien, c'est un sacré phénomène, celui-là ! On était vraiment sur la même longueur d'ondes, le même humour, les mêmes délires, et avec en prime le lourd tribut des batailles passées, lorsque nous sommes arrivés ici, la construction du village et la création de l'atelier de jouets et Noël, tout cela nous a énormément rapprochés, jusqu'à ce qu'on finisse par habiter ensemble, puis se marier. 

- C'est tellement mignon ! Il a toujours été maire ?

- Oui, depuis le tout début, Evil attribuait petit à petit les rôles de chacun pour réaliser au mieux son projet, et il avait besoin de quelqu'un de droit et consciencieux pour gérer le village qu'il savait voué à évoluer et grossir un peu. Tu te doutes bien qu'à notre arrivée, nous n'avions que quelques maisons. Tenta Village reste assez petit tel qu'il est désormais, mais imagine ! Il y avait, quoi, 5 ou 6 maisons, à tout casser, c'était une drôle de période ! Se souvint Maléfique.

- Tu penses que je pourrais m'entretenir avec ton mari ?

- Honnêtement, non, je pense qu'il doit être dépassé par la situation et doit militer auprès des autres habitants pour les ramener à la raison. Tu devrais tenter Mokuro ou Maca, ils seront ravis de s'adresser à toi ! Tu ne le regretteras pas, je pense ! S'esclaffa Maléfique.

- D'accord, merci beaucoup pour ce temps que tu m'as accordé ! Remercia Clau.

- Je t'en prie, n'hésite surtout pas !"

Cette première rencontre mis Clau en confiance, elle ne s'attendait pas à un accueil si chaleureux alors qu'il s'annonçait glacial. Elle remonta la grande artère que formait la rue principale du village, puis trouva un Maca bien affairé, il portait une montagne de cartons plus haute que lui. Il trébucha dans la neige et tout son chargement se répandit au sol.

"Oh, zut ! S'exclama-t-il.

- Tu es Maca, c'est ça ? Un petit coup de main ?

- Oh oui, volontiers, m'dame !

(La réponse amusa Clau, décidément, il avait vraiment l'air d'être un sacré phénomène !)

- Tiens, je vais te montrer la technique que mon peuple a développée grâce aux marmiradors : tu empiles toujours du plus gros au plus petit, mais tu prends soin de les ouvrir, si tu le peux bien-sûr, pour les bloquer les uns dans les autres. Eh voilà ! Bon, par contre, il ne faut pas trébucher !

- Cela va de soi, m'dame ! Merci de l'astuce, effectivement, c'est déjà plus stable ! Tu remercieras les "mamies radors" pour moi ! Répondit un Maca visiblement satisfait du tuyau de Clau.

- Ahahahaha ! Ce sont des Mar-mi-ra-dors. Tu sais, leur sang coule dans nos veines. Confessa Clau.

- Heureusement, sans ça tu n'auras pas pu me donner un tel conseil... Pourquoi es-tu seule ?

- Je viens à votre rencontre pour en apprendre un peu plus sur vous et trouver une solution viable pour nos deux, non, trois peuples. Tu aurais quelques minutes à m'accorder pour que l'on fasse connaissance ? Hasarda Clau.

- Bien sûr  ! Tiens, ma maison est juste ici... Entre, fais comme chez toi !... Voilà... (Les deux individus se mettent à leur aise, Maca revient avec un plateau de biscuits à l'algue et une infusion aux oursins séchés - Mais Grand Ma, c'est cruel !!! - Je sais bien, je sais bien, mais c'est pourtant bien ce qui était consommé...) Que veux tu savoir de moi ? Lui demanda Maca.

- Qui es-tu ? Que me conseilles-tu pour que la situation s'arrange ?

- Je suis Maca, assistant et ami dévoué de nos chers OctoSquid. Je connais Evil depuis assez longtemps maintenant. Je ne me sépare jamais de ma casquette, que je porte à l'envers, car la visière me gêne pas mal, mais la casquette maintient mes cheveux. J'adore faire de la luge, mais je tombe pas mal car les pentes sont assez raides. J'ai à ma charge la moitié des effectifs des lut'inklings et octolutins à la fabrique de Santa et Father. Ma spécialité, ce sont les confections d'objets décoratifs pour les petits inklings et octariens qui désirent embellir leur chambre avec des bibelots à l'effigie de leurs idoles, que ce soit Ayo, Oly, Perle ou Coralie, ou même Charbitre. Et toi, qui es-tu, vraiment ? 

Cette question, aussi logique fut-elle dans la conversation, surprit Clau, mais elle répondit volontiers :

- Oh, moi, je suis une simple fille qui déteste les conflits. Je ne sais pas réellement qui je suis, tu sais. Nous avons été toute notre vie persécutés, et notre peuple a été décimé, c'est difficile de se construire une véritable identité. 

Clau se demandait bien comment un petit bonhomme comme Maca avait réussi à lui faire dire des choses si personnelles et profondes, mais son instinct lui disait qu'elle pouvait lui faire une confiance aveugle.

- Tu aimerais visiter la fabrique ? Proposa-t-il.

- Vraiment ? Je peux ? Ce serait avec un immense plaisir !

- Et si tu as de la chance, peut-être M'sieur Santa t'accordera un peu de son temps, même si la situation est assez préoccupante aujourd'hui à l'atelier. 

- Je n'en attends pas tant, mais ça serait avec un réel plaisir ! Conclut Clau.

Maca et Clau se levèrent pour reprendre le chemin de l'atelier. Elle empoigna une partie des cartons empilés, puis ils se dirigèrent vers la fabrique de jouets, en contrebas des trois maisons en hauteur du village. Pour la première fois depuis un trop long moment, Clau se sentait légère, avec un soupçon d'espoir, et Maca le comprit lorsqu'il vit un sourire franc et benêt sur son visage, ce à quoi il répondit par une tentative de clin d'œil ratée car il ne savait pas cligner d'un œil."