21
L'eau reflétait le soleil, dont les rayons brûlaient mes yeux sans aucune retenue. Mais ce qui m'éblouissait le plus, au point d'en faire pleurer mes yeux, c'était la beauté d'America, magnifiée par son maillot de bain. Ses courbes élégantes et aériennes s'offraient à mon regard, délicieusement pâles et rendues luisantes par la crème solaire. Son maillot se résumait à un assemblage compliqué de bandes de tissu, attirant le regard sur ses formes généreuses.
J'avais bien du mal à garder mon calme, et l'énergie que je déployais pour y parvenir me manquais lors de mon entraînement. J'avais l'impression que mes muscles contractés n'arrêteraient jamais de trembler tandis que je les faisais travailler. Ou peut-être était-ce son regard, qui parfois me caressait doucement, et ajoutait à mon excitation.
À bout de souffle - et surtout de nerfs - je m'arrêtai et entrai dans la maison. Aussitôt, l'air frais m'accueillit, m'enveloppa dans une étreinte salvatrice. Je m'empressai d'aller boire un verre d'eau glacée qui me congela l'œsophage et me fit mal aux dents. Bientôt, je me retrouvai sous la douche, un torrent me frappait délicieusement, m'engloutissait sous son froid, massait mes épaules tendues.
Une fois rafraîchit, et débarrassé d'une sueur résiduelle, je me sentis beaucoup mieux, tout à fait détendu. Il était hors de question que je retourne dehors, à cause de cette sirène qui n'avait aucun scrupule à m'ensorceler, et à cause de cette chaleur étouffante. Aussi, je m'allongeai sur mon lit et observai le plafond.
Je dus m'assoupir quelques instants, car un bruit me fit sursauter lorsqu'il résonna bien plus fort qu'il ne l'aurait dû dans mon oreille. Je me redressai, un peu hagard et déboussolé, pour voir America pénétrer dans ma chambre. Aussitôt, une bouffée de chaleur s'empara de tout mon corps seulement vêtu d'un boxer.
— Ah ! On croyait que tu t'étais noyé dans ta douche ! s'exclama America, insensible à mon trouble.
Elle s'avança en répandant de fines gouttes sur ma moquette, et finit par s'asseoir sur mon lit, si proche que sa chaleur me fit suffoquer. Son maillot de bain encore trempé moulait son corps à la perfection, si bien que ses seins, à quelques centimètres à peine de mon visage, me hurlaient de les caresser. Elle fit semblant de ne pas remarquer mon regard sur sa poitrine, même si un doux sourire trahissait son amusement.
— Eux aussi t'intéressent ?
Son ton narquois, son manque de délicatesse, la tension dans la pièce et la chaleur me firent basculer. Une comète de désir traça son chemin jusqu'à mon cœur qui ne tarda pas à imploser, emportant toute ma raison avec lui.
J'écrasai ma bouche sur la sienne avec ardeur, incapable de discerner son étonnement, et mes mains se dirigèrent d'elles-mêmes dans ses cheveux. Je les tirai légèrement, un halètement s'échappa de sa bouche que j'attaquai avec plus de fermeté. Son corps ne me sembla pas raide ou distant, je ne distinguais que ses courbes qui alimentaient mon désir.
Je la fis basculer sur mon lit, mes doigts parcouraient déjà sa peau si douce, ses courbes avenantes, la rondeur voluptueuse de sa poitrine. J'avais la sensation d'être tout puissant, de maîtriser à la fois son désir et le mien. Le profond soupir qui s'échappa de ses lèvres vermillons me donna raison. Je l'étouffai en plaquant toujours plus fort ma bouche contre la sienne, avalant son souffle pour m'en nourrir. Pour en vivre.
Menant enfin la danse, pour une fois, mes mains ne s'attardèrent pas à ses seins, et continuèrent leur chemin jusque sous sa culotte. Alors qu'elles franchissaient l'élastique, America sursauta. J'absorbai son mouvement de recul, et continuai sur ma lancée, conquérant.
Je la frôlai plus doucement, attendant un gémissement qui ne vint jamais. Au lieu de ça, elle me gifla et se redressa en me poussant par terre.
— Tu comprends pas, quand on dit non ? Putain mais trouve toi une poupée, connard !
Elle s'enfuit dans la seconde, me laissant au bas de mon lit, perdu et dégoûté.
Par moi-même, mais surtout par mon esprit qui m'avait fourni un mirage.
Ce n'était pas mon cœur qui menait la danse, mais mon désir, comme d'habitude.
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