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Bonjour ! s'écria quelqu'un à proximité.

         Je me redressai en sursaut à l'entente de cette voix qui sembla résonner directement dans mon oreille. Regardant autour de moi, hagard, le soleil brûla mes yeux et une larme discrète roula sur ma joue. Je ne savais pas pourquoi je ne me trouvais pas dans mon lit, et surtout, pourquoi America était penchée sur moi. Le pire, c'est que ma vessie était douloureusement pleine.

          Je me levai tout à fait, la saluait rapidement avant de me précipiter vers les toilettes. Une fois soulagé, et cette impression d'avoir le bas-ventre enserré dans un étau disparue, je retournai au salon où America, uniquement vêtue d'une tunique, m'attendait. Je m'assis sous son regard noisette vaguement amusé et me fis violence pour ne pas détailler sa tenue afin de savoir si, oui ou non, elle portait des sous-vêtements.

Je n'avais jamais pu observer un mannequin dans son habitat naturel, et je dois avouer que je ne suis pas déçue ! me lança-t-elle avec entrain.

          Je levai les yeux au ciel, sachant très bien qu'elle avait raison : j'étais totalement dépourvu de bonnes manières. En réponse, je reçus un sourire narquois, presque joueur.

J'ai souvent eu l'impression d'être au zoo, mais jamais autant que maintenant !

Pauvre chou !

           Elle saisit mes joues à pleines mains, sans que je ne me recule à son contact, et les tira de tous côtés, exactement comme elle l'aurait fait avec un enfant. Je restai bouche-bée, choqué par son assurance. Un rire cristallin s'échappa de ses lèvres délicatement ourlées, ce son ravissant tinta contre la baie vitrée pour me revenir de plein fouet. Mon sourire vacilla, subjugué par sa beauté, tête renversée, fossettes apparentes, joie sublime.

           Puis elle se leva avec grâce, se rendit à la cuisine en fredonnant les paroles d'une chanson.

« My friends are in the bathroom getting higher than the Empire State, my lover she's waiting for me, just accross the bar »

          Ravi, surtout que j'étais justement assis de l'autre côté du bar, je la suivis du regard tandis qu'elle fouillait déjà dans les placards sans tenir compte de mes indications. Elle ne tarda pas à sortir une poêle à crêpes, ainsi que tous les ingrédients nécessaires à la réalisation de ce dessert.

          Je me contentais de la regarder faire, et d'écouter sa douce voix mélodieuse qui m'enchantait. Elle savait faire du piano avec élégance et dextérité, était douée pour le chant... C'était une fabuleuse artiste, mais son don le plus merveilleux était de parvenir à m'ensorceler.

          En voulant attraper un grand bol, sa tunique se souleva, découvrant ses fesses rondes à ma vue. Aussitôt leur pâleur presque lumineuse m'inscendia littéralement, et je ne pus détacher mes yeux de ses formes. Par la même occasion, je remarquai qu'elle portait un string, ce qui fit redoubler mon brasier intérieur. Ébloui, enchanté par sa peau opaline, véritable invitation à la caresse, je dus me faire violence pour me calmer.

Ce que tu vois te plaît ?

           Sourire taquin aux lèvres, elle m'observait avec attention, pas vexée le moins du monde. Elle continua à s'activer dans la cuisine comme si de rien n'était, mais ses mains agitées de tremblements me signifiaient son trouble.

          Le mien était bien plus grand, malheureusement.

           Car mon cœur était pris d'assaut, acculé entre deux forces immenses.

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