Chapitre 9: Bienvenue dans mon monde

Après un réveil agité, je m'étais levée et étais allée prendre l'air au balcon. J'essayais de m'extirper de cet engourdissement qui me gagnait, me rongeait peu à peu. Depuis quand étais-je moins combative ? Non, je n'étais pas faible, alors comme je l'avais toujours fait, il fallait que je me redresse et que je me batte.

Alors que mes souvenirs étaient encore présents dans ma mémoire, un moment avec ma mère me revint, une chanson que l'on chantait, ou plutôt qu'elle me chantait. Elle m'avait répété plusieurs fois l'histoire qu'elle avait avec cette chanson, mais je ne m'en souvenais pas.
En me balançant d'un pied à l'autre, je chantonnais ce qu'il me restait de cette chanson, jusqu'à ce qu'une autre voix se joigne à moi. Surprise, je tournais la tête pour voir Kanato, debout sur le balcon à côté de moi et regardant un point lointain. Il chanta la fin de la chanson sans se laisser perturber par mon silence soudain.

« Comment connais-tu cette chanson ?
- Elle nous est très chère, nee Teddy ? »

Quelque chose dans son regard ou dans sa voix clochait, mais je n'aurai pas su dire quoi. Toujours était-il que cette impression qu'il y avait derrière une histoire très complexe, que je frôlais, sans en saisir les éléments s'intensifiait.

Je regardais Kanato, le trouvant bien calme pour une fois, je savourais l'instant.

Quelques instants plus tard, je me décidais à retourner à ma chambre pour finir de me préparer et aller au lycée. Mon corps semblait s'habituer au rythme enfin, malgré mon sommeil perturbé.
Nous allions ensuite dans la limousine, Ayato était d'humeur taquine, et je lui répondais avec mon tact habituel. Raito s'ajouta à l'équation et bientôt, les jumeaux se chamaillèrent, ce qui tourna vite au mauvais comme à chaque fois que cela me concernait.

« On ne dirait pas que tu la malmènes comme tu nous le dis, mais plutôt que tu la protèges, surtout que tu n'es pas partageur !
- J'ai pas les mêmes centres d'intérêt que toi c'est tout, j'aime pas tes jeux malsains, tu vas trop loin. Moi je dis que pour frapper fort, il faut jouer sur les points faibles et attendre le bon moment !
- Comme si j'allais te croire Ayato-kun... Je suis ton frère tu te souviens ? Je te connais, tu es parfois trop sentimental.
- Pfeuh ! C'est toi qui le dit ça !
- Moi je préfère jouer à des jeux beaucoup plus divertissants... »

Raito ricana, ce qui agaça d'autant plus Ayato.

« Il n'y a que toi pour aimer ce genre de jeux Raito.
- Loin de là, c'est juste que tu es encore trop innocent.
- Pour aimer briser mentalement tes victimes et en faire des plans culs, je vois pas ce qu'il y a d'amusant. Qui d'autre que toi peut aimer ce genre de choses ?
- Toi tu pourrais apprécier, si tu te faisais dépuceler... »

Je lâchai un soupir, m'attendant désormais à une bataille orale plus virulente alors qu'elle était déjà vulgaire, les autres semblaient les ignorer, bien que Reiji était apparemment prêt à les arrêter à tout moment.

« Je préfère être puceau que de coucher avec n'importe qui comme toi.
- Je ne couche pas avec n'importe qui, je satisfais seulement mes désirs quelqu'ils soient et ceux de mes conquêtes, même si ces désirs sont amoraux.
- T'as tellement vu passer de gens dans ton lit que je me demande si un jour t'y as déjà croisé l'honneur ou la dignité. »

Je devais reconnaître que leur répartie n'était pas mauvaise, loin de là.

« Mais que sais-tu de la dignité mon cher Ayato ? Pour avoir un semblant d'importance aux yeux des autres, tu demandes à ce qu'on mette un suffixe honorifique à ton prénom.
- Au moins, on me respectera toujours plus que toi.
-C'est ce que tu crois ? Ouvre les yeux...
- Toi apprends à regarder autre chose que ton entre-jambe, au cas où tu ne saurais pas, contrairement à toi, je n'ai pas la réputation du mec qui couche avec n'importe qui.
- Non tu as celle du gars égocentrique et imbu de lui-même, c'est sûr que personne ne veut aller dans ton lit comme ça... »

Ayato allait surenchérir quand Reiji les fit enfin s'arrêter. Nous étions arrivés, et j'avais bien cru qu'ils allaient en venir aux mains.
Ils avaient tant de rancœur l'un envers l'autre que c'en était effarant.

A peine la limousine garée, ils avaient disparu ; sûrement partis se calmer chacun de leur côté.

Quand le passé arrêtera-t-il de tourmenter les âmes égarées ?

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