Chapitre 30 : Provocations à profusion
Les aînés Mukami et Sakamaki s'étaient décidés à passer en tête du cortège, se disant qu'ils seraient plus à même de gérer la situation. Shu et Ruki se jetèrent un regard, la situation était plus critique que ce qu'ils pensaient. La tension était à son comble, tous s'attendaient à ce qu'un loup leur saute dessus d'un moment à un autre.
Pourtant, ils arrivèrent dans ce qui semblait être le salon royal et qu'elle ne fut par leur surprise en y trouvant un jeune homme aux cheveux blancs dégradant sur le pourpre sur ses épaules. Une longue écharpe était drapée autour de son cou et sur sa bouche. Un détail attira l'œil de Shu : il portait ce qui semblait être un uniforme scolaire.
Malgré cette apparence semblant plus ou moins banale, les intrus se doutaient que ces yeux dorés et cette prestance écrasante ne pouvait appartenir qu'à Carla Tsukinami.
« Bienvenue en notre demeure, intrus. »
Bien que poli et soutenu, son ton laissait place à la froideur et la violence enfouie dans sa voix profonde.
« Je suppose que vous venez récupérer cette femme. »
Il ne semblait pas réellement attendre de réponse, mais il se contentait d'analyser le comportement de chacun avec un calme imperturbable. Reiji n'aurait pu faire mieux.
« Je suis désolé de vous l'apprendre, mais elle va devoir rester ici encore un peu, nous n'en avons pas complètement fini avec elle. Ou plutôt, elle n'est pas encore prête à partir. »
Les excuses semblaient crachées, et plus dites avec sarcasme que par réelle allégation.
« Nous ne somme pas là pour nous battre, seulement pour libérer Anju et récupérer notre sœur.
- Vous avez un sacré sens de l'humour chez les vampires. »
Un silence accueillit les paroles tranchantes de Carla, laissant les vampires circonspects.
« Ah, ce n'était vraiment pas de l'humour ? Il faut croire que vous êtes bien plus hypocrites que l'on ne croyait. Depuis combien de temps votre sœur est-elle décédée ? Depuis combien de temps savez-vous que cette femme est un ange ? Et maintenant que vous connaissez nos plans, vous voulez les récupérer pour satisfaire votre égo ? Pathétique. »
Ayato voulut avancer et cracher sa haine à celui qui pourtant était son oncle, il fallait croire que le rôle d'oncle n'était pas apprécié dans leur famille. Raito serra les poings, prêt à suivre Ayato, mais tous deux furent retenus par Shu qui leur barra le passage et leur intima le silence sans dire un mot.
« N'entrons pas en conflit physique. Je ne suis pas d'humeur, et puis vous savez déjà que cela serait aussi dangereux pour vous que pour moi.
- Nous ne partirons pas sans elles pour autant, trancha Reiji en employant le même ton que Carla.
- N'oubliez pas où vous vous trouvez, je ne pense pas que vous soyez en réelle position pour discuter.
- Bien que vous ne vouliez pas régler cela par un combat physique, je pense qu'un duel d'honneur à l'épée conviendrait mieux.
- Je ne vois pas de raisons d'accepter.
- Il faut croire que les fondateurs ont perdu leur honneur et n'osent plus affronter de simples vampires, provoqua alors Ayato attirant sur lui tous les regards.
- Et c'est l'un des fils de Cordelia qui ose dire cela ? »
Le roi fondateur se leva et s'approcha d'Ayato faisant apparaître une épée. Son regard calme posé sur le jeune vampire.
« Je maintiens ce que je disais, il n'y aura pas de combat mais cela risque de finir en exécution si tu continues à nous outrager. Je te conseille de te taire. »
Après avoir attendu quelques secondes, le plus âgé recula et retourna s'asseoir sur le canapé.
Les ainés réfléchissaient à toute allure sur le plan à adopter alors que les électrons libres risquaient de craquer à tout moment.
« Mais si vous voulez, vous pouvez toujours les voir. Après tout, c'est aussi par choix qu'elles sont restées ici. »
Carla observa les vampires, testant toujours leurs limites, évaluant leurs faiblesses, essayant de briser leur détermination peu à peu. Il avait toujours été bon en jeux de stratégie et tout ce qu'il faisait eu un but.
Avant que ses vis-à-vis ne puissent donner réponse, il sembla donner un ordre à un familier. Quelques instants après la porte derrière eux s'ouvrit et Ayato manqua de se jeter sur elle.
Elle était là, pâle et fatiguée, des traces de morsure sur son cou, pourtant le visage déterminé qu'elle arborait et la lueur dans ses yeux laissaient penser qu'elle n'était pas désespérée de sa situation. En revanche, lorsqu'elle vit les vampires face à elle, elle ne put s'empêcher de porter une main devant sa bouche et d'écarquiller les yeux.
« Comme tu peux le voir, tes chers amis nous ont rendu visite. Enfin, disons plutôt qu'ils sont venus vous récupérer. »
Sans écouter Carla, la demoiselle s'approcha d'Ayato comme pour l'enlacer ; mais le moment où ses bras allaient encercler l'aîné des triplets, elle se retrouva sur le canapé aux côtés du roi fondateur.
« N'oublie pas ta place pour le moment. Ton travail n'est pas tout à fait fini ici. Tu ne pourras partir que lorsque ce sera le cas.
- Hey, tu te crois tout permis toi ?! Laisse- la revenir ou cette fois je te jure que je t'embroche !
- J'aimerai bien voir ça, répondit seulement Carla. Et puis, c'est tout à fait honnête lorsqu'on y pense. Votre chère Anju finit son travail, et elle est libre. En revanche, si vous voulez la libérer de force avant la fin de son œuvre, nous la tuons. Quant à votre sœur, c'était son choix d'être ici.
- N'importe quoi ! Elle voulait peut-être vous aider au début mais en voyant comment vous êtes ça m'étonnerait qu'elle ait voulu rester ! »
En un éclair, la scène se produisit. A nouveau, Carla était devant Ayato, mais cette fois, la lame de l'épée appuyait légèrement sur son cœur et il semblait produire comme une barrière qui empêchait les autres de s'approcher.
« Ne salie jamais plus ses volontés devant moi. Si ses frères ne sont pas fichus de la connaître réellement, cela ne repose que sur leurs épaules, ne lui imposez pas vos souhaits. »
Ayato soutint son regard sans plier, déterminé à sortir Anju et sa sœur d'ici.
« Ayato arrête ! S'il vous plaît... Laissez-moi seulement finir, cela sera profitable à tout le monde ! Kyra sera ramenée, je pourrais rentrer...
- Comment peux-tu être sûre qu'ils tiendront leur parole ?! S'agaça alors Subaru que l'on n'avait jamais entendu jusque-là. »
Un raclement de gorge et des petits cris d'énervement surgirent à nouveau depuis la porte. Une jeune femme au teint très pâle souriait aux côtés d'un homme au cache-œil. Ce dernier tenait fermement Rhin qui se débattait de toutes ses forces.
« Parce que la personne qui contrôle cette situation et qui mène tout le monde à la baguette ici, c'est moi. Enfin, avec Carla et Shin. D'ailleurs, on vous rend celle-là, elle a profité de votre dispute pour essayer de fouiller dans le château. »
Les Sakamaki avaient les yeux rivés sur elle, incapables de parler. Elle se tenait à nouveau devant eux, alors qu'elle était morte.
« Enfin te voilà, Kyra. J'en avais assez d'écouter leurs provocations. Heureusement que ce n'était pas Shin en charge de ce rôle.
- Hey ! Je leur aurais fait ravaler leur pitoyable égo et lécher mes bottes moi ! Geignit le fondateur borgne.
- Enfin, maintenant que vous êtes là, nous allons pouvoir mettre fin à cette plaisanterie ridicule au risque que l'un ou l'autre ne finisse dans la salle de torture pour l'éternité. »
Kyra et Anju se jetèrent un coup d'œil, craignant que les révélations ne soient qu'un moyen pour les frères fondateurs pour ajouter de l'huile sur le feu et, qui sait, ajouter une clause à leur contrat verbal.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top