Chapitre 17 : La violence et le prix du mal
Raito était au sol, il saignait et semblait souffrir. Je l'observai alors que ses yeux cherchaient un point où s'ancrer.
Ses mains portées vers son cœur, il finit par réussir à trouver mon regard.
« T'as l'air si faible, c'est pathétique. »
Je me redressai et partis alors, cherchant Ayato.
Je savais que Raito allait user de ses dernières forces pour envoyer un familier prévenir son frère, mais peu m'importait, Ayato n'arriverait pas à s'échapper de ma toile.
On ne force pas le démon en personne à rester chez soi.
Quand je me retournai une dernière fois vers Raito, ses yeux étaient fermés. Je fermai la porte derrière moi et je parcourus le manoir. Les quatre autres vampires se faisaient plus discrets, je ne ressentais pas leur présence depuis le début, à croire qu'ils ne venaient pas régulièrement.
Peut-être en savaient-ils plus que les jumeaux.
Je trouvai Ayato dans le salon. Sentant une présence et pensant au début que c'était Raito, il ne se retourna pas.
« C'est bon t'as fini de t'amuser ?
- Moi ? Non, je commence à peine. »
Levant soudain son regard vers moi, il se leva d'un bond prêt à me sauter dessus.
« Raito ne t'a pas prévenu ? Faut croire qu'il n'en n'a pas eu le temps.
- Enfoirée qu'est-ce que tu lui as fait ?! »
Je souris mesquinement.
« Je me suis vengée du mal que vous avez procuré à mes frères en m'enlevant. Je ne suis pas aussi faible que votre petite humaine moi, je sais me défendre toute seule. »
La rage voilant ses yeux, il voulut m'attraper par le cou, mais m'y attendant, je lui assénai un coup de couteau dans le ventre.
La particularité de ce couteau était qu'il était fait dans une matière « noire » ou plutôt une matière qui utilisait la faiblesse de chaque être, ici l'argent pour les vampires.
Sous le coup de la douleur, Ayato se recula et se plia en deux. Si cela avait été une autre matière, cela ne les aurait qu'un peu blessé, mais l'argent agit entre autres comme un poison pour eux. Enfin, tant que l'argent n'est pas logé directement dans leur cœur et qu'on ne leur arrache pas la tête, les vampires ne meurent pas.
J'attendis qu'Ayato s'évanouissent en lui plantant un deuxième coup de couteau et partis à la recherche des autres.
Ils devaient payer.
Je savais aussi que mes frères risquaient de retourner au lycée prochainement et que la petite humaine allait sûrement demander à les accompagner en utilisant une excuse du style que « ça paraitrait étrange si je ne venais plus du tout en cours du jours au lendemain sans excuse ». J'empêchais ainsi les vampires aristo de la récupérer.
« Mes frères, je vous rejoins bientôt. »
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« Mademoiselle Itadashi, veuillez-vous redresser je vous prie. »
J'étais seule et je l'avais toujours été, pourquoi me brider ? Je n'avais qu'à laisser mes pouvoirs faire comme bon leur semblaient si je n'avais pas de raison de tenir.
Mon fil d'araignée auquel je m'accrochais venait de céder.
De toute façon, on me traiterait toujours de monstre, alors autant devenir ce qu'ils voulaient.
Pourquoi avais-je l'impression de lutter constamment ? Pourquoi cédais-je à cette force aujourd'hui ?
Relevant ma tête, mon crâne ne me faisant plus aucunement souffrir, je tentais de reprendre le fil du cours.
Je sentis des regards sur moi alors que mes yeux devaient sûrement avoir une couleur inhabituelle. Je me mis à fixer ces élèves avec un sourire qui leur semblait effrayant au vu de leur tête.
Je ne savais déjà plus ce que je faisais.
Le cours se passa ensuite dans une ambiance tendue. Le professeur avait remarqué quelque chose d'anormal chez moi mais se tut, il avait l'air apeuré aussi.
En sortant de cours, Ruki revint vers moi, mais fut étonné de voir mes yeux toujours aussi extravagants.
« Tes iris sont toujours anormales, tu devrais aller à l'infirmerie avant que quelqu'un ne te voie.
- Trop tard, la classe entière m'a vue et je ne compte plus me cacher.
- C'est dangereux surtout pour toi, tu t'en rends compte ? »
Il fronçait les sourcils et son visage arborait un air grave, je soupirai face à son sérieux exagéré.
« Je vais bien et je sais me défendre.
- Pour sûr, c'est pour ça que Kou a pu t'emmener aussi facilement.
- C'est votre faute pas la mienne et tout le monde n'est pas vampire.
- Tais-toi un peu, tu ne te rends donc pas compte que tu pourrais faire éclater à nouveau une guerre éteinte ? Les êtes surnaturels ont déjà tenté de vivre avec les humains il y a bien longtemps, ça n'a pas bien fini. Il y a eu beaucoup de morts, ne ravive pas ce brasier. »
Il haussait le ton, je le regardai calmement.
« Tu es juste en train de nous faire remarquer.
- Va à l'infirmerie c'est un ordre, et mets des lentilles. »
Il me fixa jusqu'à ce que je me décide à bouger, mais ma raison avait cédé tout à l'heure et s'il avait été si simple de la ramener, je n'aurais pas en premier lieu cédé à mes pouvoirs.
Aussi je me contentai de fixer Ruki dans les yeux.
« Tu sais que même si je ne suis pas un vampire, je peux vous faire du mal ? Je pourrai contrôler ton esprit et te forcer à partir pour que tu me foutes la paix, je pourrais même faire pire.
- Ce sont des menaces ?
- Exactement. »
Et même si au fond de moi, j'étais loin de vouloir tout ça, ma folie parlait pour moi et me dictait une conduite qui ne me ressemblait pas.
J'étais perdue.
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