Chapitre 4 : René

 Elle se barre, comme ça, sans un mot. Je reste là, comme un con, à la regarder se casser sans moi. Je me retourne vers Amber et lui lance avec un regard mauvais :

— Bouge-toi de mon chemin pauvre chienne.

Elle chiale encore. Elle croit quoi ? Que je vais m'attendrir et la sauter juste pour ça ? Elle rêve ! Et puis fait chier, je comptais me taper la petite brune et maintenant je me retrouve tout seul pour la soirée. Je peste intérieurement, ne prêtant aucune attention à la fille que je baisais il y a encore moins d'une semaine. Elle est recroquevillée comme si elle venait de perdre la personne la plus chère à son cœur et la fête derrière moi continue de battre son plein.

Je pourrais me trouver une autre fille mais, pour une raison que j'ignore, je n'en ai aucune envie. Je rentre et cherche Markos. Un mec aux cheveux longs noirs comme le charbon n'est pas difficile à repérer dans une foule de cheveux clairs. Je le rejoins rapidement. À peine arrivé, il me demande :

— Alors ?

— Alors quoi ? questionné-je en retour, préférant éviter de dire que je me suis mangé un vent par sa copine.

— Où est Sophia ?

— Je sais pas, je suis pas son père ! m'énervé-je.

— T'excite pas ! C'est juste qu'elle m'a poussé pour sortir.

Quoi ? Elle était réellement pressée ? Je suis un peu perdu, et mon ami pourra sûrement m'éclairer. Je décide donc de l'interroger :

— Pourquoi elle t'a poussé ?

Il me regarde surpris, semble réfléchir et répond finalement :

— Je sais pas, je pense qu'elle voulait te rejoindre. Elle t'a dit quoi quand elle est arrivée ?

Comment lui dire qu'elle ne m' a pas parlé ? Je décide donc de poser une autre question :

— Elle était dehors depuis combien de temps ?

Il me fixe, perplexe et répond :

— Je sais pas, une dizaine de minutes, peut-être un peu plus.

« Et merde ! » sort de ma bouche avant que je ne puisse le retenir.

Il m'interroge du regard et je dis sur le même ton :

— Rien, laisse tomber. Amber m'a cassé les couilles et j'ai dû être con pour qu'elle comprenne. Je pense que ta pote a entendu, ce qui a ruiné mes chances de me la taper !

Il fronce les sourcils et me lance avec colère :

— Que tu joues avec les autres meufs, je m'en tape. Mais Sophia c'est une fille bien, alors la fais pas souffrir.

— Je lui ai rien promis ! Détends-toi, mec ! Je lui ai rien fait à ta sainte nitouche !

Je ne pourrai pas baiser ce soir et en plus je me fais prendre la tête pour ça ! Dans le genre, soirée pourrie, on ne peut pas faire mieux. Je n'ai qu'une envie : me casser d'ici.

— Ok, je te dis ça comme ça. Elle paraît être forte au premier regard, mais elle est super sensible au fond, fait-il sur un ton plus doux.

J'explose de rire, il croit quoi, que parce qu'une femme est ronde elle a une meilleure carapace ?

— Pourquoi tu rigoles ? demande-t-il offusqué.

— C'est pas parce qu'elle est grosse, qu'elle aura un gros caractère ! m'amusé-je toujours plié en deux.

— T'es con ! Elle fait la femme forte, je parlais pas de son poids ! Pour un mec qui voulait se la faire, tu focalises pas mal sur son physique.

— J'aime bien avoir de quoi m'accrocher, ricané-je.

Bon, soyons honnêtes, je ne pourrais pas me faire toutes les grosses du monde non plus, mais j'aime quand elles ont des formes. Le principal est qu'elles les assument et que ce soit harmonieux. Et, elle, elle était très harmonieuse.

— T'aimes t'accrocher ? Et Amber tu t'es accroché à quoi ? À l'os ? dit-il en riant à son tour.

Je rigole, tout en me disant qu'heureusement elle n'est pas là pour m'entendre dire ce genre de merde, car j'aurais réellement ruiné toute mes chances. Là c'est encore rattrapable.

— Merde ! m'exclamé-je à voix haute

— Quoi ? demande Markos, arrêtant de rire.

— Rien, je suis là, il y a un tas de meuf bonnes et je pense juste à me faire ta copine.

Il se remet à rire, en même temps il y a de quoi. Moi, l'homme qui ne couche jamais avec la même fille deux soirs de suite, je ne veux que cette fille et suis prêt à tout pour réussir à l'avoir. J'essaie de me persuader qu'au fond, c'est juste un challenge.

— Bon je dois y aller ! lui dis-je en lui serrant la main, voulant sortir et oublier cette fille.

— Passe demain, je dirai à So' de venir, me lance-t-il alors que je m'éloigne déjà.

En marchant dans les rues de Frankenberg, je me demande si je devrais y aller demain. « L'avenir me le dira » observé-je intérieurement en entrant dans un bar ouvert toute la nuit.

Assis tout seul au comptoir, je parcours ma page Facebook, broyant du noir. Pourquoi cette fille occupe-t-elle autant mes pensées ? Sans vraiment savoir comment j'en arrive à aller fouiner les contacts de Markos. Je la trouve rapidement, il n'a qu'une seule Sophia, « Sophia Lemke ». Elle est dans une piscine, dans les bras d'un autre mec.

— C'est qui ce connard ? pesté-je à voix basse.

— Vous m'avez demandé quelque chose ? demande la serveuse, se rapprochant de moi.

Instinctivement, je cache mon téléphone et réponds négativement de la tête. Une fois repartie, je ferme Facebook, décidant que ce n'était pas bon pour moi de me rendre malade pour une fille. Je ne suis pas de ce genre-là ! On verra bien demain. Si j'y vais, j'aurai sûrement des réponses à mes questions.

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