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Elle était épuisée. Sa voix était un murmure comme si parler la faisait souffrir. Elle voulait rester à condition que je ne lui pose aucune autre question.

- Ok.

Elle envoya un autre message après ma réponse.

- Tu parles avec Rhim. Je me trompe ?

Elle me regarda de nouveau et ses sourcils se froissèrent.

- Oui.

Je ne répondis rien et me dirigeai dans la salle de bain. Il est clair que ces deux-là ont des secrets qu'ils ne veulent partager avec personne. Surtout pas avec moi.

- Écoute, je suis désolée pour tout ça, mais je te promets de tout expliquer quand je serai dans mon état normal. D'accord ?

- D'accord.

Je ne pouvais pas la pousser à bout. Elle était déjà dans un piteux état. Tant émotionnellement que physiquement. Je me rapprochai d'elle et la pris dans mes bras. Ses muscles se tendirent à mon contact, puis elle se calma au bout de quelques secondes. Cela me rappela le jour où nous étions au parc et qu'elle avait sursauté dans son sommeil lorsque je l'avais effleurée pour la réveiller. Elle se blottit contre moi et pleura toute la nuit sans que je puisse y faire quelque chose. Je la rassurai en lui murmurant que j'étais là pour elle et qu'elle pouvait me parler si elle le désirait, mais elle ne fit rien à part pleurer et trembler dans mes bras. Au bout de ce qui me parut durer des heures, je la mis dans mon lit et me couchai près d'elle. Elle dormait à poings fermés. Je fis de même. A mon réveil, elle n'était plus là. Il n'y avait aucune trace d'elle comme si elle avait été un rêve. Je regardai dans la poubelle de la salle de bain pour me rassurer. Elle contenait bien les cotons ensanglantés de la veille. Je descendis au salon. Ma mère y lisait des magazines.

- Tu l'as vue ?

Je ne sus ce qui l'a surpris. Le fait que je lui avais parlé ou le fait que je ne sache pas où se trouvait Alice.

- Qui donc ? Ton amie ?

- Oui.

- Non mon chéri. Je pensais que vous étiez toujours en train de dormir.

- Non, elle n'est plus là. Elle est partie.

J'avais beau l'appeler tout au long de la journée, elle ne répondit pas. Le lundi, elle vint à l'école que l'après-midi et elle fit comme si de rien n'était. Je voulus parler de la nuit du samedi, mais elle m'évitait et ne me regardait pas dans les yeux. A la fin des cours, elle m'attendit devant l'école comme tous les lundis. On allait enfin avoir une conversation.

- Tu m'as évité.

- Oui. Elle avoua, c'était un bon début.

- Pourquoi ?

- Peut-être parce que je suis gênée que tu m'aies vue dans cet état ? Sa voix était calme. Elle n'affichait plus le sourire malicieux qui ne quittait jamais ses lèvres habituellement.

- Comment vas-tu ? Je m'inquiétai pour ses blessures.

- Ça va mieux, ne t'inquiète pas. Il y a un endroit que j'aimerais te montrer. Tu viens ?

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