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Il lui caressa la joue, les cheveux et les lèvres.
- Bon là, j'avoue il fait ça pour voir comment tu vas réagir. Ne tombe pas dans son piège, fais comme si de rien n'était.
Il voulut me séparer d'elle dans la salle, mais Alice insista pour être assise à côté de moi. Il fit une moue d'enfant. Je ne l'aimais pas avant de le rencontrer, ce n'était pas mieux après notre rencontre.
- Ça va ? me demanda Alice après qu'on soit tous installés.
- Oui.
- Menteur ! Rhim est un gamin. Ne fais attention à lui, il te cherche.
Elle avait donc remarqué son petit jeu. L'intéressé avait entendu Alice et il éclata de rire. Elle lui donna des petits coups dans les côtes. Il fit semblant d'avoir mal. Ses yeux se posèrent de nouveau sur moi et elle me chiffonna les cheveux avant de poser un baiser sur ma joue. Ce qui me fit rougir.
C'était Alice qui avait choisi le film. Elle s'endormit au bout de dix minutes sur mes épaules. C'était un film d'action, les tirs et explosions qui résonnaient fort dans la salle ne la réveillèrent même pas. On dut la réveiller après que tout le monde soit sorti de la salle. Elle voulut aller boire un verre. Il y avait un bar en face du cinéma, on commanda des cocktails. Erick et Rhim discutaient du film, Alice et moi parlions de l'actualité. Tous les journaux parlaient du jeune adolescent de dix-sept ans qui était entré dans son établissement scolaire armé et avait tiré sur tout le monde. Ça confirmait les dires d'Alice de cette semaine : on ne donnait pas assez d'importance à l'état psychologique des jeunes.
Tout le monde était secoué et pointait les parents du doigt. Comment n'ont-ils pas vu que leur enfant n'allait pas bien ? Comment s'était-il procuré cette arme ? Pour Alice, ces questions cherchaient un coupable au lieu de chercher la raison. Si l'enfant avait tiré dans une l'école, c'est que son problème s'y trouvait. Son mal-être venait de là. Elle n'avait pas totalement tort. Les garçons se joignirent à notre conversation.
Je m'absentai pour aller à la toilette. A ma sortie des cabines, Rhim se tenait devant le lavabo avec un sourire narquois.
- Alice m'envoie m'excuser.
- Oh.
Qu'étais-je censé répondre à ça ?
- D'habitude, elle évite les mecs...les filles aussi en fait. Enfin bref, ce que je veux dire c'est que je ne suis pas habitué à la voir s'attacher aux... autres. Il semblerait que vous passiez beaucoup de temps ensemble.
Tout son discours ne ressemblait pas à des excuses, mais je m'en contentai. Il se tut et arrêta de sourire.
- Je tiens beaucoup à elle.
- Moi aussi. Les mots m'échappèrent avant que je ne le réalise.
- Je sais. On va dire que je me suis excusé et que tu as accepté ?
- Oui.
C'est sur cette réconciliation que nous rejoignîmesles autres. Il commençait à faire sombre lorsque nous sortîmes du bar. Rhimavait reçu un SMS et devait absolument partir, ce qui inquiétait Alice. Ils selancèrent des regards qu'eux seuls avaient l'air de comprendre et devinrenttristes ou inquiets tous deux.
Erick rentra en bus et nous à pied. Elle regardaitl'heure toutes les dix minutes comme si elle avait un rendez-vous. Quand je luifis la remarque, elle me demanda si elle pouvait rester un moment chez moi.
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