13.

 Rhim était plus âgé que nous, mais j'ignorais son âge, il travaillait essentiellement de nuit et parfois dans la journée. Il vivait seul et devait subvenir à ses besoins. Alors il cumulait plusieurs boulots.

Je n'entendais que de bonnes choses sur lui. Cela m'avait inquiété de savoir Alice si près de cet homme parfait. Je me demandais comment réagirait Alice si elle savait ce que je ressentais pour elle. Si elle n'éprouvait pas la même chose, ça détruirait notre amitié. Pas seulement notre relation à nous deux, mais également celle avec Érick. Je n'aurais pas pu supporter de perdre le lien qu'on avait tous les trois. C'était nous trois contre le monde entier. De plus Érick et moi étions inséparables. Je l'ai même présenté à Raph, mon camarade de classe qui trouvait que j'avais complètement changé. Il a même insinué que je sortais avec Alice et apparemment tout le monde en parlait. Ça ne déplaisait pas qu'ils se trompaient tous. En restant avec Érick, il subissait moins de choses désagréables et j'en étais fier. Je m'étais convaincu que c'était parce qu'on restait ensemble. Je n'aurais jamais cru qu'ils oseraient nous attaquer. Tout se déroula dans les toilettes de la bibliothèque, ils rentrèrent après nous, je les suspectais d'avoir préparé le coup. Un d'entre eux a fait semblant de se laver les mains sans aucune raison. On allait sortir lorsqu'il ordonna à mon ami de lui passer du papier qui était à quelques centimètres de lui. Ordre auquel il a dit non. Ça ne leur a pas plu, il répéta sa question. Ce fut de nouveau un refus. Il s'approcha de nous et le plaqua contre le mur.

- Répète pour voir petit pédé ?

Je m'interposai et là ce fut le carnage. Tout se déroula très vite. Deux d'entre eux se ruèrent vers moi et essayèrent de m'immobiliser, je me défendis du mieux que je pus. Les coups fusèrent dans tous les sens. Même Érick se lâcha. Ce dont je me souviens, c'est qu'on en avait reçu, mais on leur avait bien rendu la monnaie de leur pièce. La bibliothécaire intervint. Elle nous amena directement dans le bureau du directeur. Je lui ai tout expliqué, pas juste ce qu'il venait de se passer, mais également tout ce qu'ils avaient fait subi à mon ami. La bibliothécaire appuya mes propos.

Il semblerait qu'elle les avait déjà vus l'embêter et leur avait fait des remarques. Je ne le savais pas. Son témoignage tombait à point. Les accusés s'en tirèrent avec deux jours de renvois.

C'était trop peu de mon point de vue. Érick, lui, sortit du bureau le sourire aux lèvres et l'air d'être sur un petit nuage. Il était fier de les avoir tenus tête et de s'être défendu même si on avait bien ramassé. Je décidai de sécher les cours de l'après-midi. Je ne voulais pas subir les interrogations des autres ou des profs. Érick me suivit dans cette décision. Il avait hâte de le raconter à Rhim et Alice. Il partit chez son hébergeur, heureux comme jamais.

J'aurais voulu appeler ma mère pour qu'elle vienne me chercher, mais j'aurais dû lui expliquer et c'était la dernière chose que je voulais en ce moment. J'ai pris le chemin de la maison et j'y arrivai tant bien que mal. Je demandais comment réagirait ma mère en franchissant la porte.

Elle n'était pas dans le salon. Je pris la direction de la cuisine à la recherche de glace pour mettre sur mes bleus. J'entendis des bruits de loin, elle était bien présente. Je me préparai psychologiquement à avoir une conversation avec elle quand tout à coup je la vis là, sur la table de la cuisine, à moitié déshabillée, embrassant cet homme. Le même que dans la vidéo.

Elle poussa un cri en remarquant ma présence. Elle ne pouvait pas savoir que j'allais rentrer à cette heure. J'étais censé être en cours comme toujours. J'ignorais qu'ils continuaient de se voir. C'est à ça qu'elle consacrait son temps libre ?

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