Seize | Dame Aliénor

Au soir, lorsque sa famille rentra du Ministère, Olivia était assise dans un canapé du salon d'hiver, lisant tranquillement le livre sur la dragonologie qui avait eu raison d'elle cette nuit, alors même qu'elle comptait faire une nuit blanche pour le finir d'une traite.

— Livvy, tu as fait tes devoirs ? l'interrogea Iris après être sortie de la cheminée pour laisser passer leur père.

— Oui... soupira sa petite sœur.

— Ta lettre est arrivée ?

— Non, je l'aurai probablement quand je serai chez les Weasley.

— Les filles, venez manger ! intervint Lazare.

— On arrive, papa ! répondirent les deux sœurs à l'unisson.

Elles se dirigèrent ensemble vers la cuisine et la table à manger, s'installant de part et d'autre de leur paternel qui s'était assis en bout de table. Olivia posa son livre à côté d'elle tandis qu'Iris retirait ses mitaines. La famille Blackman commença à manger en silence, se faisant entendre seulement le bruit des couverts contre les assiettes durant tout le repas.

— Livvy, tu n'oublieras pas de préparer tes affaires pour que je puisse t'amener chez Molly et Arthur demain matin, fit Lazare après avoir avalé sa bouchée de viande.

— Je ferai ça avant de me coucher, répondit Olivia en terminant son assiette.

Son père hocha la tête, retournant ensuite à son assiette tandis que sa fille se levait de table pour monter dans sa chambre, emportant son livre avec elle.

Une fois dans sa chambre, la noiraude déposa son livre sur sa table de chevet, passant le bout de ses doigts sur les lettres qu'elle avait reçues de Charlie. Il avait tenu parole, lui avait parlé de sa vie de dragonologue tout en lui demandant des nouvelles de Poudlard sans qu'elle ne puisse lui extirper les faiblesses d'Olivier Dubois ou des trois Poursuiveuses de Gryffondor : Katie Bell, Angelina Johnson et Alicia Spinett. Un début de sourire étira ses lèvres, puis elle se détourna pour aller ouvrir son armoire afin de prendre sa valise de Poudlard et son sac de voyage - la valise était prête, pas le sac.

D'un geste, Olivia ouvrit son sac de voyage avant de retourner près de l'armoire pour y prendre un pyjama ou deux, puis attraper des vêtements de jour - robes, salopette en jean, jupes, gilet, sweats à capuche - qu'elle glissa dans le fond de son sac, à côté de sa trousse de toilette que l'elfe de maison avait apporté avant de descendre préparer le repas du soir. Elle prépara ensuite quelques livres, allant du plus fin possible à celui ressemblant à une brique.

Quand son sac fut enfin prêt, elle le posa à côté de sa valise, qui commençait à s'user avec le temps. Olivia passa le bout de ses doigts sur les zones où le cuir avait tendance à craqueler, presque au point de se détacher. Elle dirigea ensuite ses doigts vers le blason de Poudlard, caressant la représentation du blaireau pour représenter Poufsouffle, sa maison. Puis elle dirigea ses doigts un peu plus haut, sur le lion de Gryffondor.

— Dire que je vais commencer ma quatrième année... murmura-t-elle. Mon premier jour à Poudlard me semble déjà loin.

L'adolescente se releva pour aller prendre sa douche, brosser ses dents et mettre son pyjama - offert par Fred et George lors de son anniversaire. Une fois dans son lit, elle relut vite fait une lettre de Charlie, un début de sourire aux lèvres, puis elle s'endormit rapidement, enveloppée dans ses couvertures.

Le lendemain matin, Olivia était la première debout. Elle descendit les escaliers jusqu'à la cuisine en bâillant, saluant Lonny qui préparait déjà le petit-déjeuner pour la famille Blackman. En passant devant le portrait de sa mère, la jeune fille s'arrêta un instant, cherchant comme toujours les ressemblances physiques entre Aliénor et elle.

— Vous avez ses yeux, fit doucement l'elfe de maison en suivant le regard de sa jeune maîtresse après avoir déposé un plat d'œufs au plat sur la table. Ses yeux et sa force de caractère. Et l'on devine ses traits dans les vôtres.

— Son caractère ? demanda Olivia en se retournant vers Lonny.

L'elfe de maison s'arrêta de parler, contemplant les yeux de la mère et la fille. Le portrait d'Aliénor avait le même regard que celui que faisait actuellement l'adolescente. Lonny continua de préparer le petit-déjeuner avant de répondre.

— Dame Aliénor avait un cœur d'or et une volonté de fer. C'était une femme douce qui n'avait pas peur de se battre pour ce qui était juste à ses yeux. Plus d'une fois, votre père a tenté de la dissuader de se battre lors du règne de Vous-Savez-Qui, mais elle ne l'a pas écouté. Elle voulait se battre pour que ses enfants puissent grandir loin de la terreur, des pleurs et de la mort.

En apercevant la silhouette de Lazare à l'entrée de la cuisine, Lonny se tut pour de bon, continuant de cuisiner en silence, se faisant encore plus petite qu'elle ne l'était. Le message avait été clair : on ne parle pas d'Aliénor Blackman, la seule et unique femme de Lazare Blackman. Ce dernier s'avança pour embrasser Olivia sur le front, cette dernière esquissa un sourire en voyant son père.

— Tes affaires sont prêtes, Livvy ?

— Oui, je dois juste prendre mon petit-déjeuner et m'habiller, puis on pourra partir pour le Terrier.

— Bien.

Le silence retomba dans la cuisine, seulement brisé par le bruit des casseroles dont s'occupait Lonny. Puis Iris apparut à son tour, passant une main dans ses cheveux si semblables à ceux d'Aliénor. Olivia ne put s'empêcher de comparer sa sœur et leur mère, cherchant les ressemblances : en plus des cheveux, Iris avait le même nez et la même forme de visage qu'Aliénor.

— Quoi ? fit l'aînée en remarquant les regards que lui lançait sa cadette.

— Rien, répondit la plus jeune en se dépêchant de se servir pour détourner l'attention d'Iris.

Cette dernière fronça les sourcils, suspicieuse, avant de jeter un regard au portrait accroché au mur, au milieu d'autres peintures acquises au fil des générations et des voyages. La jeune femme jeta à nouveau un regard à sa petite sœur avant de s'asseoir à table sans rien ajouter de plus à la conversation.

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