Dix-sept | Girls

A peine eut-elle fait quelques pas dans la cour du Terrier qu'Olivia lâcha sa valise pour accueillir une petite tête rousse faisant deux têtes de moins qu'elle. Ginny, du haut de ses onze ans, s'accrochait fermement à l'adolescente, refusant de la lâcher pour qu'elle puisse aller saluer les autres Weasley. Lazare en profita pour partir, constatant que sa fille n'allait plus avoir besoin de lui jusqu'à son départ pour sa quatrième année à Poudlard en septembre.

— Eh, Ginny, tu pourrais la lâcher, non ? Nous aussi, on veut lui dire bonjour... protesta Ron en approchant, vêtu encore de son pyjama - tout comme sa petite sœur.

La rousse lâcha Olivia à contre cœur et son frère en profita pour aller échanger un rapide câlin avec la noiraude, qui lui ébouriffa les cheveux au passage, un sourire aux lèvres. Ron se recula en protestant, marmonnant quelque chose ressemblant fortement à "Comme si j'avais pas assez avec des grands frères..."

— LIV ! s'écrièrent deux voix que l'interpellée connaissait par cœur à force d'entendre son surnom être crié à tort et à travers dans les immenses couloirs de Poudlard.

— FREDDIE ! GEORGIE ! répliqua Olivia sur le même ton avant que les jumeaux ne sortent de l'intérieur du Terrier pour se précipiter dans ses bras avec la même force que deux Cognards en furie lâchés lors d'un match de Quidditch.

Fred et George finirent par lâcher leur amie pour la regarder sous toutes les coutures, comme pour trouver une seule chose qui aurait changé en trois semaines depuis la fin des cours. Ce fut Ginny qui trouva ladite chose, remarquant que les cheveux d'Olivia étaient plus droits que l'été précédent.

— T'as coupé tes cheveux.

— C'est exact. Je voulais les avoir à la même longueur. Salut, Percy ! fit Olivia en rentrant à l'intérieur de la maison biscornue en compagnie de la dernière des Weasley.

— Salut, répondit distraitement Percy en lisant le journal, assis à côté de son père pendant que sa mère allait dire bonjour Olivia.

Pendant ce temps, Ron et les jumeaux clignaient des yeux, se demandant comment ils avaient fait pour ne pas remarquer qu'Olivia avait coupé quelques centimètres de ses cheveux alors que leur benjamine l'avait tout de suite vu. En échangeant un regard, les trois garçons finirent par acquiescer silencieusement au fait qu'ils n'étaient probablement pas programmé pour remarquer de telles choses.

Lorsque Silver, le hibou d'Olivia, apparut à l'horizon et entra dans la maison pour se poser sur le dossier d'une chaise, sa propriétaire se dépêcha de récupérer la lettre attachée à la serre de son volatile pour la glisser dans sa poche, ne voulant pas qu'un des Weasley remarque qu'il s'agissait de l'écriture de Charlie. En relevant la tête, la noiraude croisa le regard de Ginny qui avait haussé un sourcil, faisant savoir à l'adolescente qu'elles allaient avoir une de ces fameuses discussions entre filles.

— Plus tard... lui marmonna Olivia, détestant cette impression d'être analysée au rayon X par la dernière de la fratrie Weasley.

— Y a quoi plus tard ? questionna Ron qui avait entendu la réponse de la noiraude.

— Une discussion ente filles, répondit aussitôt Ginny.

Son frère la regarda de travers pendant plusieurs longues secondes avant de retourner à son petit-déjeuner, préférant ne pas poser davantage de questions. Quant à Fred et George, ils étaient trop occupés à embêter Percy pour se rendre compte de quoique ce soit.

Une fois le petit-déjeuner terminé, Olivia suivit docilement Ginny jusqu'à la chambre de cette dernière - emportant sa valise au passage. La noiraude faillit sursauter lorsque la plus jeune referma la porte, les isolant ainsi des oreilles indiscrètes du reste de la famille Weasley.

— La lettre, commença la rousse, elle est de Charlie, pas vrai ?

Seul le silence lui répondit, Olivia faisant exprès d'éviter le regard de Ginny en posant sa valise et son sac de voyage à côté du lit que Molly avait dû préparer la veille. La plus jeune haussa un sourcil et croisa les bras, attendant patiemment une réponse. Finalement, la plus âgée consentit enfin à parler, ne supportant plus ce silence qui traînait en longueur.

— ... Oui, c'était une lettre de Charlie, grogna la noiraude en se redressant pour faire face à son amie, les joues teintées d'une douce couleur rose. Enfin, l'une des lettres. On s'écrit depuis l'été dernier vu qu'il me l'avait promis.

Ginny ne demandait pas tant d'informations, et pourtant, la voilà avec davantage d'indices que Fred et George sur les sentiments d'Olivia envers le deuxième fils de la famille Weasley. La Poufsouffle avait les caractéristiques d'une personne amoureuse : les joues roses de gêne, les détails qui sortaient seuls une fois l'aveu commencé, le regard pétillant et cette impression que les sentiments la bouffaient tout en lui faisant pousser des ailes. Jamais la rousse n'aurait imaginé que Charlie puisse inspirer de tels sentiments chez quelqu'un. Olivia, qui plus est. Après tout, elle avait toujours cru que seuls les dragons capteraient l'attention de son frère aîné.

— T'es amoureuse de mon frère, lâcha Ginny en esquissant un sourire.

— Quoi ? Non ! Non, enfin ! Moi ? Amoureuse de Charlie ? Tu t'entends parler ? s'offusqua aussitôt Olivia, comme si l'hypothèse proposée était la plus stupide qu'elle ait jamais entendue - et Merlin savait combien elle en avait entendues de la part des jumeaux.

Pour toute réponse, Ginny haussa à nouveau un sourcil en regardant la noiraude. Cette dernière s'apprêta à de nouveau protester mais referma la bouche, gardant finalement le silence. Puis elle finit par rouvrir la bouche pour attaquer à son tour sur le terrain des sentiments amoureux.

— Continue d'insister et je commence à te questionner sur Harry.

Ce fut au tour de la rousse de commencer à rougir et d'essayer de nier le fait qu'elle ressentait peut-être un petit quelque chose pour l'ami de Ron. Les deux filles finirent par conclure de ne plus reparler de ça sauf si le besoin se faisait sentir.

Quand elles redescendirent pour aller participer à une compétition de dégnomage avec Ron, Fred et George, ces derniers sentirent que quelque chose avait eu lieu entre Olivia et Ginny sans pouvoir mettre le doigt sur la chose en question, finissant à nouveau par se dire qu'il ne valait mieux pas chercher.

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