9. Spleen🌺

— Hey salut la chouchou, bien rentrée ? Commence Lianne. Papa, maman ! Almyne est enfin rentrée !! Crie t-elle.

Salut. Suis-je arrivé à murmurer.

— Hey, mais ça va ? Tu es trempée, il a plu ?

— Je...oui, une petite rosée.

— Toi ça n'a vraiment pas l'air d'aller. Qu'est-ce que t'as ?

— Rien...je vais prendre un douche, et...me changer.

Elle tique un moment, et me laisse m'en aller. Je pense que j'ai une tête qui fait peur en ce moment, mais je n'ai pas vraiment le temps de m'en soucier. Je me dirige très calmement dans ma chambre. J'essaie de m'affaisser au sol, histoire de retrouver un contact familier, rassurant, mais sans le vouloir, ma tête me remémore ce qui vient tout de suite de se passer. Je n'en vois pourtant pas le besoin mais j'obtempère. J'aurais tellement voulu ne pas m'en souvenir. J'abuse peut-être, mais je l'aurais vraiment voulu.
__________

Je ne te l'ai peut-être jamais vraiment dit auparavant mais Mynette...tu es précieuse à mes yeux, et...je t'aime vraiment. Je t'aime... énormément.

Je ne voulais pas comprendre. Est-ce qu'il parlait d'amour ? De l'amour, amour ? Non. Je refuse.

Je... Hum de quoi tu parles ? Dis-je en voulant fuir le sujet.

A vrai dire, j'ai toujours voulu fuir. Même ce jour, lorsque nous étions petits, en fin d'année. Il m'avait laissé une lettre. Au fond, je me doutais de ce qui y était écrit. Je l'avais lu une fois rentrée, après beaucoup d'appréhension. Je l'ai lu, et une fois fini j'ai eu le mal de moi. Il m'avait livré tous son ressenti me concernant, tout ce qu'il voyait de beau en moi, tout ce qu'il aimait en moi. C'était tellement beau, ça semblait tellement vrai. Mais nous étions petits, alors j'ai voulu banalisé. J'ai voulu fuir car je me sentais incapable de lui répondre, et au final je ne l'avais vraiment pas fait.

Je l'ai laissé, sans jamais lui répondre jusqu'à maintenant, feignant l'ignorance.  Je ne voulais pas réaliser qu'à ce si petit âge, quelqu'un trouvait quelque chose de bien en moi, au point de m'aimer. Comme je voulais fuir, j'ai tout mis sur le compte de l'enfance, de la bêtise. Alors je ne comprenais pas pourquoi il le renouvelait maintenant. C'était lâche de ma part, mais même à ce moment je voulais fuir. Je ne voulais pas qu'il soit brisé, d'une quelconque façon que se soit. Je ne voulais pas qu'il sache que ce n'était pas réciproque. Je ne voulais pas lui dire que je l'aimais, que je l'adorais tellement, mais que mon amour n'atteignait pas la même grandeur que le sien. Là, toute l'affection que je lui portais aurait semblé tellement faux, peu. Je ne voulais pas qu'il doute de mon chaste amour, et je l'aurais forcé à le faire, en le rejetant.

Je suis amoureux de toi Almyne. Ça fait un bon moment déjà. Je serais tellement fier d'être à toi, et que tu sois mienne.

— Je...nous sommes encore très jeunes Wyll et je ne souhaite pas une relation amoureuse... baissais-je la tête avant de reprendre : Je suis vraiment désolée, tu sais il y en a beaucoup d'autres, mille fois mieux que moi. Je suis sûre que tu en trouveras une bonne.

Je... Mynette... je t'attendrais aussi longtemps qu'il y aura de l'espoir, ne t'inquiète pas pour moi. Pour moi tu es unique, tu vaux le coup d'attendre. Sourit-il

Wyll, c'est une si bonne personne. Ça me fait tellement mal de le blesser...une deuxième fois. Je crois que... j'ai honte.

Je...suis bientôt arrivée. Je ... désolée, passe une bonne soirée. M'enfuis-je précipitamment.

___________

En me ramenant à la réalité, je pris une  grande inspiration comme sortie d'une apnée. C'était pourtant court. Mais d'une courtesse assommante. Je me sens mal. Je me sens cruelle. Je me sens lâche. Je suis tout ça.

Je me sens comme sortie de transe par une notification téléphonique. Je me dit que c'est peut être Harlick, et je ne me suis pas trompée. Je déverrouille et y vais directement, le visage toujours maussade.

" - Bonsoiiiiiir Harlick comment tu vas ?!! Tu te souviens de moi ? 🤧 07:10

Harlick : Hey salut !! Bien sûr que je me souviens Almyne ! Ça fait un bail  19:15

Première remarque : il ne semble pas vraiment aimer écrire avec smiley. Évidement, le fait qu'il me reconnaisse me force un petit rictus. Moi, je l'ai gardé précieusement et inconsciemment en moi, alors ça fait toujours plaisir de savoir que c'est réciproque. Dans d'autres circonstances, je suis sûre que j'aurais profité de ce moment.

- Oui ! Tellement longtemps ! Comment tu vas ?  19:16

Harlick : je vais bien Al et toi ? 19:18
Montre moi à quoi tu ressemble, est ce que t'a changé ? 19:18

Je n'appréciais particulièrement pas de partager mes photos. Mais c'était une exception. Après tout, c'était lui...

- Ça va aussi mercii  19:20
    *photo*                
     19:20

Je suis curieuse de savoir si tu te souviens de notre école primaire, ça doit faire longtemps que tu y as mis pied 😊  19:21

Harlick : Joliiie !! Tu as un peu changé mais tu restes magnifique 🥰     19:23

*photo* 
  19:24

Bien sûr que je m'en souviens. Et puis quelques fois, ma mère et moi revenons dans la ville pour voir mon père et tout. Je fais tout pour passer devant, aussi souvent que possible. Ça me rappelle des souvenirs.  19:25  "

J'étais surprise de savoir qu'il revenait de temps en temps. Le hasard n'avait jamais fait qu'on se croise. Dommage. Il n'avait pas vraiment changé, au contraire. Il semblait par contre un peu froid, comparé à avant en message, mais c'était bien lui. Je suis sûre que vu mon état, je dois aussi lui sembler un peu froide.

Je le savais attentionné, gentil et aimable. C'est l'image que j'ais gardé de lui, je dois dire que je n'ai plus d'aussi larges souvenirs de nous deux. Je sais simplement qu'on était bien ensemble, comme deux éternels amis. Il était grand de gabarit et malgré sa force et son physique imposant, je sais que je me sentais privilégiée d'être l'une, sinon la seule, qu'il aimait protéger. C'était si bien d'être dans son cercle. Il avait une attention particulière qui me déconcertait toujours. C'était beau cette contradiction entre lui et son apparence.

Nous avons discutés un bon moment. Maintenant, j'ai sommeil. Je ne comptais pas manger, alors pour ne pas qu'une adorable délégation s'invite dans ma chambre pour me faire dîner, j'ai éteins la lumière et me suis tuée de sommeil.

[...]

Je me suis levée assez tôt. 05:04. Il faut croire que je n'ai pas le sommeil. Ça fait déjà 3 jours, enfin seulement. De toute façon c'est sûrement parce que j'ai dormi tôt. Et aussi Wyll... bref.

En arrivant au lycée, tout le monde y était, sauf Aymhar. En vrai, ce n'était pas tellement étonnant. Ça lui arrivait, parfois. C'est lorsque le premier cours avait commencé depuis 30 minutes qu'il avait pointé le bout de ses pieds.

Cette journée, particulièrement, me semble bien orageuse. Le temps n'est pas vraiment obscur mais pas clair non plus. Je me sens encore inévitablement mal, et je ne distingue pas concrètement la cause. Ou peut-être, je ne le veux pas. Je passais toujours mes matinées à éviter Wyll, même si je savais bien qu'il le remarquerait.

— Pause en vuuuue ! Tout le monde à son poste ! Cria Jonh, il faisant allusion à nos "postes au foyer".

— La nourriture te perdra. S'ilteplait achète moi un grannnnd morceau de pain avocat demi-oeuf , répondis-je naturellement même malgré l'humeur  contradictoire de mon intérieur.

— Toi tu ne sors plus acheter ta bouffe depuis un temps, tu commences déjà à être vieille jusqu'à tu ne peux plus marcher éhé ! Intervient Mhérienne.

— Flemme, laisse moi.

J'ai réussi à les liquider, enfin j'espère. Je pense que j'agissais plus ou moins normalement. Comme je m'ennuyais, j'avais vérifié mes messages, et repéré ceux d'Harlick. J'avoue que ça me fait plaisir.

D'ordinaire nos discussions étaient à base de souvenirs et de nostalgie. J'aimais écrire et donc je l'avais initié à un petit texte trop mimi que nous avions écrit ensemble. Harlick c'était mon retour au passé. Et malgré leurs petit manque d'enthousiasme, j'aimais nos discussions. 

Ce soir-là, j'ai marché seule. Mon fidèle compagnon Aymhar a dû prendre un taxi pour une urgence. J'espère d'ailleurs que ça va. En rentrant je remarque qu'il est 18 heures. Lianne et Jack ont voulu me réconforter à leur manière. J'avais toujours cette mine étrange collé au visage. Si je pouvais le cacher à ma petite bande adorée à l'école, c'était plus compliqué pour Lianne et Jack.

Je rentre dans ma chambre et déverrouille directement mon téléphone. Je ne me suis pas rendu compte mais ça faisait déjà une heure que je parlais à Harlick.

J'aurais voulu écourter les choses, avant qu'elles en arrivent là.

" - c'était vachement drôle à l'époque 😂surtout avec Franck dans les parages ! 19:21

Harlick : mais trop !!  19:22

- 😂 19:23

Harlick : Al, tu sais ça fait tellement longtemps mais malgré tout on ne s'est pas oublié. On pourrait reprendre la où on la laissé. N'est-ce pas ?  On était si bien ensemble.     19:25

- ou... ou veux tu en venir    19:29

Harlick : je t'aime toujours, j'aimerais que l'on se mette ensemble...     19:30 "

C'est vrai qu'on discutait. Énormément. Mais l'on s'était recontacté depuis quatre jours seulement, même si ça semblait beaucoup plus.

C'est bizarre. C'est très bizarre...mais je me suis senti.... affreusement dévastée.

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