🌺.20. Choc 🌺
Il reste 3 mois de cours à peu près.
La tension se fait déjà ressentir : des profs qui n'usent plus la moitié de leurs heures à bavarder sur leurs anciennes anecdotes " passionnantes "; des notes irrégulières trahissant le stress pour certains; des élèves soit plus bavards pour gérer l'examen qui approche, soit plus taciturne, paralysé par la pression.
Moi, dans tout ça, je ne sais pas vraiment où me retrouver. Rien n'a vraiment changé chez moi si ce n'est l'humain stress que je ressens, acentué par la pression habituelle qui a toujours ponctué ma vie. Rien n'a vraiment changé. Ah ! Mise à part quelques défauts de concentration et une relative baisse sur mes notes, je le répète : rien n'a vraiment changé.
Nous sommes à 3 mois de l'examen mais en regardant le programme qui nous reste, je crains que nous n'aurions pas de répit. En effet, les professeurs nous accablent de cours ces temps-ci. A croire que ces gens-là n'ont jamais été à notre place.
En passant par le foyer, je remarque Androine, Lissa et Karl les nez dans leurs cahiers. J'en ai moi aussi en ce moment, une interrogation nous guette au retour alors je m'arme comme je peux. Je les salue et les passe rapidement. C'est alors que je remarque Mhéri sur mes pas, et elle me rejoint.
— Mademoiselle la génie, la dernière fois le prof avait dit quoi sur la différence entre le rayonnement gamma du bêta et alpha ?
— Alors c'est ça la définition d'un génie : quelqu'un qui suit bien son cours et les explications du profs ! Whouah. Me moquais-je.
— Tu n'aimes pas la paix. Pourquoi je t'ai demandé même ? Aymhar saura.
— Ouais c'est ça, le rayonnement gamma est plus intensif dans l'organisme que le bêta et alpha. Et il altère moins les particules qu'il rencontre. Heureusement tu es là pour toujours me faire réviser.
— Au lieu de remercier les gens tu fais la grande bouche.
Je simule un rire et me plonge dans mon cahier avec elle sur les talons.
— Ces derniers temps tu te connectes pas trop, y a quoi ? On doit travailler des devoirs je te signale. Déjà qu'il n'y a pas assez d'heures dans une journée, tu réduis le temps là! Me demande t-elle.
— Ah. Ouais. Je me connecterai...
Les dix minutes qui suivent on se retrouve sur nos bancs, feuilles blanches devant, stylos en mains et méninges a vif. L'interro ne dure que 20 minutes durant lesquelles j'estime avoir fait de mon mieux. Ça suffira, je pense. Je finis, et entame ma route en prévenant mon groupe que je les devance. J'ai prétexté un truc urgent à faire en rentrant. Même pas 20 minutes après Aymhar me rattrape, apparemment sa maison lui manquait aussi aujourd'hui. Mdr.
— Tu pars comme une voleuse ? tu aurais pu me prévenir !
— Je ne savais pas que tu étais un voleur toi aussi, la prochaine fois je m'en souviendrai ! m'amuse-je en même temps que lui.
— Vu que tu ne m'a pas attendu, je ne te dirai pas ce que je voulais te dire.
— Hein ? mais quel rapport ? allez vas-y ! M'impatientais-je déjà.
— Non trop tard.
Deux minutes de marche plus tard, un soleil dans son coucher nous surprend. la vue est belle, tellement belle que ce n'est pas moi qui prend une photo mais Aymhar. Il a toujours bien aimé ce genre de décor. Même étant loin du mood requit, je prend une photo avec lui, et on reprends où on en était.
— Ne crois pas que j'ai déjà oublié ! qu'est-ce que tu devais me dire ? boude-je presque.
— Tu es sûre que tu veux écouter ??
—Pourquoi ? C'est une betisse que tu as faite ? Bien sûr que je veux écouter ! Ou c'est une autre victime de ton "charme d'apolon " ? Dis moi tout.
Il lève des yeux au ciel avec un rictus dont il en a le secret. Et le silence se fait. Jusqu'au moment où il le brise.
—Je comptais te l'écrire mais je pense que c'est mieux que je le fasse en face.
—Ah bon, ouah ! Et qu'est-ce que tu aurais écrit ?
— Je te le lis ?
—Tu l'as sur toi ?
— Oui, en moi plutôt.
— Okay. Je ris.
Puis on s'arrête, ou plutôt IL s'arrête et me force en même temps à le faire. Ça tombe bien nous sommes à une place d'indépendance et je profite pour admirer la vue en gravissant les quelques tribunes. Il prend soudain une feuille de son sac et se met à écrire pendant deux minutes. Il me donne ensuite la feuille sur laquelle plane sa calligraphie. je lis.
" Tu as la beauté d'un poème. La délicatesse d'une brise. Cet être que tu forme de chacun de tes traits, de ta personnalité, inspire le calme et la joie du cœur. Cette énergie bohème que tu enlace comme le ciel enlace les nuages m'émeut parfois avant de me troubler. Tu es la plus belle contradiction que j'eusse connu jusqu'à maintenant. Et pour cette raison éternelle, mon cœur ne cessera de ressentir ces sept lettres pour toi : je t'aime. "
Je fixe le mot et relis les passages désignés au hasard par mon cerveau. Je pense premièrement à un de ses nouveaux textes. Il a pour habitude de me les montrer, histoire d'avoir mon avis. Je relis le texte sur cette lancée, mais comme pour rectifier mes pensées, sa bouche m'adresse une réponse que je n'ai pas demandée.
— C'est ce que j'avais à te dire...
Je tombe des nues. Je dois avoir manqué quelque chose pour en être arrivé là. Mon ouïe me fait défaut.
— Je ...Je ne comprends pas. Dis-je sincèrement, le déni au coeur.
— Je t'aime Almyne. Il n y a rien à comprendre. C'est juste... quelque chose à accepter. Ou pas. C'est toi qui décide.
Si j'avais voulu refuser ces mots, me convaincre que ce n'était pas vrai, alors son attitude moins à l'aise, presque gêné m'aurait forcé à le croire.
A quel moment avais-je manqué un quelconque signe justifiant cette déclaration ? A quel moment étais-je devenue si bête et peu attentive ? L'avais-je toujours été ? Mon intelligence scolaire, contrastait-elle avec ma stupidité sociale ? Vraiment, A quel moment étais-je devenue une personne dont on tombe amoureux ? Car si je n'arrivais jamais à croire en l'amour des autres envers moi, Aymhar était bien la seule personne à qui j'accordais le bénéfice du doute. Il était aussi la seule personne chez qui je n'avait rien vu venir. Comment étais-ce possible ?
Consciente que le temps ne s'était pas vraiment arrêté, je revins au moment présent.
Oh que j'ai mal ! Mal d'avoir écouté ses sentiments, mal d'avoir à le regarder dans les yeux à cet instant présent et le refuser quelques secondes suivantes. Mes yeux n'avaient pas repris leur volume habituels. Mes yeux me piquaient, le scénario allait se répéter. j'allais blesser quelqu'un une fois de plus, et c'était Aymhar cette fois-ci. Aymhar. Je me croque la joue mais rien n'y fait, je suis toujours là, devant lui. Je suis choquée. Je me serais attendu a tout dans ma vie, sauf à ca. Tout le monde sauf toi, Aymhar.
Je t'en suplie...
pas toi...
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