12. Section électronique 🌺

C'est incroyable, ce soleil m'éclate littéralement les yeux. Comment un bon prof de sport peut permettre que ses élèves souffrent autant à son cours ?

Ça fait à peine 15 minutes qu'on a commencé la séance, mais je me sens déjà perdre toute ma réserve de force. Je m'assois un peu pour reprendre du souffle et monsieur mon prof m'adresse un regard noir. Je pensais qu'on avait aboli toute époque d'esclavage.

Maintenant que j'y pense, il y a deux semaines, jour pour jour, je m'éclatais sur ce même terrain. Heureusement que je vais un peu mieux depuis sinon cette journée m'aurait achevé ! Je me lève envouragée, ou plutôt menacée, par monsieur Xavier et reprends le cours de ma course. Je fais malgré tout de mon mieux et arrive au terme de mon parcours. Quelques minutes après, le temps que toute la classe termine le leur, le prof nous réunit à même le sol et entame enfin la conclusion du cours.

— Bien silence, silence ! J'ai vu des âmes danser de douleurs aujourdhui et c'était pas fameux. Peut vraiment mieux faire. Pratiquer à la maison au lieu de regarder les novelas mesdames, et les matchs pour les garçons...

— mais monsieur le foot est une activité physique, nous on s'entraîne même en se divertissant, lance un élève au fond du groupe assis.

Pas faux, c'est toujours mieux que les novelas de certaines, dit-il en visant quelques filles de ma classe, mais mdr.

La solidarité masculine ! Une belle et fidèle initiative des humains. Y a comme une discrimination là !

— Bien bien, l'évaluation de fin de trimestre est la semaine prochaine, je ne vous apprends rien. Ce sera première partie : épreuve abdominale, gainage pour les filles, et pompes, saute mouton pour les garçons. Si vous voulez faire un régime le jour de l'évaluation, de grâce ne venez pas à mon cours. J'ai un nombre limité de places pour les amoureux des crises dans mon gymnase. Je tiens à préciser que mes soins ne sont pas ceux d'un infirmier donc si vous voulez faire un malaise, rappelez vous-en. Bonne préparation et à la semaine prochaine ! Tous le monde est présent, non ?

— Oui monsieur ! Répondons-nous en chœur et trop rapidement pour que ce soit crédible.

Bon Mhérienne fais l'appel ! Karl et Jonh ramassez les plots et mettez-les dans le gymnase.

Le cours s'achève. Je décide cette fois de ne pas me changer et de juste enfiler ma jupe pour rentrer. On a fini avec à peu près deux heures trentes d'avance vu qu'il a pris l'heure d'un autre prof qui n'était pas venu. Autrement dit, il est 15:03. Ça faisait longtemps on était pas sorti aussi tôt de cours de sport. Lorsque Mhérienne finit l'appel, on va directement à la pompe en laissant Jonh s'occuper des plots et Aymhar qui s'est déjà changé. On y rencontre Lissa.

—  Hey Comment vous allez, ça fait longtemps on ne vous croise plus là, commence t-elle. Elle semble aller de mieux en mieux malgré sa déception amoureuse. Ça me ravie.

— Ça fait trop longtemps !! Ça va et toi ? Notre emploi du temps est trop chargé, c'est une chance qu'on aie fini à cette heure !

— Ouais on est jeunes comme ça, mais on veut nous faire exclaves, le monde va de mal en pire je te dis ! Complète Mhéri

Lissa nous offre son rire et on rattrappe le temps à parler des nouvelles et des devoirs qui approchent, mais Karl nous interrompt.

— Les filles vous avez déjà vos tenues pour la semaine prochaine ?? Monsieur Xavier a dit qu'il ne tolèrera pas d'autres couleur que le vert, je vous rappelle seulement hein.

— Tu parle pour qui même ? Moi je suis exemplaire, j'ai ma tenue depuis le début de l'année, dis-je fière.

— De nous excusez ! Nous qui n'avons pas les tenues demandées là. Karl tu achète pour toi quand ? Répond Mhéri.

— Tout à l'heure vu qu'on est sorti tôt, c'est pourquoi je vous préviens.

— Orh mais moi j'ai pas prévu ça, j'ai pas de sou.

— T'inquiète je te dépanne, j'ai du surplus.

— OK merci !! Je te rembourse demain

On prévient les autres et il s'avère que Jonh et Aymhar ne sont pas de la partie. On se retrouve malgré tout à 6 au marché : Mhérienne, Lissa, Karl et moi, plus deux autres amis de Karl qui devaient se retrouver après notre petite course pour aller rendre visite à quelqu'un. Bref. Lissa semble les connaître aussi et parle avec l'un des deux qui curieusement vient ensuite me faire la conversation. Il fallait bien évidement que Mhérienne me lâche pour parler avec Karl et Lissa. On se retrouve donc pratiquement  à deux, avec son ami qui est un peu plus en retrait derrière.

— Moi c'est Androine et toi ? Commence t-il

— Almyne, dis-je sans plus.

— Tu es dans la classe de Karl n'est-ce pas ?

— Oui oui

— Les machines du lycée ! ça parle beaucoup de vous dans les autres bâtiments, surtout toi.

— Whoua quel honneur, ricanais-je mi gênée mi lasse, et toi tu es dans quelle section ?

— Section électronique, on essaie un peu de faire comme vous !

— Okay. Tu connais Karl comment alors ?

— C'est un vieux pote, on a fait le tronc commun ensemble et on a gardé le contact si on peut dire ça comme ça. C'est mon bon petit.

— je vois

— tu devrais venir avec nous ! On va rendre visite à un camarade qui est malade, après on pourrait te raccompagner.

— Je crois pas, non.

On fut interrompu, si on peut dire ça comme ça, par Mhérienne qui venait enfin de trouver une bonne place pour acheter. Vu que ce n'était clairement pas cher, elle a pensé à en prendre pour Lyan qui n'avait pas de tenue mais plutôt un t-shirt orange délavé qui... disons ne le mettait pas très en valeur ! Mort de rire. Et on en a pris un pour Ayhmar aussi. Heureusement j'avais de l'argent sur moi.

Nous sommes finalement rentrés laissant Karl et ses amis partir. J'ai embrassé tout de suite mon lit une fois rentrée. Comment les lits font pour supporter l'absence de leurs hôtes pendant des journées presqu'entières ?? Et surtout comme je fais moi ?

Je scrolle mon téléphone, pour obéir à ma routine, réponds à quelques messages dont ceux de Lyan, et je vois un appel entrant de lui justement. Je décroche. Je le lui dois un peu n'est-ce pas ?

— Éh ! Je rêve ? Miracle elle a décroché !

— Roh c'est bon N'abuse pas aussi hein, ris je, Quoi de neuf ?

— Ça va je suis en train de réfléchir au devoir de madame Lartha là, ça tombe bien comme tu as même décroché ma machine en français !!

— Tchuips, je savais que tu appelais toujours pas intérêt, mais là tu m'as pris de court. Et dire que j'ai cru en toi ! Ah la la.

— Ouais c'est ça, toi tu as déjà sûrement fini ça depuis. Il faut aider le bas peuple. Tu es bien rentré au fait ?

— Oui oui y a pas longtemps et toi ?

— Y a pas longtemps !? Hummm Al tu faisais quoi depuis qu'on est sorti des cours, tu as maintenant de mauvaises fréquentations hein !

J'éclate de rire en entendant son ton reprocheur. Non mais regardez qui me fait la morale ! N'importequoi, il pense que je suis comme lui.

Pendant 1 heure, on parle de tout et de rien. Il me raconte les bêtises drôles de sa petite sœur, ses projets de business mdr. Et pendant 15 minutes je l'aide dans son devoir.

— Ah Al, ça faisait longtemps, tu m'avais manqué.

— Mais qu'est-ce que tu racontes, on est dans la même classe mdr

— Oui mais c'est plus pareil

Étais-ce vrai que "je lui avais manqué" ? Même après tout ça ? Je déteste mon cerveau, je crois que je ne le dirai jamais assez.

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Tu ne réponds plus à mes appels, ni à mes messages qu'est ce qui se passe ?

— On est en plein appel Lyan...

— Oui ça c'est parceque tu as écouté ta conscience juste une fois aujourd'hui !

Désolée

— ou c'est parceque tu évite la question...

— Non... non

— Alors dis moi donc. Pourquoi tu ne veux pas être avec moi ?

Ça ne sert à rien de te le dire, c'est pas important c'est juste... comme ça. Mais ce n'est pas à cause de toi, t'inquiète pas. La vraie question c'est pourquoi tu ne lâche pas l'affaire ?

Il soupira.

— Je te l'ai déjà dit Al, je t'aime. Tu es mon premier amour en plus, je ne peux pas juste te laisser. Et je suis sur que mes efforts ne seront pas vain, un jour tu comprendras.

Ça te passera Lyan

— Comment tu peux en être sûre ?

— Donne juste du temps au temps, tu verras. Tu ne m'a rencontré que moi, quand tu rencontreras d'autres tu verras à quel point tu ne m'aimais pas, que c'était juste de l'attirance. Avec le temps tu verras, je peux même le parier.

— Avec le temps ? Ça fait presqu'un an que tu me repousses, je t'ai déjà dit que j'ai essayé mais je n'arrive juste pas. Comme tu as dit je me suis concentrée sur l'école, j'ai fais des activités, j'essaie de m'occuper mais c'est instinctif de penser à toi. Quand penses-tu que ça passera ?

Tout ça n'arrangent rien à ma culpabilité. Je sentais dans sa voix un étrange semblant de sincérité voulant égaler le réel. Peut-être ressentait-il vraiment de l'amour. J'en doutais. Il étais trop jeune pour ça. Nous étions trop jeunes pour ça. Et puis ce n'était pas réciproque... étais-je si méchante de refuser ? 

— Je ne sais pas mais ça passera, le temps que tu rencontres d'autres personnes.

— Tu me parles d'autres personnes, mais moi c'est toi que je veux. Ne me renvois pas chez d'autres. Laisse moi une chance ! Juste une pour te prouver.

— Tu n'en a pas besoin. Il y en a beaucoup qui t'aiment aussi, essaie de leur donner à elles une chance, tu verras que tu les aimeras.

L'entendre maintenant était si différent de sa façon habituelle de parler. Vous le croiserez en classe et c'est comme si  rien de tout ça n'aurait été crédible. Je m'en voulait de rendre si "faible" ou plutôt inhabituel, quelqu'un de si extravertie et presque jovial de nature. Ça doit être sa personnalité en elle même qui m'encourageait à croire qu'il n'était pas si sérieux. Malgré tout j'en ai perdu mon humeur pour des jours, à ressaser à quel point j'étais porteuse de mal'être autour de moi.

— Almyne...

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— Al ? Al ?!!

—Euh... oui ? Reviens-je à moi.

— Tu étais où  là !?

— Loin... euh on m'avait appelé en fait. Tu as fini ton devoir pratiquement  non ?

— Oui oui

— Okay bon je te laisse, je commence à avoir les séquelles du sport et je dois manger. Donc bonne nuit à demain.

— d'accord à plus

Je lâchai le téléphone et pris le temps de soupirer discrètement. J'allai ensuite dans le salon pour le dinner, sans grande intention de manger.

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