🌺.10. Culpabilité 🌺
" Harlick : je t'aime toujours, j'aimerais que l'on se mette ensemble... 19:30 "
J'ai voulu ne pas y croire. Peut-être suis- je bouleversée pour rien.
- Tu, tu me fais une blague ? 🤦🏾♀️😂 19:32
Harlick : Je suis très sérieux ! Sortons ensemble 19:33
- je... ne peux pas 19:35
Harlick : Pourquoi ?? 19:36
"Pourquoi " ? Comment répondre. Par ce que je ne peux pas, ou je ne veux simplement pas ?
- Nous sommes encore à l'école je te signale, et donc ... ce serait compliqué
19:38
Harlick : L'école n'a jamais été un frein à l'amour 19:38
- Je ne veux pas te perturber, tu as des examens à passer et avoir une copine n'est pas vraiment la chose à faire dans ce cas... 19:39
Harlick : Tu ne me pertuberas pas, tout dépendra de moi 19:41
- c'est plus compliqué que ça, désolée mais je ne peux vraiment pas. 19:42
*Audio 02:05* 19:45
Il a envoyé un audio. Il semblait légèrement en colère. En réalité, non. Il n'était pas en colère. Il ne comprenait juste pas et essayait de le faire. Cette voix m'a rendu faible, chagrine. Coupable. Je savais que je l'étais pour l'avoir déçu. Je me decevais moi même, mais c'était tellement compliqué ce qu'il me demandait. Une infime part de moi en avait envie, le reste non. Et je ne pouvais pas. Là, j'ai eu peur pour notre amitié. Mais je l'ai quand même fait.
- Je suis désolée, je suis vraiment désolée, mais je ne peux juste pas. 19:47
-Tu sais, rassure toi, ce n'est vraiment pas une perte, si tu me perds... "
19:48
Vous vous demandez ce qui me prend ? Seul mon cœur pourra vous répondre, seulement, il est muet en ce moment. Je sentais mon cœur complètement mélangé.
Harlick est resté dans le passé. Il a 3 ans de plus que moi, mais c'est incroyable de voir à quel point l'on s'entendait si bien à l'époque. Ça aurait été beau que l'on finisse nos jours ensemble. Mais je ne pense pas qu'il le ressentait vraiment. Après toutes ces années, après cette courte retouvaille, comment aurait-il eu le temps de m'aimer moi ? Pour m'aimer, il fallait au moins 100 ans. 5 ans pour accepter les défauts de mon physique, au mois 80 ans pour comprendre et aimer ma personnalité incompréhensible, 15 ans pour apprendre à supporter mon trop plein de défauts, et quelques 5 ans pour allier le tout. C'était juste trop compliqué de m'aimer. Moi même j'y faillaissait parfois.
Harlick, Je le voyais comme un beau béguin d'enfance. Je voulais que nos relations s'éternisent dans l'entente la plus complexe, pour avoir été de beaux béguin, mon premier. Je voulais que nous retournions à nos mimiques d'enfance, sans prise de tête, spontanément, mais pas que l'on se mette ensemble. C'était une nostalgie magnifique qui me dévorait. Pas un sentiment amoureux. Je sais, j'en demandais... tellement trop...
[...]
Étonnamment, je n'arrive pas à me lever du lit. Étonnement, par ce que aujourd'hui nous avons cours d'anglais, et j'adore les cours d'anglais, c'est toujours passionnant. Je me suis surprise à admirer mon plafond, allongée. Vous savez, devant un plafond, on réfléchit toujours. Je savais que ces scénarios me poursuivraient jusqu'à toujours, même si ce n'était que depuis quelques jours. Alors, je n'étais pas surprise de penser à eux. Wyliam et Harlick sont...
— Almyyyyyne dépêche toi de descendre, tu sèche en plein début d'année ??
Je fus interrompu par ma chère grande sœur. Je n'avais pas l'humeur a l'éclat. Je n'avais donc pas pu rire et la provoquer comme je l'aurais fait habituellement. J'étais simplement descendu.
En arrivant dans l'enceinte, la première impression est que le lycée me semblait bien fade. Les bâtiments comme les occupants. C'est donc vrai que lorsqu'on se sent terne de l'intérieur, l'extérieur aussi nous semble pareil ? J'avais lu ça dans des livres. Que la tristesse, il faut la vivre pour en mesurer les dégâts.
Je prend la route de ma classe et m'y enferme une fois arrivée. Le premier cours n'était pas celui d'anglais, mais de maths, alors j'avais un peu rêvé durant. A la première récréation, j'ai voulu sortir prendre de l'air. C'est vrai que j'étais assez mal mais je n'arrivais pas à le faire comprendre quand il y avait du monde. Je veux dire, ma petite bande est mon monde préféré, mais lorsqu'il sont tous devant moi, je n'arrive pas à afficher la mine morne qui au fond de moi me sature. Je n'arrive tout bonnement pas à les retransmettre mon mal. Et c'est une bonne chose en soi.
— Alors la marmotte ne grogne pas de faim aujourd'hui ? Entama Jonh.
— Je sais que tu le fais mieux que moi, et puis tu sais il n'y a que les ogres qui grognent. Je n'en suis pas un mais toi... j'ai des doutes. Répondis-je presque naturellement.
— J'étais venu en paix et pourtant !
Il faut toujours que tu t'attires mes noises.
— Tchuips, pardon libère moi la ligne, dis-je en rigolant et en m'éloignant, prennant le soin de tirer Mhéri.
Mais d'où me venait ce rire faux ?
J'avais oublié un détail. Celui pour lequel je ne sortais jamais de la classe depuis un moment.
— Almyne !!! Enfin je te croise, t'es vraiment pas facile à voir dis donc.
C'est Wyll. Wyll. Je ne l'avais pas oublié, mais je n'avais pas prévu la peine que ça m'aurait fait de le voir après la dernière fois. Pourtant il ne semble pas vraiment affecté. C'est d'ailleurs ce que j'aime avec lui, son optimisme, sa calme persévérance. Il m'a parlé. J'ai vaguement répondu. Et puis Harlick s'est imposé à moi, dans mes pensées.
— Écoute je...j'ai vraiment pas la tête à parler de ça...et sincèrement je suis vraiment...désolée pour la dernière fois ...
— Qu'est ce qu'il y a tu es malade ?
— Non je vais bien, je dois y aller, on se retrouve après d'accord ?
Je lui ai laissé me répondre et j'ai finalement fait demi tour vers ma classe pour y attendre le prochain cours.
12:40. Depuis que monsieur Mawoumbi parle je me suis arrêté sur la phrase thème du cours. " Time wait for no one". Monsieur Mawoumbi avait instauré une routine selon laquelle au bout de chaque cours, nous devions retenir au moins une phrase ou expression utile en anglais. Il avait fallu qu'il veuille que je retienne celle- ci aujourd'hui. " Le temps n'attend personne ". Je le sais ca, pourquoi me le rappeler ? Le temps n'attend pas que l'on revienne dans le passé pour rectifier l'erreur. Le temps n'attend pas que l'on essaie, puis qu'on se rattrape.
Je sais, que le temps n'attend pas qu'on profite éternellement d'un moment avec une personne chère... Le temps, est égoïste, pressée. Il n'attend jamais que l'on choisisse bien ses mots, il file. Simplement. Sur le coup, j'ai voulu qu'il me ramène en primaire avec Harlick et Wyll. Qu'il me laisse le temps de savourer comme je le voulais les moments passé avec eux. Qu'il me laisse le temps de guérir de ces souvenirs, de cette nostalgie maladive que je brisais moi-même dans le présent.
J'aurais voulu qu'il ne me condamne pas de m'être tant attaché à eux, et de les avoir quand même blessés. J'ai vu ce regard incroyablement profond de Wylliam, et il m'a transpercé à l'excès. J'ai écouté cette voix brisée d'Harlick, et j'ai senti mon cœur volé de culpabilité surtout que depuis, nous ne parlions plus tellement. Peut-être j'exagerais... Non je n'extrapolais pas, c'est mon cœur qui ressentait tout trop fort.
J'imaginais –pour ne l'avoir jamais vécu– le mal que pouvait causer la déception amoureuse, l'inintérêt d'un être "aimé". J'aurais voulu que le temps m'épargne ça, à moi et surtout à eux. Mais, " le temps n'attend personne". C'est tout ce que j'avais vraiment retenu de ce cours. Je crois que c'est la première fois que j'ai été aussi distraite à un cours, à un cours d'anglais.
— Hey qu'est ce que tu fais là, seule ? C'est la pause tu devrais pas être là,tu fais quoi ? Dit Aymhar en me découvrant assise à l'arrière extérieur de la classe.
— Rien, rien.
— Hum ! Je ne t'ai pas vu manger aujourd'hui, tu as du damé avant de venir toi !
Cet air qu'il avait pris m'avait forcé un petit sourire d'amusement.
— J'ai pas mangé Aymhar. Répondis-je simplement.
— Hein ?? Mais pourquoi, tu es malade ? T'a quelque chose ?
— Rien de spécial, juste pas d'appétit aujourd'hui. Sinon tu as fait les exos de maison ?
— Ne change pas de sujet ! Dis moi tout.
— Aymhar, que pense-tu de l'amour ? Est-ce un sentiment si fort qu'il peut braver l'époque ?
— Philosophiquement parlant tu as....
— Non, je veux ton avis.
— ...Oui, qui sait ? Enfin, peut-être. Je ne sais pas. Je pense que dans la normale des choses, l'essence même de l'amour, c'est de traverser le temps.
J'ai été frôlé par ses dernières paroles, si fortement que j'en ai été secouée. J'ai alors su à quelle point j'étais coupable.
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Leçon n°1 : si le temps n'attend personne, l'amour lui peut attendre. Ne jamais sous-estimer la patience d'un amour qui se veut sincère.
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