Un

Je savais que tu n'aurais pas dû naître.

J'avais prévenu Papa et Maman qu'il ne fallait pas que tu existes, que tu allais nous causer que des ennuis. Je ne savais pas encore à quel point j'avais raison.

Bien sûr, ils ne m'ont pas écouté.

Ils disaient que c'était parce que j'étais jalouse. On n'écoute jamais les enfants. Et on en subit les conséquences.

Pendant neuf mois, j'ai regardé le ventre de Maman s'arrondir chaque jour un peu plus, et chaque jour, mon appréhension grandissait.
Papa m'irritait en poussant ses cris de joie lorsqu'il posait ses mains sur le ventre rond de Maman et qu'il sentait tes pieds donner de petits coups de frustration sur les parois de la cage humaine qui t'emprisonnait.

Et puis quand Maman a eu de fortes contractions, on est parti en trombe vers l'hôpital. On a attendu des heures en salle d'attente, se demandant quand est-ce que tu sortirais, faisant cesser les hurlements de Maman qui s'époumonait de l'autre côté du mur.

Et puis, d'un coup, tout s'est arrêté. Quelques instants plus tard, le médecin est sorti de la salle en te tenant dans ses bras. Je me rappelle m'être demandée comment cette petite chose frippée avait pu faire autant de mal à ma mère.

Plusieurs jours plus tard, on est revenu à la maison. C'est là que l'enfer à débuté. Les nuits blanches lorsque tu criais à m'en percer les tympans, les cernes de Papa et Maman le matin ou encore bien d'autres traces du malheur que tu distrubuais déjà à l'époque dans la maison.

Tu venais à peine d'arriver et tu t'étais accaparé MES parents. Tu avais beau les faire souffrir à l'excès, il y en avait que pour toi partout où on allait. Des pluies de cadeaux t'étaient destinées mais personne ne dégnait me remarquer. "Elle a eu son heure." Pensait-il sans doute.
À l'époque, je n'avais rien dit. Pourtant j'aurais dû. J'aurais pu ainsi empêcher le désastre que fut le reste de notre existence à tous.

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