Chapitre 17 - t2

Allongé sur un futon de bonne qualité, l'alpha, glacé, contemple les ombres dansantes sur le plafond de la demeure qui lui a été confiée, près de Tokyo. En cette soirée de fin octobre, le temps n'est guère généreux mais cette fois la lune éclaire un peu le ciel. Le sommeil le fuit, comme le moindre indice quant à la survie de Jisung, ou son bien-être. Où est-il ? Chaque instant le rapproche de cette issue qu'il redoute : contracter un mariage, non pour paraître, mais pour sauver l'oméga d'un destin pire que la mort. Comment va-t-il se dépêtrer de tout cela ? Qu'il se sent lourd... Un poids s'est installé sur ses épaules, inamovible. Et il est bien incapable de s'en défaire. L'inspiration le fuit. Les solutions lui échappent. Il ne sait plus quoi faire. L'alpha est perdu. Sans trop savoir pourquoi, il ressent une rage folle qui lui enserre le cœur. Machinalement, il porte une main à sa poitrine afin de masser doucement son thorax, mais ce sentiment d'oppression vient lui serrer la gorge.

« ... ho... ... viens... ... besoin de toi... »

Les mots résonne à ses oreilles et le font se redresser subitement, les yeux écarquillés tandis qu'il cherche dans la pièce sombre.

— Ji... Jisung ?

Non, il n'est pas là pourtant. Mais... C'était sa voix... C'était lui... Et il l'appelle, il a besoin de lui, et lui n'est pas là, et ne sait pas comment le rejoindre. Impuissant, il porte les mains à sa tête et ses doigts s'agrippent à ses longs cheveux détachés. Doucement il se balance d'avant en arrière, comme si se sentir bercé pouvait atténuer la souffrance qu'il ressent de ne pouvoir venir en aide à son âme-sœur.

— Je suis désolé... Je suis désolé...

Il a si froid... Il a toujours froid... Et ce froid qui l'habite est signe de distance... Ce lien qu'ils ont, c'est comme un fil tendu entre eux... Un fil qui est si étiré qu'il devient difficile de ressentir la moindre vibration d'un bout à l'autre. Les sensations sont si infimes qu'elles sont pratiquement indécelables. Et pourtant, cette fois il l'a clairement senti. Il l'a entendu... A quel point sa détresse peut être forte pour réussir à arriver jusqu'à lui... ?

Dans la pénombre de la chambre, Minho geint doucement et se recroqueville sur lui même, se maudissant de ne pas savoir intervenir.

La roue de la charrette grince à intervalles réguliers, brisant le silence cotonneux de l'aube. Un crachin fin voile les reliefs encore endormis, et la terre battue du Tōkaidō ne fait que gêner le pas des marcheurs. L'alpha, emmitouflé dans un haori foncé, garde les bras croisés sur sa poitrine et le regard perdu dans le vague face à lui. Chaque inspiration semble lui râper les poumons.

À ses côtés, Gorō, toujours aussi taciturne, consulte les repères sur le chemin. Il parle peu, se contentant de signaler les distances et les auberges à venir. A ce propos, il déclare quelques mots.

— Nous atteindrons Odawara avant la tombée de la nuit.

Minho hoche la tête sans répondre. Il n'écoute pas vraiment. Il n'écoute plus rien. Toute cette mascarade... Un mariage pour faire bonne figure. Une union vide, destinée à masquer le chaos politique et les tensions raciales que personne ne veut voir éclater au grand jour.

C'est au matin du troisième jour, alors que le Mont Fuji se dessine au loin au travers la brume, que quelque chose change. Le châtain s'arrête net sur le sentier, les yeux écarquillés. Un frisson... Non, pas un frisson. Une chaleur, ténue, timide, venue de l'intérieur. Comme une caresse douce qui effleure sa cage thoracique.

Il se redresse un peu et machinalement, sa main se pose sur son sternum. Son cœur s'est mis à battre plus fort, presque douloureusement, comme si un tambour oublié reprenait son rythme. Le froid, ce froid qui l'habite depuis des lunes, depuis qu'il s'est vu séparé de son oméga... Il semble... reculer. Qu'il se soit stoppé net fait s'interroger le fonctionnaire qui fait donc une pause pour se retourner sur son protégé.

— ... Minho-sama ?

Ce dernier marmonne avant de répondre, le regard toujours aussi désorienté.

— Ce n'est rien... Rien...

Il ment. Cette sensation il la connaît. Ce lien si ténu, si abîmé... il vibre, à peine, mais il vibre. Plus ils approchent de Kyoto, plus cette présence revient, fuyante et insaisissable. Comme une ombre derrière un voile. Comme une voix qu'il n'arrive pas encore à entendre. Il ose à peine y croire, mais son cœur, lui il sait déjà. Jisung n'est pas loin.

Kyoto. La ville est magnifique malgré le temps maussade. Les pagodes noircies par le temps percent encore l'horizon, et les quartiers marchands sentent le bois humide, les brocarts, et les encres raffinées. Le cliquetis des geta sur les pavés accompagne un ballet silencieux de silhouettes pressées.

Lorsque la charrette franchit les portes principales de la cité impériale, Minho relève la tête.

Le froid... Le froid a totalement disparu. Il a fait place à autre chose. Une chaleur sourde, presque douloureuse qui s'est installée dans sa poitrine. Il se sent fébrile, comme s'il venait de courir. Sa gorge est sèche. Ses tempes pulsent. Il inspire longuement, dans l'espoir de se calmer. Mais cette sensation... Ce n'est pas de l'anxiété. Ce n'est pas la crainte du mariage à venir. C'est une présence. Une vibration. Comme si son corps, sans qu'il le veuille, s'orientait dans une direction précise. Un fil, invisible et tendu l'appelle. Le fonctionnaire se tourne en sa direction lorsqu'il descend de la charrette.

— Vous avez le teint pâle... Souhaitez-vous vous reposer avant d'aller saluer nos hôtes ?

Minho met un instant à répondre.

— ... Non. Allons-y.

Le quartier où réside ce grand dignitaire qui doit les accueillir est à la fois élégant et austère. La propriété est une bâtisse sobre, au jardin rigoureusement entretenu, avec cette perfection étouffante. Il sait qu'une cour est dédiée aux mariages officiels qui se déroulent ici, mais il ne la voit pas.

À peine ont-ils franchi la grille qu'une jeune femme en kimono bleu nuit s'incline profondément. Sayo. Elle est toujours aussi gracieuse, belle même, mais elle le parfum qu'elle dégage n'attire pas l'alpha. Elle ne possède aucun éclat d'âme qui puisse l'atteindre.

Minho lui rend toutefois son salut, poli, vide. Mais au moment où il lève les yeux vers elle, une vague de chaleur remonte le long de sa colonne vertébrale. Brutale, cette fois. Incisive. Son regard se perd, dérive, glisse sur la maison, puis s'arrête, quelque part au loin. Quelque part derrière ce mur. Quelque part dans cette ville.

Il est là.

Il ne sait pas où, ni comment, ni pourquoi, mais il en est sûr. Il inspire à nouveau, le souffle tremblant. Attrapant le bras du fonctionnaire qui lui sert de chaperon, il lui murmure quelques mots.

— Je vais rester dehors quelques minutes.

— Monsieur Lee?

Mais il s'est déjà éloigné, les yeux dans le vide, la main crispée sur sa poitrine. Chaque pas qu'il fait vers la ruelle voisine fait résonner plus fort cette certitude en lui. Il ne voit pas Jisung. Il ne sait pas où il se trouve. Mais il le sent. Il est proche... Si proche...

L'espace d'un instant, l'alpha a oublié qu'il est sous surveillance, et malgré sa demande, il se voit rattrapé par deux gardiens qui le ramène à la demeure. Et malgré cela, il ne peut s'empêcher de regarder par dessus son épaule. Ils sont si proches... Si proches, mais s'il se fait prendre à chercher à le retrouver où à vouloir s'enfuir avec... Ses poings se serrent, au point que ses ongles s'enfoncent au creux de ses paumes. Quelle injustice cruelle. L'un des gardes le tient au coude et d'un geste vif, il se défait de la poigne qui le guide.

— Je n'ai pas besoin de support.

Le vent de l'après-midi fait doucement frémir les rideaux de soie suspendus autour du pavillon. Un parfum discret d'encens flotte dans l'air, mêlé à celui du pin et de la pluie qui tombe en fines gouttes. La cérémonie va sûrement être belle. Tout ici semble si calme. Tellement calme que Minho se sent de plus en plus étranger à son propre corps. Il n'est pas chez lui. Il n'est plus maître de rien. Et il ne sait même plus s'il est encore vivant. Son regard se dépose sur sa main, qu'il ouvre et ferme sans vraiment y songer. Il n'y a rien d'autre qui occupe ses pensées, que ce lien qui vibre en lui. Qui vibre si fort qu'il ne sait en faire abstraction. Ils sont si proches l'un de l'autre, et pourtant si loin... Sa main tremble, il ferme le poing et la dépose sur sa cuisse.

Les serviteurs ont revêtu leurs plus sobres atours, se déplacent avec la grâce discrète des ombres. L'assemblée, composée d'élites japonaises observe un silence solennel. Seuls les pas légers de Sayo résonnent sur le plancher laqué lorsqu'elle fait son entrée.

Elle est belle.

Évidemment.
Elle est toujours belle.

Son kimono blanc aux broderies dorées la fait ressembler à une estampe vivante, à un souvenir qu'on aurait voulu admirer de loin, sans jamais le toucher.

Pourtant le châtain baisse les yeux.

On l'a lavé, habillé, parfumé comme une relique à exposer. Le kimono austère, à la teinte d'un noir profond, ornementé de broderies d'argent l'étrangle. Il se retient de glisser un doigt le long de son col pour tenter de respirer.

Il avait jusqu'à la veille tenté de fuir. Pas physiquement. Il a essayé de faire chanter leur lien. Il a tout tenté pour faire comprendre à Jisung qu'il est là, bien vivant. Mais il n'a reçu aucune réponse. Il n'a rien ressenti. Ou peut-être n'en a-t-il plus la force. Alors Minho a cessé.

Et maintenant, il est là.

Le maître de cérémonie prend la parole dans un japonais cérémoniel que Minho comprend, mais n'écoute pas. Il entend les mots, mais leur sens glisse sur lui comme l'eau sur une pierre. Il regarde droit devant lui, mais ne voit rien. Son regard finit par couler en direction du fonctionnaire, qui se tient non loin sur le côté, ravi de ce qui se déroule là. Lui, sait où se trouve son oméga. C'est lui qui l'a fait envoyer loin de lui.

Sayo ne l'a pas regardé. Elle garde les yeux baissés, parfaitement droite, comme on le lui a appris. Sa nuque fine apparaisse entre les pans relevés de son chignon. Il se demande, brièvement, si elle souffre de la situation elle aussi. Mais est-ce vraiment important ?

— Lee Minho-dono, acceptez-vous d'unir votre destin à celui de Sayo-sama, pour le bien de nos alliances et la stabilité de notre temps ?

Il y a un silence.

Un long silence.

On attend sa voix.

On attend son approbation, mais c'est autre chose qui s'élève en lui.

Un cri.

Sourd.
Profond.
Ravagé.

Il revoit Jisung. Le feu dans ses yeux vairons. La douceur de ses gestes. Le tremblement dans sa voix. Et ce jour où il avait juré, contre vents et marées, de le protéger... Il n'a pas du tenir parole. Il ne l'a pas protégé. Il l'a abandonné à son sort et lui se marie comme si rien était. Minho serre les poings, jusqu'à sentir les ongles s'enfoncer dans sa paume. « ... Il sera envoyé dans un bordel... »

Finalement, il parle, le regard rivé sur Goro, mais sa voix est neutre. Il ne la reconnaît pas, lui est presque étrangère.

— Je consens.

Il croit vomir ce mot.

Le maître de cérémonie fait un léger signe. On apporte les coupes de saké. Trois gorgées chacun. Le san-san-kudo. Un ancien rite d'union. Minho saisit sa coupe. Elle est fine, laquée, presque fragile. Il boit, machinalement, sans trembler. Sayo fait de même.

Le mariage est scellé, l'assemblée applaudit doucement et les éventails s'agitent. Quelques sourires se devinent sur les visages de la famille de la jeune femme. Sans doutes sont-ils soulagés de voir leur fille enfin mariée. Les jeux diplomatiques reprennent en coulisses.

Minho, lui, reste figé, ses yeux le brûlent.

Il sent à peine la main de... son épouse, qui vient se poser doucement sur la sienne, dans un geste de pure convenance. Quand il daigne tourner son visage en sa direction, elle lui sourit doucement.

— Je ne vous veux rien de mal.

Le châtain détourne le regard. Ce n'estt pas elle, le problème. C'est le monde. Ce monde injuste et cruel. Finalement, il se lève et la salue comme il se doit. Ils doivent se rendre au banquet qui suit la cérémonie, même si la gorge de l'alpha est si serrée qu'il sait qu'il n'avalera rien.

Tout semble sortir tout droit d'un rêve. Il n'a pas l'impression d'être présent. Tout semble faux et le temps défile tant et si bien, qu'on finit par les faire sortir par la cour latérale, vers les appartements réservés aux jeunes mariés. Les lanternes allumées dévoilent une jolie cour entretenue qui doit être bien agréable en d'autres occasions. Mais pour Minho... C'est comme s'il allait droit à la potence. Plus ses pas le mènent, plus il se convainc que la meilleure solution pour eux deux aurait été de rentrer en Corée dès qu'ils ont mis le pied dans ce guêpier. La mort aurait été moins douloureuse que la séparation de deux âmes-sœurs. Au moins, ils ne se seraient jamais quittés et seraient morts dans les bras l'un de l'autre.

La porte coulisse doucement juste devant eux pour s'ouvrir sur une chambre entièrement décorée.

Les domestiques s'éclipsent en silence dès les mariés entrés, ne laissant derrière eux que les volutes d'encens, le crépitement d'un brasero discret, et une intimité plus lourde que l'air saturé de la chambre.

Minho reste immobile.

Il fixe le sol, les tatamis tressés, les ombres dansantes sur le papier des parois. Tout ici lui semble irréel. Comme si ce n'était pas lui, pas sa vie, pas son corps. Il ne quitte pas ce cauchemar dans lequel il se trouve englué.

Sayo, elle, s'estt retirée dans le coin où l'on a posé ses effets. Elle ôte lentement les couches de soie, détache ses épingles, défait son obi avec une lenteur presque cérémonielle. Chaque geste est sobre, précis, comme dicté par le protocole et la retenue.

Minho ne bouge toujours pas.

Il entend seulement les battements de son cœur, profonds, douloureux, irréguliers.

Et sous eux, comme une rumeur persistante, cette chaleur qui l'enrobe et ne veut plus le quitter. Et cela, plus que tout, lui déchire l'âme. C'est avec Lui qu'il devrait se marier. C'est avec lui qu'il devrait être à cette heure, à vivre une vie simple et heureuse, à rire des catastrophes culinaires de son oméga, des plantes mortes au jardin malgré tous les efforts fait.

Mais il ne peut rien faire.

Il est ici. Dans cette chambre. Avec une femme qu'il n'a pas choisie. Une femme qu'il va devoir...

Minho se crispe et Sayo se tourne dans sa direction.

Elle avait enfilé un simple yukata, blanc et discret. Ses longs cheveux sont maintenant libres dans son dos et encadrent son visage aux traits fins et délicats. Elle ne s'approche pas tout de suite. Elle le regarde, longuement, et cest qui parle la première, d'une voix basse, sans tremblement :

— Je ne vous demanderai jamais d'amour, ni de tendresse. Mais je ne peux pas rentrer demain matin face à mes parents et leur dire que vous ne m'avez même pas effleurée.

Elle serre le tissu entre ses doigts, comme pour se donner du courage.

— Je sais que vous ne m'aimez pas. Je sais que vous en aimez un autre.

Le souffle de Minho se coupe, et la tête penchée sur le côté, il la détaille, en proie à une terrible culpabilité. Culpabilité vis à vis de Jisung. Culpabilité vis à vis de Sayo. Ils n'ont rien demandé et se retrouvent prisonniers d'une situation qui ne sied à aucun d'eux...

— Mais faites-le, ce soir. Faites-le au moins une fois. Que les choses soient faites. Que je puisse porter le masque qu'on attend de moi. Après, je vous laisserai en paix. Je vous le jure.

Il aurait voulu hurler. Frapper le sol. Briser quelque chose. Se briser lui-même.

Mais il n'en fait rien. Il se contente de déglutir lentement, de fermer les yeux une seconde trop longtemps. « Je ne peux pas... Je ne peux pas faire ça... ». Il finit par avancer d'un pas, un seul.

— Éteignez les lanternes.

Sa voix est si rauque, sa gorge si serrée... Mais la jeune femme obéit.

Le silence tombe, lourd, absolu. La respiration de l'alpha est lourde dans le silence, et il lutte contre lui-même. Dans la pénombre, il s'approche alors de son épouse, efface la larme qui a décidé de s'échapper d'un revers de main et la saisit pour l'attirer à lui. Il n'est plus là. Il est loin d'ici. Là où, il y a encore quelques mois, ils étaient heureux malgré les difficultés de Jisung. C'est lui qu'il embrasse quand il embrasse Sayo. C'est lui qu'il sent lorsqu'il perd ses mains sur le corps de la jeune femme. C'est sa peau couleur de miel qui s'affiche dans sa mémoire, sa fragrance poudrée.

Avec douceur, il l'allonge. C'est une mécanique muette. Des gestes vides. Une chorégraphie sans musique. Le corps de Minho ne répond que par devoir et aux souvenirs de son oméga. Il n'y a pas de désir pour sa femme, juste une tension vibrante, la honte, et cri sourd qui résonne dans son crâne, qui hurle de toutes ses forces : « Jisung »

Il ferme les yeux très fort, réfrène un cri douloureux tant son coeur lui fait mal.

Et il le fait. Sans violence, mais sans chaleur aucune, pendant que la jeune femme attend que cela soit terminé.

Dans une dernière poussée, l'alpha s'abandonne. Un soupir lui échappe, vibrant, saccadé, et la jeune femme cherche à calmer sa respiration avant de passer une main délicate sur la joue du châtain.

— Merci...

Minho ne répond pas. Il se détache de cette femme, se lève sans un mot et se revêt en partie. Il s'éloigne, rejoint la porte qu'il coulisse et il reste là, torse nu, debout dans le froid nocturne face au jardin endormi. Les lanternes tremblent légèrement dans le vent. Il a froid. Il est glacé. La culpabilité l'étouffe. Son souffle lui manque et il peine à respirer, mais il lui faut garder la face, et il pose une main contre la cloison pour se soutenir malgré cette douleur qui pourrait le plier en deux.

Il l'a trahi. Sa main libre se porte à ses lèvres tremblantes.

— Je suis désolé... Jisung... je suis tellement désolé.

C'est un murmure lancé dans cette nuit de fin d'automne. Un murmure qui n'atteindra jamais sa cible et qui ne suffira jamais à effacer ce sentiment qui mine l'alpha qui l'a poussé.


_____

...

Kristell est absente pour le moment, veuillez laisser un message!

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