Chapitre 14 - t2
Le sang coule lentement le long de son poignet. Rouge sombre, visqueux. Jisung ne bouge plus, appuyé contre le mur, les jambes repliées. Le tesson est tombé quelque part près de lui mais il n'en fait plus cas. Il regarde le filet carmin se tracer une route le long de sa peau, tranquille, comme une rivière douce. La douleur est là, bien sûr. Elle parcourt tout son avant bras ouvert. Vive. Tranchante. Mais à peine perceptible à côté de celle, immense, qui lui broie la poitrine depuis des semaines. Il sent la chaleur de son propre sang lui glisser sur les doigts, imprégner le tissu. Et l'image lui ravie un sourire léger, à l'idée que grâce à cela il pourra retrouver le giron réconfortant de son alpha.
Petit à petit, tout s'assombrit. Il a froid. Mais pas plus que depuis qu'il est loin de Minho. Il lui devient difficile de lutter contre le sommeil qui tente de l'emporter. Toutefois c'est un sommeil qu'il appelle de ses vœux, alors il s'y laisse bercer et doucement sa tête dodeline jusqu'à retomber lorsqu'il se laisse aller pour de bon.
L'oméga n'entend pas la porte s'ouvrir sur un Ren venu lui apporter quelques fruits. Ces derniers tombent en pagaille lorsque le jeune homme se rend compte de l'état de son protégé.
— Jisung ?!
Son regard se fixe aussitôt au sol. Sur les éclats. Sur le miroir brisé. Sur les genoux ensanglantés du noiraud. Sur son bras, la peau tailladée. Sur ce rouge écarlate qui tache son vêtement et la natte qui recouvre le sol.
— Jisung !
Il hurle. Sa voix fuse, affolée, désespérée. Il se précipite, tombe à genoux. Rapidement, il relève la tête de l'oméga, dégage les cheveux qui lui tombent sur le visage avant de l'agripper par les épaules pour le secouer et tenter de le réveiller.
— Hé ! Reste avec moi ! Tu m'entends ?!
Mais Jisung ne réagit pas. Sa tête bringuebale en tout sens, et se laisse choir vers l'arrière. Il n'est plus là. Non, non il ne peut pas être mort ! Ren dépose son ami au sol délicatement avant de courir prévenir les gardiens.
— DE L'AIDE ! IL SE VIDE DE SON SANG !
Rapides, les infirmiers accourrent. Un médecin est également envoyé cherché. En quelques instants, la chambre du noiraud se retrouve envahie. Ils soulèvent alors ce dernier, avant de compresser au mieux sa plaie. Au plus vite, il est emmené en salle de soin. Ren, tremblant, reste à l'écart, incapable de bouger. Il contemple la scène avec un dépit flagrant.
Un des infirmiers pose une main sur son épaule :
— T'en fais pas. On va faire notre possible pour qu'il se réveille.
Donc ce n'est pas certain ? Lorsqu'ils sortent, ils referment la porte derrière eux, le laissant seul, au milieu des débris, du sang, et du silence. Perdu, le jeune homme observe autour de lui dans la pénombre, et secoue la tête doucement.
Jisung flotte dans une mer sans contours. Ni haut, ni bas. Ni douleur, ni lumière. Juste le néant, tiède, ouaté, confus. Quand il ouvre les yeux, tout est flou.
Des visages. Des voix. Un plafond blanc. Une odeur d'alcool fort. Des tissus propres. Des murmures.
Il veut parler, mais il ne le peut pas. Sa bouche lui refuse.
Son corps semble lourd, englouti sous une chape invisible. Il ne sent plus ses membres. Il lui est impossible de bouger. Tout est confus dans son esprit, et il est par dessus tout... Fatigué... Et gelé. Ses paupières se sont déjà refermées. Il ne veut que dormir. S'endormir et ne jamais plus s'éveiller. A quoi bon... ? Une voix lui parvient, mais le son est étrange. Comme étouffé, comme s'il était sous l'eau.
— Il est stabilisé. Il nous faut quelque chose de plus léger. Il y a un mélange à base de valériane et de lotus que nous utilisons sur les gestantes agitées. Cela ne perturbera pas le développement fœtal.
— Combien de temps ?
— Le temps qu'il se calme. Qu'il accepte. Le temps qu'il faudra.
Une main caresse doucement son front. Minho... Minho est là, il savait qu'il le retrouverait.
— Jisung...
Ce n'est pas sa voix. Ren. Il est là. Penché sur lui. Les yeux brillants d'inquiétude.
— Pourquoi t'as fait ça... ? Pourquoi tu veux partir, hein ? T'as pas le droit... pas maintenant...
Jisung fronce le museau, cligne des yeux doucement. La lumière paraît si vive... Sa gorge est si sèche. Minho... Minho il ne le reverra jamais. Minho a été tué. Minho est mort, assassiné pour avoir refusé de se plier à la demande des japonais. Ils n'auront jamais ce beau petit hanok avec un jardin. Le lit immense ne servira plus à rien. Le jardin est déjà un gâchis alors qu'il n'y a pas encore mis les pieds.
— Il est mort...
La voix de Jisung est faible, il parle surtout pour lui-même maintenant qu'il comprend que tout ce temps, il l'a passé en vain espoirs. Ren fronce les sourcils, s'approche encore.
— Quoi ?
Le noiraud répète. Plus fort cette fois.
— Mi... Minho est... mort.
Et cette fois, les larmes viennent.
Pas de sanglots rageurs.
Pas de hurlements.
Des larmes lentes, lourdes, d'une tristesse absolue.
Celles qui ne naissent que quand l'espoir s'éteint pour de bon.
Celles qui brûlent quand le déni s'effondre.
Il pleure longtemps. Si longtemps.
Ses plaintes sont étouffées, mais la douleur est si prenante que Ren, à ses côtés, sent ses poils se hérisser et ses yeux le brûler. Cependant, il reste à ses côtés. Silencieux. Il ne sait quoi dire pour soulager le chagrin infini de celui qu'il considère comme son ami.
Armé d'une seringue, le médecin administre la nouvelle drogue, douce, insidieuse, presque invisible. Une brume épaisse retombe aussitôt sur l'esprit de Jisung. Mais cette fois, ce n'est plus pour le contrôler. C'est pour l'endormir. Pour le bercer. Pour qu'il oublie un instant cette douleur qui lui mord si vivement le cœur.
L'oméga ferme les yeux.
Mais il sait dorénavant.
Minho ne reviendra pas.
Jamais.
Et il est seul.
Vraiment seul.
La chambre baigne dans une lumière laiteuse, filtrée par les rideaux tirés. Dans cet entre-deux, où le jour n'est jamais tout à fait jour et la nuit jamais tout à fait nuit, Jisung dérive.
Il respire lentement, à peine conscient du poids de son propre corps. Son bras gauche, sanglé dans des bandages et solidement maintenu par une attelle de bois rugueux, lui semble étranger, comme un fardeau inerte collé à lui. De l'autre côté, son poignet droit est emprisonné par une lanière de cuir large fixée au montant du lit. Ils lui refuse de toucher à sa blessure, sûrement de peur qu'il parvienne à ses fins. Cela reste une présence sourde, presque douloureuse à chaque mouvement, un rappel brutal de ce qu'on lui interdit désormais. Il doit subir. Il doit vivre.
Sous les drogues, le monde a perdu ses angles. Tout devient vague, cotonneux, des voix s'approchent parfois, puis s'effacent sans qu'il puisse en saisir les mots. De temps en temps, il croit reconnaître une main posée brièvement sur son front, ou un murmure doux, mais tout glisse sur lui avant qu'il sache s'ancrer.
Son esprit essaye parfois de refaire surface, de rassembler des souvenirs épars – le goût métallique dans sa bouche, la chaleur poisseuse du sang, l'urgence dans les gestes de ceux qui l'ont trouvé. Mais dès qu'il touche à ces images, une lourde torpeur le tire à nouveau vers le fond, l'engourdissant plus profondément encore.
Il n'a plus de force pour se débattre. Il en a juste assez pour flotter, entre l'envie sourde de sombrer et les sursauts obscurs de douleur qui le ramènent à la surface.
À travers ses mèches sombres et ses cils lourds, il devine parfois des silhouettes. Des ombres penchées sur lui, des voix basses qui discutent à l'écart. Mais jamais assez près pour qu'il puisse les entendre. Peut-être que cela vaut mieux ainsi. Peut-être qu'il n'a plus envie que quelqu'un l'approche.
Une main, douce et sûre, réajuste doucement la couverture contre son torse. Des gestes lents, précautionneux, qui font presque oublier la morsure du cuir, la rigidité du bois sur sa peau, la douleur cinglante de sa blessure sous les bandes.
Et puis, une voix. À peine un souffle contre le silence.
— Ça va aller, petit... tu es en sécurité maintenant.
Un frémissement traverse ses doigts blessés, une secousse infime que l'attelle étouffe immédiatement. Le cuir à son poignet grince légèrement.
Le monde bascule de nouveau dans le flou.
On éponge son front avec un linge frais. On vérifie la tension de la bande au poignet, sans hâte, avec des gestes emplis d'une douceur méthodique.
Et Jisung, avec une résignation lasse, cesse de lutter.
Un soupir rauque déchire le silence de la chambre.
Les paupières de Jisung frémissent, puis s'entrouvrent péniblement, comme si le simple fait de revenir à la surface était une lutte contre tout son corps. La lumière tamisée l'aveugle un instant.
Tout est flou, indistinct. Mais au bord de son champ de vision, une silhouette s'approche. Une voix, douce et grave, parvint jusqu'à lui.
— Hé... doucement, Jisung. Tu es en sécurité.
Ren.
Il reconnait son timbre, chaud et posé et son accent avant même de pouvoir vraiment mettre un visage dessus. Le noiraud cligne des yeux, lourdement. Sa gorge est sèche, douloureuse. Quand il veut bouger, une douleur sourde pulse avec force dans son bras gauche, contraint par l'attelle et la bande.
Il gémit faiblement, et son nouvel ami lui murmure quelques mots en posant une main légère sur son épaule afin de l'encourager.
— Chut, pas bouger... Tu t'es fait mal... mais on t'a soigné. Tu es sauf maintenant.
Sauf.
Le mot résonne étrangement, irréel. Noiraud force ses lèvres craquelées à bouger. Un souffle à peine audible franchit sa bouche :
— ...Pourquoi...?
L'oméga sourit tristement et penche un peu plus son visage au-dessus de lui, sans cesser de lui parler comme s'il allait se briser au moindre mot trop fort.
— Pourquoi tu es vivant ? Parce que tu comptes. Parce qu'on t'a trouvé à temps.
Ji baisse les yeux, honteux. Ses doigts frémissent contre les draps. Il veut détourner la tête, mais même ce geste lui coûte tant qu'il se résigne à abaondnner.
— ...Désolé...
Un murmure, presque inaudible. Ren serre doucement sa main libre entre ses paumes, comme pour lui transmettre un peu de chaleur, de vie.
— Tu n'as pas à t'excuser, petit.
Il parle si doucement que cela ressemble plus à une caresse qu'à une phrase. Mais Jisung note le ton souriant.
— Tu n'es pas seul, d'accord ? Je reste là, autant qu'il faudra.
Le silence retombe, lourd, bercé seulement par la respiration faible de son ami.
Il sent vaguement les doigts de l'oméga japonais dessiner de petits cercles apaisants sur sa peau. Ce geste lent, patient, lui arrache un frisson incontrôlé.
Dans un dernier élan d'épuisement, le noiraud articule, dans un souffle presque inaudible.
— ...merci...
Les larmes lui montent aux yeux, mais il n'a plus la force de pleurer.
Le jeune serre un peu plus sa main, le cœur douloureux.
— Toujours. Toujours.
Le bruit discret d'une porte qui grince le tire de son demi-sommeil.
Jisung ouvre les yeux avec lenteur, clignant plusieurs fois pour s'habituer à la lumière plus franche qui baigne la chambre. Son bras est toujours enfermé dans l'attelle, et le cuir autour de son autre poignet lui scie encore faiblement la peau, même s'il n'a plus la force de lutter.
Un pas léger s'approche de son lit. Ren, debout à côté de lui, lui adresse un sourire doux, presque triste.
— Bonjour, Jisung.
Il ne répond pas tout de suite, la bouche pâteuse, l'esprit encore engourdi par les médicaments. Il se contente de le regarder, un peu perdu. Un autre homme entre ensuite, vêtu d'une tenue sobre, un registre sous le bras. Sa voix est calme, mais sans chaleur.
— Il est temps pour lui de commencer son intégration.
Ren se tourne vers l'oméga avec une douceur extrême, comme s'il redoutait de lui faire peur.
— Aujourd'hui, on va juste te montrer les salles. Rien d'épuisant. Promis.
Jisung a un mouvement imperceptible de recul contre son oreiller. L'idée de quitter cette chambre, de s'exposer à des regards, à des attentes, serre quelque chose au creux de son ventre. Il veut rester là, dans cet endroit qui, même froid et étranger, lui offre un semblant d'abri. Toutefois il voit dans le regard de son ami une patience tranquille, une invitation sans menace. Et derrière lui, l'infirmier, raide et précis, attend sans lui laisser vraiment d'issue.
Le jeune japonais s'approche, détache délicatement la lanière de cuir de son poignet, en parlant bas.
— C'est moi qui t'accompagne. Tu n'as rien à craindre.
Il l'aide ensuite à se redresser, avec mille précautions. Le mouvement arrache un gémissement étouffé à Jisung, son bras blessé protestant contre l'effort, mais le jeune le soutient et l'aide dans son mouvement.
Le noiraud vacille sur ses jambes maigres, sa tête lui tourne.
— Doucement... je suis là.
Ils sortent ensemble de la chambre, l'oméga appuyé sur Ren, la démarche lente et hésitante.
Le couloir s'étire devant eux, long et étrangement silencieux, les murs trop blancs, trop lisses.
À chaque pas, Ji sent son cœur battre plus fort contre sa poitrine fragile. Il a l'impression d'être exposé, vulnérable, comme une proie arrachée trop tôt à son terrier.
Son ami, sentant sa tension, murmure tout près de lui :
— Ce n'est qu'une visite, tu sais. Rien ne t'est demandé aujourd'hui. Juste regarder.
Ils croisent quelques personnes en chemin, des silhouettes occupées, qui jettent des regards furtifs sur lui sans s'arrêter. Noiraud baisse la tête, honteux, le pas lourd.
Ils finissent par s'arrêter devant une grande porte en bois clair. Ren la pousse doucement, dévoilant une salle aux murs ornés de kakemonos peints, où quelques tables basses sont disposées.
— Ici, tu apprendras le japonais, l'écriture, la lecture... Et là-bas, il y aura des cours de maintien, d'histoire, de médecine douce.
Il lui explique à voix basse, comme s'il égrenait un secret précieux.
Il guide lentement d'une salle à l'autre, sans jamais le presser. Chaque fois, le jeune lui laisse le temps de respirer, de s'imprégner du lieu. À la fin, ils s'arrêtent près d'une fenêtre ouverte sur un carré de ciel pâle. Jisung s'y appuie, épuisé, les traits tirés, et son regard se tourne doucement sur l'extérieur.
Ren pose une main légère dans son dos.
— T'es pas obligé de tout retenir aujourd'hui. Ce n'est qu'une première fois.
Jisung tourne vers lui un regard brisé où brille une question muette : « Pourquoi ? À quoi bon ? » L'oméga japonais comprend sans qu'il ait besoin de parler. Il serre doucement son épaule, sans insister.
— Parce que ta vie continue, Jisung. Même si tu crois qu'elle est finie.
Un silence.
Puis, à voix très basse, presque pour lui-même, Jisung laissa échapper :
— Je ne sais pas si je vais y arriver...
Ren se penche légèrement, ses yeux brillants de cette patience infinie qu'on offre aux êtres brisés.
— Tu n'as pas besoin d'y arriver tout seul.
Lentement, ils repartent dans le couloir, Jisung marchant à petits pas lents, épuisé, accroché au bras de son guide. La visite a laissé dans ses jambes une lassitude immense, comme s'il avait traversé un désert entier mais son ami ne le presse en rien. Il avance à son rythme, et, pour meubler le silence sans l'écraser, il se met à parler doucement.
— Tu sais... Certains cours sont plutôt agréables. Lecture, médecine douce, arts... tu pourras apprendre à écrire des poèmes, à peindre, ou même à fabriquer des remèdes simples.
Jisung écoute, le regard fixé sur ses pieds, concentré sur le simple fait d'avancer.
— Il y a aussi des cours de musique, si tu veux.
Il sent une toute petite étincelle de curiosité passer dans l'œil éteint de Jisung, mais elle disparait presque aussitôt. Le jeune oméga hésite légèrement, puis ajoute plus bas, sur un ton plus grave...
— D'autres sont moins faciles.
Le noiraud lève un peu les yeux vers lui, comme poussé par une crainte muette. Le jeune baisse un instant la tête, presque gêné de devoir le lui dire.
— Il y a des cours... de maintien, d'obéissance.
Il marque une pause, avant de continuer très doucement
— On nous apprend à... plaire. À ne pas répondre. À s'effacer.
Le silence entre eux devient plus lourd. Jisung, raide, blêmit légèrement tandis que Ren pose une main apaisante contre son dos, sans le pousser.
— Je ne dis pas ça pour te faire peur. Mais je préfère que tu le saches. Que tu ne sois pas pris de court. Malheureusement, les femmes et les omégas sont traités comme ça ici...
Ils marchent encore un peu, le pas de Jisung se ralentissant.
— Est-ce que c'est... Obligatoire ?
La voix de Jisung est rauque, déchirée, mais il réussit à articuler ces quelques mots. Ren soupire doucement.
— Il y a des choses qu'on attend de toi. Mais tu n'es pas seul. Je ferai en sorte de t'aider. Surtout que tout est dit en japonais...
Ils arrivent devant la porte de sa chambre et son accompagnateur pousse doucement le panneau. La pièce parait encore plus terne qu'avant, plus froide après avoir entrevu l'extérieur.
Jisung hésite sur le seuil, le regard fixé sur l'ombre portée de Ren devant lui. Puis, sans réfléchir, il agrippa un instant la manche de ce dernier de sa main valide. Un geste presque enfantin, désespérément discret.
Le jeune se tourne vers lui, surpris, puis sourit doucement, comme s'il avait attendu ce geste depuis longtemps. Il pose ses doigts sur ceux du noiraud, les entourant avec tendresse.
— Je reste encore un peu si tu veux.
L'oméga baisse les yeux, rougissant faiblement. Il n'ose pas répondre à voix haute, mais il ne lâche pas sa manche pour autant, resserre même la prise avec ses doigts.
Alors Ren reste. Il l'aide à s'asseoir sur le futon, lui réajuste doucement son attelle, l'installe et le couvre, comme on le fait d'un enfant malade. Sans un mot de plus, il s'assoit à côté, un peu en retrait, juste assez proche pour qu'il puisse sentir sa présence, assez loin pour ne pas l'écraser.
Dans le silence, lentement, Jisung ferme les yeux.
Le tremblement nerveux de ses doigts cesse peu à peu.
Et, pour la première fois depuis longtemps, il s'autorise à respirer un peu plus librement.
____
Alors? :p
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