Chapitre 33

Son corps est lourd lorsqu'on vient le réveiller. La lumière blafarde qui passe par la fenêtre lui arrache une plainte tandis qu'il s'enfonce au creux de ses couvertures. La voix du majordome de Tian lui parvient, étouffée par les couches de tissu qui le recouvrent.

— Maître Jisung, votre bain est chaud, vous devriez vous lever pour le prendre.

Jisung se retourne sous ses édredons pour mieux tourner le dos au valet. Il n'a aucune envie d'émerger, encore moins de voir qui que ce soit. La voix encore râpeuse de la nuit, il finit toutefois par répondre.

— Oubliez moi.

S'il était possible de l'oublier, oui... C'est son souhait le plus cher à cette heure. Son corps est encore douloureux de ces maudites chaleurs qui l'ont trahi et il n'a rien oublié de ce qu'il a fait pour les soulager. Et si ce n'était qu'une fois... Oh non... Ce serait bien trop beau... Tian est revenu plusieurs fois et lui s'est vautré dans la luxure la plus profonde pour satisfaire ses besoins les plus primaires et ce maudit instinct purement animal. Alors il ne veut pas penser. C'est hors de question.

— Maître, vous avez dormi deux jours durant, il faut vous baigner, vous alimenter et accueillir le médecin qui doit venir aujourd'hui. Il a déjà dû reporter sa venue étant donné votre état.

Il n'a nullement faim. C'est l'évocation du médecin qui fait subitement ouvrir les yeux à l'oméga. Si Hyunjin a dit vrai, celui ci ne devrait pas être l'homme habituel, vieux et aussi sec qu'une vieille feuille en papier de riz, mais un nouveau. Un nouveau qui pourrait l'aider. Sa curiosité naturelle le pousserait presque à demander, mais ce serait vendre la mèche. Comment pourrait-il savoir que le médecin est différent ? Il va lui falloir faire attention à ce qu'il dit et à qui. L'enjeu est bien trop important pour faire ce genre d'erreur stupide.

A contrecœur, il émerge de son nid bien chaud, passe une main dans ses cheveux en désordre, et rabat quelques mèches dressées sur sa tête. Une grimace apparaît sur son visage encore endormi, ses muscles lui criant leur peine. L'air peu amène, il observe le majordome qui attend sagement qu'il se décide à rejoindre la salle d'eau accolée à sa chambre.

— Je sais comment me baigner tout seul, je n'ai vraiment pas besoin de vous...

L'homme reste tout de même présent, les mains croisées devant lui. Avec un soupir résigné, Jisung se lève, nu comme au premier jour. Peu importe l'état dans lequel il se trouve. L'homme veut rester, eh bien qu'il reste. Il n'est plus à cela près, qu'il regarde... Au point où il en est... Lui même ne le fera pas. Il ne veut pas voir l'état dans lequel l'a laissé l'alpha.

— Puisque vous ne voulez pas partir... Venez me frotter le dos...

La voix de Jisung est plate et morne mais il termine sa tirade avec un sourire narquois. Il s'arrête en chemin pour prendre un peigne afin de coiffer cette tignasse folle qui lui arrive maintenant à mi dos. Il est surpris de voir le valet le suivre et le mouvement qu'il fait à voir cela n'est pas bien discret. Il n'a pas pensé un instant qu'il lui obéirait. L'oméga fait la moue, agacé, avant de se rendre auprès du baquet fumant. La chaleur s'en échappe en volutes paresseuses qui enrobent la pièce d'une douce vapeur. Il est surpris en voyant ce qui y flotte.

— Nous y avons ajouté une décoction de gingembre pour détendre vos muscles, des fleurs de camomille pour les douleurs et de l'eau de lotus pour apaiser l'esprit.

Jisung fixe l'homme, un sourcil haussé, avant de se perdre un instant dans l'eau du bain. Dans cette ambiance feutrée et pesante, il ressent un malaise qu'il ne peut expliquer. Le parfum de gingembre se mêle à la douce odeur de camomille, enroulant l'air autour de lui, comme une promesse de soulagement, mais il ne peut s'empêcher de sentir un poids dans sa gorge, une culpabilité qu'il n'arrive pas à repousser. Pourquoi ne peut-il accepter ? Pourquoi cette sensation d'être un imposteur dans son propre corps ? Il lève les yeux vers le ciel, qui, par la fenêtre, se présente morne et gris. Quelques flocons épars rappellent l'approche de l'hiver et il soupire avant de glisser lentement dans l'eau. La chaleur, d'abord réconfortante, l'envahit presque comme une douleur, chaque parcelle de sa peau semblant se réveiller sous la caresse de la vapeur. L'eau chaude l'enveloppe, et les arômes du gingembre et de la camomille se mêlent dans une douce fragrance. Le lotus, frais et apaisant, effleure son esprit, mais cela ne fait qu'intensifier la tourmente qui gronde en lui. Il se recroqueville, les jambes repliées contre son torse, la tête baissée, comme pour se cacher de cette douceur qu'il ne sait pas accueillir. Ses doigts effleurent l'eau tiède, mais cela ne suffit pas à calmer la tempête qui fait rage dans sa poitrine.

La chaleur de l'eau ne fait que rappeler la froideur de son cœur, l'écho des gestes qu'il a subi. Il serre les poings, ses ongles s'enfonçant dans la paume, mais même ça, il ne peut l'arrêter. Ses yeux se ferment doucement, cherchant un peu de paix, même si tout ce qu'il souhaite, c'est disparaître dans cet instant d'apaisement qu'il ne peut accepter.

Le valet a déjà pris le tansu* pour le mouiller davantage, Jisung essuie son visage maintenant trempé, et sans qu'il s'y attende, les mains de l'homme frottent déjà le savon au miel dans ses cheveux, il a bien un mouvement de recul, mais finit par se résigner en soupirant. Après tout il n'est encore plus à cela près. Il se rend vite compte de quelque chose, et devant les gestes doux du majordome, il se surprend à vouloir enfin satisfaire sa curiosité.

— Je ne vous ai jamais demandé votre nom...

— Li Feng, jeune maître.

— Et vous aimez la Corée ?

— Je suis où je dois être. Peu importe le lieu.

— Hmm...

Jisung se tourne un instant en sa direction, comme s'il pouvait y deviner quelque chose, mais n'y voit que calme et sérénité et fronce le museau avant de revenir perdre son regard en direction de la fenêtre pour observer les quelques flocons tomber.

— Vous croyez qu'il neige, en Chine ?

Feng ne répond pas immédiatement, il prend le temps de savonner les cheveux sombres de l'oméga tout en hochant doucement la tête, comme si cette question n'avait ni sens ni importance. C'est ensuite avec une lenteur réfléchie qu'il murmure :

— La neige tombe où elle doit tomber. Peu importe le lieu, elle reste la même.

La réponse arrache un rire sarcastique à Jisung qui récupère ses cheveux avant de se laisser couler dans l'eau. Il frotte sa tête pour retirer le savon et revient à la surface en inspirant une grande goulée d'air, ses cheveux ruisselant dans son dos. Se réinstallant comme il faut, il se saisit du savon et de la brosse, sans même un regard sur le valet. Il se détourne avant de le congédier d'un ton qui ne souffre aucun refus

— Je finirai tout seul.

Il patiente, du coin de l'œil Jisung veille au départ de Feng, et lorsque ce dernier s'en est allé de la chambre, l'oméga pousse un soupir de profond soulagement. Enfin il est seul. Se refusant à penser à quoi que ce soit, il se hâte de terminer ses ablutions avant de se sécher et de se vêtir convenablement. Lorsqu'il a terminé, il doit bien avouer que le bain a fait grand bien. Il se sent enfin propre et plus léger. Contre toute attente, un grondement profond se fait soudain entendre et l'oméga porte la main à son ventre. Les yeux ronds, il rougirait presque. Il a faim. Un nouveau soupir et les mains dans ses manches, il se décide à sortir de la chambre qu'il occupe, non sans guetter le couloir avant, s'assurant qu'il n'y ait personne.

Avec une lenteur presque exaspérante, même pour lui, il descend de son étage et se rend jusqu'à la salle où Feng lui a déjà amené de quoi se restaurer. Point d'alpha en vue, aussi il se permet de se détendre un peu et vient se servir de quoi satisfaire son appétit. Il n'a pas mangé depuis au moins deux jours et cela se ressent cruellement. Si au départ il prend soin de picorer... L'absence de gens autour de lui et la qualité des mets le convainquent de se laisser aller franchement et il a maintenant les joues rondes de nourriture, qu'il fait passer en avalant une bonne quantité d'eau.

— Jeune Maître, le médecin est là.

Jisung ne s'est pas attendu un instant à être pris en flagrant délit, et manque s'étouffer lorsqu'il avale de travers à cause du léger sursaut qui l'a saisit. Il s'essuie la bouche rapidement avant de reposer la serviette de belle étoffe et se lève prestement en finissant d'avaler sa monstrueuse bouchée, regrettant déjà de devoir s'arrêter là. Rapidement, il se plie afin de saluer le médecin qui a suivi Feng, et il garde le museau bas avant de passer devant eux pour regagner la chambre qu'il a quitté peu avant. Si habituellement ces rendez vous hebdomadaires sont particulièrement contraignant et gênant, cette fois ci est différente. L'homme a effectivement été remplacé. Il n'est pas bien vieux, sans doutes son âge, et de savoir qu'il doit venir de la part de Hyunjin est rassurant. Il attend que Feng ait refermé la porte derrière lui après avoir mené le médecin auprès de l'oméga et ce dernier ne sait pas lâcher l'homme de science du regard. Il n'est pas bien grand, son parfum peu présent démontre sa qualité de bêta, et ses cheveux ondulés sont maintenus en queue de cheval sévère bien haut sur sa tête. Ses doigts se serrent entre eux, et il ne sait par quoi commencer. Par chance, son hôte prend les devants et dépose le sac qu'il portait jusque là.

— Je suis Seungmin. Je vais être votre nouveau médecin à présent. Le précédent a pris sa retraite et a quitté prestement Séoul pour regagner la Chine.

— Oh... Je vois... Quel dommage...

Ou pas. Jisung a grand peine a retenir le sourire qui tente de poindre tant il est soulagé que ses alliés aient tenu parole. Seungmin fouille d'ailleurs sa besace avant d'en sortir un papier plié en quatre, qu'il tend à l'oméga. Ce dernier s'en saisit et le cache prestement dans les plis de son hanbok. Il le lira plus tard.

— Je suis passé il y a trois jours, mais on m'a dit que vous étiez en pleine périodes ?

Le noiraud rougit fortement et baisse le nez, peu fier et totalement mortifié. L'une de ses mains vient se poser nerveusement sur ses lèvres tandis qu'il hoche doucement la tête. Sa voix est basse, à peine un murmure quand il répond, peu désireux d'être entendu par quelqu'un passant devant la porte.

D'avoir revu Minho, mes chaleurs se sont déclenchées... Je n'avais rien eu depuis des mois.

Seungmin cache une grimace qui est apparue de manière fugace et qui n'a pas échappé à Jisung. Ce dernier lui, ne cache pas celle qui prend place sur son visage.

— L'alpha... Il... Il m'a noué.

— D'accord. Et... Tu penses que ça a marché ?

Les oméga sentent cela, et il n'y a pas de raison que Jisung fasse exception. Mais l'air affiché par le noiraud le fait tressaillir et il se mord la lèvre lorsqu'il l'entend.

— Le contraire serait étonnant...

Le médecin attrape alors Jisung par les bras et l'entraîne afin de l'asseoir sur le lit. Il se place ensuite à sa hauteur et tente de le rassurer comme il le peut.

— Écoute, ce qui est fait est fait. En chaleurs, un oméga est dans l'incapacité de se contrôler réellement, et ce genre d'incident arrive. Je dois tout de même te mettre en garde, si ça a fonctionné, si tu es pris, il y a peu de chance que la grossesse arrive à terme si ce n'est pas de ton alpha lié. Le lien va faire que ton corps va rejeter l'intrus.

Jisung secoue la tête et s'accroche à son tour aux bras de Seungmin. Il se mordille la lèvre et sa voix se brise, comme si se convaincre lui même était douloureux.

— Quoi qu'il arrive je ne veux pas de ça, c'est certain, que ça n'arrivera pas à terme ?

— Si ce n'est pas le cas il y a d'autres moyens de faire en sorte que ça arrive. Si tu es prêt à en passer par là.

Jisung se contente de hocher doucement la tête, gardant le nez bas. Il se sent presque coupable de poser cette question, mais il doit savoir, c'est plus fort que lui. 

— Comment va Minho ?

Le médecin sourit et relève le museau de l'oméga d'un doigt.

Il va bien. Il travaille d'arrache pied à trouver un plan pour te sortir de là. Et si tu veux tout savoir, ces quatre abrutis se sont retrouvés complètement idiots. J'ai dû aller les voir pour des soins parce qu'ils se sont battus entre eux. Tu les aurais vu... A mourir de rire. Tous penauds et presque agonisant. Hyunjin a même perdu une dent. Heureusement que c'est une du fond et que ça ne se voit pas, sinon il aurait été défiguré. Tu as vu sa belle gueule ? Ça aurait été dommage. J'ai bien ri en les visitant ces crétins. Minho a un bon poing, crois le bien. Je n'aimerai pas me retrouver comme sa cible.

Cela a le mérite d'arracher un rire à Jisung, qui s'est attendu à tout sauf à ça. Il imagine la scène et un sourire tendre prend le dessus tandis qu'il est en parti rassuré.

— Mais pourquoi ??

— Une sombre affaire, je crois. Je n'ai pas cherché vraiment parce que rien ne vaut d'en arriver là. Enfin si, mais pas forcément les concernant. Au moins je suis content de te laisser avec cette magnifique image de ces quatre idiots, les bras croisés et regardant dans toutes les directions sauf la mienne.

L'image fait clairement sourire, et ricaner Jisung, et il lui tarde de demander des explications à Minho afin de rire encore plus.

— La prochaine fois que je viens, prépare une lettre si tu veux, je la leur donnerai. Et si tu as des petites choses à faire passer, je ferai aussi. Je suis là pour t'aider, et faire le lien entre vous. Je te lâcherai pas, tu m'entends ?

Le noiraud hoche doucement la tête en guise de réponse. Le sourire qu'il offre au médecin vaut tout l'or du monde, et ce dernier s'en trouve rassuré.

— Et ne crains rien. Personne ne te jugera à propos de quoi que ce soit. On sait que ce que tu vis n'est pas facile. Alors n'ait crainte. Tout ce que tu as, c'est le soutien de tous. Ils pensent à toi chaque minute de chaque...

La porte s'ouvre soudainement, Seungmin et Jisung se tourne de concert en direction de celle ci, pour découvrir Tian qui entre dans la pièce. Le médecin se ploie devant en guise de profond salut et Jisung, lui, détourne la tête en direction de la fenêtre afin d'ignorer l'alpha.

— Le bonjour médecin. On m'a dit que notre médecin habituel est parti... Il ne m'a pas prévenu...

Le bêta ne se laisse pas démonter et salut de nouveau avant de répondre d'un ton calme et sobre.

Kim Seungmin, Monsieur. Il a décidé du jour au lendemain de rentrer en Chine. Il a laissé entendre qu'il se trouvait trop vieux pour poursuivre. J'imagine qu'il s'est vu mourir loin de sa famille et qu'il s'est décidé à la rejoindre avant d'être rappelé au Ciel.

— Sans doutes, oui. Prenez bien soin de mon oméga. Il porte mon héritier. Faites en sorte que tout se passe au mieux.

— Je compte bien m'y employer Maître Shennong. J'ai d'ores et déjà fait un bilan sommaire, et j'approfondirai dans une semaine en revenant. A moins que vous ne préféreriez que je revienne plus souvent.

— Ce sera tout... Avez vous terminé ?

— Oui Maître, j'allais partir.

— Très bien. Jisung, je t'attendrai en bas.

Ce dernier ne répond pas, serrant simplement les dents à la mention de son prénom. Cela lui arrache un frisson qui se répand tout au long de son échine et qui le fait vibrer malgré lui. Il ne se détend qu'une fois la porte refermée sur l'alpha reparti, et revient à Seungmin.

— Merci.

— Je t'en prie. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour t'aider, que ce soit te soulager ou quoi que ce soit d'autre. Tu n'es pas tout seul, mets toi bien ça dans la tête. Fais ce qu'il faut pour que tu puisses vivre au mieux. Personne ne t'en voudra de devoir survivre. Je reviens dans une semaine.

Jisung observe le bêta s'en aller, non sans un pincement au cœur. Une fois seul, il se saisit du papier qu'il lui a donné et va pour l'ouvrir avant de se rappeler que Tian l'attend au bas. Et il n'a pas envie de le voir débarquer ici alors qu'il lit quelque chose pouvant potentiellement être compromettant... Rapidement, l'oméga cache le courrier remis, et y reviendra plus tard. Pour l'heure, il se rend donc auprès de l'alpha.

— Tu m'attendais... ?

Point de salut. Le ton est froid, glacial même, et un regard sec en direction de Tian suffit à signifier son désintérêt.

— Tu étais tellement plus accueillant pendant tes chaleurs, oméga...

Le noiraud rougit violemment, une vague de honte montant en lui. Il se mord l'intérieur des joues, réprimant de justesse une réponse cinglante.

— Tend tes mains en coupe.

Jisung a un froncement de sourcils, confus, ne comprenant pas où l'alpha souhaite en venir. Il se refuse toutefois à lever les yeux sur lui et se contente de bêtement obéir, tel le parfait petit oméga qu'il est. Serviable et utile à souhait. Ses mains s'ouvrent, un geste de soumission qu'il n'apprécie guère mais qu'il accomplit pourtant. Il est toutefois surpris et forcé de regarder ce que Tian dépose au creux de ses paumes lorsqu'il sent une fourrure soyeuse le frôler. Un chaton. C'est un chaton qu'il lui a déposé délicatement dans les mains.

— Un cadeau. Une manière de te sentir moins seul, jusqu'à ce que tu viennes à moi de toi même.

Le chaton, blanc et gris clair, a des yeux d'un bleu ciel scintillant. Il se blottit instantanément contre lui, ronronnant de plaisir. Jisung, bien malgré lui, se laisse aller à caresser doucement le petit animal, lissant le pelage soyeux avec un pouce tremblant. Un contraste étrange entre la douceur de l'animal et la dureté de la situation.





* grosse louche en bois qui permettait de se mouiller le corps pendant le bain



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Aaaaah un petit chapitre plus calme. Ça va mieux? Normalement ça devrait aller beaucoup mieux à partir de là :D

J'espère que ça continue de vous plaire <3









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