Chapitre 9
Chapitre 9 Bis
Ma gorge était sèche, mes poumons me brulaient, et mes muscles étaient douloureux. Mon souffle saccadé, j'étais courbée sur moi-même, à tenter de reprendre mon souffle.
J'avais réussi à dérober à nouveau.
- Elle est là !
Mais ils étaient coriaces. Je tournai la tête en voyant qu'ils étaient encore sur mes traces, et je poussai sur mes jambes pour repartir.
Je ne devais pas me faire attraper.
Mon oreille sifflait de plus en plus, ce qui en devenait gênant. J'avais été perturbé par ce dernier, alors que j'étais en train d'ouvrir le coffre où le chef de gang avait rangé son argent. Et je ne l'avais pas entendu entrer, à cause de ça. Ce ne fut que lorsqu'il avait tiré avec son arme, en me ratant que je m'étais rendue compte qu'il m'avait vue. Mon coeur avait bondi dans ma cage thoracique, et je pensais avoir une crise cardiaque à ce moment précis, mais l'adrénaline m'avait aussitôt poussé à partir en courant, les liasses en main.
Comment j'en étais arrivée à là ?
C'était simple. J'étais retournée en cours, et pendant mon trajet jusqu'au lycée, j'avais entendu des membres d'un gang parler d'une transaction. J'y avais porté un grand intérêt, avant de me décider à sécher. J'avais ensuite passé ma journée à ruminer dans mon coin, pour préparer un bon plan.
Plan qui avait aussitôt tourné à ce désastre.
Je m'accrochai à la grille, et je me mis à grimper, alors que j'entendais des voix derrière moi. Ma côte était douloureuse, mais je savais que j'allais bien plus souffrir si l'un d'eux venait à m'attraper.
C'était ce qui me poussait à courir en tout cas.
Je tombai soudainement par terre en ressentant une vive douleur dans ma jambe, et je vis aussitôt mon sang.
- PUTAIN, grognai-je.
Je retirai ma ceinture, plutôt surprise de ma réactivité, face au fait que je venais de me faire tirer dessus.
- Vite ! Attrapez-la !
Je les entendais grimper la grille derrière moi, et l'adrénaline était encore présente. La douleur n'était pas aussi forte que celle de mes poumons qui réclamaient une pause. Je mis la ceinture rapidement au niveau de ma blessure pour arrêter l'hémorragie.
Je devais trouver un plan de secours.
Tournant à gauche, je courus aussi vite que je le pouvais, avant d'entrer dans un bar. Les effluves d'alcool me fouettèrent les narines de plein fouet, et avec le monde présent, personne ne faisait attention à moi. Je me dirigeai aussitôt vers le fond, entrant dans les toilettes en trombe.
Je devais me camoufler rapidement.
Je retirai mon sac, et en sortis une perruque blonde pour remplacer la perruque rouge que je portais. Je me dépêchai de changer de vêtements également, mettant un pantalon de sport au dessus de mon jean tâché de sang. Je me maquillai aussitôt, et sursautai en voyant une femme entrer, complètement bourrée.
Je ne fis pas attention à elle, me parfumant à vive allure, avant de sortir les liasses du sac, et de les mettre au niveau de ma taille, coincée dans mon jean, puis je jetai le sac dans un coin. Je pris le temps de reprendre mon souffle pour paraitre naturelle, puis je sortis des toilettes comme si de rien n'était, malgré la douleur dans ma jambe, et mon oreille qui persistait avec son sifflement. Les gens buvaient, discutaient, et je me demandais comment ils pouvaient se comprendre, alors que le brouhaha était si fort. Je vis entrer des membres du gang, et je commandai un verre au comptoir. Le barman me servit aussitôt, et j'en pris une gorgée.
Un vrai plaisir.
Boire quelque chose après avoir couru autant, était juste parfait. Je sortis un billet de ma poche, et le lui tendis, avec un clin d'oeil, et il me sourit de toutes ses dents.
Pas sur que Dawton apprécie.
Je le chassai de mon esprit rapidement. Je ne l'avais pas vu de la journée et je m'en portais bien. Il était inutile de penser à lui maintenant.
Pourtant, je savais qu'il n'apprécierait pas de me voir faire ce genre de chose.
Rien qu'en y pensant, je finis par rouler des yeux, avant de laisser mon verre vide, et de sortir du bar. En m'apercevant qu'il y avait encore des membres du gang, je pris une inspiration, avant de faire en sorte de ne pas marcher droit.
C'était assez peu difficile au vu de ma blessure.
- Trouvez la !!
Je lâchai un petit rire, avant de me mettre à chanter, en prenant soin de changer ma voix, afin qu'elle soit bien plus aigue. Après avoir vu mon père de nombreuses fois dans cet état, je savais parfaitement faire la même chose. Les hommes ne se doutèrent de rien, et je passai entre eux, tout en continuant de chanter faussement. Je finis alors par arriver à un arrêt de bus, où je me laissai choir sur le banc, comme si j'étais complètement dead après avoir tellement bu. Je gardai mon attention sur mon environnement, l'oeil à moitié ouvert, et finis par me lever en voyant un bus arriver.
Peu importe la direction, il suffisait que je m'éloigne de cet endroit.
Je m'installai avec soulagement sur un siège, me mordant la lèvre sous la douleur. La balle était surement coincée dans ma jambe, et je n'avais jamais fait face à ce genre de cas. Je n'étais pas sure de pouvoir l'extraire moi-même. Mais si je passais à l'hôpital, ces hommes allaient me retrouver facilement, et je serai interrogée par les flics.
Très peu pour moi.
- Réfléchis...
Je finis par descendre à un arrêt de bus, et consultai le plan pour savoir où je me trouvais. Je finis alors par trouver un itinéraire, qui me permit de rentrer sans encombre. Il faisait nuit noire, et il était déjà trois heures du matin. Avec cet argent que je venais de dérober, j'avais suffisament pour payer de quoi manger, et peut-être l'électricité. Voire l'eau.
J'entrai dans la maison plongée dans le noir, et m'aidai de mon portable pour me diriger. Je pris soin de fermer la porte à clé avant de monter les marches lentement, et de me retrouver dans ma chambre. Je me laissai alors tomber sur le sol, complètement épuisée, et inquiète pour ma jambe gauche.
Je retirai d'un geste frustré ma perruque que je balançais quelque part dans la chambre, et m'aidant toujours de mon portable, je retirai mon jogging qui recouvrait mon jean. J'éclairai alors ma blessure pour voir que le sang avait imbibé le tissu.
J'avais l'impression que mon mollet avait été arraché. Je grognai, face au tambour qui résonnait dans ma tête, et je savais que ce n'était pas très bon signe. Je retirai l'argent qui se trouvait à ma taille, et pris sur moi, afin de les ranger dans ma cachette. Puis, je restai dos contre le mur, assise sur le sol, complètement exténuée.
Je voulais rester dans cette position.
J'avais l'impression qu'au moindre de mes mouvements, j'allais tomber, et ressentir encore plus de douleurs que maintenant.
Je sursautai en ouvrant les yeux, et me rendis compte que je m'étais endormie après ce qu'ils s'étaient passés. Le soleil avait pointé son nez à l'extérieur, et je jetai un coup d'oeil à ma jambe. Je transpirai, et mon souffle était un peu plus rapide que d'habitude.
La sonnette retentit plusieurs fois, et j'avais beau penser qu'il fallait que je me lève, je n'étais pas en mesure de le faire. La tête posée contre le mur, je tentai d'humidifier mes lèvres.
J'avais soif. Très soif.
J'entendis mon père râler, et je pouvais l'imaginer se lever de son canapé pour aller ouvrir la porte. Les voix me paraissaient bien trop troublés, et je n'arrivais plus à comprendre. Je sursautai en entendant quelqu'un frapper à ma porte, et arquai un sourcil. Mon père n'aurait jamais toqué. Il serait entré directement.
- Ginger ?
Cette voix fit accélérer mon coeur, alors que je me demandais ce qu'il faisait là.
- Je sais que tu es là. Je peux entrer ?
Face à mon silence, il frappa à nouveau.
- Ginger ? Il est temps de te lever !
Mon coeur se serra. Je ne voulais pas qu'il me voit de cette manière. Pas dans cet état.
Je poussai sur mes mains, pour tenter de me relever, mais je lâchai un grognement de douleur. Mes muscles étaient douloureux, et le moindre mouvement me faisait soit souffrir au niveau de ma côte, soit au niveau de ma blessure.
- Ginger ?... Je vais entrer !
Mon coeur prit de la vitesse, alors que je pouvais voir la poignée de la porte s'abaisser. J'attrapai en vitesse mon jogging pour recouvrir ma blessure, et le geste fut suffisament rapide pour qu'il ne s'en apercoive pas en entrant.
Il était beau, ce con.
Il portait un pull gris en V, qui moulait parfaitement son torse, et traçait ses muscles. Il avait également un jean noir, et ses cheveux étaient coiffés. Ses yeux verts croisèrent les miens, et il fronça les sourcils.
- Ginger ?
- Dis donc, l'inconnu, qu'est-ce que tu fous chez moi ?
- J'ai cru comprendre que tu n'étais pas allée au lycée.
J'arquai un sourcil, et je le vis examiner la pièce du regard. Je savais que ce n'était pas rangé. Tout ce que j'avais était assez minimaliste, et mon lit n'était pas fait. Il plissa le nez avant de reporter son attention sur moi. Il m'examina alors de la tête aux pieds, et arqua à son tour un sourcil.
- Ginger... qu'est-ce que tu as ?
- Je ne vois pas de quoi tu parles. Et puis, comment se fait-il que tu saches que je n'étais pas au lycée ?
Il balaya ma question d'un geste, et fit un pas dans ma direction.
- Du sang... je sens du sang !
- Quoi ? Ca t'est jamais arrivé d'avoir tes règles ? Ah ouais, merde, t'es un mec !
J'avais envie de me féliciter d'avoir trouvé une putain d'excuse. Ca pouvait expliquer l'air douloureux que je devais arborer, et l'odeur du sang.
Putain, j'étais un génie.
- Tu veux dire que...
- Ouais, si ça peut t'intéresser.
- Tu as besoin de quelque chose ? Je peux t'apporter...
Putain, il était fucking mignon à vouloir me soulager pendant ma période du mois imaginaire. Il avait l'air gêné à présent, et je m'en voulais de lui mentir de cette manière. Pourtant, je savais que j'allais devoir lui demander de m'aider. Car personne d'autre ne le pouvait. J'avais le tournis, et je décidai de caler ma tête contre mon épaule.
- Tu devrais retourner sur ton lit, Ginger, au lieu de rester sur le sol dans cette position.
Il s'était agenouillé à ma hauteur, l'air inquiet sur son visage.
- J'ai une faveur à te demander.
- Oui ?
Il était clairement toute ouie.
- Quoi qu'il se passe dans ma vie, ne m'emmène plus jamais à l'hôpital.
Il fronça les sourcils.
- Comment ça ?
- Promets le moi, l'inconnu. Jamais à l'hôpital.
Il réfléchit un instant avant de hocher la tête.
- Promis.
Je soupirai de soulagement.
- Tiens ta parole, l'inconnu.
- Je tiens toujours parole.
- Je suis mal, avouai-je.
Je déglutis péniblement, avant de retirer le jogging qui recouvrait ma blessure. Je le vis écarquiller des yeux, avant de me regarder, les yeux verts s'assombrissant rapidement.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?!
- J'ai déconné.
- Ton père ? C'est lui qui t'a fait ça ?! gronda-t-il.
Je fis non faiblement de la tête.
- Depuis quand es tu dans cet état ?
- J'en sais rien, soufflai-je.
Il serra les poings, avant de me prendre dans ses bras, en me soulevant comme si je ne pesais rien.
- Pas d'hôpital, l'inconnu.
- Je t'emmène sur mon territoire.
Je n'avais plus la force de tenir. Je calai ma tête contre lui, et fermai les yeux.
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Bonjour !
Chapitre publié ! Notre petite Ginger... dans les bras de son cher âme soeur ! Serait-elle en train de commencer à lui faire confiance ?
Oh, vous avez fait le April Fool à quelqu'un ? :D Ou quelqu'un vous a fait une blague ? :P
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- Rendez vous au prochain chapitre !
© Cette histoire m'appartient, merci de me prévenir en cas de plagiat !
Présence de fautes en tout genre. A éditer.
Lil', le 1.04.2018 à 17:16.
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