Chapitre 8
Chapitre 8 Bis
Dawton s'énervait sur la machine, et je finis par éclater de rire en me levant de mon siège.
- Pauvre toi, tu n'es pas prêt de me ramener.
Il leva les yeux, énervé et je souris de toutes mes dents.
- Une autre partie ? Ou tu abandonnes ?
De ce que je savais, les loups étaient très compétitifs, et n'aimaient absolument pas perdre. Au vu du regard de cet homme, je savais qu'il ne faisait pas exception.
- Encore !
Je souris, avant de relancer le jeu. Je m'amusais bien plus que lorsque je me retrouvais seule aux arcades. Le simple fait de le battre de cette manière, et de le voir s'acharner autant, juste pour me ramener à la maison, était satisfaisant à souhait.
Il lâcha un râle de frustration, alors qu'il venait à nouveau de perdre, et je me levai de mon siège.
- Tu me dois bien un beignet à la fraise, et un milkshake au chocolat, après toutes ces parties, l'inconnu.
Il passa une main dans ses cheveux blonds, et soupira. Il se leva et alla au comptoir, alors que j'allais m'installer à une table. D'où j'étais, je pouvais l'observer attendre que la femme le serve. Je pris la peine de croiser les bras sur ma poitrine, en me demandant pourquoi il insistait tant pour me ramener chez moi, et pourquoi il persistait tant depuis qu'il m'avait aidé dans ce vieux bâtiment.
- Hé, salut !
Je détournai mon attention de Dawton pour voir un homme qui me semblait familier.
- On dirait que t'as réussi à t'en sortir depuis la dernière fois. Ces hommes ne sont pas revenus t'embêter ?
Je me souvins alors de lui, lors de mon altercation avec Noah et les deux hommes. Il avait pris la peine de se lever, et de me venir en aide, malgré sa carrure plus fine que les trois hommes qui avaient voulu m'enlever. Et qui, d'ailleurs, avaient réussi.
- Je peux ?
Il n'avait même pas attendu ma réponse qu'il s'était déjà installé face à moi. Ses cheveux noirs étaient coupés à ras, et ses yeux bruns me fixaient avec une petite lueur que je n'aimais pas trop.
- Depuis la dernière fois, j'essaye de regarder si t'es dans le coin, mais tu n'es pas venue depuis la dernière fois, alors je pensais qu'il t'était arrivé quelque chose...
Il commençait à devenir lourd.
- Et sinon, tu t'es jamais dit que j'avais pas envie de t'entendre parler ? Aucune présentation, rien du tout. Tu viens, et tu fais comme chez toi.
Il sourit de toutes ses dents, ce qui me fit tiquer.
- Marc, pour te servir. Et toi ? Comment tu t'appelles ?
Je me penchai un peu dans sa direction, et il sourit d'un air content, ravi de la proximité aussi rapide entre nous.
- Si j'étais toi, je me ferai pas autant de mal. Parce que si tu restes plus longtemps sur cette chaise, je connais un homme, qui risque de t'arracher la tête, et de cacher ton cadavre soigneusement.
Je m'étais reculée, et il en avait fait de même, avant de sursauter lorsque Dawton posa le plateau brusquement sur la table. J'attrapai le milkshake en mettant la paille dans ma bouche, et je regardai la scène avec délectation.
- Elle est mienne, grogna Dawton.
- J-je s-savais pas !
Le soi-disant Marc s'était levé de la chaise rapidement, avant de trébucher, et de se reprendre. Il se mit alors à courir pour s'éloigner de nous le plus vite possible. Dawton grogna encore un coup, avant de s'asseoir devant moi, les bras croisés sur son torse.
- Qui c'était ?
- Un homme qui avait tenté de m'aider quand ton cher ami Noah avait voulu m'enlever.
- Parce que tu étais ici ? Depuis combien de temps est-ce que tu viens là ? Et les cours dans tout ça ?
- J'ai presque l'impression d'entendre mon père. C'est sur qu'avec ton âge, tu dois surement avoir des enfants.
- Je ne suis pas si vieux que ça ! Et je n'ai pas d'enfants !
Je sirotai ma boisson en l'observant.
- T'as vraiment rien de mieux à faire que de rester dans ce genre d'endroit pour me surveiller ? J'suis assez grande, l'inconnu.
- Je ne rentre pas, tant que je ne t'aurais pas ramené chez toi.
- Je ne rentre pas, tant que tu ne m'auras pas battu à un de ces jeux.
Il regarda autour de lui, et je pris le beignet qui était devant moi, mordant avec appétit dans la petite pâtisserie. Mon oreille droite se mit à siffler soudainement, et je grimaçai en passant ma main furtivement dessus. Quelques jours étaient passés depuis ma visite à l'hôpital, pour mon oreille, et je n'avais vu aucune amélioration au niveau de mon ouie, mais je n'avais pas entendu de sifflement.
- Celui-ci.
Je reportai mon attention sur Dawton qui me désignait une machine, et je me repris, en avalant le dernier morceau de ce qu'il m'avait acheté. J'essuyai mes mains sur le morceau de papier, et me levai de la chaise.
- C'est parti ! Je vais te mettre la raclée !
- Ne compte pas trop dessus !
J'étirai mes doigts, et souris de toutes mes dents en le voyant concentré.
Il en était presque mignon.
Même si le sifflement dans mon oreille persistait, je ne pouvais rien y faire, et hors de question de lui dire cela, autrement, il m'emmenerait directement à l'hôpital que je sois d'accord ou non.
GAME OVER.
Je fixai l'écran, et je finis par éclater de rire.
- Quand est-ce que tu comprendras que tu ne peux pas me battre ?
- Cet endroit commence à m'énerver, marmonna-t-il.
Je me rendis compte que j'avais déjà passé pas mal d'heure ici, et je finis par bailler.
- Même si j'ai gagné, je pense que je vais rentrer chez moi !
Je me dirigeai vers la sortie quand il m'arrêta.
- Je te ramène, Ginger.
- Je peux prendre le bus. Mes jambes vont parfaitement bien.
- Certes, mais il fait nuit, et c'est dangereux. Surtout pour une femme.
- Bullshit ! Tes propos sont sexistes ! Il n'y aurait rien de dangereux, s'il n'y avait pas de psychopathes dans ce monde ! Tu veux juste insinuer qu'une femme est faible, et incapable de se défendre.
- Si tu avais pu te défendre, tu aurais pu éviter de te retrouver blessée par Otis.
- Donc c'est de ma faute, si j'ai été ligotée et frappée par une batte ? Et non de ce mec ?
- En partie. Si tu ne leur avais pas volé leur argent, ils n'en seraient pas arrivés à là.
- Si j'avais su que dérober ces abrutis m'auraient mener à toi, tu peux être sûr que je n'aurais rien fait ! crachai-je.
Je rabattis ma capuche sur la tête et sortis de la salle d'arcade en trombe, les mains dans la poche de mon sweat.
- Ginger !
Je marchai rapidement jusqu'à l'arrêt de bus, et croisai les doigts pour que ce dernier arrive rapidement. Je n'avais pas envie de me confronter avec ce con.
Ce con sexy, avec qui je m'étais quand même amusée pendant quelques heures.
Il avait quand même réussi à me faire oublier l'espace d'un instant mon ennui. Venir aux arcades et jouer étaient devenus répétitifs, rien de bien palpitant, mais le fait est qu'il avait été là, pour jouer contre moi, avait tout de suite changé la donne. J'attendis quelques minutes le bus, et finis par monter à l'intérieur quand il arriva. Le trajet me parut long alors qu'il n'y avait que moi dans le bus. J'arrivai toutefois chez moi, et j'entrai avec hâte pour pouvoir me sécher après la pluie qui s'était abattue. Je m'arrêtai à l'entrée pour voir des débris de verre, et je lâchai un soupir.
Il avait encore fait des siennes.
Je fermai la porte d'entrée à clé, et évitai les morceaux de verres, pour rejoindre la cuisine. Je pris le balai et revins sur mes pas pour balayer les débris. Les mettant dans un coin, j'allai au salon pour le voir endormi, la bouche ouverte, sur le canapé.
- Quand ? Quand est-ce que tu vas te reprendre ?
Je secouai la tête, avant de quitter le séjour, et de retourner dans ma chambre. Je retirai mon sweat, et mis un pull sec. J'aurais aimé prendre une douche, mais la facture de ce mois ci était encore trop élevée pour que je puisse m'accorder ce genre de luxe.
Je devais dérober de l'argent, si je ne voulais pas que l'on tombe dans le négatif.
Je me pelotonnai dans la couverture, et regardai par la fenêtre, qui donnait une vue sur la rue. Il pleuvait toujours autant, et mon regard se posa sur une voiture qui passait.
- Pas de doute, il faut vraiment que j'me casse d'ici.
Je reportai mon attention à l'intérieur de ma chambre plongée dans le noir, seule la lumière des lampadaires extérieurs, laissaient de minces filets entrer et éclairer ma chambre. Je ne voulais pas gaspiller de l'argent dans l'électricité non plus. Chaque dépense était tellement difficile à gérer, et je ne savais pas quoi faire pour faire face à tout ça. Il n'était jamais assez lucide pour que je puisse lui en parler.
Et je ne pouvais compter que sur moi-même.
- Hé Ginger, ça va aller !
Je regrettais amèrement l'absence de ma mère dans ces moments-là. Elle aurait su quoi faire, elle aurait su me réconforter. Nous aurions été toutes les deux à nous soutenir l'un et l'autre.
Au lieu de quoi, je me retrouvais seule.
Je me mordis la lèvre et inspirai un grand coup pour chasser mes larmes, et je déglutis péniblement.
J'aurais du rester aux arcades plus longtemps.
Au moins, j'aurais pu m'amuser à faire râler Dawton pendant encore un moment, et je ne me serais pas retrouvée à déprimer, seule dans ma chambre, complètement plongée dans l'obscurité.
Parce que Dawton était devenu une source de distraction.
Je chassai son image de mon esprit, et fermai les yeux, avant de me laisser tomber sur le matelas, alors que je m'étais mise assise en tailleur peu auparavant.
- Dors, Ginger. Demain est un autre jour.
Je ne me fis pas prier, laissant la fatigue m'abattre d'un coup de massue pour m'emporter dans les pays des songes.
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Bonjour !
Un chapitre un peu court, je l'avoue !
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- Rendez-vous au prochain chapitre ! (faut vous avouer que j'ai déjà écrit 22 chapitres pour le moment !)
© Cette histoire m'appartient, merci de me prévenir en cas de plagiat !
Présence de fautes en tout genre. A éditer.
Lil', le 20.03.2018 à 11:52
Toi, si t'as lu cette phrase dans la journée, ça veut dire que t'avais pas cours. Ou que tu lisais en cours. Tss, tsss, c'est pas bien tout ça ! Faut se concentrer sur les études !
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