Chapitre 53

Chapitre 53 Tris

Avec Dawton, ça allait un peu mieux. Même si je trouvais contraignant le fait de devoir m'arranger à chaque fois avec Tom et Marina pour changer nos services de temps à autres à cause de cet Alpha, j'étais dans le fond contente de voir qu'il faisait tous ces efforts pour moi. Il venait me chercher le soir, me ramenait le matin, il cherchait à ce que l'on passe le plus de temps ensemble.

Je jetai un coup d'oeil à mon portable en voyant que Dawton m'avait envoyé quelque chose et je fis la moue en lisant le message.

"J'arriverai avec un peu de retard. Ne rentre pas à pieds. Je viens te chercher."

Il n'avait pas vraiment apprécié que je fasse le trajet moi-même la dernière fois qu'il avait été occupé. Il m'avait fait un sermon en me disant que je n'avais pas été en sécurité, que je m'étais mise en danger. Et puis, nous nous étions disputés.

- Marina ?
- Ouaip ?
- Je ne vais pas tarder à y aller. Bon courage pour cette nuit.
- Merci !

J'avais remarqué que les employés aux arcades étaient de plus en plus joyeux ces derniers temps. Je soupçonnais le beau temps d'en être l'origine. Je pouvais dire que j'étais moi-même plus heureuse, même si tous les points n'avaient pas été résolus avec l'Alpha, j'adorais clairement vivre avec lui. J'avais certes cette partie en moi qui me faisait de temps à autre culpabiliser parce que je donnais l'impression de me foutre de ce qui avait pu se passer avec ma mère, mais Dawton me faisait oublier tout ça comme il le pouvait.

Concernant la vie aux arcades, il se passait toujours quelque chose. Souvent, les parents venaient à la recherche de leurs enfants et finissaient par s'en prendre à eux. Heureusement, Louise ou Tom était toujours là pour intervenir. Tout le monde savait qu'il ne fallait pas vraiment me laisser faire face aux parents, autrement, on finissait toujours par se battre et cela ne faisait que créer la pagaille.

- Reste à l'intérieur en attendant ton chéri, me conseilla Louise qui avait un balai en main.

Je secouai la tête de gauche à droite.

- Rester enfermée de cette manière toute la journée, me donne vraiment envie de prendre l'air avant qu'il n'arrive.

Elle soupira et hocha la tête lentement.

- Reste dans le coin alors.

Je lui souris en acquiesçant et sortis des arcades. Je pris une grande inspiration, fourrant mes mains dans les poches de mon jean. Il faisait froid et je n'étais pas étonnée vu l'heure. Je me mis à faire les cent pas devant le bâtiment, regardant autour de moi. J'eus soudain un mouvement de recul en voyant une silhouette devant moi et mon coeur prit de la vitesse en me rendant compte que j'avais déjà vu la personne qui se tenait devant moi.

- Qui t'es ?
- Tu t'souviens pas d'moi ?

Je vis alors la lame qui m'avait déjà coupée la peau, ce qui me fit déglutir péniblement. Derrière lui, je pouvais voir d'autres hommes et mes tripes se nouèrent les uns avec les autres sous la panique.

- Tu vas devoir me suivre gentiment si tu veux pas qu'on s'en prenne aux gens d'ce bâtiment.

Je pensais à tous les enfants et à Marina ainsi que Louise qui étaient dedans. Mon instinct me poussa à acquiescer. Il me fit un signe de la tête d'avancer et je déglutis péniblement en obéissant.

- Qu'est-ce que vous voulez ?
- Tu sais un peu trop de chose, poulette.
- ...Comme le fait que t'as tué des gens ?
- Ouais entre autres. J'ai pas trop aimé le fait que tu puisses t'enfuir la dernière fois.
- Tu penses que j'en ai parlé ?

Il haussa simplement les épaules. Je pouvais sentir le dos de la lame contre mon dos et je savais qu'il était prêt à faire le moindre mouvement à mon encontre. Je savais aussi que je si je tentais de fuir, il ferait en sorte de se venger sur les enfants. Ce que je ne pouvais pas me permettre. Les enfants n'avaient rien à voir dans cette histoire. J'étais la seule concernée dans tout ça. J'avais tenté de lui dérober de l'argent et il venait aujourd'hui pour se venger.

- Je t'ai rendu l'argent pourtant.
- Tu m'as blessé dans ma fierté, chérie. Personne avait tenté de me dérober sous mon nez de cette manière. Et j'avais jamais eu une telle droite de toute ma vie.

Je laissai mon regard dévier légèrement sur le côté pour voir qu'il souriait d'un air malveillant. Moi qui pensais que je pouvais enfin vivre une vie qui ne me rappelerait pas sans cesse mon passé, j'étais à présent soumise à une épée qui pouvait me trancher à tout moment. Décidément, le karma me jouait vraiment un mauvais tour. J'avais presque oublié mon passé de délinquante maintenant que j'avais mon travail et que j'étais presque en mesure de faire ce que je voulais. J'avais même commencé à déterminer plusieurs objectifs dans ma vie que je devais accomplir avant d'atteindre mes 25 ans.

Les hommes qui étaient devant moi entrèrent dans une camionnette et leur chef ouvrit la portière en me faisant signe de monter à l'intérieur. J'obéis en soufflant un grand coup par la bouche, me demandant comment je pouvais prévenir Dawton que j'étais dans cette situation. Il allait encore me faire la morale une fois que je serais sortie d'affaire. Il était comme ça. Il faisait la leçon de morale et il s'inquiétait ensuite. En plus, j'avais retiré mon plâtre il y avait peu de temps, et maintenant, j'étais à nouveau dans une autre histoire douteuse. Je sursautai lorsqu'il ferma la porte avec fracas et plissai des yeux lorsque la lumière s'alluma. Je me rendis compte que d'autres hommes que ceux que j'avais vu étaient dans la camionnette et je déglutis péniblement. Je ne pouvais pas fuir et je n'étais pas sûre de pouvoir me défendre contre autant de personnes. J'avais pourtant presque quasi supplié Dawton de m'apprendre à me défendre. Maintenant, j'allais pouvoir me plaindre auprès de lui, en utilisant cet argument. Du moins, si je sortais vivante de cette épreuve. La voiture démarra brusquement et je me rattrapai de justesse au siège avant. Je vis le regard que le chef me lançait et grognai en le voyant parfaitement me déshabiller du regard.

- Si tu pouvais arrêter de faire ce genre de regard de pervers, ça m'arrangerait.

Il reporta son attention sur mon visage et je pus voir qu'il avait des cheveux noirs, ainsi que des yeux bruns. Son nez était aussi fin que son apparence. A croire qu'il n'avait pas de muscles, pourtant, je savais que ça ne l'arrêterait pas. Au contraire, il avait suffisamment dans son aura pour que tous ces hommes le suivent aveuglement, au point de pouvoir tuer des personnes sans qu'il n'ait eu de soucis jusqu'à présent. Mon portable vibra et il fronça les sourcils, avant de me regarder d'un air sévère.

- Sors ton portable.

Je m'exécutai en voyant sur l'écran qu'il s'agissait de Dawton et mon coeur prit de la vitesse. Je sentis la lame effleurer mon cou et je déglutis péniblement.

- Donne-le moi.

Je lui tendis le portable et il regarda l'écran.

- Dawton...

Le portable cessa de vibrer et recommença aussitôt. L'homme grogna en regardant le portable et se mordit la lèvre en réfléchissant.

- Réponds, mais au moindre faux pas, je passe un appel et tous les enfants créveront.
- Ok, soufflai-je.

Je pris une inspiration alors qu'il décrochait en mettant la conversation en haut parleur.

- Hey !
- T'es où au juste ? fit Dawton avec de la surprise dans la voix.
- Orf, je me promène dans le coin.
- Je suis devant, je t'attends.

Je pouvais voir le regard intense qu'avait l'homme qui me menaçait et le fait que les enfants soient en danger me rendait anxieuse.

- Mmh, tu veux pas jouer à un jeu ?

Je pouvais l'imaginer arquer un sourcil face à ma proposition.

- Un jeu ?
- Ouais, genre si tu me trouves, je rentre à la maison.

Je l'entendis soupirer.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive encore, Gin' ? Je pensais que tu serais fatiguée par ta journée, mais tu me proposes de jouer.

Il fallait que je trouve un moyen de lui faire comprendre que j'avais été enlevée.

- Ca te dit qu'on aille voir Paul une fois que tu m'auras trouvé ?
- Qu...

Je ne le laissai pas terminer, sachant pertinemment ce qu'était devenu Paul. J'avais fini par lui poser la question et il m'avait avoué avoir mis fin à sa vie. Il m'avait assuré qu'il n'avait pas voulu en arriver à là, mais c'était la dernière volonté de cet homme.

- Ce serait sympa d'inviter Paul à la maison un de ces quatre.

Je sentis ma voix flancher légèrement alors que j'avais senti la lame émettre une certaine pression sur ma peau.

-... Oui, ce serait pas mal, répondit Dawton.
- Tu ne veux toujours pas jouer ?
- Si tu veux jouer, on va jouer.

Je pouvais entendre qu'il avait compris que quelque chose n'allait pas. Je vis l'homme qui me menaçait faire un mouvement de tête pour que je cesse la communication.

- Ne t'éloigne pas trop des arcades, chaton. Il fait nuit et c'est dangereux.
- Fais pas ton rabat joie. A plus !

L'homme coupa la communication alors que je soufflais un grand coup par la bouche. Je jetai un coup d'oeil à l'homme qui faisait la moue.

- Qui est cet homme ?

Je le regardai avec méfiance.

- En quoi ça te regarde ?
- S'il tourne autour des arcades, tu aurais du lui faire tes adieux.

Je compris alors qu'il avait du laisser pas mal d'hommes autour des arcades. Mon sang ne fit qu'un tour.

- Il ne t'a rien fait que je sache !
- Autant me débarrasser de tout être nuisible.

Je grinçai des dents, sentant la colère palpiter en moi. Il osait menacer Dawton alors qu'il n'avait rien à voir dans cette histoire, tout comme les enfants. J'étais la seule responsable.

- Je suis celle qui devrais payer ! Pas eux !
- Oh, t'inquiète pas, chérie. Tu vas payer à ta manière.

Il fit un signe de la tête et je vis quelqu'un se lever. Il portait une cagoule, tout comme le reste des personnes.

- Tends tes mains, chérie.
- Ne m'appelle pas comme ça, sifflai-je.

Me faire appeler de cette manière par cet être abjecte me donnait juste envie de vomir.

- Sinon quoi ?

Il sourit, ce qui me fit froid dans le dos. Il appuya un peu plus avec le bout de son épée sur mon cou et je retins mon souffle. S'il voulait me tuer, il aurait pu me trancher la gorge depuis bien longtemps, mais il ne l'avait pas fait. Ce qui voulait donc dire qu'il comptait faire autre chose de moi. Il avait même pris soin de me menacer en utilisant les enfants qui se trouvaient à l'arcade. Que pouvait-il manigancer de cette manière ? Sous la menace, je tendis mes mains et une corde s'enroula autour de mes poignets. Je fusillai du regard l'homme qui était en train de me ligoter et je me souvins qu'il fallait que je fasse en sorte de ne pas trop pousser à bout les gens qui m'enlevaient. Autrement, j'allais finir complètement tabassée et je risquais de perdre autre chose que mon ouie. Je me fis docile alors qu'il avait posé un morceau de scotch sur ma bouche. Je ne savais pas où ils m'emmenaient, mais je voulais juste que Dawton me retrouve rapidement.

Au bout d'un très long moment, la camionnette finit par s'arrêter. La portière s'ouvrit et le chef descendit, puis fit signe aux autres d'en faire de même. Les hommes qui étaient restés tout le long du trajet descendirent en me laissant seule avec le chef, qui me pointait avec son épée. Je ne comprenais toujours pas ce qu'il comptait faire pour se venger, mais j'espérais de tout coeur que Dawton me débarrasse de lui. A défaut de ne pas pouvoir le faire moi-même.

- Descends.

Je me redressai et pris garde à ne pas tomber lorsque je mis un pied hors de la camionnette. Je jetai un coup d'oeil autour de moi, voyant un entrepôt et une forêt dans le coin. Typique des lieux où les gangs se réunissent pour faire des trucs bizarres. Genre vente de drogues et assassinat.

- Par là.

Il me désigna le sentier de cailloux et je le suivis en prenant soin de regarder autour de moi. Si je pouvais me débrouiller pour fuir, je devais le faire. J'aurais au moins plus de chance de survie qu'en restant gentiment avec ces voyous.

- Ne pense même pas à t'échapper, chérie. Tu risquerais la vie de tous ces enfants ?

Je serrai mes mains, énervée qu'ils les utilisent de cette façon. Si je n'avais pas ce morceau de scotch qui me couvrait la bouche, j'étais certaine que je l'aurais déjà insulté de tous les noms. Il méritait que je lui mette moi-même à nouveau une droite.

- Avance.

La pointe de sa lame s'enfonça dans mon dos, m'obligeant à avancer. Je finis par entrer dans l'entrepôt éclairé par quelques points de feux et je vis les hommes réunis autour. Certains avaient abandonné leur cagoule et leur chef me poussa continuellement, jusqu'à un vieux canapé, où il s'installa, alors qu'il me laissait rester debout devant lui. Il m'observa de la tête aux pieds, passant sa langue sur ses lèvres d'un air satisfait.

- Je me demande ce que je vais bien pouvoir faire de toi, pour m'amuser un peu...

Il s'installa confortablement sur le canapé en croisant ses jambes.

- Assieds-toi chérie. Ne reste pas debout.

Je roulai des yeux et finis par m'asseoir par terre.

- Ce serait un peu trop facile de te tuer et de jeter ton corps dans un fossé... En plus de ça, t'es plutôt mignonne. Ce serait vraiment du gâchis...

Il réfléchissait à voix haute tout en me fixant, ce qui était assez glauque. Du coin de l'oeil, je vis les hommes qui étaient en train de discuter tranquillement autour du feu. Comment pouvaient-ils se comporter comme si de rien n'était ? Comment pouvaient-ils avoir cette nonchalance alors que leur chef pensait à une manière de profiter de moi avant de se débarrasser de mon corps ?

- J'ai une idée !

Je reportai mon attention sur leur chef qui souriait de toutes ses dents, ce qui me fit frissonner de dégout.

- Tu vas adorer, chérie.


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Présence de fautes en tout genre. A éditer.

Lil', le 17.03.2020 à 16:43

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