Chapitre 5

Chapitre 5

Je baillai en ouvrant les yeux, et fixai un instant le plafond qui se trouvait devant moi. J'avais pu dormir, après les heures interminables où j'avais combattu mon envie de dormir.

La sonnette retentit, ce qui me fit grogner. Je savais qu'il n'allait pas bouger pour ouvrir. Lorsque nous étions revenu, il était directement allé boire, et s'était écroulé sur le canapé. Prenant sur moi, je me tins les côtes, et je descendis les marches lentement.

J'ouvris alors la porte pour voir une silhouette familière devant moi.

Dawton.

Je refermai aussitôt la porte, comme si je venais de voir un fantôme.

- Je rêve ?

Je me pinçai la joue, avant de grimacer sous la douleur.

- Non, soufflai-je. Il est vraiment derrière la porte ?!

Je rouvris la porte aussitôt en le regardant de la tête aux pieds. Il portait un gilet par dessus un t-shirt gris, accompagné d'un short qui montrait ses mollets. Ses cheveux blonds étaient ébourriffés, et ses yeux verts me regardaient également de la tête aux pieds. Je me rendis alors compte de ma tenue. Je ne portais qu'un grand t-shirt qui appartenait à mon père, et il avait beau être grand, il s'arrêtait à la moitié de mes cuisses.

- Ca devient du harcèlement, monsieur l'inconnu.

Il avait relevé les yeux et avait arqué un sourcil, avant de tiquer.

- Tu n'étais plus à l'hôpital.

Sa voix était pleine de reproches, alors que j'arquai un sourcil.

- Oui, et alors ?

- Tu devais y rester pendant quelques jours.

- Je me sens parfaitement mieux. D'ailleurs, je n'aime pas être endettée. Je compte bien te rembourser pour ce que tu as payé.

- Inutile. Je n'ai pas besoin de si peu d'argent.

Pour lui, c'était peut-être peu d'argent, mais pour moi, c'était presque tout.

- Tu me regardes de haut à présent ?

- Ce n'est pas ce que je voulais dire. Prends ça plutôt une compensation pour la douleur que ces hommes t'ont fait subir.

- Tsk, tsk. C'est tout ? Donc nous n'avons plus de raison de nous voir à présent. Merci de la visite, mais il est temps que nous nous séparons.

J'allais fermer la porte, mais il cala son pied pour m'en empêcher, puis la poussa sur le côté. Il plissa le nez, avant d'entrer comme si de rien n'était.

- Je ne me souviens pas t'avoir invité chez moi !

Il fila droit vers le salon, et j'eus du mal à le suivre. Ma côte m'empêchait de marcher plus vite, mais je le vis observer le canapé avec dégout.

- Ton père ? Ivre au point de ne plus pouvoir bouger ?

Je croisai les bras.

- En quoi cela te regarde ?

- Il est violent avec toi ? Il t'a déjà fait du mal ?

- Tu t'es pris pour un flic ou quoi ?

Je le vis serrer des poings.

- Tu ne peux pas vivre de cette manière, alors qu'il est apte à lever la main sur toi !

- Pardon ? Je t'ai demandé ton avis peut-être ?! Sors de chez moi, l'inconnu !

Il grinça des dents, et je vis ses yeux s'assombrir.

- Ginger, baisse d'un ton.

- Sinon quoi ? Tu vas me frapper aussi ? Et ensuite me payer les frais d'hôpitaux comme compensation ?

La couleur de ses yeux oscillaient, alors que je lui montrai la sortie du doigt.

- Tu peux partir maintenant. Je n'ai pas besoin de toi.

Il lâcha un grognement de frustration, avant de sortir furibond. Il claqua la porte derrière lui, alors que je sentais mon coeur prendre de la vitesse. J'avais presque eu peur de ce qu'il comptait faire. Heureusement qu'il était parti sans faire d'histoire, je n'étais pas sure de pouvoir lui faire face de cette manière à nouveau. Sa présence était bien trop imposante pour moi.

Je jetai un coup d'oeil à mon père qui dormait et je lâchai un soupir avant de me rendre en cuisine, et me servir un verre d'eau. J'ouvris alors le frigo pour voir qu'il ne contenait que des bières, et je retins un nouveau soupir.

Il fallait que j'aille faire des courses.

Je retournai dans ma chambre et m'habillai d'un sweat et d'un pantalon noir assez ample, et mis quelques billets dans ma poche, avant de descendre les escaliers, et de sortir de la maison. Je fermai la porte derrière moi, et marchai en direction du magasin le plus proche. Je m'arrêtai soudainement en sentant un regard sur moi, et je me tournai pour regarder autour de moi. Je ne vis rien qui me parut suspect, pourtant, je sentais le regard de quelqu'un sur moi.

- Bizarre...

J'entrai dans le petit supermarché, attirant le regard de vieilles dames, qui me dévisagèrent sans vergogne. Je n'y prêtai aucune attention, et parcourus les rayons, à la recherche de ce que je pouvais acheter pour me nourrir. Je pris quelques paquets de biscuits, et quelques brioches, puis me rendis à la caisse. Le jeune homme me jeta un coup d'oeil surpris avant de tout faire passer au scanner et de les fourrer dans un sac. Je lui tendis l'argent, et je pris le sac, avant de sortir du supermarché.

Je me remis à faire le chemin inverse, et profitai de ma marche, pour sortir une brioche et la manger. Le temps était bon, et le petit vent était suffisant. J'avalai la dernière bouchée de la brioche, sentant toujours ce regard sur moi, qui commençait à me taper sur les nerfs. Je m'arrêtai soudainement, et me tins la côte comme si je souffrais énormément.

Une présence apparut aussitôt près de moi, et m'apprêtai à balancer mon sac de nourriture sur mon harceleur, quand je croisai son regard inquiet, alors qu'il s'était presque agenouillé devant moi.

- Tu vas bien ?!

Je lâchai un soupir, exaspérée.

- Encore toi, l'inconnu.

Il regardait mon abdomen avec inquiétude, et j'attrapai son menton, sentant un petit frisson me parcourir, rien qu'à ce toucher.

- Mes yeux sont ici.

Il leva les yeux, et je me rendis compte que nos positions pouvaient porter à confusion. Il était subitement trop proche de moi. Je le lâchai et fis un pas en arrière.

- Ca ne te suffit pas d'entrer chez moi sans autorisation, il fallait que tu me suives tout le long ?

- Tu ne devrais pas sortir dans ton état.

- Je devais bien m'acheter de quoi me nourrir !

Il attrapa le sac que je brandissais.

- Hé ! Rends-moi ça ! protestai-je.

Il ouvrit le sac et regarda à l'intérieur, l'air perplexe.

- Tu voulais dire pour ton petit-déjeuner ?

- Pour le déjeuner et le diner, pardi !

- Tu devrais manger de vrais plats.

Comme si je n'en rêvais pas.

- Rends-moi ça !

Il éloigna le sac de ma portée en levant le bras, attirant mon regard sur son biceps.

Ginger, c'était pas le moment.

- Tu deviens le parfait psychopathe à me suivre de cette manière et à intervenir alors que je ne t'ai rien demandé !

- Je passais dans le coin, se justifia-t-il. Et je comptais partir, quand je t'ai vu sortir de chez toi. J'ai été curieux de savoir où tu allais dans cet état.

- Tu commences à me taper sur les nerfs, l'inconnu.

- Dawton. Je m'appelle Dawton, bon sang !

Je roulai des yeux.

- Tu restes un parfait inconnu à mes yeux.

- Dawton Anderson. 27 ans, Alpha du territoire qui se trouve près de l'entrepôt où tu as dérobé de l'argent.

27 ans... il avait dix ans de plus que moi...

- Que veux-tu savoir de plus ?

Tout. Je m'étais retenue de ne pas dire ça, autrement, j'aurais pu creuser ma propre tombe.

- Si j'ai dit ça, ce n'était pas pour que tu te présentes. C'était juste pour te pointer du doigt que je ne te connais pas, et que tu donnes la parfaite impression d'être un harceleur.

Il passa une main dans ses cheveux blonds, et je regardai rapidement ailleurs pour éviter de fantasmer à nouveau. L'allure sportive qu'il avait n'arrangeait terriblement pas les choses.

Il était fucking sexy, ce con. Il était pas con, juste maladroit. Ugh, j'arrivais même à lui trouver des excuses alors que je bataillais avec mon inconscient pour le repousser.

- Tu pourrais me redonner mon sac ? Je voudrais prendre un sachet de biscuit.

Il ouvrit le sac et en sortit un.

- Celui-ci ?

Je hochai la tête, et il referma le sac, puis ouvrit le paquet de biscuit qu'il me tendit. Il était presque mignon à agir de cette manière.

Ginger, un peu de tenue !!

Je l'attrapai en le remerciant et il sourit sans rien ajouter. Je me mis à manger, lui jetant quelques coups d'oeil de temps en temps. Le silence entre nous n'était pas gênant, loin de là, c'était même plutôt apaisant. Ce qui était assez rare. Les gens qui avaient tendance à m'adresser la parole, cherchaient toujours quelque chose à dire et au final, je finissais par sortir quelque chose qu'il ne fallait pas, et les gens s'éloignaient de moi.

- Je suis désolé de m'être emporté tout à l'heure... pour ton père.

- Pas la peine de t'excuser pour ça, tant que tu ne débarques plus comme si c'était chez toi.

Il hocha la tête, et nous continuames à marcher dans un nouveau silence. Je me retrouvai alors devant ma maison, et je sortis les clés pour ouvrir la porte.

- Merci d'avoir porté mon sac. Et d'avoir payé pour les frais d'hôpitaux.

Et de m'avoir sauvé à ce moment-là.

Mais ces mots ne voulaient pas franchir mes lèvres. Le simple fait de le voir sourire de toutes ses dents, fit accélérer les battements de mon coeur.

Il était beau comme un dieu pour un harceleur.

J'aurais aimé le regarder sourire toute la journée. Ce mec était aussi addictif que de la drogue. Je l'avais sous le nez, et j'en étais déjà accro.

- Tout le plaisir est pour moi. Repose-toi bien, Ginger.

Je me sentais fondre. Son regard, et sa voix, ce parfait mélange me donnait envie de le prendre dans mes bras, de sentir son parfum, et de faire taire cette parfaite bouche avec la mienne.

Je repris mes esprits et attrapai le sac qu'il me tendait de manière un peu trop aggressive, consciente de l'effet qu'il avait sur moi.

- J'espère que c'était la dernière fois que nous nous voyions.

Je fermai la porte sur son regard déterminé.

- Je ne crois pas, non...

Je ne savais pas si j'avais bien entendu, vu que je ne pouvais compter que sur mon oreille gauche, mais j'avais cru entendre une sorte de promesse.


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Bonsoir !

J'espère que ce chapitre vous a plu ! :3

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© Cette histoire m'appartient, merci de me prévenir en cas de plagiat !

Présence de fautes en tout genre, à éditer.

Lil, le 5.03.2018, à 21:30


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