Chapitre 46
Chapitre 46 Bis
- Où est mon fils ?!
Je levai la tête pour voir un homme assez énervé entrer dans les arcades. Il regarda partout autour de lui et je fis signe à Marina qui hocha la tête. Louise nous avait prévenu que de temps à autres, des parents mécontents venaient pour retrouver leurs enfants et que c'était à nous de nous en occuper, en protégeant les ados autant que nous le pouvions. Je marchai droit vers lui et me postai face à lui, pour l'arrêter.
- Bonjour monsieur, que puis-je pour vous ?
Oui, Louise avait insisté pour que nous restions polis.
- Je cherche mon fils, il est grand, genre 1m80, avec des cheveux bleus et des yeux gris.
Je voyais parfaitement de qui il parlait. L'ados de 16 ans était venu la veille et avait passé le clair de son temps à jouer sur la même machine.
- Personne ne correspond à cette description monsieur.
- Alors cherche-le !
Je maintins mon sourire malgré ma grande envie de l'envoyer bouler. Je détestais que l'on me donne un ordre, mais de cette manière... j'avais juste envie de m'énerver.
- Je vous prie de vous calmer.
Il leva la main dans ma direction, prêt à me donner un coup, complètement énervé de ne pas trouver son fils et de me voir aussi peu coopérative avec l'ordre qu'il venait de donner. Avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, je levai le genou pour frapper ses bijoux de famille et il se recroquevilla sur lui-même, complètement surpris par mon geste. Je pris alors son oreille entre mes doigts avant de le trainer derrière moi vers la sortie. Sous la douleur, il ne se fit pas prier, me suivant tout hurlant des injures pour que je le lâche, mais ce ne fut que lorsque nous nous retrouvâmes à l'extérieur que je le lâchai. Une de ses mains se posa sur son entre jambe, tandis que l'autre tenait son oreille devenue toute rouge.
- SALE GARCE !!
- Merci du compliment, lui dis-je en souriant.
Il grinça des dents avant de se redresser et de foncer droit sur moi. Il ne put pourtant pas faire plus de pas qu'il fut jeté sur le côté. J'entendis un grognement qui fit accélerer les battements de mon coeur et je crus un instant qu'il s'agissait de Dawton.
- Luna, tout va bien ?!
Lorsque je croisai son regard familier, je sentis la déception prendre le dessus sur moi, alors que Noah me regardait avec inquiétude.
- Qu'est-ce que tu fais là ? le questionnai-je froidement.
Il sembla tout à coup gêné et passa une main sur sa nuque.
- Laisse tomber, j'veux pas savoir. Rentre sur ton territoire, et... merci d'être intervenu.
Je ne le laissai pas le temps de parler que j'entrai à nouveau dans le bâtiment sous les regards curieux. Louise apparut et fronça les sourcils en me voyant.
- Où est le parent furieux ?
- A terre, à l'extérieur.
Elle sortit aussitôt, alors que je retournai derrière le comptoir. Je servis quelques personnes et Louise finit par revenir, l'air perplexe. Elle me vit et s'approcha de moi.
- L'homme qui se trouve à l'extérieur qui s'est occupé du père, c'est lui ton âme soeur ?
- Non.
Elle hocha la tête.
- Pourquoi ? continuai-je.
- Oh non, rien, rien. Je vais aller réveiller Tom.
- D'accord.
Je la vis partir vers l'accès réservé aux personnels et je pris le balai pour nettoyer sous les tables qui n'étaient pas occupées. Je sentis une vague d'inquiétude qui ne venait pas de moi sans comprendre son origine. Pourquoi est ce que je ressentais ça ?
- Tu deviens folle, marmonnai-je pour moi-même.
Je soupirai en passant une main dans mes cheveux et pris un torchon pour nettoyer les tables. Je remarquai qu'un jeune semblait apeuré. Il entra en regardant autour de lui comme s'il n'avait peur que quelqu'un ne surgisse devant lui. Je me dirigeai doucement vers lui, mais il fit quelques pas en arrière.
- Un souci ?
- N-non.
- Si tu as besoin d'aide, n'hésite pas à venir m'en parler. J'essayerai de t'aider comme je le peux.
Il hocha la tête lentement avant de foncer droit vers les machines.
- Tu as bien pris tes marques, je suis contente.
Je tournai la tête pour voir que Louise était revenue. Elle avait un grand sourire aux lèvres, ce qui me fit arquer un sourcil.
- Pourquoi as-tu décidé d'aider toutes les ados qui viennent ici au juste ?
- A ton avis ?
Je la regardai sans aucune idée.
- J'étais comme vous à votre âge. A errer un peu partout. En comprenant que beaucoup étaient dans mon cas, j'ai décidé de m'occuper de chaque personne qui serait dans le besoin.
- Ca ne te fatigue pas ? Tu n'aurais pas aimé faire autre chose ?
Elle haussa les épaules avec un sourire mystérieux.
- Qui sait ?
Je vis son regard passer derrière moi et j'entendis soudainement une voix qui créa des frissons dans tout mon corps.
- Ginger...
Mon coeur prit de la vitesse et je serrai les poings. Louise croisa les bras en se postant devant moi, comme si elle cherchait à me protéger.
- Vous êtes ?
- ...Un ami.
Louise me jeta un coup d'oeil et vint me tapoter l'épaule. Elle pencha son visage vers mon oreille droite sans savoir que je ne pouvais pas entendre de ce côté. Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, je me détournai de Dawton et retournai vers les tables en cherchant à m'occuper. Il était beau à se damner, dans sa tenue de sport qui ne consistait qu'en un short noir, un t-shirt blanc et un gilet gris à capuche. Ses yeux verts tourmentés avaient été posés sur moi et je n'avais eu qu'une envie, le prendre dans mes bras.
- Je pense que vous avez certaines choses à vous dire, déclara Louise.
Elle vint tapoter le bas de mon dos et me poussa pour que je m'installe sur une chaise. Dawton fit quelques pas et s'installa face à moi, ses yeux verts m'obsevant dans les moindres recoins.
- Comment vas-tu ?
Je serrai furtivement mes mains posées sur mes cuisses.
- ...Je vais bien.
Il hocha la tête. Cette atmosphère entre nous me rendait mal à l'aise.
- Qu'est-ce que tu es venu faire ici ?
- Voir si tu allais bien.
- Tu n'avais pas à faire le déplacement.
- ...Tu me manques, Gin.
Mon coeur se serra et ma gorge se noua sous l'émotion.
- Tu auras beau me détester, ça ne m'empêchera pas de m'inquiéter pour toi quand tu n'es pas à mes côtés. Ca ne m'empêchera pas de vouloir te voir, Ginger.
Je me souvins de ce que Louise m'avait dit. La communication était la clé. Mais étais-je vraiment prête à communiquer avec lui ? Je laissai mes yeux observer son visage un instant, avant de prendre mon courage à deux mains. Il fallait que je me reprenne.
- Arrête de me faire surveiller par un membre de ta meute.
- Je ne peux pas.
- Pourquoi ?! m'exclamai-je.
- J'ai besoin de te savoir en sécurité.
Il posa ses mains sur la table et me regarda droit dans les yeux. Ses yeux verts qui me faisaient craquer. Il ne savait pas à quel point son regard pouvait m'hypnotiser. Je pouvais m'y perdre des heures sans m'en plaindre.
- Je sais que tu m'en veux, c'est normal. A cause de moi, tu as perdu ta mère, puis tu as souffert toutes ces années, ton père t'a abandonné. Crie moi dessus, frappe moi ! Fais quelque chose qui te soulagerait !
- Te crier dessus et te frapper ne ramèneront pas ma mère...
Il soupira de frustration.
- Je sais, Gin...
- J'ai rien d'autre à te dire.
Il baissa les yeux pour regarder ses mains avant de reporter son attention sur moi. Son regard fut soudainement empli d'une certaine détermination qui fit serrer mon coeur. C'était comme s'il avait pris une décision.
- Je suis désolé de t'avoir fait sentir de trop. C'est juste que... tu es la première femme qui m'intéresse vraiment. Je ne suis pas très doué pour prendre soin de quelqu'un et encore moins de quelqu'un que j'aime à ce point. J'ai été maladroit avec toi en me comportant de manière ambigue. J'aurais du te prêter plus d'attention au lieu de te faire sentir comme acquise, comme un simple divertissement. Tu n'es absolument pas un divertissement pour moi. J'ai envie de construire des choses avec toi, de faire ma vie avec toi. Tu ne te rends pas compte à quel point je tiens à toi. Tu es importante pour moi... mais je pensais qu'il fallait te laisser de l'espace. J'avais peur que tu ne crois que je ne cherchais qu'à avoir des relations sexuelles avec toi... Je veux tout savoir de toi, et pas seulement être intime de cette manière avec toi. Je craignais de te faire peur si je me montrais bien trop tactile avec toi, mais j'ai été maladroit dans ma manière d'agir. Tu es comme un chat apeuré, le moindre mouvement peut te faire fuir ou sortir les griffes. Et j'avais peur que tu ne t'éloignes de moi si je venais à perdre le contrôle et vouloir aller plus vite avec toi. Je sais que tu as besoin de temps pour assimiler toutes les notions de couple et d'âme soeur.
Il serra les poings sur la table et leva les yeux pour me regarder.
- Je suis désolé, Ginger. Je te demande pardon de t'avoir fait souffrir de cette manière. Je suis désolé d'être aussi maladroit avec les mots et mon comportement.
Ses yeux verts brillaient et je pouvais voir qu'il avait des larmes qui commençaient à apparaitre au bord de ses yeux. Il était sincère, je pouvais le voir. Ce qu'il m'avait dit m'avait vraiment touché. Nous étions juste tous les deux maladroits
- Je suis conscient que ça doit être trop tôt pour que tu me pardonnes.
Il lâcha un soupir.
- Je suis déjà content de t'avoir en face de moi, sans que tu me dises de partir.
Il passa une main derrière son crâne et grimaça.
- Concernant Jasmine...
Je sentis mon coeur se serrer à l'extrême. Je ne voulais pas entendre ce prénom. Je ne voulais pas me rappeler de cette femme. De l'inquiétude qu'il avait eu pour elle. Du fait qu'il préférait s'occuper d'elle. Je serrai mes mains à l'extrême. Je n'étais pas prête à avoir cette discussion.
- Ce n'est vraiment qu'une amie d'enfance. Je ne sais pas comment te l'assurer. Je la considère comme ma soeur. Et si... j'ai passé autant de temps avec elle, c'est parce que l'argent avait infiltré son organisme et qu'elle risquait de perdre sa capacité à devenir une louve. Et malgré son état, elle continuait à me conseiller sur ce que je devais faire pour que tu m'acceptes à nouveau. Elle... a aussi pris la peine de m'engueler plusieurs fois après ton départ en me traitant d'idiot et en m'assurant que j'allais le regretter si je te laissais vraiment partir.
Je me mordis la lèvre. Je voulais croire ses paroles, me rassurer, me dire qu'ils n'y avaient rien d'autres entre eux, mais me souvenir de la manière dont il s'était comporté ne m'aidait pas.
Louise apparut soudainement et posa deux boissons en face de nous.
- Allez les jeunes, faites la paix.
Elle me fit un clin d'oeil et disparut aussi vite qu'elle était apparue.
- Qu'est-ce que tu fais ici ? me demanda finalement Dawton.
- Comme si tu n'étais pas déjà au courant.
Il grimaça face à ma remarque, me confortant dans l'idée qu'il avait vraiment envoyé quelqu'un pour me surveiller depuis que j'avais quitté le territoire. Je pris le verre contenant de la limonade et en bus une gorgée.
- Combien de temps comptes-tu rester ici ? lui demandai-je.
J'eus presque l'impression de sentir sa douleur. Comme si nous étions vraiment liés. J'arquai un sourcil en ne comprenant pas d'où venaient tout ce que je pouvais ressentir en ce moment-même. Mais j'avais la nette sensation que quelqu'un venait de verser du sel sur une blessure. Douloureux à souhait.
- Tu veux que je parte ?
- Tu as un territoire à t'occuper.
- Tu dois me prendre pour un monstre, je comprends... mais si j'avais su que tu étais dans cette voiture, j'aurais préféré mourir que de te faire du mal, Ginger.
- Tu ferais mieux de retourner chez toi. J'ai du travail.
Je me levai de la chaise, mais il m'attrapa le poignet, créant des petits picotements sur ma peau.
- Je passerai te voir de temps en temps, Gin'.
- Tu fais ce que tu veux.
Je me dégageai de sa prise et un semblant de soulagement sembla le parcourir, alors que je retournai au comptoir pour prendre des commandes. Louise me donna un coup de coude dans les côtes et je la regardai sans comprendre.
- Alors ?
Je haussai les épaules et elle me donna une tape dans le dos.
- Allez chérie, je suis sûre que tout va s'arranger entre vous ! S'il ne te tenait pas à toi, il ne serait pas venu jusqu'ici pour discuter avec toi.
- Je retourne travailler, Louise.
Elle soupira, alors que je prenais le balai et je vis du coin de l'oeil, Dawton se lever pour aller voir la propriétaire des lieux. Je fis comme si de rien n'était et me contentai de me concentrer sur mon travail.
Juste pour oublier qu'il était à portée de mains et que je me faisais du mal en niant son existence.
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Un dernier cadeau !
Ce serait sympa aussi de ne pas me laisser de commentaire du genre "La suite".
J'suis comme Ginger, je déteste qu'on me donne des ordres. Je trouve déjà bien sympa de ma part de publier plusieurs chapitres d'affilée pour tenter de me rattraper pour le temps que je vous fais attendre entre chaque chapitre, mais si en plus, je vois ce genre de commentaire sec, ça me coupe l'envie de publier le prochain chapitre.
Merci de votre compréhension.
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- Rendez vous au prochain chapitre !
© Cette histoire m'appartient, merci de me prévenir en cas de plagiat. ©
Présence de fautes en tout genre. A éditer.
Lil', le 26.01.2020 à 18:11
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