Chapitre 34
Chapitre 34
- Poupy et moi avons décrété que tu dormirais sur le canapé jusqu'à ce que ce suçon disparaisse.
Je lui montrai la marque qu'il avait laissée sur mon cou et Dawton ne fit que sourire.
- Très bien. Tu reviendras par toi-même vers moi.
Je fis la moue en serrant Poupy contre moi, je vis toutefois le regard de Dawton se poser sur la peluche, comme s'il s'en voulait de l'avoir acheté.
- Il serait bon que tu termines tes feuilles d'exercice.
Je grognai en serrant ma prise sur Poupy.
- Poupy ne m'obligerait pas à faire ce genre de chose.
- Mais Poupy n'est qu'un ours en peluche, pas ton âme soeur.
- Entre lui et toi, le choix est vite fait. Poupy est le meilleur.
- Mais Poupy ne peut pas te faire autant de bien que je t'en procure.
Il avait croisé les bras et n'aimait clairement pas l'idée d'être comparé à un ours en peluche.
- Ton ego en prendrait un coup si ça avait été le cas ?
Il tiqua légèrement, ce qui me fit sourire.
- Notre décision est irrévocable ! m'exclamai-je.
Il roula des yeux et j'éclatai de rire, avant de me lever du lit.
- Combien de feuilles cette fois ?
- Trois.
- Ca va être long...
Je passai une main dans mes cheveux que j'avais à nouveau noué en un chignon rapide et je pris les feuilles qu'il me tendit, avant de m'asseoir sur le canapé, un stylo en main.
- Pourquoi je dois faire ça au juste ?
- Parce que tu as perdu, me rappella-t-il.
Si je ne voulais pas souffrir de cette manière, il suffisait que je débrouille bien la prochaine fois. Je me concentrai et me mis à répondre à autant de questions possibles.
- Le temps est écoulé.
Je lâchai le stylo avec soulagement, presque contente de moi d'avoir pu tout faire, même si je ne garantissais pas le fait que ça soit juste. C'était même improbable.
- Il est temps d'aller manger. Tu veux rejoindre les membres de la meute ?
Je haussai les épaules.
- Pourquoi pas ?
Je savais que je regretterais mes paroles en arrivant là-bas, mais ça faisait un moment que j'étais ici, peut-être serait-il temps que je tente de sociabiliser. Il se leva de sa chaise et je posai les feuilles sur sa table, avant de m'étirer un coup. Dawton m'attrapa soudainement par la taille, pour me plaquer contre lui. Ses bras me serrèrent contre lui, alors que mon dos était contre son torse.
- Qu'est-ce que tu fais ?!
- Tu ne peux pas savoir à quel point je suis content.
Sa joie me fit sourire malgré moi. Je posai mes mains sur les siennes, alors qu'il nous balançait tous deux de gauche à droite et je ris doucement.
- Allons manger, mec.
- Tu ne m'appelles plus "Alpha" ? me taquina-t-il.
Je me raclai la gorge, gênée et il explosa de rire, en passant sa main sur ma tête. Il déposa un baiser sur ma joue et nous fit avancer pour sortir de la chambre.
- Hé ! On ne prend pas de manteaux ?!
- Si tu restes dans mes bras, tu ne devrais pas avoir froid.
Il me garda contre lui de cette manière assez surprise qu'il agisse de cette manière.
- Les membres de la meute vont nous voir !
- Ca ne me dérange pas.
Je me souvins soudainement qu'il avait laissé une trace sur mon cou qui était assez visible et mon coeur prit de la vitesse.
- Fuck. Le suçon ! Laisse-moi prendre une écharpe !
- Non.
- Si !
Je voulus l'obliger à me lâcher, mais sa prise était ferme.
- C'est trop tard, Gin', on est partis !
Il me poussait malgré moi et je ne pouvais qu'avancer face à sa force.
- Shit ! T'avais tout prévu !
- Exactement !
Il me souleva pour que l'on descende les escaliers et me reposa sur terre ferme une fois arrivé au rez de chaussé. J'enfilai mes bottes alors qu'il me tenait toujours et il en fit de même avec ses chaussures. Il ouvrit la porte d'entrée et nous fit sortir, alors que la neige était encore présente. Je frissonnai un instant, mais Dawton raffermit sa prise sur moi, m'entourant de ses bras pour me réchauffer. Sa chaleur ne tarda pas à m'envelopper comme une couverture et je m'appuyai sur lui. Il me fit mettre également mes pieds sur ses chaussures, pour qu'il ne fasse que quelques pas dans la neige, au lieu de me laisser marcher normalement
- J'aurais jamais cru faire ça un jour, dis-je en riant.
Il rit légèrement tout en continuant de marcher et il contourna la résidence pour s'approcher d'une autre résidence plus grande. Il marcha jusqu'à la porte qu'il ouvrit et me fit entrer. Des discussions battaient leur plein et le seul fait d'entrer en même temps que Dawton fit apparaitre un silence. Je levai les yeux pour voir que des tables étaient occupées par pas mal de monde, des enfants, comme des adultes, ou encore des adolescents. Ils écarquillèrent des yeux en nous voyant et se levèrent de leur chaise en se tournant dans notre direction et inclinèrent la tête.
- Alpha, Luna.
Dawton me laissa me remettre sur mes propres pieds et sourit.
- Vous pouvez faire comme si nous n'étions pas là.
Les membres de la meute sourirent et s'assirent à nouveau pour manger.
- Que veux-tu manger ?
Je haussai les épaules.
- N'importe.
Il me prit la main et me guida vers une table pour deux, où il me poussa à m'asseoir.
- Je vais chercher les assiettes.
Il me pinça le nez, ce qui me rappella la dernière fois qu'il avait fait ça et je rougis. Il me fit un clin d'oeil accompagné d'un sourire malicieux et marcha en direction de ce qui me semblait être la cuisine. Je jetai des coups d'oeil autour de moi en me rendant compte que les membres de la meute m'observaient du coin de l'oeil. Je pouvais comprendre qu'ils puissent être curieux, mais c'était assez embarrassant. J'avais l'impression que si je faisais quelque chose qu'il ne fallait pas, ils allaient me juger. Je me souvins alors de ce qui se trouvait à mon cou et je tirai sur mon pull pour cacher la marque que Dawton avait laissé. C'était sûrement trop tard, puisque j'entendis quelques petits rires s'élever face à mon geste. Au bout de quelques minutes, je vis Dawton réapparaitre deux assiettes en mains et il les posa sur la table.
- Tu peux être sûr de dormir sur le canapé pendant un moment ! soufflai-je.
Il arqua un sourcil avant de voir que j'avais la main posée vers mon cou et il sourit de toutes ses dents.
- Ca en vaut la peine, Gin'.
Je roulai des yeux et il me tendit une fourchette.
- Allez mange. Personne ne te fera de remarque dessus à part moi.
Je poussai un soupir en prenant les couverts et me mis à manger le poulet accompagné d'une sauce champignon et de riz.
- Tu viens souvent manger ici ?
- Pas vraiment. Avec le boulot, j'avais pas mal de choses à faire. Je prenais souvent quelque chose pour grignoter.
- Même pour le petit-déj' ?
Avec tout ce qu'il mangeait le matin, j'avais du mal à me dire qu'il mangeait peu de chose le midi et le soir.
- Oui.
- Tu as changé tes habitudes à cause de moi ?
- Oui, mais en bien, Gin'. D'ailleurs, il serait bon pour toi que tu manges un vrai petit-déjeuner le matin, au lieu de te contenter d'un thé.
- Tu me fais déjà manger plus que ce que je mangeais avant rien que le midi et le soir.
- Mais ce n'est pas assez.
- J'ai déjà pris quelques kilos, mec !
- Ca te va bien.
Je roulai des yeux.
- Je n'attends qu'une chose : que la saison des neiges se termine pour me remettre à courir.
- Encore quelques semaines à tenir et je pourrais me débarrasser de Poupy.
Le petit éclair maléfique avait traversé son regard et je ris.
- Tu ne peux quand même pas être jaloux de lui ! Il est adorable ! Il tient chaud et il est gigantesque !
- Je suis tout ça aussi, marmonna-t-il.
- Poupy est d'une innocence incarnée, alors que toi... regarde ce que tu me fais !
Je lui montrai mon cou et son air boudeur disparu pour laisser place à un sourire fier.
- Je ne fais que remplir mon rôle d'âme soeur, Gin'.
Je roulai des yeux et il rit.
- Il faudra que je t'apprenne à arrêter de rouler des yeux de cette manière.
- Je tiens trop à ces roulements d'yeux pour les arrêter.
- Pourtant, il faudra bien.
Je roulai à nouveau des yeux et je sursautai subitement en sentant quelque chose attraper ma jambe. Je tournai la tête pour voir un petit garçon qui devait sûrement avoir 1-2 ans. Je ne l'avais pas entendu puisqu'il était venu par ma droite et il se redressa en attrapant le ballon qui était sous ma chaise.
- Charle !
Une femme apparut et prit le petit garçon dans ses bras.
- Je suis désolée, Luna, Alpha.
Je n'eus pas le temps de lui répondre qu'elle était déjà partie, comme effrayée des sanctions qui pouvaient tomber.
- Tu l'avais vu ?
- Oui.
- Tu aurais pu me prévenir, j'ai cru avoir une crise cardiaque !
- Désolé.
- En passant mon temps dans ta chambre, j'ai oublié qu'il fallait que je fasse attention à ma droite.
- Je t'ai dit que je te servirai d'ouie, comme au centre commercial. Puisque nous sommes sur le territoire, je ne pensais pas que tu aurais été aussi effrayée par le petit.
Je soupirai. Peu de temps auparavant, j'aurais été encore sur la défensive, rien qu'en me trouvant sur ce territoire, mais depuis que Dawton prenait soin de moi, il était vrai que je m'étais pas mal relâchée. Je ne me reconnaissais plus vraiment.
- Tiens, est-ce que je pourrais suivre le même entrainement que les gens de la meute ?
Dawton me fixa un moment.
- Tu ne comptes pas dérober à nouveau ?
Pour dire vrai, je ne savais pas encore ce que je comptais faire de ça. Je m'étais mise à dérober, parce que je n'avais pas d'argent et qu'il fallait faire en sorte de payer les factures du moment, ou encore me nourrir de temps à autre pour éviter de mourir, mais maintenant que j'étais ici, Dawton me fournissait un toit, la nourriture et refusait catégoriquement que je verse la moindre monnaie pour le payer.
Ou avait-il dit que je pouvais "payer avec mon corps".
D'ici une semaine, j'allais enfin atteindre la majorité et il me suffirait de trouver un travail pour subvenir à mes besoins. Encore fallait-il que Monsieur l'Alpha veuille bien que je sorte de ce territoire pour faire quelque chose de productif.
- Si tu me laisses quitter ce territoire pour trouver un boulot, alors oui, mes activités externes comme dérober les gens cessent dès à présent.
- Où comptes tu chercher un boulot ?
- Je ne sais pas encore.
- Tu peux prendre tes fonctions de Luna autrement. Ou continuer tes études dans une université.
- J'ai déjà eu cette discussion avec toi concernant l'université.
- Je t'ai déjà dit que ce n'était pas un souci.
- Tu n'as pas la même valeur de l'argent que la mienne.
- Certes, mais ça ne change pas le fait que je t'offre ces années, si tu souhaites continuer. Tu t'es améliorée, Gin'. Il suffit que tu fasses des efforts et tu pourrais obtenir le diplôme que tu souhaites.
Je secouai la tête de gauche à droite.
- Laisse tomber, mec. Ca ne m'intéresse pas.
Il soupira en passant une main dans ses cheveux.
- Si jamais tu souhaites faire ça, n'hésites pas à m'en parler.
- En attendant, tu n'as toujours pas répondu à ma question. Est-ce que je pourrais suivre leur entrainement ?
- Oui.
- Yes !
- J'ai déjà vu que tu avais une bonne endurance. Est-ce que tu as quelques notions de base dans le combat rapproché ?
- Pas vraiment, mais j'avais pu me débrouiller avec des humains jusqu'à présent.
Il fronça les sourcils.
- Comment ça ?
- Au début, c'était difficile. Je m'étais prise pas mal de raclée avant de comprendre comment les éviter et de trouver comment me défendre partiellement. C'était surtout grâce aux stratégies que je mettais en place.
Je le vis serrer les poings et je soupirai.
- Je ne t'en parle pas pour que tu t'énerves sur des personnes qui n'ont fait que se défendre face à quelqu'un qui les dérobait.
- Je n'y peux rien. Le simple fait de penser que quelqu'un ait pu te blesser me fait perdre mes moyens... Et je m'en veux de ne pas avoir été là plus tôt pour t'aider.
- Je ne pense pas que je t'aurais écouté si je t'avais rencontré plus tôt.
- Je ne pense pas non plus, me confirma-t-il, ce qui me fit rire.
Il fit une moue dépitée, avant de plonger son regard vert dans le mien.
- Mais tu sais, tu peux compter sur moi, sur nous. Nous sommes ta famille à présent.
Il désigna les personnes qui mangeaient.
- J'espère qu'à partir d'aujourd'hui, tu ne te diras plus que tu n'as plus de famille parce que tes parents ne sont plus de ce monde, mais que tu te diras "j'ai une autre famille qui peut prendre soin de moi, j'ai Dawton à mes côtés, sur qui je peux compter".
- T'es vachement confiant pour t'avancer de cette manière.
Il s'esclaffa avant de se lever.
- Je vais aller chercher des desserts.
Il prit les assiettes vides et s'éloigna, me laissant le loisir d'observer les gens qui continuaient à discuter joyeusement. Je savais qu'il avait raison, que je pouvais compter sur lui. Il me l'avait montré ces dernières semaines, mais j'avais l'impression que c'était encore trop tôt pour moi, que je ne pouvais pas encore compter sur quelqu'un aussi vite, malgré les petits rapprochements qu'il y avait eu avec Dawton.
J'avais toujours dans un coin de ma tête, les paroles de cet homme qui m'avait sauvée. Je ne savais décidément pas quoi faire face à cette situation. Croire Dawton qui était mon "âme soeur" ? Ou croire en cet homme qui m'avait sauvée la vie et sans qui je ne serais pas là aujourd'hui ?
_____________________________________________
Bonjour !
- Votez
- Commentez
- Rendez vous au prochain chapitre !
© Cette histoire m'appartient, merci de me prévenir en cas de plagiat. ©
Présence de fautes en tout genre. A éditer.
Lil', le 22.10.2019 à 11:47
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top