Chapitre 31

- Tout va bien, Gin'.

J'étais dans les bras de Dawton, les larmes aux yeux, alors que je venais de revivre ce cauchemar. Ma mère mourante sous mes yeux, mon incapacité à faire quoi que ce soit pour l'aider alors que j'étais à côté d'elle. Dawton me serra contre lui, me laissant poser ma tête contre son torse.

- Tu veux en parler ?

Je secouai la tête et il posa sa main sur cette dernière en caressant mes cheveux. Il embrassa mon front avec tendresse et je fermai les yeux en déglutissant péniblement. Il chuchota quelques mots réconfortants et je me laissai bercer par ses paroles, tombant petit à petit dans un autre sommeil.

-...ien.

J'ouvris les yeux difficilement et grognai légèrement en me retournant sur moi-même. Je vis le plafond et tournai la tête pour voir Dawton qui se tenait face à la fenêtre, son portable en main. Je me redressai lentement et passai une main dans mes cheveux, avant de poser un pied à terre. Je marchai alors jusqu'à la salle de bain pour me vider la vessie. Je me lavai les mains et décidai de me déshabiller pour prendre une douche rapide. Je me lavai les cheveux avec le shampoing à Dawton et une fois terminée, je sortis en m'enroulant dans une serviette. Je pris la peine de sécher mes cheveux à la va vite et me rendis compte que je n'avais pas pensé à prendre des vêtements propres. Je soupirai de frustration et ouvris la porte avant de me souvenir que Dawton était dans la chambre. Je fus surprise de voir qu'il n'était plus devant la fenêtre et je fronçai les sourcils avant de passer ma tête lentement hors de la salle de bain. Il n'était pas non plus à sa table, ce qui était surprenant. Peut-être était-il sorti pour une réunion ou qu'il était sorti pour terminer sa conversation. Je mis un pied à l'extérieur, en prenant soin de tenir ma serviette contre moi puisqu'elle n'était pas suffisamment grande pour tenir d'elle-même. Je fis encore quelques pas en direction du dressing et sursautai en sentant un bras s'enrouler autour de ma taille.

- Tu me tentes vraiment, Gin', murmura-t-il à mon oreille.

Je sentis mon souffle se couper face à sa voix grave. Il déposa un baiser dans mon cou, me faisant frémir sous la sensation.

- Les traces ont complètement disparu, remarqua-t-il.

C'était surtout grâce à la crème qu'il avait pris soin d'appliquer chaque jour. Sans cela, j'aurais sûrement gardé plus longtemps les traces que cet homme avait laissées en voulant m'étrangler.

- L-lâche-moi !

Son nez vint humer près de mon visage.

- J'adore vraiment quand tu sens comme moi.

Sa main droite se posa sur ma cuisse et remonta lentement jusqu'à toucher le bas de la serviette. Il écarta le tissu et me mordit l'oreille, ce qui me fit gémir aussitôt.

- P-pourquoi tu fais toujours ça...
- Je sais que tu adores, chaton.

Ses lèvres caressèrent ma peau alors que sa main continuait son ascension vers mon intimité. J'eus suffisamment de volonté pour la stopper en posant ma main sur son poignet.

- Dawton, haletai-je.

Il grogna.

- Tu me fais perdre les moyens, Gin'...

Il me poussa à me tourner pour que je puisse le faire face sans pour autant me lâcher. Ses yeux étaient noirs et me fixaient intensément. J'avais l'impression que je pouvais me perdre dans ce regard. Sa bouche n'était pas loin de la mienne et je pouvais sentir son souffle s'abattre contre ma peau. Je mourrais d'envie qu'il me touche.

- Tu en as envie, Gin'... je le sens...

Le sourire sur son visage était malicieux et je me sentis rougir malgré moi. Il me plaqua correctement contre le dressing et retira sa main qui se trouvait sur ma cuisse, pour attraper correctement ma main dans la sienne.

- De peu et je pourrais voir ce qui est mien...

Sa langue vint tracer un sillon sur mon épaule dénudée pour remonter vers le col de ma nuque. Il mordit ma peau, m'arrachant un gémissement. Il se colla alors subitement contre moi, refermant l'espace qui existait entre nous, me faisant sentir son membre contre mon entre jambe, ce qui m'excita davantage.

- Dawton...

Ses lèvres se plaquèrent contre les miennes, sa langue venant à l'entrée de ma bouche. Le baiser se fit langoureux, alors qu'il avait réussi à me faire ouvrir la bouche, pour laisser sa langue entourer la mienne. La serviette autour de moi me paraissait soudainement de trop. Sous l'intensité de son baiser, je ne pouvais que serrer ma main sur la sienne, alors que l'autre était serrée sur ma serviette pour la maintenir contre moi. Mon semblant de volonté m'empêchait de retirer cette main qui conservait cette serviette contre moi. Je détachai mes lèvres des siennes pour reprendre mon souffle, gardant les yeux fermés, alors que Dawton avait posé son front contre le mien.

- J'ai envie de te prendre tout de suite, Gin'...

TOC TOC

Nous sursautâmes à l'unisson et je rouvris les yeux pour voir que Dawton avait tourné la tête en direction de la porte.

- Quoi ?! cria-t-il de frustration.

Je retins un rire et déposai un baiser sur sa joue, avant de le repousser. Il se laissa faire sous la surprise et je pris des vêtements, avant de m'enfermer dans la salle de bain, pour me changer rapidement. J'en ressortis pour voir que Dawton attendait sagement, une bosse visible entre ces jambes.

- La salle de bain est libre !
- Tu ne veux pas m'aider ? me lança-t-il.

Je ris doucement.

- Tu t'es excité tout seul, mec.
- Tu es la responsable.

Il marcha droit vers moi et posa sa main sur ma hanche.

- Tu savais parfaitement que j'étais dans la chambre, mais tu es sortie avec une serviette seulement autour de toi et les cheveux humides... tu savais que ça m'exciterait.

Je souris de toutes mes dents, avant de le pousser vers la salle de bain.

- Amuse-toi bien, mec.

Il soupira et entra dans la salle de bain.

- Si jamais tu veux m'aider, tu es la bienvenue, Gin'.

Il ne prit même pas la peine de fermer complètement la porte. Cette dernière était entrouverte, ce qui me fit rouler des yeux. Je n'avais peut être qu'une oreille à présent, je savais qu'en plus de me rendre excitée, il me rendrait complètement embarrassée d'avoir pu l'entendre se soulager seul dans la salle de bain. Je pris la peine de fermer moi-même la porte derrière lui, ce qui le fit éclater de rire. Pour lui laisser un peu d'intimité, je sortis de la chambre et descendis en cuisine pour me préparer un thé. Ce genre de moment intime entre nous ne faisait que se multiplier et je savais qu'il était de plus en plus difficile pour Dawton de se retenir.

Et je pouvais avouer que ce n'était pas pour me déplaire. J'aimais de plus en plus son air taquin et le fait qu'il veuille avancer dans notre relation, mais franchir ce pas signifiait vraiment que je l'avais accepté en tant qu'âme soeur...

Au bout d'un quart d'heure, Dawton finit par me rejoindre, un sourire aux lèvres. Sourire qui s'évanouit, à la place, il se renfrogna en voyant la tasse que j'avais à la main et l'absence d'assiette devant moi.

- Tu ne veux pas manger quelque chose de consistant au lieu de ne prendre qu'un thé chaque matin ?

Je secouai la tête de gauche à droite.

- Ca me suffit.
- Tu es sûre ? Ca me fait de la peine de ne pas te voir manger au petit-déj'.
- Sûre !

Il se mit à cuisiner comme chaque matin et je me levai pour prendre le journal que Noah avait sûrement apporté en arrivant tout à l'heure. Rien d'intéressant ne s'était passé, signe que je n'avais rien raté en restant sur ce territoire. C'était devenu une routine de descendre prendre le petit déjeuner avec Dawton même si ce n'était que pour boire une tasse de thé.

- Vivement que la saison des neiges se termine, marmonnai-je.

J'avais envie de courir. J'avais l'impression d'avoir rouillé à force de n'avoir rien fait.

- Tu veux sortir ?

Je levai la tête du journal pour regarder Dawton qui était en train de manger.

- Sortir ? Pour aller où ?
- Je me souviens du fait que tu voulais aller au centre commercial. Tu veux y aller aujourd'hui ?
- Et ton boulot ?
- Il ne me reste plus grand chose pour le moment. Avec la saison des neiges, les échanges entre meutes ont également été ralenties.
- Mais il y a trop de neige pour circuler...
- Nous avons dégagé les axes principaux et les villes aux alentours se sont chargées du reste.

J'allais enfin pouvoir sortir et quitter au moins ce territoire une fois, depuis que j'étais arrivée... après la mort de mon père. Me rappeler l'état dans lequel j'étais en arrivant me donna un petit coup de froid, qui me fit soupirer.

- Un problème ?

Je fis non de la tête et souris pour ne pas l'inquiéter.

- Je vais me préparer !

Je me levai en prenant ma tasse et quittai la cuisine pour monter les escaliers, afin de rejoindre la chambre de Dawton. Je posai la tasse sur la petite table près de la télévision, et enfilai un sweat à la place du pull que je portais. Je sortis une grosse liasse de billet de mon sac pour le fourrer dans le manteau que Dawton m'avait fourni. Je fis un tour dans la chambre et jetai un coup d'oeil par la fenêtre pour voir qu'il avait cessé de neiger, mais qu'il restait un bon gros manteau neigeux sur le sol. J'avais hâte de pouvoir prendre l'air et de sortir un coup avec Dawton. En parlant du loup, ce dernier revint dans la chambre. Je finis de boire le thé, alors qu'il allait se brosser les dents et je réfléchis un instant à ce que je devais m'acheter. Quelques vêtements seraient bien puisque ce que je portais devait sûrement venir d'Erin.

J'entrai dans la salle de bain à mon tour et pris ma brosse à dent sous l'oeil avisé de Dawton. Je mis le dentifrice et me mis à laver mes dents, alors que Dawton en était déjà à tout cracher. Avant de partir, il tapota ma tête, ce qui me fit sourire. J'aimais vivre avec lui, je ne me prenais pas la tête et il avait pris en compte mes remarques, comme le fait que je ne voulais pas dépendre de lui. Il faisait attention à mes moindres gestes. Le temps passait vite quand il était à mes côtés, alors que si je m'étais retrouvée seule dans cette chambre, j'aurais été là à regarder le plafond, à me demander si je pouvais mourir d'ennui.

Ou de froid vu la saison actuelle.

Je crachai et me rinçai la bouche, avant de l'essuyer avec la serviette. Quand je sortis de la pièce, Dawton lisait une feuille et je me calai contre la porte.

- Tu es sûr de vouloir sortir alors que tu as du boulot ?

Il leva les yeux de la feuille pour me regarder et sourit.

- Je ne raterai pour rien au monde une sortie avec toi.

Il signa une dernière feuille et se leva de la chaise en attrapant son manteau qu'il avait posé sur le canapé.

- On y va ?
- Yep !

Je pris également le manteau que j'enfilai et le suivis hors de la chambre. Je mis les bottes et marchai près de lui, alors qu'il s'était mis à siffler.

- Tu as l'air bien plus content que moi de sortir, lui fis-je remarquer.

Il tourna la tête dans ma direction en souriant.

- J'ai dormi avec toi, je t'ai vue en serviette, je t'ai embrassée, on ne sort que tous les deux. Alors, oui, je suis content. C'est le début d'une bonne journée.

J'étais vraiment heureuse de le voir aussi détendu et joyeux. J'étais presque fière d'en être responsable. Il me tendit sa main que je pris aussitôt.

- En plus, tu me laisses te tenir la main.

Son sourire était adorable, tellement que mon coeur rata un battement. Il déposa un baiser sur le haut de ma main et se remit à marcher en m'emmenant avec lui. Il me fit sortir de la maison, et abattit la capuche sur ma tête face au froid. Il ferma la porte et me reprit la main qu'il avait lâchée un instant, puis nous nous remîmes à marcher.

- Tu ne te lasses vraiment pas de ma présence ?

Je pensais l'avoir dit de manière trop basse pour qu'il l'entende même avec ce vent, mais il s'arrêta soudainement et me fit face.

- Je m'amuse depuis que tu es entrée dans ma vie, Gin'. Je me sens tellement bien à tes côtés.

Il me fit une pichenette sur le nez et me prit un court instant dans ses bras.

- Tu es ma moitié, Gin', je ne pourrais pas me lasser de toi.

Il déposa un baiser sur mon front et se remit à marcher en me gardant près de lui. Je souris face à ce qu'il venait de dire, contente.

Heureuse.

C'était la première fois depuis la mort de ma mère que quelqu'un jugeait bon de m'avoir à ses côtés. Que quelqu'un m'appréciait et qu'il soit en mesure de me supporter, mes paroles et moi-même. Plus je passais du temps avec lui, plus je me disais que je n'aurais jamais été aussi heureuse d'être vivante si je ne m'étais pas retrouvée à ces côtés. S'il n'avait pas été là après la mort de mon père, j'aurais sûrement quitté la ville et j'aurais continué à volé des gangs pour survivre, à errer dans les alentours pour trouver un moyen de rester en vie. Avec l'absence de diplome, je n'aurais eu qu'un pauvre boulot qui m'aurait à peine permis de me nourrir et ma vie se serait résumée à ça. Survivre rien que par dépit et non pas envie d'être avec quelqu'un pour le rendre heureux.

- Merci, soufflai-je.

Je savais qu'il m'avait entendu, mais il n'en fit aucune remarque. C'était pour cela que je voulais rester encore et toujours à ses côtés.

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Présence de fautes en tout genre. A éditer.

Lil', le 19.08.2019 à 23:50.